Il y a des jeux comme ça, qui sortent un peu de nulle part et qui ne sont quasiment pas attendus. Des jeux de niche en somme, qui se révèlent être de véritables pépites, à l’image par exemple du récent Céleste qui a ravi les fans de platformer à la difficulté élevée. Un autre exemple ? Dead Cells, qui a beaucoup fait parler de lui depuis son Early Access disponible sur PC depuis 2017. Mais cette fois ça y est, la version 1.0 du jeu vient de voir le jour, et a permis de remettre Dead Cells sur le devant de la scène. La rédaction a pu mettre les mains dessus, et vous dit tout dans ce test.
Test effectué sur PlayStation 4 grâce à une édition numérique envoyée par l’éditeur
Dead Cells est un jeu s’inspirant énormément des Castlevania ou encore de Dark Souls. Ce rogue-lite, développé par les bordelais de chez Motion Twin, a déjà fait énormément parler de lui suite à son accès anticipé sur PC (750 000 exemplaires vendus). Tout juste sorti en version finale sur PlayStation 4 (ainsi que sur toutes les autres plateformes), l’éventail de joueurs y ayant accès s’agrandit davantage et confirme le succès déjà prononcé du jeu. Bien qu’il ne soit pas adapté à tous les joueurs, tant le jeu se veut difficile… puisqu’une descente en enfer vous y attend, en somme. Mais nous y reviendrons dans un petit moment. Pour le coup, le pitch du jeu est très rapide car le scénario n’est pas un élément très important dans Dead Cells. Pour faire court et au plus simple, le joueur incarne un guerrier sans tête qui se retrouve dans un château, perdu sur une île. Le but est donc de parvenir à s’échapper dudit château, mais le chemin sera semé d’embûches… et pas des moindres. Ainsi, si vous vous attendiez à un jeu avec un scénario très prononcé, c’est bien tout l’inverse qui vous attend avec Dead Cells. Les développeurs se sont donc principalement concentrés sur l’aspect graphique du jeu, son ambiance sonore et par-dessus tout son gameplay.
La mort s’invite à votre porte !
Si nous devions apposer une étiquette bien précise à Dead Cells, ce serait « Die & Retry« tant elle résume à la perfection l’expérience proposée par ce titre aussi jouissif que frustrant par moments. Le scénario étant peu développé, comme le voulaient les développeurs, le principe du jeu l’est tout autant car c’est simple : vous allez mourir. Et vous allez mourir assez souvent, voire beaucoup trop. Heureusement, vous ressusciterez à chaque fois. Mais ce n’est pas grave, l’important c’est le voyage, pas la destination, n’est-ce pas ? Incarnant ce guerrier sans tête, le joueur devra donc traverser plusieurs tableaux et salles de ce dit château pour trouver la sortie et parvenir à s’échapper de cette île hostile et maudite. Sur le chemin, il rencontrera forcément un comité d’accueil des plus charmants, constitué d’archers, de robots, de zombies et autres créatures malfaisantes qui voudront lui faire la peau dès qu’ils l’auront aperçu. Les « élites », comme le nom l’indique au-dessus de leur tête, symbolisent les boss des niveaux et devraient proposer pas mal de challenge aux joueurs. Les niveaux et tableaux se succèdent ainsi, proposant des centaines et des centaines de combats plus ou moins difficiles, pour une durée de vie qui est somme toute relativement courte pour un jeu de ce type.
Non, Dead Cells n’est pas un jeu offrant une durée de vie très très longue, puisqu’il est possible de s’échapper de cet enfer en seulement quelques heures. Mais faut-il encore y arriver. Et autant vous dire que ce n’est pas une mince affaire, tant la difficulté est présente. Heureusement, certains items vous permettront de gagner plus efficacement ou non vos fights. Dès le début de votre run, vous aurez le choix entre deux armes, comme par exemple l’arc et une bombe ou un piège (c’est aléatoire). Et tout au long de votre aventure, vous tomberez sur d’autres items du genre, vous permettant ainsi de switcher entre différents types d’armes (corps à corps, distance etc) et trouver par la suite la combinaison parfaite pour vous. Par exemple, il est possible de garder une épée en arme principale, et d’opter pour l’arc en arme secondaire pour jouer la distance. Combiné à cela, vous pourrez avoir une bombe qui gèle vos ennemis pendant une courte durée, mais qui vous ouvre une fenêtre importante pour leur infliger un max de dégâts. D’autre part, les joueurs tomberont également sur des parchemins, qui leur accorderont des bonus de dégâts, de vie et bien d’autres. Des marchands sont dissimulés dans tous les niveaux, offrant alors la possibilité de build un stuff plus concret et efficace en échange de quelques pièces d’or. Mais le PNJ le plus important est le Collecteur. En tuant des ennemis, vous ramasserez des « cellules » qui sont échangeables auprès du Collecteur, qui offre la possibilité de débloquer des schémas (potion de niveau II, un bouclier bien spécifique et bien d’autres). D’ailleurs, soyez sans crainte, une fois ces cellules dépensées, et malgré le nombre de morts, vos « achats » sont sauvegardés. Ouf ! En revanche, vous perdrez vos pièces d’or, vos schémas non enregistrés et vos cellules non investies dans lesdits schémas… Aïe !
Une expérience à part
Comme stipulé précédemment, la mort est un élément très récurrent dans le jeu, mais vous ressusciterez à chaque fois… en recommençant, évidemment, depuis le début, sinon ce serait trop simple. Ainsi, à chaque mort, votre run se termine et recommence à l’entrée du château (le timer est d’ailleurs remis lui aussi à zéro). On est un rogue-lite ou on ne l’est pas ! D’ailleurs, dans certains cas, en fonction de comment le niveau a été généré, votre partie se révélera plus ardue que les autres. Les développeurs proposent ainsi un jeu qui arrive à se renouveler de l’intérieur, tout en captivant les joueurs en leur proposant une expérience difficile qui mettra à rude épreuve leurs nerfs, en les poussant à aller toujours plus loin, et en apportant quelque chose de neuf au genre.
Après les premiers essais, c’est d’ailleurs assez jouissif de voir sa propre progression en tant que joueur, puisque les mécanismes du jeu rentrent bien dans la tête (et dans les mains). On finit indéniablement par gagner en vitesse et en efficacité. C’est plutôt motivant et accrocheur pour ceux aimant le challenge. On prend vite goût à cette sensation que procurent des runs parfaits. Par ailleurs, rien n’est laissé au hasard. C’est-à-dire que si vous mourez, vous ne pouvez que difficilement vous en prendre à la hitbox ou autres éléments du gameplay. L’échec n’est malheureusement imputable qu’au joueur en lui-même, qui a peut-être manqué de concentration sur le moment présent. C’est un jeu très exigeant et qui demande sans arrêt aux joueurs de remettre en question leur approche du combat et de la difficulté, si échec il y a. Dans cette optique et selon nos derniers propos, il est vrai que, dit comme ça, Dead Cells peut rebuter un bon nombre de joueurs. En effet, il ne s’adresse pas nécessairement à tous les profils. Ceux aimant le challenge y trouveront indéniablement leur compte, et ceux appréciant les rogue-lite l’ont probablement d’ores et déjà dans leur bibliothèque, tant Dead Cells se révèle être un must-have du genre.
Un ensemble cohérent et accrocheur
Il est vrai que le manque important de scénario peut être assez gênant au premier abord, puisque l’on se sent vite perdu au lancement du jeu tant on est habitué, désormais, à avoir de gros jeux avec un script conséquent (God of War, Uncharted 4 etc). Ici, c’est un élément qui manque très clairement, même s’il est vrai qu’un rogue-lite n’en a pas nécessairement besoin. D’un autre côté, la durée de vie peut sembler assez courte, mais il n’en est rien en réalité, puisque le jeu ne se termine pas aussi simplement que cela… et puisque pour finir un niveau/tableau, il vous faudra déjà pas mal de temps et de runs. De ce fait, difficile de trouver de nombreux points négatifs à la production des bordelais de chez Motion Twin, même si certains points peuvent faire l’objet de discussion. Dead Cells se veut très clairement être une production cohérente dans son ensemble. La patte artistique, à la sauce Pixel Art, est très bien travaillée et a un côté très plaisant pour les fans des jeux rétro (à la Castlevania), et même pour les joueurs plus jeunes. La bande-son est plutôt envoûtante et motive assez bien tout au long du run, grâce à ses petites envolées mélodieuses et rythmées.
Verdict : 9/10
Avec Dead Cells, Motion Twin signe là un très bon rogue-lite, aussi cohérent qu’accrocheur grâce à sa bande sonore envoûtante, son système de gameplay qui donne envie de se surpasser run après run, sa direction artistique pixelisée et plaisante pour les yeux. L’envie de jouer, et de rejouer chaque jour, pour s’améliorer est bel et bien présente et vous promet de longues heures de jeu, entre rage ou frustration et satisfaction. Mais, au final, ce n’est que pour le meilleur !
Laisser un commentaire