Le « nouveau-né » des jeux de football est enfin arrivé ! Après plusieurs dizaines d’années à exploiter la licence FIFA, l’éditeur américain a décidé de se passer d’un naming coûteux et lance donc sa nouvelle franchise : EA Sports FC. Qui dit changement de nom, dit certainement nouvelles ambitions et des nouveautés bienvenues, mais est-ce vraiment le cas avec cet EA Sports FC 24 ? Réponse tout de suite entre deux matchs en Saisons avec le RC Lens.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique (Version Ultimate) fournie par l’éditeur
Nouveau look pour nouvelle vie ?
Alors qu’il y a quelques années, Pro Evolution Soccer avait laissé douloureusement sa place à eFootball (une version free-to-play pas vraiment au point), c’est au tour de FIFA de suivre le même chemin pour s’appeler EA Sports FC. Qui dit changement de nom dit habituellement évolution de tout l’écosystème qui entoure le titre ? Et bien pas avec Electronic Arts. Malgré ce changement de nom, cet EA Sports FC 24 reste dans la lignée de ce que proposait FIFA 23. Toutefois et dès le premier lancement, vous apercevrez un nouveau menu et une toute nouvelle identité graphique qui pour le coup est réussie. Fini les tuiles de grandes tailles avec la possibilité d’utiliser les gâchettes pour basculer entre les différentes thématiques, et bienvenue à un menu nettement plus lisible tout à la verticale qui rappelle les premières heures des jeux de football. Ainsi, nous avons remarqué une bien meilleure lisibilité dans cet opus et parcourir les menus ne vous posera aucune difficulté. Avec un code couleur alternant le blanc et le vert, il faut admettre que c’est une franche réussite de ce côté et le parcours du joueur dans cette nouvelle interface est beaucoup plus aisé.
De nouveaux angles de caméra apportent une touche de réalisme appréciable
Souvenez-vous lors de l’annonce de l’arrêt de la collaboration entre EA Sports et la FIFA (Fédération Internationale Football Association), tout le monde se posait la question sur l’exploitation future des divers droits pour utiliser le nom des équipes, reprendre les maillots officiels, le nom et profil des joueurs etc. Et bien finalement et c’est une excellente nouvelle, tout reste quasiment transparent pour les fans de la franchise puisque les principaux championnats sont de la partie : Ligue 1 Uber Eats (avec l’arrivée du Stade Pierre-Mauroy du LOSC), Barclays Premier League, Serie A TIM, La Liga ainsi que la plupart des sélections nationales. Parmi les nouveautés, on notera l’arrivée du championnat d’Arabie Saoudite dont la chaîne cryptée CANAL+ a récemment acquis les droits. Toutefois et ça n’a pas évolué depuis FIFA 23, on déplore toujours l’absence de certaines équipes du championnat italien comme le Napoli, l’Atalanta Bergame ou encore l’AS Roma, des clubs disputant régulièrement la plus grande compétition européenne pour les clubs : la Ligue des Champions. Cette dernière est par ailleurs toujours jouable dans EA Sports FC 24, tout comme l’Europa League (et sa variante Conference). Au final, l’éditeur annonce tout de même la présence de 19 000 joueurs, 700 équipes en 30 championnats, il y a donc de quoi faire, sachant que le football féminin est toujours très bien représenté avec l’arrivée de deux nouveaux championnats : la Google Pixel Frauen-Bundesliga et la Liga F.
Autre point intéressant qui nous a bien plu lors de nos heures de jeu, c’est la tonne de nouvelles animations disponibles avant-match ou à la mi-temps. Avec des images des joueurs dans les tunnels ou aux vestiaires, des supporters qui s’enlacent ou même les arbitres qui préparent la rencontre, tout est fait pour que l’immersion soit identique à la réalité des faits. On sent qu’EA Sports a tenté de pousser le réalisme encore un peu plus loin sur cette partie et c’est une excellente chose. Parmi les autres nouveautés intéressantes, on notera également quelques aides concernant le gameplay avec la possibilité de faire des frappes automatiques dès que le joueur est bien positionné. Bien entendu, toutes ces aides sont désactivables et pour les habitués, nous vous préconisons de ne pas les utiliser afin de garder une expérience intacte. Dans la continuité, on appréciera le retour des commentateurs de beIN SPORTS à savoir Benjamin Da Silva et Omar Da Fonseca qui ont l’habitude de commenter les joutes du championnat espagnol. Avec de la bonne humeur au programme et des tirades à n’en plus finir du plus français des argentins, on notera cependant quelques incohérences ou décalages dans les propos, mais sans gravité pour le coup. Parmi les rares nouveautés, l’arrivée de Laure Boulleau qui apporte un peu d’épaisseur et de réalisme lors des joutes. Lors de notre session de test, nous avons par ailleurs rencontré plusieurs problèmes techniques : sauts d’image, lancement d’une partie multijoueur sans possibilité de contrôler notre équipe… espérons que tout cela soit résolu avec l’arrivée d’un patch prochain.
Il sera possible d’incarner un entraîneur existant en mode Carrière parmi une liste importante
Des évolutions et non une révolution
EA Sports FC 24 ne révolutionnera pas la franchise, loin de là mais divers ajouts / changements sont tout de même de la partie. Pour commencer, chaque joueur peut disposer d’un ou plusieurs playstyles, des atouts qui lui sont attribués en fonction de ses qualités dans la réalité. Dès lors qu’un joueur utilise une de ses compétences, une petite icône s’affichera au-dessus de sa tête : si certains atouts sont bien calibrés, d’autres sont un peu plus surcotés comme les grosses accélérations de Kyllian Mbappé qui rendent la défense encore plus difficile. Parce que comme dans FIFA 23, cette nouvelle itération est limitée dans la construction avec un rythme de jeu beaucoup trop rapide. Lorsque vous serez en attaque, la passe en profondeur est toujours dévastatrice tandis que les 1 contre 1 seront toujours assez difficiles à aborder.
Lors de nos différentes parties, nous avons encore remarqué des problèmes de coulissage des différents blocs, tant offensifs que défensifs qui peuvent créer assez rapidement des surnombres meurtriers. Attention de ce fait à bien paramétrer son équipe ainsi que les déplacements des joueurs pour éviter des boulevards qui seront très largement concrétisables. Pour conclure sur le jeu et les matchs, l’arbitrage n’est pas encore au point dans le jeu avec une pluie d’erreurs manifestes et notamment l’application de la règle de l’anéantissement d’une occasion manifeste de but qui n’est pas encore maîtrisée. Dommage de voir notre joueur se faire découper par le dernier défenseur juste avant la surface de réparation adverse à la 94e minute de jeu et qu’un simple carton jaune soit distribué…
Les amateurs de Philippe Doucet (ou la palette de CANAL+) seront aux anges !
Parmi les autres évolutions proposées d’EA Sports FC 24, l’Hypermotion V fait son apparition et apporte une touche de réalisme dans les animations bienvenue. Couplée avec l’arrivée d’une nouvelle version du moteur Frostbite, on a affaire au plus beau jeu de football de ces dernières années, bien que les différences avec l’opus précédent ne soit pas un fossé technologique. On sent qu’Electronic Arts y va par petites touches à chaque nouvelle version, mais de ce côté les développeurs ne sont pas à plaindre, car le plus dramatique concerne encore et toujours les modes de jeu qui fâchent et qui posent la question de l’achat du titre.
Oui le mode FIFA Ultimate Team est présent avec pour la première fois l’incorporation des stars féminines (donc une mixité des joueurs sur le terrain), mais c’est bien la seule véritable nouvelle fonctionnalité comparée à l’opus précédent et il sera toujours impossible de récupérer ses cartes de la version précédente. On retrouve toujours d’autres modes de jeu : le mode Carrière en tant que joueur ou manager, le mode Compétition pour jouer en championnat sans se prendre la tête, le mode Saisons (solo et en coopération) ou amicaux en ligne (pour jouer avec des amis) donc il y a de quoi faire, mais aucun nouveau mode de jeu original à se mettre sous la dent et c’est plus que dommageable…
Quelques modifications néanmoins comme VOLTA Football qui est désormais compatible cross-play, quelques nouvelles fonctionnalités pour le mode Carrière (la présence de la cérémonie du Ballon d’Or, un mode spectateur bien pensé en entraîneur ou une fonctionnalité agent de joueur) mais cela justifie-t-il te payer son jeu plein pot le jour de sa sortie ? Rien n’est moins sûr… Avant de passer à notre verdict final, nous nous devons d’aborder la tracklist du titre qui est une nouvelle fois une franche réussite mais pour un jeu Electronic Arts, nous n’attendions pas moins… Les choix musicaux sont variés et nous avons même ajouté quelques titres dans notre playlist pour faire passer plus rapidement le temps dans les transports en commun, un délice donc tant les styles varient et plairont à tous les joueurs (rap, rock, électronique…). Autre petit ajout que nous avons fortement apprécié lors des matchs : un partenariat avec la société Opta a été conclu (un organisme de statistiques bien connu des amateurs du ballon rond) avec l’affichage d’une pluie d’informations en temps réel que ce soit dans le menu principal ou même in-game avec l’endroit et la réussite de nos différentes frappes directement matérialisées sur le terrain.
Verdict : 7/10
Décrire EA Sports FC 24 comme un FIFA 23 avec quelques ajouts bienvenus est un raccourci qui n’est pas loin de la vérité. Si lors du premier lancement, nous nous disions que nous aurions affaire à un renouvellement poussé de la franchise la plus vendue de l’histoire des jeux de sport avec des menus totalement retravaillés, une fois dans un match le constat est tout autre avec un fonctionnement très proche de son prédécesseur. La nouvelle version de l’Hypermotion apporte un réalisme un peu plus poussé mais le gameplay ne change pas plus que ça avec des passes en profondeur toujours dévastatrices. Si FUT a eu droit à l’ajout des cartes féminines, aucun nouveau mode de jeu n’est à se mettre sous la dent et c’est bien dommageable. Espérons que cet EA Sports FC 24 soit un épisode de transition avant un prochain opus qui apportera du sang neuf à une franchise qui commence à faire grincer des dents certains fans.
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