Créateurs de la licence MotorStorm, les anglais d’Evolution Studios se sont illustrés sur PS4 il y a maintenant plus d’un an avec DriveClub. Cette exclusivité automobile de Sony, plutôt tournée arcade, s’est vue entachée par un lancement chaotique à cause de ses serveurs très instables. Une image ternie que les concepteurs ont brillamment réussi à améliorer, en proposant une multitude de mises à jour gratuites (comprenant une météo dynamique et un mode photo) ou encore du contenu additionnel conséquent (une vingtaine de DLC pour 95 trophées à l’heure actuelle). Bien loin d’avoir dit son dernier mot, le jeu de course a obtenu la semaine dernière une extension majeure introduisant les motos aux côtés des voitures. Dévoilé pour une disponibilité le jour même, DriveClub Bikes en a surpris plus d’un lors de la conférence Paris Games Week 2015. Nous y avons joué, et voici nos impressions.
DriveClub Bikes est disponible exclusivement en digital au format stand-alone (19,99€) ou en extension (14,99€) si vous possédez le jeu d’origine, version PlayStation Plus comprise.
UN GENRE EN DÉCLIN
Nous ne pouvons cacher notre enthousiasme quant à l’arrivée de DriveClub Bikes, tant les titres mettant à l’honneur les deux roues se font de plus en plus rares sur PlayStation. Il n’y a qu’à voir la différence entre le nombre d’opus sortis sur PS2 et PS3 pour se rendre compte que le choix se restreint au fil du temps. À l’époque, les joueurs pouvaient par exemple découvrir Tourist Trophy, des créateurs de Gran Turismo, ou même des titres abordant le nom d’une marque spécifique comme Suzuki ou Yamaha. Pour la PS4, il est plus délicat d’en discuter puisque la console n’a « que » deux années d’existence. Alors bien sur, il est encore trop tôt pour souligner l’éventuelle disparition de certaines licences. À ce jour, trois développeurs/éditeurs mettent la moto à l’honneur sur la dernière console de Sony : BigBen Interactive (Motorcycle Club), Rainbow Studios (MX vs. ATV) et surtout Milestone (MotoGP, MXGP, Ride). Le catalogue est ainsi assez fourni à première vue. Il est néanmoins aussi synonyme de déceptions, avec des softs sans réelle saveur qui sont loin de révolutionner le genre pour la majorité.
DriveClub Bikes change-t-il les codes pour autant ? Du tout. Mais il possède plusieurs qualités qui font qu’il mérite qu’on s’y intéresse, à commencer par son aspect visuel dont nous faisions déjà l’éloge dans l’opus d’origine. Nous restons dans la même tonalité, à savoir un rendu fidèle à la PS4 qui reste tout de même bien plus marquant sous la pluie. Sans « exploser » constamment la rétine, DriveClub Bikes s’offre le luxe d’avoir de très bons effets de lumière, des environnements divers et variés, en plus d’une très bonne modélisation des véhicules. Un résultat que les artistes en herbe peuvent d’ailleurs sublimer grâce à un mode photo extrêmement complet, qui fait la joie des joueurs depuis un long moment sur les réseaux sociaux (nous vous invitons d’ailleurs à consulter notre sélection de clichés).
Les sons des moteurs nous ont en revanche moins touché, ces derniers étant en effet moins prononcés que ceux des voitures de DriveClub. Sans être mauvais ou irritant, les bruitages sont simplement corrects. On aurait par exemple aimé qu’ils soient bien plus travaillés lors des passages sous les tunnels. À l’opposé, la soundtrack est toujours une valeur sûre pour le peu que vous acceptiez d’activer les musiques durant vos tracés.
DE BONNES SENSATIONS
Loin des circuits officiels de MotoGP, les courses de DriveClub Bikes se veulent beaucoup plus dynamiques, dans des épreuves réparties aux quatre coins du monde. Bien que l’opus initial se qualifie comme un mélange de simulation et d’arcade, c’est plutôt ce dernier type de conduite que proposera le spin-off d’Evolution Studios. Bikes est loin de d’offrir une expérience réaliste, puisque par exemple un virage trop brusque ne fera pas glisser la moto, ou une forte collision n’éjectera jamais le pilote. Les puristes y verront donc un défaut, tandis que d’autres apprécieront de pouvoir rouler à pleine vitesse sur les routes sans se soucier d’être pénalisé par un contact trop prononcé ou une chute éventuelle (la seule sanction ne fait que ralentir le véhicule durant quelques secondes en cas d’accrochage ou lors d’une sortie de piste exagérée).
Les sensations de vitesse sont donc clairement présentes et effacent cette impression de répétitivité ou de lassitude que nous pouvions observer chez une partie des autres concurrents. Entre accélération, freinage, wheelies et stoppies, la maniabilité des motos donnent une nouvelle approche intéressante des circuits de DriveClub, étant donné que les véhicules ne se conduisent pas de la même manière. Nous regrettons cependant la différence peu notable de prise en mains entre chaque modèle, ainsi que le fait de ne pas pouvoir effectuer de courses en même temps que les voitures à l’instar de MotorStorm.
DU CONTENU INTÉRESSANT
Outre les bécanes, DriveClub Bikes propose un contenu important en reprenant l’essentiel du jeu principal : 78 circuits dans 6 pays, profil avec un niveau basé sur l’expérience, possibilité de créer son club, challenges réguliers. Plutôt que de proposer qu’une vulgaire succession de championnats, le mode solo intègre un condensé d’étapes jonglant entre courses, contre-la-montre et épreuves de compétence (vitesse/acrobaties). Un moyen d’offrir plus de diversité mais aussi des défis, dans la mesure où des étoiles sont à obtenir en réalisant un score ou une action spécifique.
N’oublions pas qu’un mode multijoueur en ligne est bien présent, avec la possibilité d’affronter 10 autres joueurs du monde dans des salons organisés. Il est par ailleurs désormais possible de participer entre amis, chose qui n’était pas faisable au lancement de DriveClub. N’espérez pas pour autant en profiter à plusieurs dans un canapé, puisqu’il n’est pas possible de lancer de parties en local…
Petite anecdote qui fera plaisir aux chasseurs de trophées nous lisant : une liste séparée avec un platine a été intégrée avec DriveClub Bikes, quelque soit la version choisie.
VERDICT : 8/10
DriveClub Bikes ne révolutionne pas les courses de moto mais apporte une excellente touche de fraîcheur dans un secteur en déclin, aussi bien en nombre de titres qu’en qualité. Clairement orientée arcade, la dernière création d’Evolution Studios offre une prise en main immédiate (pour peu que vous ne soyez pas timides sur les freins), rendant ainsi les courses dynamiques, bien que peu réalistes au grand dam des puristes. Les sensations de vitesse restent garanties, aux côtés de graphismes à la hauteur de la PS4 (bien qu’inégaux selon le lieu et la météo), d’environnements variés et d’un important contenu. En comptant les nombreuses étapes et challenges du mode solo, le multijoueur (uniquement online malheureusement), le mode photo ainsi que les interactions possibles sociales grâce aux clubs, DriveClub Bikes propose l’expérience la plus poussée à ce jour sur la dernière console de Sony. Les possesseurs du jeu d’origine seront tout de même moins marqués par ces ajouts qu’aux premiers arrivants via le stand-alone, étant donné qu’il s’agit des mêmes circuits et du même système de progression. Mais le tarif raisonnable auquel il est proposé mérite le coup d’oeil.
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