Test de Risk sur PS4

Après nous avoir proposé une déclinaison numérique du fameux Monopoly fin novembre dernier, il semblerait que Ubisoft et l’éditeur de jeux de plateau Hasbro aient décidé d’en faire de même avec d’autres classiques de jeux familiaux. Depuis le début du mois, le jeu de stratégie Risk est donc disponible sur le PlayStation Store de la PS4. Voyons ce que cette version manette en main apporte de plus que la traditionnelle.

En avant, Risk

Avant d’attaquer le vif du sujet et la version numérique du jeu, une petite présentation de la version plateau et de ses règles semble indispensable. Risk est avant tout un jeu de stratégie dans lequel il faudra anticiper les coups des joueurs ennemis et leurs propres stratégies. Le point de départ de chaque partie est très simple : chaque joueur dispose en début du jeu d’un nombre égal d’unités de combat qu’il répartit comme il le souhaite, ainsi que certains territoires de la mappemonde. Le but étant évidemment de conquérir tous les territoires. C’est dans les moyens pour y arriver que ça se complique. Tour à tour, les différents joueurs décident d’attaquer un territoire qui juxtapose l’un des leurs, et ce, autant de fois qu’ils le désirent pendant leur tour. Quoi qu’il arrive, à chaque fois qu’un joueur prend la main, il reçoit au minimum 3 unités de renfort à placer où bon lui semble sur l’un de ses territoire. Ce chiffre va en grandissant au fur et à mesure du nombre de territoires conquis et surtout, lorsqu’un continent entier est détenu par une même personne. Ainsi, le continent asiatique rapporte par exemple 7 unités par tour lorsqu’il est conquis alors que l’Afrique, qui comporte moins de territoires, en rapporte 3. Le fait de gagner certains territoires vous donne droit, en plus, à des cartes renforts. En les mettant de coté puis en les combinant avant votre tour, vous pouvez gagner jusqu’à 18 unités bonus. Très appréciable pour faire un coup d’éclat lorsqu’on ne vous attend pas à un endroit.

Mappemonde en début de partie

Du côté des combats, pour le jeu de plateau comme pour le jeu vidéo, c’est avec des dés que tout se règle. Si l’attaquant utilise plus de trois unités pour attaquer, il dispose de trois dés d’attaque. Si une unité se trouve en défense sur le territoire attaqué, le défenseur aura le droit à un dé. Deux dés défensifs s’il y a deux unités ou plus. Le dé ayant fait le plus gros chiffre attaquant est mis en “bataille” face au plus gros chiffre en défense. Pareil pour le second. Lorsqu’un dé bat l’autre, le perdant perd une unité et on recommence. Par exemple, si l’attaquant nous sort un 5 – 5 – 1 et le défenseur un 6 – 6, l’attaquant perd deux unités et on rejoue jusqu’à ce que l’un ou l’autre soit décimé. Expliqué comme ça, c’est sûr que ça parait peut être compliqué mais le jeu vidéo simplifie heureusement tout ça.

Prendre des Risk

Même si le principe général pour conquérir le monde est identique au jeu de plateau, les combats sont simplifiés sur PS4. Une fonction de combat automatique permet d’aller au résultat immédiatement sans passer par les phases de dés, ce qui raccourci grandement les tours de jeu. Ubisoft a tenu a garder tout de même le principe de hasard des dés puisqu’une attaque de 6 contre 3 pourra très bien faire perdre l’attaquant. Il n’est donc pas rare de rager face à un résultat illogique car le vice est parfois fortement poussé et on se demande comment il est possible d’avoir autant de malchance. La logique est tout de même respectée dans la plupart des combats heureusement, même si les revers arrivent comme par hasard aux plus mauvais moments.

La stratégie est en tout cas bien présente et il faudra préparer ses coups à l’avance, comme aux échecs. Si on a souvent envie de se déplacer avec toute son armée pour avancer sur les territoires ennemis, il faut penser que derrière, c’est la porte ouverte à la possible perte de tout un continent. Car si les règles du jeu vous obligent à laisser une unité minimum dans chaque territoire pour en garder le contrôle, la possession d’un continent peut s’inverser très rapidement.

Le fait de ne pas passer les combats automatiquement donnera droit à une petite animation bien sympathique avec les dés qui sont lancés et une représentation des unités en présence sous la forme de chars, avions et troupes d’infanterie, ainsi que l’évolution de la probabilité de victoire d’un coté ou de l’autre. Malheureusement, les parties, déjà longues, risquent de paraître interminables sans l’utilisation du mode automatique pour la plupart des combats.

Simulation des combats

Riskons-nous

Risk est évidemment un jeu multijoueur et c’est pourquoi la version en ligne se joue jusqu’à 5 en local ou en ligne. Si vous êtes seul, ce sont bien évidemment des IA qui prendront la place des dictateurs en devenir adverses. Là est certainement le principal soucis du titre d’Ubisoft. Lorsque vous affrontez une ou plusieurs IA, les réactions ennemis empêchent de réellement concevoir une stratégie logique, puisque l’IA ne l’est pas. Ajoutons à ça qu’il est simplement possible d’accélérer que légèrement la vitesse de jeu des ennemis et ce mode vous rendra vite fou avec des parties très longues. Il y a bien une sauvegarde mais l’intérêt est évidemment limité.

Le gros point fort vient cependant du mode en ligne puisque vous pouvez jouer dans des parties libres ou rejoindre une ligue imaginaire, où la victoire d’une partie contre d’autres joueurs vous rapporte des points pour monter en ligue supérieure. La difficulté et la stratégie prennent tout leur sens ici puisque lors d’une telle partie, vous ne tarderez pas à recevoir un message d’un autre joueur sur le PSN afin de monter une alliance et une stratégie commune. Le jeu en devient que plus excitant avec ces alliances éphémères ou non, visibles ou non, et ces trahisons qui renversent la situation. Malheureusement, lorsqu’un joueur est déconnecté, on en revient au problème précédent de l’IA, même si l’impact est moins important.

Stats en fin de partie

Verdict : 6.5/10

Si Risk version PS4 ne révolutionne pas le jeu de plateau, l’adaptation est fidèle à son modèle, avec quelques petits stratagèmes pour simplifier le gameplay. On aurait tout de même aimé la possibilité de donner plus de rythme au tour par tour, ainsi qu’une IA digne d’un jeu stratégique, même si la complexité du titre ne doit pas rendre les choses faciles. Le mode multijoueur local promet en tout cas de bonnes soirées entre amis adeptes du genre, tandis que le online est le véritable point fort !