Après un premier opus en 2015, Techland revient avec une nouvelle interprétation de la fin du monde avec Dying Light 2. Dans la peau d’un survivant, foulez le bitume à pleine vitesse, agrippez les corniches in extrémis tout en survolant des hordes de zombies pour mener à bien votre quête. Promettant une plus grande liberté de mouvement, une narration plus profonde et davantage de contenu que le premier opus, que vaut réellement Dying Light 2 ? Réponse.
Test réalisé sur Xbox Series X grâce à un code envoyé par l’éditeur
L’attaques des tita… zombies
L’histoire principale se déroule 15 années après les événements du premier opus et l’humanité est retranchée dans quelques derniers bastions qui sont plus rares de jours en jours. Dans la peau d’Aiden, un pèlerin – alias un coursier – vous cherchez à retrouver votre sœur disparue lorsque vous étiez enfant. Des indices vous laissent croire qu’elle est encore en vie et vous êtes sur sa piste. Simple, le scénario n’est à première vue pas très recherché mais il compte de nombreux rebondissements dont la plupart sont directement liés à vos choix, ce qui a le mérite d’être efficace. De nombreuses embûches se dresseront également sur votre route ce qui vous forcera à vous attarder dans la ville de Villedor qui a été l’une des premières en proie au virus transformant hommes et femmes en mordeurs.
Bien que Villedor soit une gigantesque ville fortifiée et de surcroît, l’un des derniers bastions de l’humanité, elle n’en reste pas moins infestée de zombies. Érigées tout autour de la ville afin de confiner la population en son sein, de gigantesques murailles encerclent toute la ville. Ce qui devaient initialement servir à protéger la population extérieure du virus est devenue avec le temps et pour les habitants de Villedor la seule protection contre le monde extérieur car les fortifications empêchent désormais l’arrivée massive de nouveaux zombies à l’intérieur de la ville. Cependant, n’allez pas croire que Villedor est une ville accueillante. Entre les luttes intestines dans les factions qui dirigent la ville et les hordes de zombies qui errent sans but, il faut non seulement regarder où l’on met les pieds mais aussi bien choisir ses alliés. En effet, bien que la civilisation telle qu’on la connaissait n’existe plus, il subsiste quelques groupuscules qui cherchent à prendre le contrôle de la ville et dont les objectifs divergent. Les “Survivants”, des anarchistes désireux de vivre libres et égaux et les “Pacificateurs”, milice armée cherchant à instaurer l’ordre et la paix. Chacun de ces groupes cherchent à s’approprier les ressources vitales de la ville (château d’eau, moulin à vent, électricité, etc.) pour imposer leur contrôle. Qui contrôle les organes vitaux, contrôle la ville. Au cours de vos diverses explorations et de vos missions principales ou annexes, vous aurez le choix de venir en aide à l’une ou à l’autre de ces factions ce qui aura pour conséquence d’asseoir leur domination dans un secteur mais aussi de faire évoluer ledit secteur en conséquence. Les Pacificateurs auront tendance à installer des pièges vous permettant de faciliter vos combats alors que les Survivants installeront quant à eux des équipements facilitant l’exploration et le parcours.
Bien que le scénario ne soit pas complexe, certaines quêtes vous poussent à faire des choix cornéliens. Certains de ces choix aideront une faction et en desservirons une autre. D’autres choix de ce genre auront eux aussi une véritable incidence sur le jeu et quelques fois, vous n’aurez que quelques secondes pour prendre une décision. Tout aussi stressant que grisant, le joueur à un véritable impact sur l’aventure dans Dying Light 2, tous les choix ont une importance et c’est surprenant. Tant dans le gameplay que dans l’aventure. Ce qui peut parfois sembler être une décision anodine finit parfois par engendrer plus tard et contre toute attente, des effets de bords importants. Cette liberté de choix est non seulement très appréciable mais aussi et surtout prenante. Il n’est pas rare de regretter ses choix et là où certains jeux permettent de faire machine arrière grâce à des sauvegardes manuelles, Dying Light 2 ne le permet pas. Vos choix se doivent donc d’être réfléchis, même quand vous n’avez que 10 secondes pour prendre une décision.
La ville se décompose en plusieurs quartiers principaux et elle représente un gigantesque terrain de jeux. Bien que certains ne soient pas accessibles dès le début de l’aventure, les premières zones – alias le vieux Villedor – sont vastes, bien équilibrées et bien aérées. Les bâtiments et les hauteurs d’escalades varient suffisamment pour se faire des frayeurs et elles permettent aisément de prendre en main les mécaniques de gameplay. Ayant une endurance et une vie limitée en début de jeu, il vous faudra explorer, combattre et récupérer des inhibiteurs pour améliorer vos différentes compétences car à la manière d’un RPG, vous pourrez librement et au choix améliorer vos compétences de combat ou de parcours. Une fois suffisamment avancé dans l’histoire principale, vous débloquerez de nouvelles zones pour lesquelles, la difficulté sera accrue. Espaces restreints, hauteurs vertigineuses, ascensions plus difficiles. Il y sera par exemple, nettement plus dur de faire face à une horde sans chercher y échapper. La progression est pour ainsi dire linéaire et très bien maitrisée, le sentiment de progression est flagrant à mesure des combats et de notre avancée dans l’histoire. Là où certains open world autorisent le joueur d’aller où bon lui semble dès le début du jeu, Techland a fait le choix ici de restreindre les possibilités au début du jeu et au joueur d’avancer à son rythme sans se brûler les ailes.
Des zombies à la pelle
Comme dans le premier opus, le jeu se dote d’un cycle jour/nuit et il est ici aussi très réaliste. Rassurez-vous, les journées ne durent pas réellement 24h. Disons simplement que lorsque l’aube ou le crépuscule pointent le bout de leur nez, la luminosité ambiante varie très nettement et progressivement et ce, qu’ont soit à l’extérieur ou à l’intérieur d’un bâtiment. Parce que les zombies craignent les UV, ils ne sont que quelques uns à sortir en plein soleil et à arpenter les rues le jour, les autres se terrent dans des zones sombres (magasins, bâtiments, centre médicaux, etc.) où la luminosité y est limitée. À la nuit tombée, ces zombies sortent s’occuper et mâchouiller ici et là dans les rues et sont par conséquent, beaucoup plus nombreux. L’exploration n’a donc rien à voir entre le jour et la nuit mais le jeu sait habillement démontrer les avantages de l’un et de l’autre et il vous faudra parfois vous faire violence pour atteindre vos objectifs. Des zombies spéciaux font aussi leur apparition à ce moment-là et ils constituent pour certains une véritable menace. Sans compter sur les hurleurs qui, à votre vue, attireront tous les zombies aux alentours pour que vous serviez de casse-croûte, s’en démarrera alors une poursuite qui n’aura rien d’une promenade de santé. Mais soyez apaisés, l’expérience gagnée au cours de la nuit sera doublée à la lever du jour, sauf bien sûr si vous n’y survivez pas.
Le jeu dénombre de très nombreuses missions alternatives, certaines redondantes et d’autres enrichissantes qui permettent d’en apprendre plus sur le déroulement des évènements pré-apocalypse. Outre les moulins à vents et les châteaux d’eau déjà évoqués, Villedor regorge aussi de nombreux autres points d’intérêts tels que des repères de bandits, de zombies spéciaux à tuer, des convois à sécuriser et même des anomalies du GRE, alias des zombies très costauds qui permettent de récupérer du matériel rare. Sans compter tous les collectables qui permettent de gagner un meilleur équipement, améliorer votre santé ou votre endurance, etc. Une part obligatoire du jeu qui ne saurait être mise de côté en se contentant simplement de mener à bien les missions principales.
Si l’univers semble bien ficelé et consistant, on regrette cependant parfois des incohérences. Les plus fréquentes sont celles des PNJ qui s’adressent à nous. Nombreux ont été les personnages à nous poser des questions qui n’avaient pas lieu d’être. Parce qu’ils n’étaient pas censés nous connaître et encore moins détenir certaines informations liées à la trame principale. Même si cela semble anecdotique, d’autres incohérences surviennent assez souvent. Des PNJ aux portes de la mort et qui cinq minutes plus tard sont en pleines formes ou des PNJ ne pouvant en théorie plus bouger mais qui prennent leur jambe à leur cou à la vue d’un zombie, etc. Ces petits défauts donneront un arrière-goût amer aux plus cartésiens.
Aussi, Dying Light 2 dénombre de trop nombreux bugs. Nous avons reçu le jeu quelques jours avant sa sortie officielle et même après les premières mises à jour, certains persistent encore, forçant parfois à relancer la partie lors de missions importantes. Objectif introuvable, objet impossible à collecter ou zombie invincible… Bref, des bugs qui ont malgré tout été solutionnés au cours de nos sessions mais pour lesquels il a tout de même fallu ruser. Ajoutez à cela les erreurs de traduction VF, un menu brouillon avec un ATH principalement centré sur l’expérience utilisateur des joueurs PC ainsi qu’un menu poussant les joueurs console à naviguer avec un curseur et vous obtenez un jeu qui semble parfois trop brouillon pour être apprécié à sa juste valeur. Fort heureusement, une grande partie de ces bugs et de ces incohérences devraient être corrigées avec le temps mais ils sont aujourd’hui encore trop persistants pour être ignorés.
Un peu de douceur dans ce monde de brute
Ces quelques défauts sont assez vite effacés une fois en exploration libre tant le jeu est beau. Même si certaines textures ne sont pas les plus belles que le monde du jeu vidéo ait connu, le jeu reste graphiquement très surprenant tant il offre de possibilités. On peut passer de toits en toits, de bâtiments en bâtiments tout en traversant des pièces peuplées d’une dizaines de zombies sans une once de chargement. Y compris durant les combats, il nous est arrivé d’avoir à combattre un grand nombre d’ennemis en simultané sans constater une seule baisse de framerate ou de clipping. De plus, la bande originale est véritablement réussie, mêlant musiques apaisantes lors d’escapades, musiques stressantes lors d’infiltrations et musiques rythmées durant des courses poursuites. Elle a su nous convaincre par sa pertinence et les panoramas vous couper le souffle tant ils peuvent parfois êtes saisissants malgré la redondance de certains décors. Nous sommes dans une ville après tout.
Si le jeu est plus grand et plus riche que le premier, il est aussi et naturellement plus long. Enfin, pour ceux qui souhaiteraient compléter le jeu à 100%. Car en effet le jeu est bien loin des 500 heures annoncées maladroitement. Comptez une vingtaine d’heure pour l’histoire principale et entre 80 et 100 pour l’histoire principale + les quêtes annexes selon le studio de développement du jeu Techland. Dying Light 2 n’étant pas la suite des évènements de Dying Light premier du nom, il n’est pas nécessaire de passer par le premier opus pour jouer à ce dernier. Outre le menu véritablement pas optimal pour les joueurs consoles, le jeu se dote malgré tout d’un menu complet sans être trop complexe. Comme de nombreux jeux du genre, on y retrouve la gestion d’inventaire, les équipements avec des traits de compétences ainsi que les menus de craft permettant d’améliorer ses armes.
Dying Light 2 permet aussi le jeu en multijoueur jusqu’à 4 joueurs en simultané sur la même partie. Vous pouvez alors jouer avec vos amis ou rejoindre des inconnus. Une fonction d’appel à l’aide est par ailleurs présente permettant à un joueur désespéré d’en appeler un autre dans sa partie pour un peu d’assistance. Au cours d’une partie multijoueur, vous conservez votre arsenal et vos compétences et tout ce que vous trouverez au cours de l’excursion sera conservé dans votre inventaire. Le jeu peut ainsi être effectué en solo ou bien en multijoueur. Cependant et chose regrettable, la progression dans les quêtes ne sera conservée que chez le joueur hébergeant la partie. Il n’y a donc pas de progression partagée.
Verdict : 7/10
Si certains craignaient que Dying Light 2: Stay Human soit une copie conforme de Dying Light premier du nom, il n’en est rien. Même si Techland a su à juste titre réutiliser les mécaniques qui ont participé au succès du premier opus, ces dernières ont été enrichies et développées afin d’offrir au joueur une plus grande mobilité tant en exploration qu’en phase de combat tout en tirant profit au maximum des performances des consoles de la dernière génération. Même si l’on regrette cependant certaines textures et mécaniques légèrement passées et probablement liées au fait que le titre soit cross-génération, il n’en reste pas moins beau, fluide et cohérent. Le sentiment de progression très présent est enivrant et pousse sans cesse à sortir de sa zone de confort pour partir à la découverte de nouveaux défis. Car en plus d’être vaste, l’open world regorge de points d’intérêts et de challenges à surmonter de jour comme de nuit. Ces derniers sont cependant parfois répétitifs, tout comme les décors et on se surprend donc à ressentir ce sentiment de « déjà-vu » qui lasse malgré tout rapidement. La richesse du titre réside aussi et surtout dans sa narration dont les choix cornéliens poussent parfois à grincer des dents. Cependant, les petites incohérences dans les dialogues et les trop nombreux bugs critiques gâchent trop souvent le plaisir ressenti.
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