La mort nous attend. La mort vous attend. La Mort nous a eu. La Mort vous aura aussi. Surtout avec Eldest Souls. Premier jeu du studio Fallen Flag Studio, Eldest Souls est arrivé dernièrement sur les consoles de Sony, Xbox, Nintendo et sur PC. Loin de se perdre dans la myriade des indépendants labellisés roguelite ou roguelike, les développeurs ont fait le pari fou de se pencher vers les souls-like, et surtout le boss rush. Si ce genre n’attire bien souvent que les aficionados de la difficulté vidéoludique, votre fidèle servante a tout de même fait un tour et plusieurs détours sur le soft afin de vous rapporter toutes ses impressions.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Die, Die & Die Again
Si vous aimez souffrir sur un jeu, vous voilà au bon endroit. S’il n’est pas un roguelite, genre plus doux avec les joueurs car permettant de garder une certaine progression (compétences, or, etc.) au sein du jeu, Eldest Souls se rapproche davantage d’un Souls. Il possède une difficulté qui est similaire aux Dark Souls et à Bloodborne, pour citer les plus grands, tout en se distinguant par un élément de gameplay bien précis. Dans Eldest Souls, les joueurs ne sont pas forcément libres d’explorer les nouvelles zones. Comprenez surtout que l’exploration est légère et ne représente pas le sel de l’aventure. En effet, le principe est de tuer successivement des boss dans diverses arènes. Entre les arènes, nous ne retrouvons pas d’ennemis mais un simple moment de découverte du lore et de l’environnement, soit la Citadelle. Un petit moment de pause. Le calme avant la tempête. Ainsi, Eldest Souls est très clairement un boss rush. Et pour le coup, les développeurs de chez Fallen Flag Studio ont bien fait les choses.
D’ailleurs, on rentre très vite dans le vif du sujet à mesure que l’aventure vous présente un premier boss – faisant office de tutoriel – après seulement deux minutes de jeu (vidéo de gameplay ci-dessus), soit le Chien de Garde. Immersif et direct, on aime ça. Mais rentrons nous aussi dans le vif du sujet en expliquant le gameplay d’Eldest Souls. Impliquant une très grande concentration et un bon timing, tout se joue au millimètre et à la seconde près. Le soft va vous donner des sueurs froides à coup sûr. Or, réussir à occire un boss provoque une très grande satisfaction. N’est-ce pas, à la base, pour cela que l’on se lance dans ce genre de titre ?
S’il nous est impossible de changer d’armes, l’épée étant la seule disponible, et ne pouvant s’équiper de potions de soin, tout se joue dans l’attaque. Ne dit-on pas d’ailleurs que la meilleure défense, c’est l’attaque ? Un credo que Fallen Flag Studio a bien compris et impose aux joueurs. En effet, il faudra bien évidemment vaincre l’ennemi devant vous, en étudiant son pattern d’attaques, afin d’esquiver au bon moment (en faisant attention à votre jauge d’endurance, tout de même) et de lui asséner des coups à votre tour. C’est parfois un travail de longue haleine demandant des try et des try, vous vous en doutez. On remarquera d’ailleurs que vous pouvez effectuer des dashs et des attaques chargées en maintenant une touche de votre manette (Carré pour PS5/PS4). Et c’est ce coup là qui vous permettra de regagner de la vie. Oui, comme dans la plupart des jeux proposant une grande difficulté, la santé est un paramètre primordial auquel il faut constamment faire attention. Dans Eldest Souls, c’est grâce à l’attaque que l’on regagne des PV, ce qui nous a semblé très ingénieux et assez novateur. Cela renforce de ce fait l’idée que l’attaque est au cœur de vos mouvements et que celle-ci a pour but de tuer comme de vous maintenir en vie.
Évidemment, ce n’est pas tout. Il y a une récompense à la clé, après toute cette souffrance. Premièrement, on notera que les boss vaincus vous octroient une sorte de fragment. Celui-ci permet d’apprendre une attaque et peut être placé dans des slots différents pour tel ou tel effet. En dehors du fait que ce mécanisme confère une récompense notable aux plus courageux des joueurs, cela offre une grande souplesse aux techniques d’attaque et à la maîtrise de son style de combat. Bien vu ! Nous pouvons tout de même compter sur des compétences à débloquer pour notre chevalier à l’épée. Elles sont réparties selon trois arbres différents : Windslide, Berserk Slash et Counter. À mesure que l’on progresse dans le jeu et que l’on parvient à tuer les boss, nous obtenons alors la possibilité de débloquer une compétence selon ces trois styles de jeu. Si ce n’est, en soi, pas très novateur, il convient de noter qu’il est tout de même possible de changer de compétence en fonction de ses besoins et de ses désirs. Ainsi, Eldest Souls accorde aux joueurs la possibilité de se réinventer en fonction des situations et surtout de dessiner comme il se doit son style de combat. En plus d’accorder un tantinet de rejouabilité au soft.
Un jeu qui a de l’âme !
Bien qu’il soit disponible sur toutes les plateformes de jeu (citées précédemment), la rédaction a parcouru Eldest Souls sur PS5. Loin d’être très gourmand de toute manière, le titre de Fallen Flag Studio tourne à merveille sur la dernière machine de chez Sony. Aucun ralentissement à l’horizon ni de problèmes d’aliasing. Les temps de chargement sont très rapides. À ce sujet, on remarquera qu’après une mort, nous reprenons instantanément aux portes du boss qui vient de nous tuer. Une idée bienvenue qui permet de maintenir un sentiment de frénésie chez le joueur qui désire coûte que coûte de tuer le boss en question.
Si le gameplay d’Eldest Souls est aussi frustrant que satisfaisant, du fait de son genre plutôt que de ses mécanismes de jeu, le soft est aussi d’une certaine beauté. Fallen Flag Studio a opté pour le Pixel Art et dès les premiers visuels, nous avons été attirés. Moderne, la direction artistique d’Eldest Souls ne se contente pas d’empiler les pixels pour former ses personnages ou son environnement. Le tout est sublimé par des effets de lumière maîtrisés et distillés là où il faut. Même si elle ne dispose pas d’un effet très aquarelle (comme c’est le cas dans le jeu cité après), elle nous a fait penser à la DA de Children of Morta. La diversité des boss nous a également surpris et on était aussi impatient de les découvrir que de les occire. Dans la même idée, la bande sonore est des plus justes, accompagnant à merveille l’aventure et les affrontements.
Disponible pour une vingtaine d’euros, Eldest Souls n’est pas le titre qui devrait faire mal à votre porte monnaie tant son rapport qualité/prix est très correct. Pour autant, et vous l’aurez deviné si vous nous avez lu jusque-là, il mettra vos nerfs à rude épreuve. L’aventure étant très exigeante, elle demande une bonne concentration du joueur et une maîtrise du gameplay. Vous l’aurez saisi, le soft n’est pas à mettre entre toutes les mains. Les amateurs des Souls et des roguelike/roguelite y trouveront très certainement leur plaisir. Les nouveaux venus sur le genre risquent de ressentir une trop grande frustration et quitter le soft après seulement quelques heures. Vous voilà prévenus, tout ce qui vous attend avec Eldest Souls, c’est la Mort… et, aussi, une belle aventure.
Verdict : 7/10
Loin d’être un roguelite/roguelike et étant plus qu’un Souls, Eldest Souls est un boss rush qui porte bien son étiquette. Exigeant à souhait, demandant une maîtrise de son gameplay et des actions jaugées au millimètre près, le titre de Fallen Flag Studio emporte les joueurs dans une succession d’affrontements contre des boss robustes, féroces et surprenants. Aussi frustrant et satisfaisant que cela peut l’être, du fait du type de jeu, Eldest Souls propose une aventure prenante, qui saura ravir les plus aguerris des joueurs.
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