Nouvelle franchise dont le projet initial débute en janvier 2015, SIE Bend Studio débarque en grande pompe en ce premier trimestre 2019 avec un jeu très attendu par les joueurs, Days Gone. Avec des thématiques connues, comme celles du monde post-apocalyptique envahi par des zombies à la sauce The Walking Dead, ou encore l’esprit biker typé Sons of Anarchy, l’aventure de Deacon St. John à Farewell est sur le point de débarquer en exclusivité sur PlayStation 4. Ne manquant pas à l’appel (comme toujours), la rédaction a passé de longues heures sur le jeu pour vous fournir ce test. Le verdict, c’est pour tout de suite !
Test réalisé grâce à une copie numérique envoyée dans un press kit (à retrouver sur notre Instagram) par l’éditeur.
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Be Deacon, or not to be !
Jeu exclusivement réservé aux joueurs sévissant sur PlayStation 4, et surtout ceux aimant les aventures solo, Days Gone propose un background narratif très captivant, déjà teasé via de nombreux story trailers dévoilés encore récemment. Dans Days Gone, on ne perd pas de temps, et on rentre dans l’action in medias res : dès le lancement du jeu, le joueur a le droit à un flashback, en guise d’introduction, présentant Boozer, Sarah (soeur de Boozer) et Deacon St. John. Piégés tous les trois dans un bâtiment alors que le chaos règne dans la ville, suite à la manifestation d’humains infectés se transformant en zombies, Sarah se retrouve grièvement blessée. Heureusement, Deacon parvient à convaincre une jeune recrue du groupe Nero (une corporation scientifique mystérieuse), nommée O’Brian, d’emmener sa femme en hélicoptère dans le plus proche centre médical de la région. Il n’y a que deux places dans le véhicule ailé, mais Boozer est également blessé. Dilemme cornélien pour le jeune biker : choisir entre partir avec sa femme et laisser son beau-frère, ou aider ce dernier au risque de ne pas retrouver sa bien-aimée. Décidant finalement de rester avec son beau-frère, pour l’aider, Deacon voit sa femme s’envoler (littéralement) sous ses yeux. Depuis ce moment, aucune trace et nouvelles de Sarah. Après des mois et des mois sans nouvelles, Deacon et Boozer se font une raison : Sarah est probablement morte, dû à sa blessure. Mais la vie continue… Après ce court flashback, qui sera alimenté par la suite tout au long de l’aventure, le joueur retrouve Deacon et Boozer, dans le temps présent, cherchant à tout prix à survivre, malgré ce nouveau monde ravagé et en proie au chaos.
Ainsi, vous l’aurez deviné et compris depuis le temps, le joueur est amené à incarner Deacon St. John, l’ancien chef des Drifters, un gang de bikers, très charismatique et aux allures de Daryl Dixon (The Walking Dead), accompagné par Boozer. Alors que les deux Drifters partent à la recherche de matériel pour leurs bécanes, Boozer se retrouve à nouveau blessé par les Rippers (un gang de fanatiques, accros à la drogue et à la violence). De ce fait, Deacon est amené à faire cavalier seul pendant une bonne partie de l’aventure, alors que son cher beau-frère essaye de se remettre de sa blessure. Ce premier devra alors se rapprocher d’anciens collègues et amis, dispersés dans trois camps différents, et travailler pour eux, le temps que Boozer guérisse de sa blessure. C’est d’ailleurs relativement intéressant de voir comment se comporte Deacon, cet homme un peu sauvage sur les bords mais au cœur tendre, en compagnie des différents personnages secondaires, qui sont très bien travaillés, tant du point de vue psychologique que caractériel. Mais revenons-en au synopsis à proprement parler, sans trop vous en dévoiler, évidemment. Par-delà la blessure de Boozer, immobilisant temporairement les deux Drifters dans la région de Farewell, l’objectif ultime est de partir vers le Nord afin de se forger une nouvelle vie, là où personne ne les connait. Si les deux hommes pensaient pouvoir tirer un trait sur leur passé et essayer d’avancer vers l’avenir, cherchant une once d’espoir dans ce monde ravagé, c’était sans compter sur quelques rebondissements narratifs qui remettront en cause certaines de leurs résolutions… Mais ça, c’est à vous de le découvrir !
Dans Days Gone, la trame narrative, que ce soit via des missions principales ou annexes, est répertoriée selon différents scénarios, alimentés graduellement par de nouveaux objectifs, au fil de l’aventure. Le but étant de compléter ces scénarios à 100%, évidemment. La durée de vie estimée, et déjà annoncée il y a quelques semaines de cela, est d’environ 30 heures maximum, en ligne droite. Pour tous ceux cherchant à tout explorer et accomplir toutes les missions et activités annexes, il faudra compter le double, à savoir environ 60 heures. Ajoutez à cela 5 heures de plus, pour rassembler tous les trophées et obtenir ainsi le platine du jeu.
Welcome to Farewell : Rippers, Freakers & Co’ !
L’aventure de Deacon se déroule dans un monde ouvert prenant place dans la région de Farewell, aux dimensions larges, regorgeant de missions principales, quêtes annexes (appelées jobs dans le jeu) et sites à explorer. Oui, parce que, pour profiter pleinement du nouveau titre de SIE Bend Studio, il est recommandé d’explorer un maximum les zones afin de toucher à tous les aspects du gameplay. Pour ne citer que quelques-uns de ces aspects, et laisser la surprise aux joueurs qui s’empareront du titre, sachez qu’il faudra explorer différentes zones, à savoir par exemple la Cascade, Belknap ou encore Lost Lake. Commençons par les activités annexes.
Pour chacune de ces zones, il faudra effectuer différentes actions, par exemple nettoyer des camps ennemis (de Rippers ou mercenaires en tous genres), remettre le courant dans les checkpoints abandonnés du Nero (vous permettant ainsi de gagner en santé, en endurance ou en concentration grâce à une seringue, à chaque fois) ou encore détruire les nids des Freakers, disséminés aux quatre coins de la carte. Évidemment, tout est répertorié selon une légende, positionnée en bas à gauche de votre carte (comme sur l’image ci-dessus). Ces actions accomplies vous permettront de gagner des points d’expérience impératifs pour votre survie. En effet, c’est en montant de niveau, qu’il est possible d’acquérir des points de compétences répartis selon trois catégories : combat de mêlée, combat à distance et survie. Dans le premier cas, l’une des compétences est d’infliger plus de dégâts avec des armes de mêlée, par exemple. En ce qui concerne la catégorie survie, les compétences sont diverses allant de la possibilité d’augmenter son temps de concentration à une meilleure cueillette des plantes, essentielles pour vos items de soins ou revente dans les cuisines des différents camps, ou encore la faculté de mettre en surbrillance les ennemis aux alentours.
En parlant de campements, sachez également que toutes ces activités vous feront gagner des points de confiance (grimpant jusqu’à l’échelon 3) dans les camps. Plus les dirigeants des camps auront confiance en vous, plus vous aurez accès à de nouveaux éléments. Par exemple, en atteignant le niveau 2 dans le camp de Copeland, vous débloquerez de nouvelles pièces, plus performantes, pour votre moto. Dans celui de Tucker, toujours niveau 2, vous aurez accès à de nouvelles armes auprès du marchand. Et le camp de Lost Lake regorge de nouveaux éléments à débloquer, aussi. Vous pouvez également faire monter cette jauge de confiance en revendant des peaux d’animaux, de la viande ou des primes, matérialisées par des oreilles de Freakers. La fouille des cadavres, des lieux, des bâtiments, des voitures abandonnées étant tout à fait primordiale. D’autre part, certaines missions vous octroieront des plans de fabrication, améliorant ainsi votre arsenal ou vos soins. À noter que ces aspects du gameplay sont capitaux, et encore plus pour l’accomplissement des différents trophées du jeu. Sans oublier évidemment, les nombreuses hordes de zombies qui pullulent dans la région et vous décrocheront quelques frissons lors des premiers combats. De quoi faire travailler son cardio, même au fond de son canapé. Si tout cela peut sembler assez bateau et répétitif, dit comme cela, il n’en est rien une fois plongé dans le jeu et ce nouvel univers sans merci.
Heureusement, pour accomplir tout cela, vous pouvez compter sur votre fidèle destrier à moteur, susceptible d’être modifié et amélioré via des pièces à débloquer, pour vous amener aux quatre coins de la carte. À condition bien sûr d’avoir de l’essence dans le réservoir. Survie dans un monde post-apocalyptique, oblige ! D’ailleurs, concernant l’aspect survie, il est bien présent et équilibré dans Days Gone. Il faudra ramasser certaines ressources (plantes et autres composants) pour crafter vous-même vos items de soin ou munitions, comme les carreaux d’arbalètes. En ce qui concerne les munitions d’armes à feu, elles ne sont pas nombreuses et parfois difficiles à trouver. Il faudra ainsi faire preuve de minutie quant à votre stock de ressources et munitions, ce qui est très satisfaisant et exigeant in-game… surtout quand vous avez une bonne centaine de zombies à vos trousses ! De la difficulté, mais sans trop en faire, en soi. D’ailleurs, il faudra composer avec un arsenal d’armes assez limité, au début, et susceptible de se briser à tout moment. Les armes sont ainsi répertoriées selon un code couleur indiquant leur état. Il sera évidemment possible de ramasser différentes armes, de mêlée ou à feu, sur les ennemis une fois tués. On regrette tout de même une dimension un peu plus poussée pour les camps, avec par exemple la possibilité d’améliorer les installations comme dans un bon vieux Fallout.
Un incontournable ?
Days Gone ne se présente pas comme un jeu révolutionnaire, et ce depuis la première annonce officielle, empruntant beaucoup à l’univers de The Walking Dead, The Last of Us ou encore Sons of Anarchy avec un petit côté Mad Max, mais il est déjà un incontournable du genre, selon nous. Une petite perle aussi brute que polie, à l’image du protagoniste. En effet, par delà le contenu conséquent proposé dans le jeu, le système de commandes est relativement simple et est très intuitif : X pour sauter, rond pour s’accroupir, L2 pour viser et R2 pour tirer, en somme. D’ailleurs, la roue des armes, activée via L1 maintenue, ressemble beaucoup à celle des jeux Far Cry ou encore The Last of Us. Elle permet d’accéder rapidement, mettant au ralenti l’action à l’arrière, à ses armes, ses items de soin (bandage, comprimés d’endurance, kits), explosifs (cocktails Molotov, grenades à fragmentation) et objets de distraction (cailloux, grenades fumigènes) etc. C’est d’ailleurs via cette roue d’armes qu’il sera possible de crafter directement et rapidement certaines ressources, si vous possédez les composants exigés évidemment. Le système de commandes de la moto, un peu rigide en entrée de jeu, est relativement simple et tend à se bonifier grâce aux différentes améliorations apposées à la bécane. Vous l’aurez compris, tout reste simple et intuitif. Ce qui permet une prise en main rapide du jeu. Et c’est d’ailleurs tout ce que l’on demande : rentrer dans un nouveau jeu rapidement et efficacement, sans se prendre la tête pendant 30 ans sur le système de commandes ou le gameplay.
À noter que pour la plupart des activités, hormis certaines missions, le jeu ne vous impose pas une approche particulière. Ainsi, il sera possible d’opter pour la manière Terminator en rentrant dans le tas, un peu à la World War Z, ou choisir plutôt l’infiltration en effectuant des exécutions furtives et discrètes, comme c’est le cas dans The Last of Us. Vous vous en doutez, les zombies et humains dans le jeu, bénéficiant d’une IA plutôt correcte et pas trop attardée, réagissent au moindre bruit et s’ils vous aperçoivent, le combat est engagé. Pour notre part, nous avons davantage joué certaines phases en full infiltration, comme c’est le cas dans un passage de notre vidéo de gameplay (disponible ci-dessus), car la hitbox manque un peu de précision à notre goût.
Days Gone, c’est aussi une bonne claque visuelle, et ce même sur une PlayStation 4 standard (slim). Évidemment, le jeu se voit sublimé à l’aide de la PS4 Pro épaulée par un bon téléviseur 4K. Grâce à plusieurs séquences filmées en Motion Capture (avec notamment Sam Witwer, pour Deacon, qui avait déjà fait du doublage pour Star Wars : Le Pouvoir de la Force), on se retrouve avec un réalisme incroyable, à l’écran, en ce qui concerne les traits des personnages et surtout leur(s) réaction(s) faciale(s). Chapeau bas, d’ailleurs, aux équipes de SIE Bend Studio qui parviennent très bien à retranscrire l’ambivalence comportementale de Deacon, via les expressions de son visage, tiraillé entre son passé d’ancien membre d’un gang habitué à la violence, et le jeune homme meurtri par la perte de sa bien-aimée, cherchant à respecter un code de conduite correct et surtout viable. D’ailleurs, grâce à un mode photo, incluant des paramètres avancés très convaincants, il y a fort à parier que les joueurs amateurs de photographie s’en donneront à cœur joie. Nous, on a pas hésité, en tout cas.
Il en va de même également pour les différents paysages mis en valeur par des jeux de lumière époustouflants, en fonction de l’environnement visité. On traverse ainsi des zones assez glauques comme des endroits d’une beauté à couper le souffle. La retranscription de la neige, en pleine tempête ou non, est fabuleuse à l’écran, modifiant ainsi tout le paysage et affectant Deacon lui-même. Le système de météo dynamique, avec le temps que l’on peut modifier en se reposant dans différents camps, étant un élément essentiel, car les zombies sont très souvent nombreux la nuit, est très convaincant. On notera également que la météo joue sur vos déplacements. Par temps pluvieux, votre bécane est davantage susceptible de glisser sur la boue. Par ailleurs, Deacon fera d’ailleurs beaucoup plus de bruit, lors de ses déplacements, à cause de celle-ci. Même constat pour la neige, qui, en plus de cela, entachera votre visibilité, que ce soit à moto ou à pied. Un réalisme poussé à son extrême, bravo SIE Send Studio. Mention spéciale à la bande sonore qui alterne entre des mélodies hypers angoissantes, qui vous feront grimper le palpitant, notamment lors de rencontres avec des hordes, ou des morceaux plus doux, type guitare acoustique. Via certains passages narratifs, les joueurs pourront aussi entendre des morceaux chantés, collant parfaitement à l’univers de Days Gone, comme par exemple Soldier’s Eyes de Jack Savoretti.
Verdict : 8/10
Si Days Gone ne sera pas le jeu qui viendra bousculer les codes du genre, ni le jeu de l’année, il prend clairement la route pour s’imposer comme un choix de premier ordre pour quiconque aime les univers post-apocalyptiques. Il faut dire qu’avec son héros badass et son univers qui emprunte à de nombreuses oeuvres contemporaines, Days Gone redouble d’efficacité et fait mouche, telle une balle éclatant la tête d’un Freaker. Mis à part son léger manque d’originalité (dont il ne s’est jamais défendu, notons-le) et quelques petits soucis de hitboxes qui peuvent parfois déranger, il s’agit d’une très bonne pioche pour la nouvelle exclusivité de Sony. Preuve s’il en fallait que l’éditeur/constructeur a bien fait de laisser carte blanche à SIE Bend Studion. Que ce soit via sa narration qui tient en haleine, ou encore le travail physique et psychologique des personnages, sans oublier la qualité visuelle d’un réalisme impressionnant à l’écran, Days Gone saura très certainement gagner le coeur des joueurs. Et a de fortes chances de s’installer comme un must have de la PS4.
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