On est en décembre, vous jouez sur Xbox One et vous avez fait l’impasse sur quelques uns des blockbusters sortis récemment pour attendre Noël ? Vous avez peut-être bien fait, puisque le planning de sorties de jeux n’est toujours pas terminé. En témoignent les sorties quasi-simultanées de Steep, The Last Guardian et Dead Rising 4. Amateurs de zombies de plus de 18 ans, allez coucher les enfants ou fermez la porte de votre chambre puisque c’est bien de ce dernier dont nous allons parler aujourd’hui. Dead Rising 4 mérite-t-il de se retrouver sous votre sapin cette année ? On vous donne la réponse dans ce test.
Après deux épisodes (Off the record mis à part), Frank West est enfin de retour pour vous aider à casser du zombie dans une nouvelle aventure. Il s’en est passé des choses depuis 2006. Alors que la licence la plus défoulante de la Xbox 360 faisait frissonner les foules grâce à son approche totalement décomplexée du jeu de zombie, il semblerait que son aura ait quelque peu disparue avec le temps. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Nous sommes déjà au 5e épisode de la série (en comptant Off the record cette fois-ci) et la formule a eu le temps de bien s’étoffer. Le principe est toujours le même : vous incarnez un reporter plein de charisme, Frank West, qui va devoir enquêter sur une nouvelle épidémie qui est en train de se répandre, alors même que le vaccin Zombrex semblait avoir eu raison des précédentes infections.
Globalement, cet épisode est dans la continuité du troisième, sorti pour le lancement de la Xbox One en novembre 2013. Le jeu opte donc pour une approche plus scénarisée de la licence en nous laissant nous balader dans un open-world sans grande personnalité artistiquement mais qui servira de gros terrain d’expérimentation rempli à ras-bord de zombies à dégommer.
Zombies, zombies everywhere
Démarrons ce test en abordant une partie très importante dans un Dead Rising : la technique. Visuellement, le jeu n’est pas une claque esthétique mais se permet de donner le minimum syndical. Ce n’est pas vilain, loin de là, mais il est clair que ça peut faire un peu tâche à côté des grosses claques que l’on a prises cette année. Cependant, il y a une raison à cela : l’affichage du nombre de zombies. Le jeu met le joueur au cœur d’une épidémie de zombies et pour que celle-ci soit crédible, il faut qu’il ressente l’épidémie, qu’il sente qu’il y a dehors énormément de morts vivants prêts à se jeter sur lui pour grignoter son joli cerveau. Sur ce point, le jeu est clairement réussi. Là où Dead Rising 3 affichait un nombre de zombies assez dingue à l’écran mais le payait sur sa fluidité notamment, ce n’est plus du tout le cas ici. Que vous soyez dans une petite pièce seul ou que vous vous retrouviez au milieu d’une véritable meute le jeu reste fluide en toute circonstance, un gros plus pour l’immersion.
Concernant le scénario de ce quatrième épisode, c’est à la fois un point positif et un point négatif. D’un côté, on est un peu plus impliqué dans l’histoire et la dimension « reporter » ressort davantage mais de l’autre on se retrouve un peu piégé dans une intrigue pas hyper passionnante et on finit limite par la voir comme un frein à la liberté qui nous plaisait tant dans les épisodes précédents. La construction du jeu va également dans cette direction puisqu’elle est articulée en 7 « affaires » (un nom reporter-style pour dire « chapitre ») à l’issue desquelles il ne sera malheureusement plus possible d’explorer le monde, à moins de charger une sauvegarde d’un chapitre antérieur. L’impression que le titre vous offre une semi-liberté est donc de mise, et cela se retrouve très bien dans son gameplay, comme on va le voir de suite.
Capcom vent couvert
En ce qui concerne son gameplay, ce quatrième épisode se veut être un digne héritier de ses ancêtres. Entendez par là que bon nombre d’éléments qui ont fait la qualité de la formule sont de retour, accompagnés de quelques nouveaux qui procurent des sensations variables, de l’excitation à l’ennui.
Parmi les retours plus que bienvenus, on peut noter le système de combo d’armes, toujours aussi plaisant. Après avoir récupéré le plan affilié, vous pouvez, d’une simple pression sur un bouton, combiner deux armes ou véhicules afin de créer une fusion aux dégâts souvent dévastateurs. Gros big up à l’épée de glace qui en plus d’être très simple à manier sera très utile pour dégager un peu votre vue, alors que vous êtes encerclé par une horde de zombies assoiffés de sang. Ce système de plans est tout de même un peu frustrant et on aurait aimé que le jeu, même s’il est difficile de lui reprocher ce point, s’en affranchisse pour cet épisode. On apprécierait, si cinquième épisode canonique il y a, que le joueur ait la possibilité de tester lui-même des combos à partir de la tonne d’objets disposés au sol, avec en option de récupérer des plans qui pourraient guider le joueur mais ne seraient pas nécessaires à la construction des combos.
La grosse nouveauté de gameplay se trouve toujours dans la composante action décomplexée du titre puisqu’il s’agit de l’exosquelette. Comme dans un Call of Duty Advanced Warfare, il vous est désormais possible de revêtir (pour un temps limité cependant) un exosquelette. Disposés dans des grosses boîtes cachées à quelques endroits clés du monde, ils sont absolument dévastateurs et vous offrent, en plus d’améliorations passives (force surhumaine, résistance aux dégâts accrue) l’accès à des armes ou améliorations conçues spécialement pour l’équipement. Le tout est très agréable à manier et vous procurera certaines des séquences les plus funs du titre. Avec un exosquelette équipé d’un canon à glace au milieu d’une horde de zombies, la dimension défouloir de Dead Rising 4 prend tout son sens.
Au milieu de cet ode au défouraillage de zombies qui vous est présenté, siège malheureusement un point qui n’en finit pas de nous hanter dans le jeu : les séquences créées pour donner de l’épaisseur au scénario. Frank West étant reporter, il va souvent devoir ranger sa casquette de machine à tuer pour enquêter plus sérieusement sur l’origine de la nouvelle épidémie zombie. Cela passe par de très nombreuses phases d’enquête à la Batman Arkham qui viennent casser le rythme de l’aventure que l’on aurait aimée plus dynamique. Le joueur se retrouve dans une pièce à devoir photographier des éléments spécifiques pour pouvoir continuer l’histoire, en jonglant avec les différents modes de l’appareil : un mode normal, un mode vision nocturne et un scanner qui permet par exemple de faire ressortir les empreintes sur un objet. On en revient encore au gros problème du titre : on a constamment l’impression qu’il est partagé entre l’envie de laisser le joueur faire sa vie et lui raconter une histoire de manière linéaire.
Vas-y Franky c’est bon
L’aventure, si étrangement linéaire soit-elle, vous tiendra tout de même un petit bout de temps devant la console. Il nous aura fallu précisément 11 heures 38 minutes et 58 secondes pour en venir à bout, et ce en ne passant que très peu de temps sur les objectifs annexes qui sont proposés.
Oui, malgré son aspect très dirigiste, le jeu nous plonge au cœur d’un monde rempli d’objectifs secondaires et d’éléments à collectionner. Les objectifs restent très classiques pour le genre (sauver un humain encerclé par des morts vivants, libérer un abri rempli de morts vivants) mais seront tout de même utiles pour vous faire gagner des niveaux et par extension des points de compétence à répartir entre les 4 arbres que propose le jeu.
Pour ce qui est des objets à collectionner, il y a évidemment les fameux plans de combos d’armes mais également des endroits clés à photographier (tags de zombies, etc) ou encore des tonnes de tenues un peu débiles histoire que votre personnage soit au top de la classe (ou pas) quand il démonte du zombie.
Le doublage français du titre est assez moyen sans être honteux et les diverses insultes que balance Frank West tout au long de l’aventure ne manqueront pas de vous décrocher quelques sourires. La bande-son est assez classique mais fait le travail dans la catégorie « musique d’ambiance de jeu de zombie ».
Verdict
Dead Rising 4 n’est clairement pas le méga défouloir de Noël auquel on pouvait s’attendre au vu des derniers trailers très décomplexés que le jeu nous a montrés. Si on reprend vite ses marques et si on prend un plaisir non dissimulé à défoncer du zombie par centaines, la progression beaucoup trop linéaire du titre l’empêche de s’exprimer pleinement. On a l’impression que le titre ne sait pas s’il veut prendre le parti pris de raconter une histoire linéaire ou de nous laisser défourailler du zombie dans son open-world rempli à ras-bord de ces créatures. Dead Rising se retrouve donc au milieu de ces licences qui ne savent pas trop où aller et se cherchent…en espérant qu’elle retrouve vite son chemin.
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