Les grands jeux laissent toujours des traces dans le coeur des joueurs, au même titre qu’un film ou un album marquant. Ces traces, les éditeurs leur donnent de l’importance en les entretenant, et ce au travers de produits dérivés ou même de remakes qui leur permettent de survivre face aux affres du temps. Dans ce domaine, l’un des leaders reste incontestablement Square Enix, qui fait vivre depuis 30 ans sa licence Final Fantasy, en essayant tant bien que mal de contenter les fans de chacun des 15 épisodes canoniques. C’est là qu’intervient Dissidia Final Fantasy NT, jeu de combat réunissant les plus illustres combattants de la saga japonaise. Nous l’avons testé et vous livrons notre avis de suite.
Ce test a été réalisé sur PS4 Pro à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur.
Si elle n’a pas rencontré le succès de la Nintendo DS chez nous, la PSP aura tout de même accueilli des blockbusters très forts, comme l’excellent Monster Hunter Freedom Unite ou encore justement Dissidia Final Fantasy. Sorti en septembre 2009 au pays de la baguette et du maroilles, ce jeu de combat en 1v1 met en scène des affrontements en arène aussi épiques que dynamiques entre les héros et les vilains des 10 premiers épisodes de l’illustre saga. Avec un scénario un peu tiré par les cheveux de Cloud, mais qui faisait largement le café, ainsi qu’un gameplay un peu brouillon mais bien dosé, le jeu avait pleinement réussi son pari : proposer une expérience cohérente oscillant entre fan-service et jeu de combat.
Son succès a su motiver Square Enix à nous sortir une pseudo-suite un peu moins de deux ans après ce premier opus. Intitulée Duodecim, celle-ci se contentait finalement de refondre un peu le mode solo, d’ajouter quelques mécaniques, le tout en gonflant le casting du jeu de base. Un très bon jeu de combat dans la lignée du premier, la surprise en moins. Pourtant, après la PSP, cette licence semblait avoir disparu du paysage vidéoludique, et plus spécifiquement de nos consoles. Et alors que les yeux se rivaient sur Final Fantasy XV, un nouveau Dissidia a fait son entrée sur les bornes d’arcade japonaises. Après plus de deux ans de vie sur bornes, celle-ci débarque enfin sur la PlayStation 4 de Sony en ce début d’année 2018, et quelle… déception !
Fuis-moi, je te suis
Mettons directement les points sur les i, le jeu possède tout simplement un mauvais gameplay. Afin que vous compreniez le pourquoi du comment, remettons un peu dans son contexte son fonctionnement. Il y a principalement deux types d’attaques : les attaques de bravoure et les attaques de PV. Les premières servent à faire monter une jauge de dégâts qu’il faudra infliger en réussissant les attaques de PV. La base du jeu se résume donc à enchaîner son adversaire d’attaques de bravoure afin de réduire sa jauge, et augmenter assez la nôtre pour pouvoir le one-shot avec notre attaque de PV. À cela s’ajoutent quelques coups supplémentaires pour améliorer les capacités de votre équipe ou réduire celles de vos adversaires (rafales de poison, soin). Pour compléter le tout, chaque équipe peut invoquer, si elle a réuni assez d’énergie, une créature légendaire de Final Fantasy. Alexander, Bahamut, Ifrit, Leviathan, Odin, Ramuh et Shiva sont de la partie et ont chacun leurs spécificités ainsi qu’un gros point commun : elles ont un impact décisif sur les parties.
Les premiers Dissidia se jouaient à peu près de la même manière, et pourtant ce NT ne retransmet pas le dixième du fun de l’expérience originale. La faute à un seul choix de design : passer de combats à 1 contre 1 à du 3 contre 3. Alors que les affrontements originaux ressemblaient à des duels psychologiques survoltés et épiques, ceux de NT s’apparentent plus à d’interminables épisodes de Bip-Bip et Coyote. On enchaîne un ennemi, on se fait surprendre par une attaque dans le dos, on attaque à notre tour par derrière, on se refait frapper dans le dos, et on répète la boucle. C’est une véritable incitation à la lâcheté, un comble dans un jeu de combat ! Comme si ça ne suffisait pas, un maigre problème hérité des opus originaux s’est transformé en véritable cauchemar sur NT : la lisibilité de l’action. Parfois brouillon à 2 joueurs, le jeu ne pouvait qu’être illisible à 6. Un petit travail a été fait sur l’interface par rapport à la version arcade mais ça ne suffit malheureusement pas.
Les conditions de victoire ont également de quoi frustrer. Dans le mode de combat classique, chaque équipe possède 3 vies. Lorsqu’un personnage meurt, il utilisera l’une d’entre elles pour ressusciter. Dès que les trois sont utilisées, l’équipe adverse l’emporte. Il est fréquent qu’une équipe perde simplement parce que le même joueur est mort 3 fois, mais ce n’est pas non plus le cas à chaque fois.
Cloud gaming
Le cas Star Wars Battlefront II en fin d’année dernière a mis en lumière les nombreux avantages et désavantages des systèmes de lootbox. Alors qu’EA et d’autres éditeurs concernés essaient de rassurer leur public en adoucissant leur politique, Square Enix s’en fiche complètement et fonce dans le tas, en y ajoutant le système le plus idiot de cette génération. S’il faut enchaîner les combats en ligne pour récupérer ces fameuses boîtes de cadeaux aléatoires, il le faut également pour débloquer les missions de l’histoire. Oui, vous avez bien lu. Impossible de tracer sa route dans la nouvelle histoire de Dissidia NT sans passer par de nombreux combats contre d’autres joueurs.
Le mode histoire est organisé comme une frise aux nombreux embranchements. Elle est composée de nombreuses cases qui peuvent être des cinématiques ou des combats. Vous débloquez ces cases une par une à un rythme très lent (parce que sinon c’est pas drôle, évidemment). Ce mode histoire, bien qu’un peu trop simplet en terme de scénario, n’est pas mauvais. Mais son intégration au sein du jeu est tellement inadaptée… C’est à se demander si le jeu n’est pas schizophrène, avec une personnalité qui veut que le tout soit uniquement compétitif comme en arcade, et l’autre qui souhaite l’adapter au format console. Malheureusement, le jeu n’est ni l’un ni l’autre. Il propose un classique mode arcade mais pas de multijoueur local, ce qui force une fois de plus à orienter le joueur vers le online. Pour tous les défauts cités plus haut, les parties en ligne sont souvent frustrantes, donc pourquoi forcer le joueur à les enchaîner ?
Que reste-t-il donc à sauver de ce Dissidia Final Fantasy NT ? Une technique assez propre et un aspect fan-service qui se complètent très bien. Les 28 personnages sont très bien choisis et modélisés, et possèdent une belle palette de costumes et d’armes à débloquer (via les lootbox ou l’argent du jeu). Des musiques provenant des épisodes majeurs de la saga ainsi que des vignettes sont également présentes en masse pour les fans déterminés à looter des heures durant. La cerise sur le gâteau, c’est définitivement le soin apporté aux animations fidèles des héros qui s’exhibent sur les 60fps constants du titre. Dommage, encore une fois, que l’aspect trop brouillon du titre empêche de pleinement les apprécier.
Verdict : 4/10
Difficile de cacher notre déception devant ce Dissidia Final Fantasy NT. Ne sachant pas sur quel pied danser entre le solo et le online, Square Enix a finalement raté les deux. En pondant un gameplay extrêmement faillible d’une part, mais surtout en forçant les joueurs à passer 80% de leur temps sur le online alors qu’un mode solo complet est bien présent. Visuellement classe, techniquement stable et au top du fan-service, le titre laisse constamment l’impression d’être un gros gâchis dont on se serait bien passé. Maintenant, s’il vous plaît messieurs dames de chez Square, faites une petite mise à jour, remettez du 1 contre 1 et laissez les joueurs accéder au mode histoire comme ils l’entendent. Si vous, qui nous lisez, êtes fan de Final Fantasy, attendez une baisse de prix à 10-20€. Si vous cherchez simplement un bon jeu de combat en 3 contre 3 sur PS4, Dragon Ball FighterZ est sorti il y a peu.
MatCloud
11 février 2018 at 19 h 10 minAlors je joue souvent à ce jeu et je vois que vous ne connaissez pas bien le sujet déjà vous comparez un DBZF qui un 1v1 avec 3 personnages dans l’équipe avec un Dissidia NT qui est vraiment du 3v3. Ensuite si vous aviez fouillé un peu, le multijoueur est présent de trois façons : classé en solo, classé en équipe et en salon (jusqu’à 24 joueurs pour faire des parties comme on veut avec qui on veut) le 1v1 est disponible avec le lobby grâce au paramétrage. Quand à l’histoire du « on peut perdre car un coéquipier peut mourir 3 fois », bah c’est le jeu et c’est le cas dans plein de jeux en multi. Si un équipier est moins bon l’équipe en pâtit c’est pour ça que dans ce cas là, la stratégie est au premier plan du jeu. Et aider ses camarades fait partie du jeu. Et tous les retournement sont possibles.
Post
11 février 2018 at 22 h 31 minCe test a sans doute été écrit un peu trop vite : on peut très bien avancer dans le mode histoire sans jouer online mais en solo, et on avance dans le mode histoire en combattant… car c’est un jeu de baston (peut-être ?).
Le fait est que lorsque l’on joue beaucoup au jeu (et c’est très addictif comme jeu, car la direction artistique, les musiques, la nervosité de l’action sont à ma connaissance sans pareil, l’ensemble touche au sublime), le gameplay apparaît comme extrêmement dynamique et vraiment fun.
En effet, quand ‘on commence à comprendre le fonctionnement du jeu (qui n’est au final pas si complexe), on voit tout le potentiel qu’il possède, et l’on prend conscience qu’il s’agit de savoir très rapidement se positionner dans l’espace et choisir, soutenir, attaquer, changer de cible…
Ce jeu est un énorme jeu selon moi, et il n’y a dedans aucune lâcheté, car… tout est juste dans l’amour et la guerre (:
Benji
12 février 2018 at 17 h 38 minJ’en ai lu, des tests sur Dissidia NT, mais celui-là mérite la palme de la mauvaise foi.
Dissidia NT est-il le jeu de la décennie? Non. Est-il différent des précédents Dissidia? Assurément, et ça, on le savait d’emblée, puisqu’il a toujours été clair que Dissidia NT serait un portage du jeu disponible sur les bornes d’arcades japonaises. NT est donc avant tout un jeu de baston, ni plus ni moins. La partie histoire du jeu est réduire à peau de chagrin, mais elle a le mérite d’exister. Les développeurs ont juste préféré consacrer leurs ressources à d’autres choses, comme l’ajout des antagonistes (qui n’étaient pas présents sur la version arcade initialement), ainsi que d’une arène de combat par épisode de Final Fantasy. Voilà tout.
Les arènes de combat étant justement l’un des rares points négatifs mais qui ont été épargnés par la critique. C’est juste troublant que certaines arènes sont peaufinées et magnifiques (Narshe, Cornelia, etc.) alors que d’autres sont minuscules et semblent avoir été créées à la dernière minute (les arènes de FF8 et 14 en tête). Un peu plus de variété dans les arènes aurait été une bonne chose, y compris en reprenant des arènes des précédents opus (le Berceau d’Orphan, la Tour de Cristal, le château d’Ultimecia, etc.)
Le farming est un peu longuet, mais c’est sympa de pouvoir débloquer les musiques originales des différents opus, ainsi que des messages de chat propres à chaque personnage (mention spéciale au titre du Roi de la Pêche de Noctis… dommage que le HA HA HA légendaire de Tidus n’ait pas été retenu).
Dissidia NT n’est pas à mettre entre toutes les mains, il s’agit essentiellement d’un titre pour les fans de la série (tout comme les précédents Dissidia). Le jeu aurait-il pu être meilleur? Assurément: plus d’histoires, plus d’invocations, plus de, plus de, plus de… Mais là encore, histoire de bien le matraquer: il s’agit d’un portage console d’un jeu d’arcade. Je pense que les critiques n’avaient pas descendu Street Fighter 2 à cause de l’absence de mode histoire, à l’époque… n’est-ce point?
Square a eu la bonne idée de sortir en même temps une version mobile de Dissidia, qui reproduit plus fidèlement les « anciens » Dissidia. C’est une excellente application de « compagnie » en attendant de pouvoir former une équipe sur le mode online de Dissidia NT.
Oh, et le 1 contre 1 est paramétrable dans les options. J’dis ça, j’dis rien…
Crick
19 février 2018 at 8 h 09 minEt final fantasy et tout sa horde de titre ne cesse sel enterrer ce qui autrefois étais une référence.
Le roi se meurt, vive le……chuttttttt, laissez le mourir une bonne fois pour toute.
Thx moutmout