Vous savez ce qui est le plus triste dans ce que vous allez lire en rapport avec le DLC Odyssey d’Elite Dangerous ? Ce n’est pas que Frontier Developments fasse un mauvais travail ou que Elite Dangerous soit un jeu au rabais. Non, c’est qu’à chaque fois que l’un et l’autre se rencontrent à un instant T, imaginons pour une mise à jour majeure payante d’une quarantaine d’euros, eh bien ça se termine forcément en règlement de compte dans un octogone. Pendant ce temps, nous, joueurs/utilisateurs de ce programme, nous restons spectateurs de ce combat familial, un peu tristes voire dépités. C’est dommage, parce que la communauté du soft est l’une des meilleures.
Test réalisé sur PC grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Oh.. doux rêveurs..
Elite Dangerous est le genre de jeu qui pousse l’implication du joueur jusqu’à son paroxysme, si celui-ci veut bien s’y prêter. Imaginez un peu : vous êtes un pilote largué dans une galaxie au soixante dix-huit millions d’étoiles et deux cents quarante-sept planètes, presque autant de factions englobées dans des puissances majeures évoluant en fonction des actes de joueurs, une menace extraterrestre qui n’en est peut-être pas une, de l’archéologie d’une ancienne civilisation… Puis vous, vil pirate ou honnête mineur/marchand, fidèle protecteur d’un système ou mercenaire aux poches toujours trop profondes, chasseur d’extraterrestres ou bienfaiteur des colonies en perditions. Et, si l’isolement ne vous fait pas peur : explorateur, celui qui est le premier à poser le pied sur une planète ou à observer une étoile. Tout ça pour gagner des crédits à investir dans des vaisseaux toujours plus pointus dans ses domaines, à personnaliser comme vous le souhaitez. Certains utilisateurs s’arrêtent à cette étape, à savoir avoir le plus gros vaisseau du système pour briser les espoirs des jeunes pilotes sans sommation. Puis d’autres poussent le vice des choix plus loin : en refusant de s’attaquer aux Thargoids estimant que la faute de leur agressivité est notre, adhèrent de façon aveugle à la superpuissance à laquelle ils ont signé, tiennent un journal de bord qu’ils partagent avec qui veulent bien lire leurs découvertes.
Un terreau idéal pour les rêveurs, et à écrire ces lignes l’envie de lancer un vol est forte, cependant tout n’est pas rose pour Elite Dangerous. Simulation spatiale accessible, elle n’en reste pas moins une simulation à la roue de gameplay huilée, mais redondante sur la durée. N’espérez pas obtenir avant plusieurs centaines d’heures les gros jouets (vaisseaux/armements/équipements), surtout pour spécialiser votre outil de travail. Dans la même idée, si avec le temps Frontier a fait des efforts considérables de tutoriels pour aider les joueurs à rentrer dans le jeu et bien comprendre comment accéder à certains aspects, il reste de nombreuses zones d’ombres. Figurez-vous qu’au cours de notre découverte d’Odyssey, nous avons appris qu’il est possible d’avoir sa propre sous-faction. Une information qui nous est parvenue après trois cents heures de vol actif, trouvée par hasard sur le site d’un passionné.
Mais Odyssey alors ?
Bon, maintenant que les retardataires ont les informations primordiales pour comprendre Elite Dangerous, il est temps de s’attaquer à cette nouvelle extension qu’est Odyssey. Comme à l’accoutumé quand le soft incorpore un nouveau DLC payant, ce dernier n’apporte rien au lore, mais plutôt uniquement des aspects nouveaux de gameplay. New Frontier a permis de se poser sur les planètes (travaillant les biomes et une flopée de petits détails comme la gravité, l’entrée atmosphérique, des bases, etc.) et de s’y promener grâce à un véhicule terrestre. Odyssey, lui, pousse le bouchon en incorporant cette fois-ci les phases à pieds, donc logiquement descendre de son vaisseau dans une station ou de son VRS si sur une planète. Et autant le dire de suite, oui, ça marche et les premières heures sont impressionnantes. Pouvoir observer ses véhicules, visiter des stations et autres bases à hauteur d’Homme, ça fait son effet. Surtout qu’en plus, il n’est pas uniquement question de se dégourdir les jambes mais aussi de réaliser des missions pour des prestataires mineurs ou combattre pour le contrôle d’une base. Pour un joueur qui connaît déjà le jeu, le constat sera rapide : la boucle de gameplay à pieds est à l’identique qu’en vaisseau, enchaîner les missions pour acheter un équipement (combinaison, armes, consommables…) étant légèrement moins coûteux, surtout que les objectifs restent partiellement les mêmes : récupérer une cargaison, tuer une cible voire exterminer un groupe, etc.
Non, ce ne sont pas tant les objectifs qui varieront mais bien l’exécution de ceux-ci qui changent, sans la notion de blindage et gros bouclier pour se cacher, là pour le contrat de mercenariat, il faut la jouer fine. À pieds, le joueur, plus fragile aux dégâts, doit donc adapter son approche et Frontier y a mis du cœur pour proposer différents moyens d’y arriver. Les zones habitées ont plusieurs petits écosystèmes composés de gardes qui zonent et d’armes automatiques pour la défense, de générateurs d’énergie et d’oxygène pour assurer la survie des occupants, puis d’un réseau d’ordinateurs pour obtenir des informations sur ces derniers. Libre donc d’interférer comme on le souhaite pour régler les impératifs de la mission. Pour agrémenter la préparation de votre approche, différentes combinaisons aux attribues uniques, par exemple une spécialisée pour le combat emportera deux armes (l’armement allant du pistolet, au fusil à longue distance, en passant par le fusil d’assaut, pistolet-mitrailleur et à pompe) facilitant les combats, alors qu’une combinaison ingé’ sacrifiera un emplacement d’arme pour une scie pratique pour ouvrir verrous et panneaux d’accès donnant accès à des zones alors inaccessible autrement.
Dans l’ensemble, c’est une grande réussite, aussi bien par l’aspect vivant de la base que la manière de l’infiltrer. Le seul point qui fait tâche, et malheureusement pas qu’un peu, c’est l’I.A qui semble être dans un état de léthargie avancé, à deux doigts d’une mort cérébrale. Si elle arrive à suivre sa ronde et à vous scanner, dès qu’il faut combattre, celle-ci ne répond plus de rien. Course dégénérée pour vous atteindre jusqu’à vous coller, système de couverture… À quoi bon ? Elle touche autant ses alliés que le joueur. Pathfinding horrible dès qu’un bâtiment a plus qu’un rez-de-chaussée. C’est catastrophique. Enfin, accordons lui quand même le fait qu’elle peut voir à travers les vitres, ce qui est en l’état, déjà pas mal.
Alors il est où ce problème ?
Alors non, cet Odyssey à petons est loin d’être une aventure négligeable ou négligée, non. Les difficultés viennent de Frontier Developments qui, depuis le lancement de ce DLC enchaîne les frasques, correctif sur correctif : correctif qui font perdre en stabilité, correctif qui empêche de se connecter.. En deux mois de jeu nous sommes passés par toutes ces étapes, et avons pris souvent notre mal en patience. Jusqu’à la première véritable bonne décision pour le développement : mettre en pause les versions consoles d’Odyssey pour fixer l’hémorragie que subit la version PC. Enfin, bonne décision, bonne décision… C’est quand même se mettre deux possesseurs d’une machine sur trois à dos. Ensuite ? Eh bien, encore une fois, il y a des promesses et des enjeux intéressant sur le papier, mais le studio britannique a démontré à plusieurs reprises qu’il est capable du meilleur comme du pire. À notre humble avis, ne vous pressez pas sur ce DLC, prenez le temps d’observer son évolution car pour l’instant, nous restons septiques.
« Moi les filles j’en suis pas dingue ! Ma seule amie c’est mon flingue ! »
Verdict : 5/10
N’y allons pas par quatre chemins, oui Elite Dangerous: Odyssey est fantastique mais toujours saupoudré par les travers de Frontier. C’est beau, ça fait rêver, c’est fabuleux, même avec ce lancement chaotique. Le tout est de savoir s’il faut croire dans les portes qu’entrouvre Frontier, ou si comme de nombreux passionnés vous avez déjà scellé les ambitions du studio. En l’état, ce DLC est concluant pour les fanatiques comme les nouveaux et apporte une optique nouvelle, il manque peut-être un peu de profondeur d’améliorations pour les armes/combis. Maintenant, la véritable question est de savoir ce que va en faire son développeur et ça, comme il l’a déjà démontré par le passé, il est capable du meilleur comme du pire.
Commander Rybhan
9 avril 2022 at 23 h 40 minClairement le DLC Odyssey est MAUVAIS, il faut le dire !!! Je suis pourtant un fan de ED depuis toujours et je n’avais jamais été déçu avant, mais là c’est tout bonnement du foutage de gueule. Bugs à outrance, en particulier bien agaçant quand ils vous obligent à rapatrier votre vaisseau dont la soute était pleine (et donc tout perdre puisque votre cargaison, elle, n’est pas transférable). Des chutes de framerates phénoménales comparé à Horizon, et des interfaces qui sont devenues bien moins claires qu’avant. Bref, y’a rien qui va dans ce nouveau DLC, perso je repart sur Horizon, Bye bye Odyssey. Tant pis pour l’exploration à pied, il y a bien trop à perdre pour le peu qu’on gagne.