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Dans une mode toujours aussi forte des rééditions et autres portages, Capcom et Ninja Theory s’associent une nouvelle fois afin d’apporter DmC: Devil May Cry sur PS4 à prix réduit. Souvenez-vous, c’était en 2013 que le studio derrière Heavenly Sword sortait un savoureux reboot toujours aussi survitaminé. Désormais, faites place à la version Defintive qu’on vous décrypte dans ce test diabolique.
Forte d’un succès aussi bien critique que commercial, Devil May Cry est une série qui a su marquer les joueurs qui s’y sont essayés depuis la sortie du premier jeu, il y a bientôt 14 ans sur PS2. Créée par Hideki Kamiya (Okami, Viewtiful Joe, Bayonetta), la franchise s’est étendue avec 3 suites réalisées par Capcom et un anime moins marquant du studio Madhouse (Death Note). Si on était en droit d’attendre un 5ème opus sur PS3 et plus, l’éditeur a étonné les joueurs en confiant pour la première fois le développement à une autre équipe. Terminé la touche japonaise, DmC: Devil May Cry présentait un nouveau Dante au look beaucoup plus punk dans des environnements plus sombres. Sous les fortes critiques et/ou polémiques causées par ces changements de direction, le reboot cachait aussi au final, et heureusement, un titre de qualité.
DANS LA PEAU D’UN NEPHILIM
Une fois de plus malmené par des démons, Dante va se retrouver piégé dans les Limbes au réveil d’une soirée beaucoup trop arrosée. Pour être plus précis, il est coincé soudainement dans un monde parallèle où sont situés les âmes des morts, monstres et autres créatures de l’Enfer. Un lieu de choix pour notre héros, puisqu’il est loin d’être un simple mortel. Pour rappel, Dante est ce qu’on appelle un « néphilim » : enfant d’un démon et d’un ange, il possède des pouvoirs et aptitudes surréalistes. De quoi l’aider sereinement dans son escapade. Prévenu quelques secondes avant l’attaque par une étrange femme appelée Liz , Dante va ainsi s’échapper pour se voir ensuite proposer une place dans l’Ordre. Cette organisation, supposée terroriste par les médias corrompus, a pour but de mettre à terre le démon Mundus qui gouverne sans pitié le monde actuel. Immortel grâce à son accès à la porte de l’Enfer pour le moment, vous allez être amené à trouver un moyen de l’approcher pour essayer de l’anéantir avec l’aide de Liz mais aussi de votre frère caché Vergil.
Reprenant certains grands noms du jeu original, DmC va proposer une intrigue revue, mais aussi plus mature, sombre et trash. Dotée de quelques surprises et d’un flashback appréciable de l’enfance de Dante, l’histoire apparaît sympathique mais propose malheureusement une narration beaucoup trop courte et classique. Avec 20 missions, l’aventure principale ne vous tiendra en haleine qu’une petite dizaine d’heures. Si ce n’est pas vraiment long, la rejouabilité est ceci dit de mise grâce aux nombreux modes de difficulté à débloquer, allant jusqu’à la mort certaine en un coup ! De plus, Dante est améliorable via une panoplie d’aptitudes et d’objets, le rendant plus puissant mais aussi plus résistant. Une quête qui ne sera pas de tout repos, puisqu’il faudra compter sur pas moins de 122 objets à collecter ! Pour les plus téméraires, on note également le Palace Sanglant qui consiste à survivre à 100 étages de vagues d’ennemis.
DU PÂTÉ DE DÉMON S’IL VOUS PLAÎT
Devil May Cry a toujours été marquant pour l’incroyable nervosité de son gameplay. Les initiés auront compris que lorsqu’on parle d’un Dante qui s’échappe, c’est d’un Dante qui a « juste » tué 100 démons en les mitraillant de balles, en les tranchant en deux, en explosant leurs corps. Plus sérieusement, Ninja Theory n’a pas remis à jour ce qui caractérise la série avec des combats sanglants. Et ce n’est pas un défaut pour autant, dans la mesure où cela reste super divertissant. Le système d’affrontement est intuitif avec un arsenal bien varié qui ouvre, encore une fois, la porte aux enchaînements les plus fous. Un point essentiel pour le scoring, puisque chaque confrontation est toujours notée avec des lettres pouvant aller jusqu’à SSS. Selon la diversité et le temps d’exécution, vous pourrez gonfler le résultat de la mission, si vous avez l’entrainement adéquat. Car, bien que réalisables sans soucis, les combos peuvent très vite exiger une bonne dextérité. Il faut dire qu’avec les pistolets, votre épée principale et les armes d’ange et de démon, il y en a un sacré paquet.
Notez que si les niveaux s’apparentent à une succession de plate-forme/combats, on a rarement cette impression de linéarité. Entre technique et défouloir, les passages d’action ne seront jamais identiques puisqu’ils dépendront de vous. Ninja Theory fourni ici un gameplay riche et composé d’un arsenal original, malgré la reprise d’une formule existante. Ce que l’on regrettera finalement, ce sont les affrontements contre les boss qui, bien qu’impressionnants, ne demanderont pas de recherches poussées pour dévoiler leurs points faibles.
UN LEVEL DESIGN DE QUALITÉ
Offrant une prise en main maîtrisée, le studio prouve avant tout son talent dans la mise en place d’une direction artistique fabuleuse. DmC: Devil May Cry offre des environnements assez étonnants entre des sols et murs qui ne cessent de se diviser, ou d’oppresser le joueur en se comprimant. Avec également des niveaux qui évoluent à l’envers, on se sent souvent tout petit au milieu ces décors qui ne font pas les choses à moitié en termes de dimensions. Outre une palette de couleur assez vive, les mondes transpirent de… diabolisme et donnent au jeu une touche éloignée de ses aînés japonais. Une idée d’autant plus renforcée en observant le bestiaire tout aussi spécial.
Les doublages des personnages sont crédibles en version originale avec, par exemple, un Dante qui reste aussi provoquant et drôle qu’à l’accoutumée. L’adaptation française n’est, en revanche, pas vraiment une réussite et on ne peut que vous conseiller de vous tourner vers les voix anglaises (bien qu’il ne soit pas possible de sélectionner cette option sans changer la langue de la console). Pas extrêmement marquante, la bande-son présente ceci dit des chansons dans un style très métal, ce qui a le mérite de coller parfaitement à l’ambiance du jeu.
DU 60FPS QUI FAIT PLAISIR
Qu’en est-il des ajouts qu’apporte cette Definitive Edtion ? Tout d’abord, DmC se voit amélioré techniquement avec un affichage en 1080p pour 60 images par secondes, en plus de chargement réduits. Un luxe qui rend réellement hommage au titre, car on doit l’admettre, la fluidité constante (oui, le framerate est totalement stable) est un vrai régal au vu du gameplay ultra dynamique. Dire qu’on y jouait à 30fps sur PS3… Qu’on ne se leurre pas pour autant, car même si des effets de lumières et certaines textures ont été aussi arrangés, on est finalement face à un équivalent de la configuration ultra du PC.
Du côté jouabilité, Ninja Theory s’est servi du feedback des joueurs pour implémenter des fonctionnalités supplémentaires, dont la très attendue possibilité de verrouiller ses cibles. Poussant toujours plus loin les nerfs des experts, une option de difficulté « Hardcore » fait son apparition, en complément du mode « Les Dieux Doivent Mourir » qui supprime tous objets de soin. Et ce n’est pas tout, vous pouvez aussi opter pour le mode Must Style qui exige d’obtenir au minimum le point de style S pour infliger des dégâts, ou le mode Turbo qui accélère la vitesse du jeu à 20%. Autant dire qu’il y a clairement de quoi y replonger si vous ne vous y êtes pas assez attardé lors de votre premier run.
Le bundle comprend enfin l’intégralité des DLC, à commencer par tous les skins, permettant par exemple pour les insatisfaits de retourner au Dante original. Un choix pour lequel on aura d’ailleurs opté dans les captures d’écran de ce test par soucis de nostalgie. Ce qui s’avère le plus intéressant dans toutes ces extensions est sans doute Vergil’s Downfall, une campagne exclusive qui ajoute 6 missions dans la peau de Vergil après les événements principaux de l’histoire de DmC. On pourra néanmoins regretter la présentation sous forme de dessins, une fâcheuse habitude prise par les développeurs pour les contenus téléchargeables supplémentaires. Utilisant son sabre Yamato, le nephilim nous montre le jeu sous une toute nouvelle perspective grâce à ses attaques rapides et réfléchies. Moins brutal que son frère, Vergil est plus rapide, classe et tout aussi améliorable grâce à de nouveaux objets à collecter.
VERDICT: 8/10
Comme Ninja Theory l’affirmait, DmC Devil May Cry : Definitive Edition a été l’occasion pour le studio de redistribuer son reboot à sa juste valeur avec les 60fps qu’il mérite amplement. Désormais fluide, stable et avec des chargements moins importants, cette version est l’expérience ultime qui plaira aussi bien aux chasseurs de démons en herbe qu’aux amateurs qui y ont déjà succombé et en redemandent. Aussi, la rejouabilité est de mise avec les nombreux modes de difficulté et la campagne supplémentaire de Vergil. Pour le reste, on est toujours face à un jeu au gameplay ultra nerveux mais ô combien jouissif présentant un level design fabuleux qui contraste avec la décevante mise en scène.