Après le succès du premier épisode, il ne fallait pas être étonné de voir apparaitre, et rapidement, le deuxième épisode de Dragon Quest Heroes. Subtil mélange de RPG et de Musô, le premier épisode avait réussi à séduire nombre de joueur grâce à un équilibrage plutôt bien foutu entre ces deux genres, mais se trainait tout de même une certaine répétitivité inhérente au style Musô. Et voici qu’arrive le deuxième épisode en occident, quelques mois après la sortie japonaise. Opus facile surfant sur la vague du succès du premier, ou véritable évolution?
Test réalisé sur PS4 Pro à partir d’une version éditeur
Cousin Comme Boutin
A l’instar du premier épisode, le jeu vous permet dès le début de l’aventure de choisir entre deux jeunes héros de sexe opposé. Cette fois-ci, il s’agit de deux cousins, Lazare et Teresia, natifs de la région de Dunys. Rapidement, nos deux héros se retrouvent au coeur d’un conflit entre plusieurs royaumes, avec pour principal objectif d’empêcher une prophétie funeste de se réaliser. Le scénario du titre vous fera ainsi parcourir le monde afin de découvrir l’identité de l’assassin d’un roi pour éviter une guerre d’une ampleur colossale. Rien de bien nouveau ni d’original en ce qui concerne l’histoire que Dragon Quest Heroes II nous narre, mais force est de reconnaître que le tout tient suffisamment le joueur en haleine pour qu’il ait envie de connaître la suite des évènements. On regrettera néanmoins l’utilisation de certains poncifs du genre (le prince proche de ses sujets qui s’en va en guerre en abandonnant son peuple par exemple) ou encore certains personnages caricaturaux au possible et qui ne sortent jamais vraiment du rôle qui leur a été assigné. On retrouve ainsi le jeune héros intrépide prêt à sauver le monde du haut de ses 15 ans, un jeune prince irascible en quête de vengeance ou encore une jeune fille qui a tout du garçon manqué. C’est plutôt dommage, d’autant que le jeu est assez bavard et devoir supporter autant de cinématiques avec des personnages pas inintéressants mais loin d’être attachants est plutôt embêtant.
La première nouveauté plutôt conséquente pour le titre est l’apparition des zones libres qui font office de zones de transition entre deux combats. Il s’agit en fait de zones relativement grandes qui vous laissent librement explorer les environs, tout en vous permettant de réaliser quelques quêtes annexes et d’affronter tout un tas d’ennemis en tout genre. Et sur le papier, l’idée est plutôt bonne. Contrairement au premier épisode, l’aventure ne se résume pas de simples enchainements de combats, le tout entrecoupé de cinématiques. Ici, il faudra explorer le monde de Dragon Quest Heroes II à la manière de bon nombre de RPG. Dans la pratique, cela n’apporte pas grand-chose, hormis son lot de quêtes Fedex et autres allers-retours inutiles au possible. Si l’on ajoute à cela des quêtes secondaires sans originalité, le jeu s’avère assez vite répétitif. On lui reconnaitra quand même quelques moments plutôt bienvenus où le titre essaye de renouveler ses phases de jeu comme par exemple lorsque l’on doit s’échapper d’un donjon en se la jouant furtif, et ce, sans le moindre équipement.
Le Musô dans l’âme
Maintenant que le point est fait sur le déroulement de l’aventure, nous pouvons nous attaquer au gameplay du jeu. Les habitués n’auront aucune raison de paniquer. Dragon Quest Heroes 2 marche dans les traces de son ainé. On y retrouve ainsi un système de combat qui reprend les principes du 1er épisode, à savoir coup faible, coup fort, magie avec R1 plus une touche, esquive avec R2, tension ou encore la possibilité de switcher entre les différents membres de l’équipe. Cela fonctionne toujours aussi bien et quelques nouveautés font également leur apparition. Comme par exemple la possibilité de changer rapidement d’allié tout en effectuant une attaque dévastatrice consommant au passage une bonne partie des MP. Autre élément plutôt agréable pour casser la routine, les monstres que l’on peut invoquer grâce aux médailles récupérées lors des combats peuvent cette fois ci être incarnés. Ainsi il sera possible de devenir -pendant un court moment- un golem et effectuer de lourds dégâts dans les rangs ennemis. Utiliser au bon moment, cela permet de se sortir de situations plutôt difficiles.
Le jeu se dote cette fois-ci d’une fonctionnalité online plutôt intéressante qu’il nous aura été pourtant difficile de tester, faut d’un nombre suffisant de joueurs en ligne (le jeu n’étant pas encore officiellement sortie en occident lors du test). En clair, il est désormais possible de demander un coup de main à d’autres joueurs ou d’apporter son aide. Un renfort qui pourra s’avérer salvateur si vous êtes passés à côté de quelques quêtes annexes ou que vous n’avez pas le niveau requis. De plus, il est désormais possible de jouer en multijoueur dans des donjons dédiés. Le but étant ainsi d’affronter des vagues d’ennemis avec ses potes ou des inconnus. Une petite récréation salvatrice et bienvenue.
Vous le savez sans doute, Dragon Quest Heroes 2 est un Musô. Et Musô oblige, on y affronte un bon paquet d’ennemis. Dans ce cas précis, les hits et combos s’accumulent et le tout s’avère assez jouissif, surtout dans les zones de combats où les vagues d’ennemis s’enchainent assez vite tout en étant plutôt agressives. Les zones libres freinent finalement la progression puisque l’on se contentera de les parcourir le plus rapidement possible pour n’y revenir qu’en cas de quêtes annexes à accomplir. Là encore, beaucoup de monstres sont affichés à l’écran… mais trop peu sont agressifs, c’est dommage.
Mais cet opus, tout comme son grand frère contient de nombreux éléments issus des jeux de rôle. Et bonne nouvelle, les éléments RPG ont été améliorés et revus à la hausse par rapport au premier épisode. Chaque gain de niveau permet d’obtenir des points à distribuer afin d’acquérir de nouvelles compétences et améliorer ses stats. Mais surtout, un niveau de maîtrise fait désormais son apparition. Contrairement au premier épisode, nos héros peuvent désormais changer de classe, c’est-à-dire de style de combat. Le choix est plutôt varié et modifie réellement la façon dont on va se battre. Chaque classe a ses armes de prédilection, ses points forts et ses faiblesses. Avoir ajouté un tel système permet au joueur d’être plus libre dans la manière dont il veut combattre, et surtout permet l’ajout d’un niveau de maîtrise. Plus vos protagonistes gagnent en expertise dans leur classe, plus vous serez récompensés en allant parler à un maître que vous trouverez dans la ville principale. Cela sera alors l’occasion de gagner de nouvelles compétences actives ou passives (une des nouveautés du titre) et d’améliorer vos stats.
Dans son ensemble, Dragon Quest Heroes II semble avoir énormément misé sur l’aspect RPG. Il suffit de prendre pour exemple l’apparition des zones libres, qui rajoutent une certaine notion d’exploration, alors que le premier épisode apparaissait comme trop cloisonné. On ne reproche pas à Square Enix d’avoir voulu étoffer sa formule, mais l’application manque néanmoins d’une véritable sensation d’originalité. Ici, les nouveautés du 2 ne sont que des éléments déjà bien connus des joueurs habitués aux jeux de rôle. Dommage.
Dragon Quest jusqu’au bout
Si l’aspect visuel du premier opus était tout à fait acceptable, force est de constater qu’il l’est encore plus cette fois-ci, tout du moins sur PS4, et ce, malgré le développement conjoint sur plusieurs consoles. Les textures sont beaucoup plus fines qu’auparavant et la distance d’affichage tient totalement la route. Par ailleurs, la direction artistique est vraiment bonne. Bien évidemment, on n’échappe pas vraiment à certains clichés, à savoir la présence d’un désert, de forets, de montages, etc. A noter que les villes ont tout de même bénéficié d’un soin tout particulier. Sur le plan technique, et bien que la distance d’affichage soit assez grande et que le jeu affiche beaucoup, mais vraiment beaucoup, d’ennemis, le framerate s’avère plutôt stable. Les 30 fps sont constants et nous n’avons vécu qu’une seule grosse chute de framerate, lors du déclenchement du mode tension d’un personnage.
La bande son du titre, quant à elle, ne prend malheureusement aucun risque. En effet, elle se contente de recycler des thèmes connus de la licence, de quoi faire plaisir aux fans hardcore à n’en pas douter. Néanmoins, les nombreux joueurs qui ont rincé Dragon Quest Heroes 1 et Dragon Quest Builders au cours des deux dernières années risquent tout de même de frôler l’overdose. Pour les néophytes qui découvrent la saga, sachez néanmoins que la soundtrack est vraiment de qualité et qu’elle contient certains thèmes mythiques de l’histoire du jeu vidéo japonais.
Comme pour le premier épisode, la durée de vie du titre s’avère conséquente, d’autant que l’apparition d’un mode online viendra l’augmenter. Les fans de trophées auront fort à faire pour obtenir le tant convoité Platine et maîtriser toutes les classes risque d’être une véritable épreuve d’endurance puisque votre personnage retourne au niveau 1 la première fois que vous choisissez une classe.
Verdict
Loin d’être une suite flemmarde se reposant uniquement sur les acquis du premier épisode, ce Dragon Quest Heroes II apparait comme l’un des Musô les plus intéressants du marché. Néanmoins, on regrettera l’absence de véritable prise de risques et de nouveautés plus conséquentes. Même l’OST se contente de recycler encore une fois des thèmes un peu trop entendus au cours des dernières années. Cependant, la formule et les mécaniques de combat restent efficaces et vous feront passer des heures de jeu plutôt agréables.
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