Entre les zombies et Capcom, force est de constater qu’il s’agit d’une grande histoire d’amour. Entre la saga phare qu’est Resident Evil et le plus récent Dead Rising, l’éditeur/développeur japonais a fait d’eux une véritable source d’inspiration pour ses équipes de développeurs. C’est ainsi qu’en 2006, alors que Resident Evil se cherche une nouvelle voie, naquit le premier épisode de ce qui sera un défouloir géant, dans l’hémoglobine et la chair putride. Le premier épisode rencontre alors le succès et les suites sont rapidement mises en chantier. Aujourd’hui, Capcom surfe sur la vague des remasters et offre une seconde jeunesse à trois épisodes de Dead Rising : Dead Rising, Dead Rising 2 et Dead Rising : Off the Record.
Let’s Go to the mall
Vous rappelez vous de Zombie ? Film de Romero de 1983 prenant place dans un centre commercial envahi par une vague de morts revenant à la vie, affamée de chair fraîche et de cerveau ? Voici le postulat de départ de chaque Dead Rising. Vous incarnez un personnage, qui se retrouve bloqué dans des galeries marchandes, attaqué par des zombies. Le premier vous permet d’incarner Frank West, photographe freelance qui a entendu parler de la disparition de la population de la ville de Willamette, jusqu’alors passée sous silence par le gouvernement. Persuadé d’obtenir d’excellentes photos, il engage un pilote d’hélicoptère et se rend sur place, pour finalement constater qu’il ne s’agit pas de simples disparitions, mais bien de morts revenus à la vie.
Dead Rising 2 quant à lui vous met dans la peau de Chuck Greene, quelques années après les événements du 1er opus, l’occasion de découvrir comment le monde a appris à vivre avec des zombies. Face au chaos, les vivants ont pour la majorité pris le pli et s’amusent dans des jeux macabres à tuer des zombies, tandis qu’une minorité tente de faire valoir les droits de ces derniers. Et c’est suite à un jeu proche de ceux du colisée que notre héros, bloqué là encore dans un centre commercial et accompagné de sa fille, se retrouve accusé d’être à la source de tout ce chaos.
Dead Rising : Off the Record n’est ni plus ni moins qu’une relecture du 2 avec cette fois-ci comme protagoniste Frank West. Les missions ne changent pas, seul le scénario ici diffère et de nouveau, le cynisme et le sarcasme de Frank West fonctionnent plutôt bien, ainsi que son compagnon de toujours, son appareil photo. On apprécie tout particulièrement son ton sarcastique, faisant référence à son passif du 1er épisode, malheureusement non sous-titré. Le jeu introduit également le mode bac à sable, permettant de parcourir le centre commercial dans le seul but de remplir des défis accordant des bonus à notre protagoniste disponibles dans le mode histoire.
A court de zombrex !
Pour les personnes qui ne connaissent pas encore la saga Dead Rising, il est important de faire un bref rappel de ce qui compose le gameplay du jeu. Élément commun à tous les épisodes, le jeu se déroule en 72 heures, temps durant lequel vous devez réaliser le maximum de missions afin de lever le mystère qui pèse sur chaque aventure. Un élément supplémentaire fait son apparition dans le 2 puisque toutes les 24 heures, vous devez être en mesure de donner du Zombrex (l’antidote à l’apocalypse) à votre fille si vous ne voulez pas voir cette dernière vous trouver particulièrement appétissant. La licence repose donc sur un système de contre la montre plutôt bienvenu, permettant de faire monter la tension chez le joueur qui sera bien souvent amené à laisser mourir des survivants ou refuser leurs quêtes s’il souhaite voir le dénouement de l’aventure. Centre commercial oblige, vous n’êtes pas seul à essayer de sauver votre peau, et la quête principale est parsemée de nombreux PNJ vous apportant des quêtes annexes, vous permettant de gagner des points d’expérience et plans nécessaires au craft d’armes.
Bien entendu, aucune de ces quêtes annexes n’est obligatoire pour terminer le jeu. Mais le bonus gagné est plutôt intéressant, ce qui fait parfois naître un dilemme pour le joueur qui est pris par le temps. Cependant, et bien que ces quêtes annexes rajoutent du contenu, force est de constater que l’ajout est, sans être artificiel, parfois répétitif, voir lassant. La plupart des quêtes se résumant à trouver un PNJ qui demande à ce que l’on trouve une autre personne pour ensuite les escorter jusqu’à une zone sécurisée. Certains survivants quant à eux sont clairement hostiles et vous attaqueront à vue sans vraiment se poser de questions. D’autres seront mis en scène afin de mettre en avant leur folie naissante. Dans tous les cas, parmi ces individus pour le moins étranges se trouvent des ennemis parfois compliqués à vaincre si notre niveau est insuffisant ou bien si nous ne disposons pas des bonnes armes.
En parlant d’armes, que serait le démembrement de zombies de Dead Rising sans la partie craft et création d’arme du jeu ? Ce qui a fait le succès de la licence est sans conteste le nombre d’armes plus ou moins loufoques et efficaces que l’on peut créer, si l’on a le bon plan. On va du combo classique batte ornée de clous au fauteuil roulant sur lequel on a monté des lames de tondeuse, ou encore un fusil à pompe sur lequel une fourche fait office de baïonnette. Bref, tout y est pour massacrer du zombie dans la joie et la bonne humeur. Surtout que partir à la recherche des plans prend du temps et rajoute de la replay value, même si une partie s’obtient en montant de niveau. La licence emprunte également des éléments de RPG, en plus du craft. En effet, votre personnage progresse au fur et à mesure de l’aventure en gagnant des niveaux, ce qui se traduit par un plus grand inventaire, plus de points de vie, plus de dégâts, de nouveaux combos… D’où l’importance de ne pas se contenter uniquement de réaliser les quêtes principales.
Dernière précision, attendez vous à un personnage assez lourd, au gameplay parfois lent. Bien évidemment, cela n’est pas un défaut puisque avoir un ninja en personnage principal ruinerait complètement l’intérêt du jeu. La plupart du bestiaire étant composé de zombies façon Romero (NDLR : qui ne courent pas), un personnage pas toujours très agile rajoute de la tension, surtout dans le 1er où Frank West se fatigue parfois assez vite. Ce dernier a également la particularité d’être un photographe amateur de bons clichés. Et des bons clichés, il va en obtenir puisque le jeu vous invite régulièrement à photographier le chaos engendré par les zombies ou vous-même. Le premier opus vous invite ainsi à l’originalité dans la manière de combattre (élément que l’on retrouve dans Off The Record). Évidemment, pour ce faire, plusieurs choses sont à votre disposition, une tronçonneuse, une batte de baseball, des tondeuses à gazon, des ballons de football… Bref, tout est bon ici pour vous défendre face à la horde. Et plus la photo prise sera absurde ou sanglante, plus le nombre de points d’expérience gagnés sera important.
A partir du deuxième opus, Capcom a réparé un tort et a ajouté à la licence un mode multijoueur histoire de permettre aux plus partageurs d’entre vous d’exploser du crâne de zombies et de profiter de l’écriture nanardesque des titres entre amis.
Du 1080p, du 60FPS et 2 Zombies
Pour ce qui est du 1080p, la promesse est tenue et l’affichage ne bouge pas. Ce qui fâche un peu plus, c’est les 60 fps constant promis. Et malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Force est de constater que le jeu souffre de quelques petites baisses mineures, souvent sans grande conséquence pour le joueur, mais à ce prix là, et pour des jeux de la génération précédente, on est en droit de s’attendre à un framerate à toute épreuve. Là ou le bât blesse, c’est surtout avec le premier épisode où certaines actions font clairement chuter le jeu dans les bas fonds du nombre d’images par seconde. On pense notamment à certaines armes comme le ballon de foot qui font chuter beaucoup de zombies et où le jeu devient une diapositive à chaque macchabée touché.
Nous ne jugerons évidemment pas l’aspect graphique des différents titres même si celui du 1er opus risque de faire tâche. Mais cela est tout à fait pardonnable pour un jeu qui fête cette année son dixième anniversaire. Le gap graphique est cependant clairement réduit à partir du 2eme épisode et le jeu souffre beaucoup moins des baisses de framerate. Graphiquement, Dead Rising 2 tient encore aujourd’hui tout à fait la route, et même s’il serait complètement stupide de le comparer à une sortie actuelle, le jeu bluffe encore parfois sur les animations faciales des personnages ou la modélisation des zombies. Notons cependant la forte présence du clipping, et la difficulté pour Dead Rising premier du nom de faire apparaître beaucoup de morts vivants. Il n’est ainsi pas rare de voir surgir de nulle part une horde affamée prête à se jeter sur vous. Tout cela gêne clairement le confort de jeu. On a à notre disposition un énorme défouloir, le tout dans de bonnes conditions la plupart du temps, et les promesses ne sont pas vraiment tenues. Le portage n’est pas forcément une grande réussite. Autre problème, l’aventure pour chaque épisode est parsemée de nombreux temps de chargement, qui nuisent à l’immersion, surtout que la construction du jeu est telle qu’elle vous invite souvent au back tracking. Mention spéciale à l’incroyable longueur du temps de chargement de lancement de Dead Rising 2 et Off The Record qui, montre en main, vous laisse le temps de vous faire à manger, ce qui plaira à votre moitié.
Verdict
Malgré ses quelques années au compteur, la licence Dead Rising est toujours aussi fun à jouer, même si le gameplay a pris un petit coup de vieux, forcément. Bien que les promesses ne soient pas toutes tenues, ce triple pack est l’occasion pour les nouveaux venus de se laisser tenter, même si forcément, se contenter du 2 pour se faire une idée de ce que Dead Rising a dans le ventre est largement suffisant. Enfin, même si le portage du premier épisode est loin de répondre aux attentes des joueurs, les quelques soucis techniques du deuxième épisode s’oublient assez rapidement, à condition de ne pas ressentir la répétitivité des titres.
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version éditeur
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