Édité et développé par Deep Silver, la licence Dead Island revient d’entre les morts 10 années après le dernier opus. Savant mélange de violence, d’horreur et d’humour noir en vue à la première personne, Dead Island 2 promet une aventure haute en couleur – souvent rouge sang – dans un Los Angeles en proie au chaos suite à la prolifération de zombies. Si les jeux du genre ne manquent pas vraiment et que la recette semble désormais bien connue par les apprentis survivalistes, Dead Island 2 saura-t-il briller plus que les autres ? Réponse dans notre test.
Test réalisé sur Xbox Series X à l’aide d’un code fourni par l’éditeur
Bienvenue à L.A !
Los Angeles, c’est LA ville de la côte ouest des États-Unis, sous un soleil de plomb le jour et ville de fête, de strass et de paillettes la nuit. On y croise toutes les stars d’Hollywood, de grosses maisons, de belles voitures mais aussi des hordes de zombies affamés et putrides. En effet, L.A ce n’est plus trop comme avant, enfin, avant qu’une épidémie ne survienne et transforme la majorité de la population en zombies. Dans Dead Island 2, la ville à même été renommée « l’enfer de L.A » ou « HELL.A » sans la traduction, c’est pour dire l’ambiance qui y règne.
Vous l’aurez compris, Dead Island 2 c’est avant tout une histoire de zombies et toute la violence qui va avec. L’histoire débute sur une courte vidéo d’introduction, on y découvre une ville déjà en proie au chaos et tous les personnages qu’il est possible d’incarner dans l’aventure. Au nombre de six, Jacob, Bruno, Carla, Dany, Ryan et Ami, ils possèdent tous des caractéristiques qui leur sont propres mais aussi leurs propres caractères. Ainsi, choisir l’un ou l’autre de ces personnages n’aura normalement pas d’impact structurant sur votre aventure mais vous la fera vivre sous un autre angle, plutôt sarcastique, humour noir ou plein d’entrain. À la rédaction, nous avons opté pour Jacob, personnage présent sur la jaquette du jeu et dont le comportement nous semblait… approprié.
Who Do You Voodoo, B*tch
Alors que vous tentiez de fuir L.A dans un avion, ce dernier se crashe en pleine nature, vous laissant seul et entouré de zombies faisant office de punching balls et par extension, de didacticiels. Mordu par l’un d’eux, vous vous réveillez plus tard et plus loin dans L.A. Au réveil, le héros comprend qu’il est immunisé et vous cherchez alors à retrouver des survivants pour échapper à cet enfer. C’est ce qui vous motivera principalement tout au long de votre aventure. Le scénario est simple sur le papier mais plein de rebondissements plus ou moins inattendus. Ces rebondissements nous amènent à visiter les 10 zones qui cloisonnent L.A car en effet, le jeu n’est pas à 100% en monde ouvert mais est composé de plusieurs zones, certes cloisonnées mais vastes et explorables librement. Au cours de ce test, nous avons massacré plus de 1900 zombies en passant par les célèbres boulevards d’Hollywood et ses studios, jusqu’aux plages de Venice Beach et les égouts ainsi que d’autres coins peu recommandables.
Ces rebondissements rythment l’aventure et l’empêchent d’être trop répétitive. Même si la finalité reste très souvent de décimer du zombie, la diversité des objectifs, parfois nobles ou saugrenus, pousse toujours à en redemander. Il nous a fallu plus de vingt heures pour venir à bout des quêtes principales et de quelques quêtes secondaires là aussi très nombreuses. Comptez-donc facilement et au doigt mouillé, plus de 30 à 40 heures pour venir à bout de toutes les quêtes, principales et secondaires ainsi que des objectifs annexes. Notons également que l’intégralité de l’aventure et des missions peuvent se faire en coopération en ligne car c’est bien connu, massacrer des zombies, c’est toujours plus fun à plusieurs.
Dead Island 2 marque non seulement le retour de la licence, mais aussi celle de Sam B, l’un des protagonistes de Dead Island premier du nom à qui nous devons la célèbre et entêtante chanson Who Do You Voodoo, B*tch. Au cours de l’aventure on comprend que Dead Island 2 fait suite aux aventures de son prédécesseur et qu’une raison particulière se cache derrière la propagation du virus. Même si nous ne nous attarderons pas dessus dans ce test afin de ne pas dévoiler la fin du jeu, nous avons trouvé que la conclusion de l’aventure était en demi-teinte et celle-ci nous a laissé sur notre faim. Elle ouvre cependant la parenthèse sur une potentielle suite ou à minima, à de prochains contenus additionnels.
Mieux qu’un cours de SVT
Si une chose est marquante avec Dead Island 2, c’est le réalisme des corps et des blessures infligées aux zombies. Véritable leçon d’anatomie, Dead Island 2 ferait pâlir tous les professeurs de SVT tant les corps, les organes et les os y sont bien représentés. Bien sûr, l’effet des attaques sur un zombie se distingue très rapidement : os brisé, mâchoire tombante, plaie béante ou encore des yeux qui se retrouvent expulsés de leurs orbites. Les détails sont nombreux, peu ragoûtants mais terriblement satisfaisants. En faisant varier vos armes (contondantes, tranchantes, perçants, etc.), vous ferez varier les types de dégâts et pourrez ainsi réaliser de superbes tableaux avec différents types d’effusions de sang. Sans compter sur les afflictions d’état telles que le feu, l’électricité ou l’acide qui brûlera la chaire ou la fera fondre. Ce réalisme est très plaisant dans un jeu du genre et malgré son caractère horrifique, il prête plus souvent à sourire.
Il existe toute une panoplie d’armes, toutes plus ou moins utiles à certaines situations et plus ou moins rares. Gris pour le basique, vert pour le peu commun, bleu pour le rare, violet pour le super rare et or pour le légendaire. En fonction de leur rareté, les armes sont plus ou moins modifiables. Les armes basiques ne peuvent pas être améliorées et sont assez peu solides, à l’inverse, les armes plus rares peuvent quant à elles être optimisées grâce à des plans d’amélioration que l’on retrouve un peu partout. Ainsi, on peut augmenter la vitesse d’attaque d’une arme, sa durabilité, ses dégâts ou encore même y ajouter des afflictions ou des pouvoirs spéciaux. En somme, les possibilités sont nombreuses et Dead Island 2 excelle à ce niveau-là. On se surprend facilement à passer beaucoup de temps sur l’établi pour se construire une arme sur-mesure et adapter son arsenal à à peu près toutes les situations. Une piscine ? Une arme de lancer électrique. De l’essence ? Un pistolet. Un boss rapide et coriace ? Un sabre chimique. C’est dans le craft et dans l’amélioration de ses armes que réside véritablement l’essence même du jeu car ce sont elles qui vous permettent de faire face aux hordes de zombies.
Une arme verte dite commune peut recevoir un seul emplacement d’amélioration alors qu’une super rare de couleur violette, peut en recevoir jusqu’à trois. Dans les faits, cela semble être une bonne idée, certes classique, mais efficace. Cependant, il s’avère qu’en début de jeu, les armes rares et super rares n’existent tout simplement pas. Il nous a fallu atteindre le niveau 10 pour apercevoir notre première arme rare et le niveau 15 environ pour une arme super rare en sachant que nous avons terminé le jeu au niveau 22 et que à la fin du jeu, toutes les armes trouvées étaient des armes super rares ce qui, disons-le, gâche un peu la recette.
Concrètement, une arme super rare devrait être par définition difficile à trouver et une fois passé le niveau vingt, il est malheureusement plus difficile de trouver une arme commune qu’une super rare. On se surprend alors à ne plus considérer les armes trouvées comme étant exceptionnelles. Celles-ci sont d’ailleurs bien trop puissantes et résistantes, on perd l’envie de les bichonner et leur revente aux différents marchands nous rend richissimes. Ce qui gâche quelque peu la fin de l’aventure et le endgame pour les puristes survivalistes.
Si nous parlons de zombies depuis tout à l’heure, il faut savoir que Dead Island 2 n’est pas avare en chair avariée. En effet, il existe de nombreuses espèces et de nombreuses sous-espèces de zombies. Allant des plus communs aux plus féroces qui donneront du fil à retordre aux joueurs (mention spéciale pour le boucher brutal). Leur apparition est linéaire dans l’aventure : à mesure que vous progresserez dans l’aventure principale, vous croiserez de nouvelles espèces. Il va s’en dire que plus vous irez loin dans l’histoire, plus ces derniers seront coriaces. Parmi les plus communs des zombies, nous avons les traînards, les contaminés et les sprinteurs. Généralement, ils tiennent leur nom de leur capacité. Par exemple, un sprinteur tient son nom de son agilité hors du commun et celui-ci saura esquiver vos attaques et vous sauter dessus rapidement. Il en existe de nombreuses sous-espèces comme des incendiaires qui infligent des dégâts de feu et des tranchants qui provoquent des hémorragies. La diversité des zombies qu’il est possible de croiser force le joueur à prévoir un arsenal conséquent car certains zombies dits supérieurs résistent à certaines armes ou afflictions et il sera nécessaire de revoir sa stratégie pour en venir à bout car Dead Island 2 compte au total 31 espèces et sous-espèces de zombies.
Par ailleurs, à la manière d’un RPG, il est possible de s’équiper de compétences particulières grâce à des cartes de compétences. Ces dernières se trouvent au gré de votre aventure, dans des coffres, sur des zombies spéciaux ou en récompense de mission. Certaines permettent de réaliser des frappes dévastatrices au sol ou de sauter à pied joint pour faire voltiger des zombies. C’est au total 15 emplacements de compétence qui seront à remplir et tout autant, voir plus de cartes disponibles. Sans compter sur la principale nouveauté de cet opus : le mode colère sanguinaire qui vous fait entrer dans une sorte de transe dévastatrice et ô combien mortelle. Les armes ne sont donc pas les seuls accessoires permettant de lutter contre les zombies car outre les compétences, il est aussi possible d’utiliser l’environnement contre eux et d’utiliser malignement des jerricans d’essence, des batteries électriques ou même d’autres zombies pour infliger un maximum de dégâts et recevoir une bonne dose de fun.
Les zombies n’avaient jamais été aussi beaux
Développé sous le moteur graphique Unreal Engine 4, Dead Island 2 est très beau et tourne très bien sur les consoles de dernière génération. Malgré quelques défauts techniques qui seront sans aucun doute corrigés rapidement, le jeu a une qualité graphique très honorable. La navigation dans les menus et l’ATH sont très limpides mais un autre aspect est très curieux dans le jeu, côté solo comme en ligne, il n’est pas possible de sauvegarder manuellement. Il faut obligatoirement compter sur la sauvegarde automatique qui, parfois, tarde à arriver. Nous avons été témoins de quelques bugs de textures et dans de plus rares cas, de pop-in de zombies.
Même combat du côté de sa bande originale, le jeu jongle savamment entre plusieurs ambiances pour maximiser l’expérience. Elle passe parfois d’une bande sonore nerveuse quand il faut décimer des hordes de zombies à des sons plus angoissants quand le joueur est dans des lieux exigus. Et enfin, du côté des doublages, seul l’anglais (sous-titré en français) est disponible et nous avons jugé la prestation des acteurs très réaliste, franche et qui colle bien à la peau des personnages.
Verdict : 8/10
Ayant souffert d’un développement compliqué et ayant été annoncé pour la première fois lors de l’E3 de 2014 (nous nous souvenons de sa musique entrainante), le jeu a de nombreuses fois disparu des radars pour au final sortir véritablement près de 10 ans après. Nombreux sont ceux et celles à redouter sa sortie à la vue de ces rebondissements mais Deep Silver a malgré tout octroyé une suite honorable et sûrement mémorable à Dead Island. Bien que les jeux du genre ne manquent pas, Dead Island 2 tire son épingle du jeu et pourra sans aucun mal se différencier. Le jeu offre une bonne dose de fun et jongle brillement entre sérieux et second degré grâce à des personnages hauts en couleur et dotés d’un arsenal très complet et meurtrier. Dead Island 2 saura sans aucun doute occuper et ravir les apprentis survivalistes friands d’apocalypse. Cependant, et il faut tout de même le souligner, la fin de cette aventure n’est pas particulièrement marquante – et de surcroît, nous a laissé sur notre faim. Même si celle-ci souligne très sûrement une future suite à venir, ce faux pas entache quelque peu le tableau qui n’avait, jusque-là, rien à se reprocher.
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