Après tant d’années à nous divertir, que ce soit à travers les mangas, les animes ou les jeux-vidéo, la licence Dragon Ball nous revient une nouvelle fois sur console, bien décidée à nous procurer un plaisir unique. Si la saga a connu des hauts et des bas ces dernières années, elle est tout de même parvenue à retomber sur ses pattes depuis 2015, avec l’apparition conjointe de DB Super et Xenoverse.
Si vous souhaitez faire perdurer le débat concernant les questions habituelles « Quelle est la meilleure saga Dragon Ball ? » « Budokai ou Tenkaichi ? » « Z ou GT ? » (non on rigole y a pas photo), sachez que vous n’êtes pas au bon endroit, puisqu’ici nous sommes dans un pays où Dragon Ball n’est pas un jeu de combat et où la cohérence n’a strictement aucune importance. Ici, nous sommes dans le monde de Dragon Ball Fusions, où l’histoire démarre très calmement alors que notre héros (que l’on crée à la manière d’un Xenoverse en un peu moins poussé) récupère avec son camarade la dernière Dragon Ball. Ensemble, ils font donc le vœu de créer un tournoi où tous les plus grands guerriers se battront. L’occasion de lier toute la mythologie de la saga en un clin d’œil. Pratique, non ?
Une fois le vœu de Shenron exaucé, nos deux amis décident de former chacun leur équipe de leur côté et de s’entraîner afin de combattre l’un contre l’autre. On a un postulat de base assez simple, qui va donner à notre héros l’occasion de former une équipe, de parcourir le monde et de battre son rival. On a tous les ingrédients, c’est bon ? Bien, nous pouvons démarrer notre aventure Pokemon en toute sérénité. Blague à part, en-dehors de ces éléments de base, le jeu n’a pas grand chose d’un Pokemon au final. Même si dans l’ordre de rencontre des personnages c’est un peu la même chose que d’habitude (Freezer, Cell, vous connaissez la chanson), ça fait du bien de ne pas revivre l’éternelle même histoire de Dragon Ball, surtout qu’il y a de petites subtilités qui feront sourire tous les joueurs, et les fans en particulier.
Fuuuuusion !
Pour chambouler encore plus nos habitudes, Dragon Ball Fusions est un RPG, et pas un RPG au gameplay « classique ». On se rappelle lors de l’adaptation sur DS « Attack of the Saiyans » que Monolith Soft (Baten Kaitos, Xenoblade) avait choisi un système au tour par tour. Ce n’est plus du tout le cas. Si effectivement le développeur Ganbarion (connu pour la saga One Piece Unlimited notamment) a choisi un système dans lequel les personnages doivent attendre leur tour pour attaquer, c’est tout ce qui va autour de ce système qui peut étonner.
Pour résumer très simplement, c’est comme si Resonance of fate avait fusionné de manière étrange avec Child of light. Tout se passe dans une arène dans laquelle les personnages vont, via leurs actions, se déplacer. Le système de tour par tour fonctionne à la Child of Light (ou Grandia si vous préférez) : il y a un ordre de passage défini par une petite barre sur laquelle les têtes des personnages avancent, celui qui arrive au bout en premier étant celui qui lancera d’abord son attaque, et ainsi de suite. On sélectionne ensuite entre les diverses capacités des personnages (coup normal au càc, kikoha, attaques spéciales, attaque « Zenkai », « méga fusion qui tue ») afin de lancer l’attaque. Une fois celle-ci lancée, si elle est au corps à corps, notre personnage va foncer sur l’ennemi, et nous demander dans quelle direction on souhaite l’attaquer. L’ennemi va de son côté devoir deviner où vous allez frapper. Si vous avez « percé la défense » de l’adversaire, vous lui infligez un maximum de dégâts, dans le cas contraire, il en subira très peu. Autre grosse subtilité qui va être au cœur du système de jeu : l’emplacement des personnages dans l’arène. Plus vous avez fait mal à l’ennemi et plus il va être éjecté loin dans l’arène. Si tant est que vous ayez bien placé votre coup, l’adversaire pourra essuyer et faire essuyer à ses alliés des dégâts supplémentaires si vous l’envoyez sur eux. Si grâce à votre coup il est éjecté de la zone, il accumulera des dégâts supplémentaires et reviendra à l’autre bout de la barre d’action (qui détermine l’ordre des personnages).
Attaquer et encaisser des dégâts augmentera deux barres d’actions : la barre de KI, exclusive à chaque personnage et la barre de Zenkai, commune à toute l’équipe. La première permet à chaque personnage de lancer des attaques surpuissantes type Kaméhaméha ou Makankosappo, la seconde permet de lancer une attaque Zenkai (attaque surpuissante occasionnant un petit duel avec l’ennemi qui va permettre d’augmenter son KI, ou si celui-ci est déjà au max, d’augmenter les dégâts de sa future attaque). La seconde a également une autre utilité, et non des moindres : elle permet de faire fusionner tous vos héros entre eux afin de lancer une attaque dévastatrice. C’est donc de là que le jeu tire très bien son nom de « Fusions », puisque celles-ci vont être essentielles pour bien gérer les combats les plus difficiles. En-dehors de la fusion ultime il est possible de faire fusionner les personnages deux par deux s’ils en ont la capacité et assez de KI.
Les persos obéissent à la classique règle du chifoumi : le type 1 est plus fort contre le type 2, qui lui-même est plus fort que le type 3, qui lui-même est plus fort que le type 1. Cette règle assez classique reste un point essentiel et vous obligera à composer une équipe de héros diverse et variée afin de pouvoir faire face à toutes les situations.
Des Belles Fonctionnalités
En-dehors de son gameplay très RPG, DBF est un open-world tout ce qu’il y a de plus classique avec quelques caractéristiques très Dragon Ball-iennes ajoutées. On peut voler un peu plus librement que dans un Xenoverse, dans un monde rempli d’ennemis qui n’hésiteront pas à chercher le combat si vous « dégagez trop de puissance » (comprenez par là l’utilisation du KI dans vos déplacements pour voler plus vite, par exemple). Comme dans un traditionnel open-world, il va falloir vous rendre de quêtes principales en quêtes principales en passant par quelques missions secondaires souvent classiques mais parfois assez « référencées » pour faire appel au fan qui sommeille en vous et vous faire esquisser de petits sourires.
Le jeu met un petit bout de temps avant de réellement nous plonger dans le gros de son aventure (collecte de persos, préparation développée de son équipe), mais une fois ceci fait, il sera très difficile de décrocher. L’univers mêle très bien les personnages de différentes époques de Dragon Ball, en préférant souvent se moquer des paradoxes temporels plutôt qu’essayer de les expliquer. Le ton oscille entre le sérieux et l’humour en restant assez équilibré pour qu’on s’éclate tout du long. Les points évoqués précédemment permettent finalement de se rendre compte que Dragon Ball Fusions a énormément en commun avec World Of Final Fantasy, sorti en fin d’année dernière. Les deux prennent la forme de longues aventures intéressantes dans un univers connu, les deux sont blindés à ras-bord de fan-service, les deux proposent un gameplay qui combine des éléments de plusieurs jeux pour en faire un ensemble cohérent et agréable à jouer, et enfin, les deux sont de très bonnes surprises.
Petit « easter-egg » des plus appréciables : dans le menu du titre, il est possible de prendre en photo deux personnes afin de fusionner leurs visages via une animation du plus bel effet. Un mode multijoueur est également présent, mais nous n’avons pas eu l’occasion de le tester durant notre session (il n’y avait encore personne en ligne).
Verdict
Dragon Ball Fusions est, par défaut, le meilleur RPG DBZ de ces dernières années, mais n’est en aucun cas à comparer avec les jeux qui se jouent sur consoles de salon. Fusions est une proposition différente à Xenoverse, un condensé de fan-service pas toujours bluffant d’originalité, mais très efficace. C’est un vrai gros jeu Dragon Ball sur 3DS, qui transpire l’ambition que ce soit par son open-world très bien optimisé pour la 3DS que par son gameplay original et de qualité. Le ton, qui va de paire avec l’esthétique chibi du titre, est très agréable et permet d’avancer dans cette aventure en douceur. Une vraie bonne surprise pour une 3DS qui ne cesse définitivement pas de nous surprendre.
Ce test a été réalisé à partir d’une version éditeur sur New Nintendo 3DS.
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