Pour son dernier (?) DLC, Dragon Ball Z: Kakarot touche la corde sensible des fans avec Trunks – Le Guerrier de l’espoir, aventure focalisée sur le passé de Trunks du futur (les habitués de la franchise n’auront pas de mal avec cette phrase). Dans cette histoire dévoilée dans un téléfilm ainsi qu’un court chapitre dans le manga, on découvre le combat de Trunks face aux C-17 et C-18 de son époque, plus machiavéliques qu’ailleurs. Après avoir marqué tous ceux qui suivent de près Dragon Ball depuis leur tendre enfance, plongeons dans la sombre vie de Trunks avec l’espoir d’une adaptation réussie.
Test réalisé sur PlayStation 5 (version PlayStation 4) grâce à un code numérique envoyé par l’éditeur
Hikari no Will Power
Dans le DLC Trunks – Le Guerrier de l’espoir de Dragon Ball Z : Kakarot, point de Kakarot au menu cette fois-ci. En effet, dans ce futur alternatif, Son Goku est mort d’une crise cardiaque et la plupart de ses alliés sont terrassés par C-17 ainsi que C-18, des cyborgs qui s’amusent en détruisant tout sur leur chemin. Il ne reste que 2 combattants capables de sauver la Terre, à savoir Son Gohan et le jeune Trunks, enfant de Vegeta et Bulma. Bien qu’il soit capable de se transformer en Super Saiyan, Son Gohan n’est pas de taille face aux redoutables créations du Dr. Gero et Trunks est encore loin d’être au niveau également. Malgré tout, les 2 guerriers s’entraînent avec ferveur et survivent au jour le jour afin de venir à bout de cet horrible cauchemar.
Cette histoire de Dragon Ball est considérée comme l’une des meilleures par les amateurs de l’œuvre d’Akira Toriyama, tant elle se détache du reste et heureusement le DLC Trunks – Le Guerrier de l’espoir lui rend hommage comme il se doit. S’il manque quelques petits passages et que le tout ne se veut pas fidèle à 100 % (par exemple, lorsque Son Gohan perd son bras, cela ne se déroule pas dans un parc d’attractions, on va d’ailleurs revenir sur ce point plus tard), le désespoir, la colère et la tristesse sont au rendez-vous lors des affrontements importants. Le trépas d’un certain personnage – vous savez tous lequel mais on va tout de même éviter le spoil – est d’ailleurs fortement réussi, peut-être même plus que dans le téléfilm, de quoi faire couler de chaudes larmes sur vos visages. On aurait tout de même aimé que CyberConnect2 aille encore plus loin, notamment avec la perversité des cyborgs. Ici, ils sont légèrement aseptisés et on ne les voit pas commettre des atrocités comme tirer sur un vieil homme à bout portant. Question de censure ou faute de temps/budget ? Mystère. En tout cas, on salue le fait qu’ils aient tout de même osé montrer Son Gohan sans bras gauche, chose qui est devenue rare ces dernières années.
Enfin, sans trop rentrer dans les détails (même si Bandai Namco vient de vendre la mèche sur les réseaux, à vos risques et périls), Trunks – Le Guerrier de l’espoir a le mérite de traiter quasiment tous les aspects de la vie de Trunks dans son époque avant son retour dans Dragon Ball Super. Cela inclut donc un passage bonus qui fut à peine évoqué et montré dans le dernier anime de la franchise, une surprise agréable qui a le mérite d’étoffer un peu l’aventure tout en étant correctement réalisée dans l’ensemble.
La puissance des cyborgs
Pour ce qui est du gameplay de Trunks – Le Guerrier de l’espoir, pas de modifications à l’horizon, c’est le même que dans le reste de Dragon Ball Z : Kakarot. Enfin, presque : il y a une petite nouveauté, l’inclusion de droïdes patrouilleurs et si l’on se fait trop repérer, l’alerte est donnée, sonnant l’arrivée des cyborgs. Sur le papier, c’est une bonne idée et ça aurait pu ajouter une dose de stress inédite au jeu mais en pratique, c’est quelque peu bâclé puisqu’il suffit de foncer sans réfléchir afin de sortir de la zone de recherche. Il faut limite le vouloir pour déclencher l’alerte, ce qui retire grandement l’intérêt de la chose. Dommage, car les cyborgs sont une réelle menace quand ils le veulent.
Si les combats de Trunks – Le Guerrier de l’espoir ne changent pas d’un iota par rapport au soft de base, en dehors de quelques attaques inédites assez classes comme le fameux Dôme de chaleur de Trunks, les boss ne sont pas en deçà. L’aspect RPG est davantage en retrait ici, afin que les cyborgs soient toujours au-dessus de votre niveau quand il le faut, ce qui rend les affrontements plus ardus. Malgré la présence d’items de soin, on a eu le droit à quelques Game Over, car C-17 et C-18 frappent fort, tout en se battant parfois à 2 contre 1. C’est injuste mais la vie peut être cruelle. Les autres boss sont un peu plus simples mais tout de même sympathiques à éliminer, même si les stars du show restent les cyborgs. On déplore juste le fait qu’ils reviennent souvent tout en gardant les mêmes mouvements et attaques, à 2-3 exceptions près, un peu plus de gestes inédits auraient permis d’éviter le sentiment de répétition. L’un des combats face à eux est tout de même un peu plus original que les autres d’un point de vue gameplay, même si c’est automatisé, et utilise d’une manière subtile l’interface, de quoi faire serrer davantage le cœur à l’approche d’un moment fatidique.
Pour ce qui est des quêtes annexes, il n’y en a pas beaucoup et une fois de plus, elles n’ont rien de spécial en dehors de l’exploitation du lore de Dragon Ball et des dialogues qui conviendront sans aucun doute aux fans. Si de ce côté, c’est bien fichu, les quêtes avec Chichi en tête, le reste n’est guère passionnant puisqu’il faut de nouveau chercher tel ou tel objet, combattre encore les mêmes robots, aller d’un point A à un point B… Pourtant, avec cette histoire, CyberConnect2 aurait pu proposer des missions inédites et contextuelles comme sauver des civils coincés dans des décombres, se cacher des cyborgs, aider à reconstruire des bâtiments et on en passe. Une belle opportunité gâchée. Malgré tout, il y a de quoi faire et Trunks – Le Guerrier de l’espoir devrait vous occuper le temps d’une dizaine d’heures minimum si vous souhaitez tout faire, une durée convenable pour un DLC de ce type, même si on a déjà vu plus long et mieux ailleurs.
Un rendu digne du TV Special ?
Pour ce qui est du rendu, on ne s’attendait pas vraiment à des changements dans un DLC et Trunks – Le Guerrier de l’espoir reste donc fidèle au reste de Dragon Ball Z : Kakarot, avec ses bons et mauvais côtés. Pour ces derniers, on garde donc malheureusement une direction artistique parfois indigne de l’œuvre de base, notamment avec des textures qui jurent avec le reste, des animations de dialogue robotiques sur les bords et des personnages qui manquent quelque peu de finesse. Enfin, notre principal regret avec ce DLC, c’est le rendu des villes dévastées : déjà, comme souligné en début de test, il y a l’absence de lieux cultes du téléfilm, comme le parc d’attractions où Son Gohan perd son bras gauche. Ensuite, on voit rapidement que ce sont exactement les mêmes décors que dans le jeu de base, juste vidés de la majorité des PNG et avec quelques bâtiments plus ou moins cassés, ce qui fait que le sentiment d’oppression n’est pas optimal. Il y a bien quelques tentatives, comme le rajout d’un effet de pluie et un rendu plus sombre dans la cinématique tant attendue des fans, mais CyberConnect2 s’est tout de même contenté du minimum pour les lieux, là où ça aurait pu marquer un réel tournant avec le reste du jeu. Après tout, dans le téléfilm, les villes sont dans un état chaotique et chaque attaque des cyborgs détruit tout sur des centaines de mètres, chose à peine présente dans le jeu.
Par contre, les développeurs se sont à nouveau lâchés sur la majorité des fins de combats et les cinématiques les plus travaillées imposent le respect. Quand CyberConnect2 s’y met vraiment, on obtient alors des plans de caméra très dynamiques, une mise en scène boostée aux hormones, des expressions folles, des impacts de coups violents comme il faut… Quel dommage que cette attention ne soit pas perpétuellement présente tout au long du DLC. Enfin, côté musiques, il y a un peu moins de reprises de l’anime et on a davantage d’originalité, dont un morceau rock qui colle bien aux combats avec les cyborgs, à la fois intense et désespéré. Toutefois, tristesse est de constater qu’il n’y a pas de chansons cultes dans Trunks – Le Guerrier de l’espoir, notamment le légendaire thème de Trunks Hikari no Will Power chanté par Hironobu Kageyama qui aurait parfaitement sa place dans le DLC. Cela aurait pu insuffler davantage de peps à certaines scènes mais en dehors de cela, c’est du bon travail pour les musiques. Heureusement, les acteurs japonais s’en donnent toujours à cœur joie dans leurs rôles et on obtient des prestations dignes d’antan.
Verdict : 6/10
Le DLC Trunks – Le Guerrier de l’espoir de Dragon Ball Z: Kakarot est donc une extension agréable mais qui manque encore d’ambition. Même si on a de très belles cinématiques, fidèles qui plus est (voire même plus audacieuses que le matériel d’origine dans certains cas), on ressent vite les limites des fondations du jeu de base, peut-être plus encore dans cette histoire qui méritait clairement mieux. Cela manque de prises de risques et d’améliorations, ce qui fait que même si on passe un bon moment dessus, on ne peut s’empêcher de penser que cela aurait pu être plus épique et original. Les fans seront de tout de même contents de retrouver Trunks et Son Gohan du futur, des personnages torturés auxquels on s’attache dès les premiers instants.
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