Disponible depuis quelques années sur les smartphones tournant sous iOS et Android, Dreii, anciennement nommé Etter Drei, est un puzzle-game axé sur la réflexion, la logique, mais également la coopération. Ainsi, si le concept a également su séduire les joueurs PC, Mac et Linux ces dernières semaines, c’est maintenant au tour des consoles de salon de s’essayer à ce phénomène tout droit venu des contrées helvétiques.
En effet, avant de sortir sur Wii U au printemps prochain, Dreii débarquera au préalable sur PlayStation 4 et PlayStation Vita, dans une version cross-buy, cross-save et cross-platform, permettant ainsi de collaborer à distance entre les différentes consoles. Le tout sera disponible dès le 9 mars au prix de 11,99 €. Développé par les zurichois de chez Etter Studio, ce nouveau simulateur de casse-tête a toutes les chances de convenir aux amateurs du genre, et ce, dès les premières minutes. Bénéficiant d’un design épuré et moderne à souhait rappelant ça et là un certain Thomas Was Alone, le soft se veut extrêmement basique jusque dans son approche. Loin de nous l’idée de dénigrer ce style visuel des plus minimalistes, bien au contraire. Sachez seulement qu’il ne faudra pas s’attendre ici à une débauche d’effets visuels, ou tout simplement à ce que l’on a coutume d’appeler « des graphismes PS4 ».
Mais alors, quel est le but de Dreii ? Pour résumer, disons que vous incarnez une espèce de forme alien, peinte de mille couleurs, flottant dans les airs (libre à vous d’interpréter cette silhouette de la manière qui vous plaira). Au sol se trouvent des formes géométriques (triangles, cercles, cubes, poutres…) qu’il vous faudra déplacer afin de les faire « toucher » le point lumineux se trouvant, lui, quelques mètres plus haut que le plancher des vaches. Comment déplacer ces fameuses formes ? C’est très simple : dirigez le stick sur l’objet que vous désirez déplacer, appuyez une première fois sur le bouton Croix pour le sélectionner, une deuxième fois pour vous y agripper. Il ne vous restera plus qu’à faire preuve de dextérité afin de le caler précisément sur le point lumineux évoqué un peu plus tôt. Et si le concept vous paraît des plus simplistes à la lecture de cet article, sachez qu’il n’en est absolument rien !
Tout d’abord, notez que seules les formes de couleur blanche peuvent être bougées. Un détail qui prendra une ampleur considérable au fil des niveaux. Ajoutez à cela des subtilités de gameplay telles que la pluie et le vent faisant tomber les formes géométriques, vous poussant à recommencer le niveau en cours, et ce, très rapidement avant que le phénomène climatique ne se reproduise. Ou encore l’eau et l’électricité, cruelles à s’en mordre les doigts, sans oublier les formes de couleur noire, quant à elles impossibles à bouger et avec lesquelles il va falloir composer. Enfin, et c’est encore une fois un détail non négligeable : pour que le point lumineux valide votre réussite, la forme qui le touche ne doit ni être en train de tomber, ni être accrochée par votre personnage. Croyez-nous, si les premiers levels pourront sembler d’une facilité enfantine, vous déchanterez rapidement dès lors que vous aurez atteint, par exemple, le deuxième monde.
Un point sur la durée de vie s’annonce d’ailleurs nécessaire. En effet, Dreii compte une cinquantaine de niveaux, tous plus retors les uns que les autres, comme nous vous le disions. Un chiffre qui pourra sembler peu élevé au regard du tarif pratiqué sur ces versions consoles. Pour autant, il serait regrettable de ne pas mentionner la plus grosse feature du jeu, celle qui vous scotchera sans aucun doute des heures durant à votre DualShock 4, et ce, sans aucune comparaison possible avec votre partie solo… Vous l’aurez compris, Dreii est une expérience qui prend tout son sens en multijoueur. Un aspect purement coopératif des plus grisants pour plusieurs raisons que nous avons grand hâte de vous exposer.
En premier lieu, il est primordial de noter que le multijoueur est online uniquement. Pas de fous rires en local, donc (le terme « fous rires » peut sans aucun souci être remplacé par « crises de nerfs » ou toute autre expression de votre choix). Un brin dommage, d’autant que le titre s’y prêtait plutôt bien. Passons. Mais alors qu’est-ce qui peut bien rendre cet aspect coopératif si excitant au point de faire passer l’expérience solo au second plan ? C’est en réalité très simple : vous ne pouvez jamais savoir sur qui vous tombez ! Il n’y a d’ailleurs aucun menu dédié au multijoueur, aucun lobby permettant de gérer les invitations éventuelles, rien !
Le côté aléatoire rend les choses très compliquées (mais aussi très drôles la plupart du temps), car il suffit que vous ayez compris le mécanisme du niveau dans lequel vous êtes, pour voir débarquer de nulle part un personnage au physique différent du vôtre, dont le seul but sera de terminer ledit niveau en votre compagnie. Jusqu’ici tout va bien, nous direz-vous. Il se peut en effet que tout se passe pour le mieux et que la coopération soit reine jusqu’à la réussite de votre mission… Mais, vous vous en doutez, dans 90% des cas, le joueur en question aura une stratégie bien différente de la vôtre et causera donc le bazar le plus total au sein du level, avec pertes et fracas en bonus.
Le fait que cet allié fasse des « bruits » différents des vôtres est également aussi drôle que stressant. Mais ce qui constitue réellement le sel de cette feature est sans aucun doute l’absence de chat vocal. Mais dans ce cas, comment diable peut-on s’en sortir en coopérant ? Eh bien, figurez-vous qu’Etter Studio a pensé à tout ! En effet, c’est à l’aide de différents mots, débloqués tout au long de votre périple, et seulement de cette manière, que vous pourrez « discuter » avec votre compagnon d’infortune. Il est à noter que l’on peut jouer ainsi jusqu’à 3 joueurs, dans la joie et la bonne humeur (la haine et la frustration sont également des options valables).
Afin que le tout soit parfaitement compréhensible, les développeurs ont pensé à tout. Ainsi, peu importe quel dialecte vous utiliserez (le français pour nous, cela va de soi), les mots que vous choisirez d’afficher à l’écran seront instantanément traduits sur l’écran des joueurs partageant votre aventure. De cette manière, chaque joueur de par le monde comprendra aisément ce que vous venez de dire. Et comme si cela ne suffisait pas, ce sont pas moins de 19 langues qui ont été insérées par les programmeurs pour faciliter les choses, telles que l’Anglais, l’Allemand, le Japonais, le Russe, l’Arabe ou encore le Grec.
VERDICT : 7/10
Proposant de nombreux niveaux à la difficulté progressive, Dreii plaira aux amateurs de remue-méninges au design moderne et agréable à l’oeil. Mais si l’aspect solo pourra sembler basique de prime abord, c’est qu’il cache une feature multijoueur des plus appréciables, et ce, pour 3 personnes maximum par session. Fous rires, incompréhension totale, les émotions procurées par Dreii sont diverses et variées, et nous avons été conquis par ce titre aux allures banales cachant un capital sympathie finalement très imposant.
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