Ouvrir une porte, sans savoir ce qu’il y a derrière entre zones de recherches, simples entrepôts ou alors nids de monstres en tout genre : voilà les défis que rencontrent les explorateurs de Endless Dungeon. Véritable petite pépite remettant au goût du jour le genre du Tower Defense, il est temps de vous présenter notre avis sur un jeu fait avec amour et passion.
Test réalisé sur PC grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Défendre au péril de sa vie, se rafraichir au saloon et repartir vers une mort certaine.
Avant de partir directement à l’exploration des profondeurs de Endless Dungeon, revenons un peu en arrière. Nous sommes en 2014, et Amplitude Studios est encore assez jeune sur le marché du jeu vidéo. Connu pour ses 4X au tour par tour, Endless Space, ainsi que sa suite Endless Legend, proposant une carte à échelle planétaire, le studio sort Dungeon of the Endless, cassant alors sa façon de faire en proposant un tower défense rogue-lite. L’occasion pour les développeurs et artistes parisiens de s’essayer à un genre différent, mais aussi de développer un petit jeu secondaire, tout en restant dans l’univers spatial imaginé avec les deux précédents opus. Dans Dungeon of the Endless, nous y incarnons l’équipage d’un vaisseau s’étant écrasé sur la planète Auriga dont la seule issue est la fuite. Ainsi, sous-sols dangereux, complexes mystérieux et surtout vagues d’ennemis nous feront face durant 12 niveaux générés aléatoirement le tout en protégeant notre source d’énergie à l’aide de tourelles et autres systèmes de défense. Le concept de tower défense (TD) ainsi que de rogue lite était planté, sous forme de jeu rétro au pixel art affuté et de musiques atmosphériques électroniquement alléchantes. Ne tardant pas à trouver son public pour un titre assez différent des productions habituelles du studio, Dungeon of the Endless se fera une place de choix sur PC, Xbox One, Playstation 4 et même sur téléphone. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et Amplitude Studios revint à ses amours des 4x en sortant d’autres titres de la marque Endless ou encore l’agréable Humankind. Toutefois, les développeurs devaient avoir gardé en tête leur rogue-like, si différent et décalé par rapport à leurs habitudes. À tel point que début 2021, Endless Dungeon se montrera via un court trailer de 1 minute 30 accompagné d’une mélancolique musique et son apparence visuelle, lêchee et cartoonesque. Endless Dungeon était né, et il était temps de mettre les mains dessus pour découvrir cette suite, ou reboot, de feu Dungeon of the Endless.
Endless Dungeon est le genre de jeux dans lequel nous pouvons passer énormément de temps à élaborer les meilleures stratégies possibles. Se présentant comme un mélange unique des genres rogue-lite, twin-stick shooter et tower defense, le titre accueille les joueurs dans son univers via une cinématique dessinée à la main. Nous mettant alors dans la peau du premier personnage, le Nettoyeur, nous apprenons les mécaniques de jeu ainsi que sa prise en main, pouvant parfois être laborieuse pour les non-initiés du genre. Un tutoriel assez complet, permettant de comprendre l’importance de la préparation avant d’ouvrir une porte, menant parfois à un combat assez ardu. Durant notre première exploration, nous rencontrons le second personnage jouable, Zed, et le deuxième et seul autre type d’armement. Et oui, avec le Nettoyeur, nous sommes avec des armes à une main légère et polyvalente, tandis qu’avec Zed place aux grosses armes bien vénères mais lourdes. Pour nous accompagner dans la défense de notre crystal, source d’énergie à amener dans les profondeurs de la station, plusieurs emplacements présents sur le sol nous permettent de placer diverses tourelles. Mais la création a un prix, consommant alors l’une des 3 ressources importantes du jeu, l’industrie. C’est donc via cette ressource, qui se récupère seulement à l’ouverture des portes, que l’aspect gestion entre en compte. Une mécanique somme tout simple, mais qui révèle toute la subtilité du titre. Pas de panique, celle-ci se limite donc à l’industrie, permettant de construire des tourelles ou alors des générateurs de ressources, la nourriture pour obtenir de la vie ou alors améliorer nos personnages, et la science permettant d’améliorer nos tourelles ou lors d’achat auprès d’un vendeur ambulant.
Malheureusement, malgré tous vos efforts pour défendre votre petit crystal sur patte, vous mourrez. Et mourir dans un rogue-lite, c’est quelque chose de tout naturel dans l’apprentissage et la la prise en main du titre. Votre réapparition se fera dans le hub principal du titre, le Saloon, où une bande de musiciens vous accueillera avec une douce et triste musique ainsi que d’autres clients buvant à en oublier leurs soucis. L’occasion alors de débloquer le 3ème personnage utile à notre exploration, Bunker, un robot policier faisant office de bouclier, littéralement. C’est dans ce lieu que vous pourrez améliorer vos armes, vos personnages ainsi que votre crytal et ajouter des améliorations pour vos futures descentes. En plus de pouvoir réaliser tout ça, différentes interactions seront disponibles auprès des autres personnages jouables, permettant alors de mettre en lumière l’histoire du jeu ainsi que le lore de chaque race présentent sur la Station. Au total, 8 classes jouables à débloquer au fil de vos explorations vous seront proposées, offrant des spécificités bien distinctes et une manière de jouer différente avec des compétences ou alors des ultimes bien pratiques. Un point positif à noter ici, c’est que chaque personnage est complémentaire à sa façon, aucun n’est réellement inutile dans une équipe, mais il faudra néanmoins bien les choisir, car seuls 3 aventuriers pourront la composer, aussi bien en solo qu’en multijoueur. Il peut être dommage sur ce point de ne pouvoir augmenter la taille de l’équipe à 4, chose qui se fait communément dans des jeux similaires. Après un choix difficile, il est temps de repartir à l’aventure de la station en parcourant les 10 niveaux menant, dans un ordre spécifique, jusqu’au noyau où un terrible boss vous attend. Sur ce point, la première run pourra vous paraître un peu triste en termes d’environnement, mais ce détail sera très vite balayé à force de vous enfoncer et de débloquer des clés ouvrant d’autres chemins.
Il est donc important de composer son équipe avec justesse, car la difficulté de vos explorations se fera sur le nombre de personnages, mais aussi et surtout sur votre manière de gérer votre envie de tout ouvrir. Générant des cartes aléatoirement, vous ferez face à de nombreuses portes closes, vous empêchant de trouver la sortie de votre calvaire. Ne nous permettant pas d’identifier ce qu’il y a derrière, il faudra toutefois avoir un peu courage pour en ouvrir et avancer. Une chose à prendre compte sur ces portes, c’est que lorsque vous en ouvrez une, celle-ci ne se refermera pas et créera alors un passage de choix pour les monstres que vous rencontrerez. Il nous est arrivé de nombreuses fois d’ouvrir un peu trop de portes pour obtenir un maximum de ressources, mais lorsque la horde se lança, nous avions de grandes difficultés à protéger le crystal. Proposant ainsi plus de chemins aux ennemis pour nous atteindre que si nous avions réfléchi au tracé que nous prenions, et par la même occasion le seul que pourront suivre les ennemis. Toutefois, il peut être intéressant, voire impératif, d’en ouvrir un maximum pour y découvrir les lieux. Permettant de dévoiler des ressources intéressantes comme des stations pouvant générer plus de ressources à l’ouverture de portes, une station de recherche pouvant améliorer et/ou construire d’autres tourelles en fonction de nos besoins, d’amélioration de personnage, de recharge de soin ou encore un marchand vous proposant de nouvelles armes ou modules. De temps à autre, il vous arrivera d’ouvrir des salles ne contenant aucune électricité, à vous alors de consommer la dernière ressource qu’est la brume. Sur ce sujet, nous éviterons de trop nous étaler pour ne donner aucun spoil, sachez simplement que son utilisation est très importante lors de vos descentes et qu’il est rare d’en faire l’acquisition.
Mais vous vous en doutez, vous ouvrirez automatiquement des portes menant a des nids de monstres. Au total, seuls 4 types d’ennemis vous feront face, avec chacun ses résistances et ses faiblesses. Passant des simples robots aux gros insectes pas très gentils, ceux-ci apparaîtront en fonction des portes que vous ouvrirez et du bruit que cela générera, augmentant alors une barre de danger nous permettant d’anticiper au mieux une future attaque. Et c’est après plusieurs descentes et plusieurs combats que nous ferons face à des boss charismatiques mais parfois un peu mal équilibrés en termes de difficulté, pouvant passer d’un boss très simple à maîtriser à celui trop compliqué voire impossible en solo, tant la zone est difficilement optimisable. Comptez 2 boss maximums par descente, mais 4 à découvrir. Cela semble une nouvelle fois peu, mais le bestiaire étant assez complet, cela permet d’équilibrer les combats, provoquant des gun-fights assez tendus et teintés de cri de désespoir et de « répare-moi ça au plus vite ! ».
Des personnages haut en couleur, à l’écriture teintée de mélancolie.
Après autant d’explications faites sur la mécanique du jeu, il serait dommage de ne pas parler de sa direction artistique, tant celle-ci assume ses inspirations space-western et son côté décalé des autres Endless. Ce choix, un peu plus dans le style des comics avec un tramage particulier, permet plus de liberté dans les dialogues, mais aussi dans le comportement de nos personnages, assumant alors des ultimes bien tranchés à la manière de Zed et son coup de guitare ou alors Cartie, la petite abeille toute mignonne voulant faire des câlins à tout le monde, même aux défunts. En plus de l’esthétique visuelle donnant une patte unique, le tout est accompagné de la technologie de Ray tracing apportant des effets de lumière fort sympathiques. Il nous arrivait de tomber sur des salles complètement sombres, éclairées par les simples tirs de nos armes et de nos tourelles, offrant des scènes marquantes visuellement parlant. Heureusement, le tout est très bien optimisé, permettant de faire tourner de manière convenable le titre sans trop faire chauffer les plus petites configurations, mais nous vous suggérons d’avoir toutefois l’opportunité d’activer le Ray tracing pour apprécier à leur juste valeur les magnifiques décors de certaines zones. (mention spéciale au jardin de piété offrant de magnifiques tableaux).
Concernant la Bande Originale, elle est signée par Arnaud Roy déjà présent sur les autres titres Endless et Humankind. Ici, exit l’atmosphère spatiale de science-fiction classique, place à une ambiance western mélancolique avec un soupçon d’espoir sublimé par la voix de Lena Lynn. Dommage cependant que celle-ci ne soit que peu présente dans le jeu, laissant planer des instants vides d’ambiances sonores où seuls nos pas résonnent dans la station.
Remplie de mystère en tout genre, l’histoire de la Station se dévoile à travers les personnages mais surtout à travers des brides d’archives que vous trouverez dans des caisses ou alors des notes, dispersées parmi les cadavres de monstre ou abandonnées par un ancien ouvrier. C’est une fois de retour au Saloon, que les archives donnent des informations sur les événements de la station à travers une petite animation composée des 4 morceaux de scène que vous avez déniché. Comptez 8 scénettes d’archives à compléter, comprenant 4 illustrations à trouver dans chacune des cartes que vous explorerez. De quoi combler les collectionnites et les fans de succès, dont certains méritent leur attention.
Verdict : 8/10
Endless Dungeon est ce genre de petite pépite qui fait du bien lors de petites sessions entre amis. Le titre brille pour son mode multi, mais ne reste pas sur le côté en solo, où la tension prend un tout autre niveau. Avec des personnages intéressants et charismatiques et une histoire qui se découvre à force d’exploration, le titre vous occupera plusieurs heures avant d’en voir le bout. Toutefois, quelques détails ternissent le tableau, comme l’achat de skins purement cosmétiques, la perte de son au niveau des armes dans certains niveaux ou encore le roaster de personnages qui peut sembler assez faible. L’équipe de Amplitude Studio est toutefois très à l’écoute, et il y a fort à parier que ces légers problèmes seront résolus avec le temps. Concernant le nombre de personnages, le studio parisien a confirmé l’ajout futur de nouveaux personnages, en espérant que ceux-ci ne cassent pas trop la méta actuelle. Disponible pour 29,99€ sur PC, Playstation 5/4, Xbox Series, Xbox One et Nintendo Switch, Endless Dungeon ravira les fans de soirées entre amis et les nostalgiques de son grand frère.
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