Sorti en Mars dernier au pays du soleil levant, Disgaea 5 était fortement attendu des fans de la saga qui désiraient avec impatience le passage de la licence sur la dernière génération de consoles. Enfin, sur PS4 tout du moins, puisque ce 5ème opus canonique est une exclusivité PlayStation. Il convient alors de rappeler que malgré son attrait pour le constructeur nippon, la saga a également posé certains de ses petits sur Nintendo DS ou encore sur smartphones, le temps de spin offs plaisants mais n’atteignants pas la cheville des opus sortis sur PS2 et PS3. Reste à savoir si ce Alliance of Vengeance parvient lui aussi à égaler ses prédécesseurs.
Le Disgaea nouveau est arrivé, mec !
Jusqu’à la semaine dernière, il était encore difficile pour les possesseurs de PS4 de s’adonner à un Tactical RPG relativement correct. En effet, mis à part un Natural Doctrine peu convaincant malgré certaines qualités, le paysage était relativement vide. Il y avait donc un véritable coup à jouer pour Nis America. D’autant plus lorsque l’on parle d’une licence ayant vu le jour sur PS2 et ayant représenté fièrement son genre, jusqu’à devenir une véritable référence en la matière. Cela dit, Disgaea reste peu connu du grand public. La franchise, à l’instar d’un Persona ou de nombreuses productions de chez Nis America, traîne son statut de « niche » depuis maintenant plus de 10 ans. Alors, après les derniers épisodes dépourvus de traduction française, l’éditeur a décidé de pourvoir le jeu de sous-titres français, probablement pour attirer de nouveaux joueurs. Malheureusement, d’une bonne intention va naître l’un des principaux défauts du soft.
Si vous avez déjà joué à un Disgaea, vous n’êtes pas sans savoir que les dialogues sont légion et font partie intégrante du scénario, tout en ponctuant l’aventure de mini-scènes saupoudrées d’humour nippon. Cela fait le bonheur des amateurs de mangas et autres productions japonaises, tout en offrant à la série un charme pas déplaisant pour un sou. Néanmoins, quand la traduction vient entacher des dialogues qui perdent du sens, forcément on sent naître en nous une pointe de déception. Dommage.
Cependant, il faut reconnaître que même si la traduction aurait pu être largement peaufinée, cela n’aurait pas réellement sauvé le scénario du jeu. Trop plat, trop basique, on reconnait bien la patte Disgaea mais on ne peut s’empêcher de ressentir une once d’amertume face à une histoire qui peine à convaincre quand, à côté de ça, la licence a su donner naissance à des scénarii bien plus passionnants. Concrètement, Killia, l’anti-héros par excellence comme les RPG japonais aiment nous en offrir par pelletées, va se retrouver embarqué avec une princesse dominatrice et capricieuse pour éliminer l’empereur Dark Void, le grand méchant de cet opus. Bien évidemment, une tripotée de personnages secondaires, plutôt anecdotiques dans l’ensemble, feront leur apparition pour prêter main forte aux deux protagonistes cités plus haut.
Lorsque nouveauté ne rime pas avec efficacité
On appréciera le côté soigné de cette nouvelle itération. PS4 oblige, les développeurs ont du faire un effort pour améliorer les graphismes en comparaison de D2: A Brighter Darkness et Disgaea 4. De ce fait, on profite de graphismes colorés et très réussis, mais qui auraient gagnés à être encore plus affinés tant la petite soeur de la PS3 permet de faire des miracles à ce niveau là. Enfin, les précédents épisodes ne permettaient pas d’afficher plus de 10 personnages simultanément, tandis qu’il est actuellement possible d’en faire tenir pas loin de 100 à la fois. Un chiffre qui fait tourner la tête pour un Tactical RPG, mais autant vous prévenir de suite, avec autant d’unités sur le champ de bataille, vous aurez bien du mal à vous y retrouver.
Et lorsque l’on aborde l’aspect principal d’un Disgaea (les affrontements, of course), il vaut mieux avoir une visibilité parfaite afin de planifier au mieux sa stratégie. Il serait bien impensable d’envoyer ses personnages préférés au casse-pipe puisque la moindre mauvaise action peut être synonyme d’une cuisante défaite, ce qui obligera indubitablement le joueur à recommencer le combat depuis le début. Pourtant, on a connu plus punitif dans le genre. Par exemple, difficile d’envisager la résurrection un allié dans un Fire Emblem en échange d’un certain montant, variant selon le niveau du personnage à réanimer. Quoi qu’il en soit, les amateurs ne seront pas dépaysés. Attaques groupées mises en scène par des animations qui font sourire, possibilité de transformer les Prinnies en armes, porter et propulser des unités pour les faire avancer plus rapidement… Les possibilités sont diverses et variées, et maitriser les subtilités du gameplay demanderont du temps. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les tutoriels s’étendent sur plus de 3 chapitres. Et il faudra même compter sur quelques nouveautés, mineures mais appréciables .
La jauge de vengeance fait donc son apparition dans Disgaea 5. Quoi de plus naturel qu’une fonctionnalité qui permet à nos protagonistes d’exercer une sorte de vendetta après s’être pris leur lot de mandales par des ennemis peu farouches ou suite au décès d’un allié au combat ? Vous l’aurez compris, au cours des affrontements se remplira cette jauge selon différents critères (attaques portées et reçues, perte d’un personnage) qui décuplera, une fois pleine, les capacités de l’unité ayant soif de vengeance. On notera aussi une réduction des dégâts et la possibilité d’utiliser une capacité spéciale qui pourra faire la différence sur le champ de bataille (l’exemple le plus probant reste celui de Red Magnus, qui pourra littéralement multiplier sa taille par 4).
La série a toujours su scotcher les aficionados à leur manette tant le contenu du jeu est immense, pour ne pas dire infini. Si l’aventure principale se boucle assez rapidement, c’est par la suite que le jeu prend du sens, notamment avec le monde des objets qui offre la possibilité d’explorer chacun de ses items, générant des maps de façon aléatoire et offrant un challenge supplémentaire. Ajoutez à cela l’éditeur de niveaux (avec toujours la possibilité de jouer sur les créations de la communauté) ou encore la possibilité de recruter une infinité de nouveaux personnages pour constituer votre dream team, et vous obtenez la recette de la durée de vie d’un épisode canonique de la série. Mais avec son scénario peu prenant et ses personnages reprenant les plus gros clichés que l’on retrouve dans le monde des mangas/animes, on a du mal à se plonger dans ce 5ème volet. Il faut dire que comparé à ses prédécesseurs, cet opus ne convainc pas totalement et laisse un arrière goût de déception. Et ce n’est pas sa bande-son toujours aussi géniale malgré le recyclage de certains thèmes, qui parviendra à atténuer cela.
Verdict : 7/10
Finalement, Disgaea 5: Alliance of Vengeance est un bon T-RPG mais peine à convaincre en tant que Disgaea. La série nous a clairement habitué à mieux à tous les points de vue. On appréciera de voir que la franchise fait en sorte de contenter les fans, mais avec un scénario aussi plat et des personnages peu attachants, on peine à accrocher autant d’heures que le jeu aimerait nous faire passer sur notre console. Pourtant, le contenu est là, et certaines nouveautés tentent même de faire bouger les choses. Mais il en faudra plus à la licence pour parvenir à convaincre sur PS4. Pour notre part, on préfère ressortir la PS3 ou la PSVITA avec le 3ème opus de la série.
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