Après une sortie PC acclamée par le public, c’est plus d’une année plus tard que Divinity: Original Sin se fraie un chemin dans notre salon. Présent sur PS4, Xbox One et sous la forme d’une mise à jour gratuite sur PC, cette enhanced edition – ou version améliorée en langue de Molière – fait partie de cette myriade de remasters déferlant sur les consoles de génération actuelle. Celui-ci n’est pourtant pas à ignorer : truffé de nouveautés et amélioré tant au niveau de l’interface qu’au niveau du gameplay, il vous embarque, pour certains une nouvelle fois, pour une aventure de longue haleine.
Vous voilà donc dans le monde de Rivellon, quelques millénaires après les événements de Divinity: Dragon Commander. Pour les nouveaux venus, rassurez-vous: bien qu’ils forment une assez longue saga, il n’est pas indispensable d’avoir joué aux autres Divinity avant de s’attaquer à Original Sin. Seuls quelques clins d’œil feront référence aux autres titres, mais l’histoire n’apparaîtra pas confuse.
Dans cet opus, vous incarnez deux Traque-Sources dont le but est d’éliminer les Ensourceleurs, mages corrompus par l’influence néfaste de la Source – une puissante forme de magie –. Un but au départ assez simple, mais votre périple prendra des tournures inattendues au fur et à mesure de vos quêtes.
Faîtes chauffer vos neurones
Que ce soit pour le novice perdu ou pour le vétéran féru de challenge, des nouveaux modes de difficultés s’offrent aux joueurs. Le premier, intitulé mode Explorateur, correspond au niveau facile et permet de profiter du jeu sans (trop) se soucier des ennemis. Peu enclins à utiliser sorts et objets, vous pourrez vous débarrasser d’eux assez rapidement et vous concentrer sur l’avancement du scénario. Par contre, le mode Tacticien sera implacable et punira sévèrement toute erreur de stratégie, promettant de nombreuses minutes de réflexion et moult sauvegardes compulsives.
Le mode Honneur, également introduit dans cette version améliorée, correspond plus ou moins au mode hardcore des Diablo II et III. Similaire au niveau Tacticien, une seule sauvegarde sera cependant disponible et effacée en cas de défaite. Difficulté destinée donc aux joueurs les plus téméraires.
De la difficulté la plus simple à la plus difficile, il sera indispensable de définir un minimum de stratégie. Loin des derniers RPG orienté action en vogue, Divinity: Original Sin se rapproche beaucoup plus d’un Dungeon and Dragons que d’un The Witcher. Avec un système au tour par tour qui rendrait les plus anciens nostalgiques et une gestion de points d’action, échafauder de nombreux plans sera la seule solution pour vaincre vos ennemis. Les défenses, les résistances, les éléments… Il faudra garder en tête bon nombre d’informations en phase de combat, tout en prenant garde au feu allié omniprésent et impossible à désactiver. Gare à vos grenades… Ou à vos amis.
En effet, autre nouveauté de cette version améliorée : la possibilité de jouer en mode coopératif local, en écran splitté. Un point positif (ou non, suivant l’adresse de votre partenaire) qui fera non seulement remonter quelques souvenirs, tant ce mode-ci est aujourd’hui oublié, mais renouvellera indéniablement l’expérience. Après tout, chaque joueur contrôlera un seul des personnages principaux, diversifiant leur caractère, leurs ambitions et leur évolution tout au long du jeu.
Une personnalisation poussée jusqu’au bout
Divinity: Original Sin fait partie de ces rares jeux permettant des héros malléables jusqu’au bout : bien qu’il offre des statistiques et des classes prédéfinies au début du jeu, rien ne vous empêchera de transformer votre mage en guerrier, ou votre archer en sorcier. Indécis ? Il n’est pas exclu de créer un héros aux capacités hybrides. Tout est sous votre contrôle, mais cette personnalisation complète et très poussée pourra rendre les novices du genre assez confus.
Il faut le dire, ce n’est pas un jeu qui vous tiendra la main. Bien-sûr, un didacticiel sera présent au début de votre aventure pour vous guider, mais ensuite, plus rien. Sans trop de conseils, ce sera après de nombreux personnages créés et essayés que vous trouverez un style de jeu qui vous correspondra. Également en grande partie sans indicateur de quête, vous ne pourrez que placer quelques repères sur votre carte afin de faciliter votre navigation. Il sera donc très important de parcourir les bulles d’informations, les dialogues, les livres et les parchemins de long en large pour glaner toutes informations susceptibles de vous aider. Un travail de recherche assez long qui attirera certains joueurs comme il en rebutera plus d’un.
Dans tous les cas, l’aventure en solo ou en co-op bénéficie d’une très bonne adaptation manette. Intuitive et simple à prendre en mains, elle nous fait oublier, avec son interface entièrement retravaillée, les doutes que nous aurions pu avoir quant à la maniabilité. Les options se présentent simplement sur deux menus radiaux : un pour sélectionner le personnage à contrôler, un autre pour accéder au menu.
Une pluie d’améliorations
Beaucoup d’autres nouveautés, que vous pouvez consulter ici (en anglais), ont également été apportées sur les versions consoles. Nous saluerons, entre autres, une meilleure gestion de l’inventaire. Assez confuse et critiquée dans les anciennes versions PC, celle-ci a été repensée de manière à ce qu’elle ne soit plus aussi chronophage. Les éléments dits importants – clefs ou outils, par exemple – seront directement transférés entre les personnages lorsque le besoin se fera ressentir, évitant ainsi de naviguer trop souvent entre les inventaires.
Nous pouvons également remarquer un certain rééquilibrage : l’efficacité d’une grande partie des attaques a été revue. Par exemple, pour les capacités les plus puissantes, il ne sera possible que de les lancer une fois par combat, alors que les plus faibles jouiront de quelques atouts en plus. D’autres, jugés inutiles ou en doublon, ont tout bonnement été supprimés pour laisser place à de la nouveauté. Un réel changement en combat qui pourra désorienter les joueurs de la première heure, habitués à leurs sortilèges et à leurs tactiques.
Ce n’est pas seulement le gameplay qui a été entièrement repensé pour correspondre aux versions consoles : les scénaristes, eux, ont également beaucoup à donner. Certes, l’histoire principale reste la même, mais une fin alternative voit le jour avec cette version améliorée. Avec elle suit également une foule de nouvelles quêtes et de nouveaux personnages, certains d’entre eux permettant de résoudre des casse-tête plus facilement ou offrant des indices bien précieux.
Au total, ces petits ajouts, ici et là, prolongent le jeu de quelques dizaines d’heures, sachant que le jeu de base jouissait déjà d’une durée de vie colossale. Mais qui s’en plaindrait ? Malgré quelques bugs – notamment au niveau des phases de combats – l’immersion est totale. La bande sonore, très soignée et d’une qualité indéniable, rythme parfaitement les balades en forêt et les affrontements épiques. Les graphismes, correspondant plus ou moins à une version ultra PC, ont pu bénéficier d’un remaniement discret, mais plus que satisfaisant. Se promener dans le monde de Rivellon est un réel plaisir. Nous profitons des paysages maritimes ou désertiques pendant des heures, et nous nous surprenons à apprécier les dialogues assez longs, car en dehors de la touche d’humour souvent présente et appréciable, un travail titanesque a été réalisé sur les doublages.
Ainsi, vous retrouverez quelques doubleurs de talent dans le jeu, comme Alix Wilton Regan (Samantha Traynor de Mass Effect, ou Holly Cruz de Forza Horizon) ou Alec Newman (Sebastien Vael de Dragon Age II, ou Jack de Assassin’s Creed : Syndicate).
VERDICT : 9/10
Déjà très bon lors de sa sortie PC, cette édition améliorée de Divinity: Original Sin corrige non seulement les erreurs de l’ancienne version (l’artisanat et la gestion de l’inventaire ne sont plus aussi épuisants), mais renouvelle également l’expérience grâce à ses quelques milliers d’ajouts. Cependant, Divinity : Original Sin reste un jeu très complexe à manier pour les non-initiés du genre et demandera un certain temps d’adaptation. Ce dernier sera très vite oublié au profit des merveilles que nous offre le monde de Rivellon, qui, aux graphismes retravaillés, nous enchantera pendant des heures et des heures.
Avec une durée de vie colossale, une expérience renouvelable grâce aux personnages entièrement malléables et sa très bonne maniabilité, Larian Studio a réussi avec succès à polir la gemme brute que Divinity: Orignal Sin était sur PC . Nous ne pouvons que les féliciter pour leur travail titanesque et leur écoute attentive des fans.
Cryo
8 novembre 2015 at 11 h 52 minMerci d’avoir remis Disqus: je n’arrivais plus à poster de commentaires (comment ça, « tant mieux »? 😉 ).
Très bon test, conforme aux autres sites, qui décrit bien les évolutions du jeu et qui donne envie de l’acheter car on est conforté d’y trouver ce que l’on chercher avant tout dans tel ou tel jeu.
Une petite vidéo ou quelques images de plus seraient sympa et pas trop coûteux en temps et en espace de stockage et permettrais de mieux se faire une idée (sinon, nous sommes obligés d’aller chercher sur d’autres sites…La flemme…).
Par exemple, une vidéo montrant la partie création de perso, ce qui est un petit moment de plaisir pour tout rôliste 🙂
Hinata
8 novembre 2015 at 12 h 35 minMerci pour le test^^
Un jeu que je vais faire dans pas très longtemps je pense :p
Sérénissime Trash
9 novembre 2015 at 11 h 36 minMerci pour ce test superbement écrit sur ce fabuleux jeu, j’espère que vous en ferais de même pour Wasteland 2 qui est sorti le même mois.
Nico-goku
9 novembre 2015 at 12 h 31 minEffectivement très bon jeu, que j ai commencé la semaine dernière, et le test correspond bien a mon ressenti: débuts difficiles mais très addictif une fois maitrisé 🙂