L’année dernière est sorti sur smartphones et PC/mac un petit jeu qui a su faire parler de lui dans la sphère indépendante, avant d’atterrir sur le PS Store. On parle bien évidemment de Downwell, ce rogue-like surprenant arborant une robe old-school peu accessible pour le grand public et cachant un potentiel bien plus grand que celui que l’on pourrait croire. Chronique d’un jeu qui vous pousse à aller toujours plus bas.
I’m going under
Ojiro Fumoto a sans nul doute fait partie des figures incontournables de la scène indépendante de l’année dernière. Il faut dire que cet ex-chanteur d’opéra est passé du statut d’étudiant en arts lyriques à celui de développeur reconnu. Enfin, vous n’avez peut-être jamais entendu parler de lui, pourtant Downwell s’est brillamment illustré depuis sa sortie en novembre dernier, tant est si bien que son titre a finalement vu le jour sur PS4 et PS VITA. Pour ceux qui ne connaissaient pas ce jeu fort sympathique, on se doute le simple fait d’évoquer le portage d’un jeu smartphone vous a probablement fait rire et a du effacer au passage l’éventuel intérêt ressenti. Mais ne partez pas tout de suite. Car malgré son tout petit prix et son aspect « cheap », Downwell renferme un concept à la simplicité la plus élémentaire qui soit et pourtant terriblement efficace.
Alors oui, il a été développé tout du long par son seul créateur (bien qu’il fut aidé pour le portage) mais lorsque l’on sait qu’un des éditeurs indépendants les plus en vogue ces temps-ci se cache également derrière Downwell, forcément, ça attire le regard. Et pour cause, les dénicheurs de pépites de chez Devolver Digital ont encore vu juste en misant sur ce rogue-like pas comme les autres.
Le titre de Fumoto-san nous place donc dans la peau d’un jeune homme qui se jette dans un puit, armé de ses fameuses gunboots. Il s’agira alors de descendre le plus loin possible, tout en ramassant un maximum de gemmes afin de pouvoir les échanger contre des points de vie ou des recharges pour ses bottes, dans les quelques échoppes que l’on croisera durant notre descente. Des grottes parsèmeront également notre chute et il est vivement conseillé de les visiter afin de récupérer les ressources qu’elles contiennent. Que ce soit en terme de monnaie d’échange, de vie ou en modifications pour ses gunboots, on est rarement perdant lorsque l’on prend quelques secondes de repos en mettant un terme de façon temporaire à notre expédition.
The (dark) descent
Dans Downwell, il n’est question que de verticalité. Si cela est valable pour la progression du personnage, il en est de même pour la façon dont notre protagoniste attaque les diverses créatures qu’il rencontrera. Et puisqu’il se sert de se bottes pour tirer, il s’agit donc de sauter et de tirer sur les bestioles qui se trouveront sous nos pieds, lorsque l’on ne peut pas les écraser directement. Tout ceci se fait à l’aide d’un seul et même bouton (paramétrable dans les options), tandis que les déplacements de droite à gauche se font via le stick analogique gauche ou la croix directionnelle. Si dans l’idée, le gameplay semble d’une simplicité déconcertante, il faut garder en tête que l’on possède un nombre de balles très limité.
Celles-ci se rechargent uniquement quand on touche le sol ou que l’on saute sur un ennemi sensible à ce genre d’attaques. Autant dire que l’exercice demande un doigté certain pour réussir des combos ravageurs, puisqu’il est tout à fait possible, avec de la maitrise, de tuer plusieurs monstres à la suite en enchaînant les tirs et les attaques sautées. Petite subtilité proposée par le gameplay : il est possible de se propulser à l’aide d’un mur en sautant vers ce dernier. Les joueurs les plus habiles sauront se servir de ce détail afin de se tirer de situations délicates, ou tout simplement pour tenter d’atteindre une grotte loupée en chemin. Cependant, malgré la jouabilité accrue grâce à la DualShock 4, comparativement à la version smartphone, le jeu reste très rapide dans son déroulement et il sera monnaie courante de louper une échoppe providentielle ou des ennemis que l’on aurait bien éliminé pour récupérer quelques précieuses gemmes.
À l’instar de Nuclear Throne et de ses mutations, le joueur a le choix entre 3 améliorations à chaque fin de niveau, allant d’un drone qui tirera une balle à chaque munition dépensée par nos soins, à une pomme redonnant 4 précieux PV. Et ces bonus ne seront pas de trop si vous souhaitez atteindre le boss qui se cache au bout des 4 zones, elles même divisées en 3 sous-niveaux.
Et si vous aviez peur que Downwell se finisse trop rapidement, réjouissez-vous. Comme tout bon rogue-like qui se respecte, chaque niveau est généré de façon aléatoire, ainsi, les descentes se suivent mais ne se ressemblent pas. De plus, plus le montant total de notre pactole en gemme augmente, plus l’on débloque de nouvelles palettes de couleur afin de varier les plaisirs mais aussi des styles de jeux qui changent légèrement les parties. Le style de pierre par exemple, octroie à notre personnage 2 points de vie supplémentaires, mais ne lui permet que de choisir parmi 2 améliorations à la fin de chaque niveau. De quoi renouveler l’intérêt du titre. Et pour les joueurs aguerris qui n’auraient fait qu’une bouchée des 4 mondes de Downwell, sachez qu’un mode difficile sera de la partie. Comble du comble, un trophée platine accompagne les 22 autres trophées or, argent et bronze.
Tate-moi ce portage
Concrètement, on aurait pas pu imaginer meilleur portage pour Downwell. Propre, sans bavure, avec l’ajout du mode tate, permettant d’afficher si on le souhaite les barres de vie et de munitions comme sur smartphone, c’est à dire dans l’aire réservée à l’affichage de l’action à l’écran. Mais la vraie surprise vient du fait que l’on peut choisir l’angle d’inclinaison de l’image. Ainsi, les joueurs qui jouent sur un écran pouvant pivoter sur 90° profiteront de l’action en plein écran. Cette fonctionnalité est d’ailleurs présente sur la version PS VITA et sera un peu plus accessible aux joueurs, même si il faut réussir à paramétrer les boutons de façon à ce que le jeu reste jouable malgré tout. Mais l’idée est sympathique et bien que nous n’ayons pas pu essayer de jouer avec le mode tate en plein écran sur PS4, nul doute que cela améliore grandement la jouabilité du titre
Pour ceux qui ont connu le jeu sur smartphone, inutile de vous préciser que ce portage PS4 est autrement plus maniable que sur un simple écran tactile. Le fait de jouer à la manette permet de doser plus justement les déplacements du personnage et ainsi de gérer plus efficacement les combos et les balles. On ne s’attardera pas sur les graphismes, qui malgré leur simplicité, possèdent un charme certain. Quant aux musiques dans le plus pur style 8-bit, elles nous viennent tout droit du génial compositeur de l’OST de Spelunky. Alors forcément, on ne peut qu’accrocher. Et même si ce n’est pas ça qui vous fera sauter le pas, sachez que Downwell est cross-buy PS4/PSVITA. Pour un titre qui se prête à merveille aux courtes sessions de jeu, c’est un argument de taille. Mais prenez garde, vous pourriez bien y laisser quelques heures au compteur, notamment les speed-runners qui devraient apprécier la présence du chronomètre dans les options. La descente sera finalement plus longue qu’escomptée, vous ne croyez pas ?
Verdict : 8/10
Atterrissage réussi pour Downwell sur PS4. Si son apparence simpliste pourra lui faire défaut, c’est une fois la manette en mains que l’on se rend compte du pouvoir accrocheur de ce concept qui a fait fureur sur smartphones et qui fonctionne encore mieux sur grand écran… même si les joueurs PC ont déjà pu s’en apercevoir. Notez qu’il se prête aussi bien aux courtes sessions de jeux, sur PS Vita par exemple, qu’à de plus longues sessions devant la télé à tenter de débloquer toutes les palettes et styles de jeu. Et quand bien même on aurait tout déverrouillé, la composante rogue-like du titre lui offre une rejouabilité illimitée. Probablement le meilleur investissement possible, à moins de 5€ sur PS4.
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