Près de vingt-trois ans après sa première sortie sur Windows et Mac, c’est une version remasterisée de l’emblématique Day of The Tentacle qui a fait son entrée sur la PS4. Avec cette version remastered teintée d’une pointe de rétro, néophytes et nostalgiques se sont retrouvés autour d’un des piliers du genre.
Ecrit par Tim Schaffer (qui présente aujourd’hui les émissions de Double Fine Prod) et Dave Grossman pendant l’avènement de feu LucasArts, Day of the Tentacle est considéré comme le monument du point & click, toutes époques confondues. En effet, avec un humour absurde au possible, un comique de scène, de dialogues et de personnages inégalé, c’est naturellement que le jeu se détache du genre.
Une histoire qui n’a pas pris une ride
Faisant suite à Maniac Mansion, nous retrouvons après une courte introduction certains des personnages du premier volet, caricatures d’un style devenu old-school mais toujours aussi drôle.
Pour repasser sur l’histoire, le Tentacule Pourpre a ingurgité une eau polluée déversée par une usine nucléaire… lu conférant au passage des bras mais aussi et surtout en envie subite de dominer le monde ! Le Tentacule Vert, inquiet de la transformation de son frère, appelle nos 3 ridicules héros à la rescousse (par voie postale, l’époque oblige…) Bernard, Laverne et Hoagie. Les 3 comparses rejoignent Dr Fred dans son laboratoire miteux afin de retourner dans le temps et corriger ce problème. Malheureusement, à cause de la rusticité des temporelles, à savoir des cabines WC alimentées par un diamant synthétique, Hoagie se retrouvera 200 ans dans le passé alors qu’à l’inverse, Laverne atterri dans le futur.
Deux missions supplémentaires se dessinent alors :
- Pour Hoagie, trouver de l’électricité afin de revenir à son époque, et ce, alors que les Pères fondateurs s’attèlent à rédiger la Constitution des États-Unis.
- Pour Laverne, un climat un peu plus tendu se dessine : Le Tentacule Pourpre ayant achevé son affreux dessin, c’est dans un monde réduit à l’esclavage et sous l’ordre de troupes de tentacules que celle-ci devra retrouver son chemin jusqu’aux années 1990.
Un grand cru de Gameplay
L’époque était clairement moins exigeante avec le genre du Point & Click, et le merveilleux cocktail d’absurdité et de génie des créateurs en ont pourtant fait une perle qui ne s’est pas ternie avec le temps.
Le jeu ne relève pas d’un certain « challenge » dans ses énigmes, mais plutôt d’une approche complètement loufoque et assumée. Impossible de combiner un hamster et une machine à laver ? Pas dans Day of the Tentacle.
Les personnages qui évoluent chacun dans leur propre époque peuvent s’échanger des objets à travers leur cuvette de WC temporelle, permettant ainsi la progression de tous.
Chaque objet peut être soumis à une dizaine d’options parfois incohérentes (« Ouvrir le téléphone », « Prendre le tiroir ») mais pour autant pas moins hilarante qu’on en attendrait du duo Schaffer et Grossman.
Le jeu évolue ainsi avec la progression de chaque personnage, leurs épreuves et leurs contraintes, sans oublier des dialogues emplis de punchlines et de blagues qui ont presque trop bien survécu au temps.
Enfin, pour ceux qui connaitraient l’aventure par coeur, des sous-titres avec les commentaires des développeurs sont disponibles dès le début du jeu, regorgeant d’anecdotes sur le jeu.
Une option de sauvegarde rapide a quant à elle été ajoutée, bien pratique pour pouvoir interrompre l’expérience à la moindre envie.
Le premier volet de l’histoire, Maniac Mansion, est également disponible gratuitement, comme dans la version d’il y a deux décennies, au sein-même de Day of the Tentacle. Oui, un jeu dans un jeu. Jeuception. Notez que Maniac Mansion n’a pas été remasterisé (ne rêvons pas), et qu’il s’agit du jeu dans sa version US)
Un remaster mais pas trop
DoubleFine le savait bien, Day of the Tentacle fait partie de ces jeux dont la communauté a subsisté, qui souhaitait revoir son fétiche sur consoles actuelles mais sans pour autant le dénaturer.
C’est dans cette optique que la remasterisation a été pensée, permettant ainsi de satisfaire tout le monde, old school et newcomers. En effet, aucun dialogue ou puzzle n’a été modifié par rapport à l’expérience originale.
Côté graphique, le jeu qui tournait en 4/3 à l’époque est disponible sur PS4 en plein écran, avec bien évidemment la refonte graphique que l’on attendait. Chaque tableau a été re-dessiné pour l’occasion, n’en déplaise à certains.
Les menus ont été retravaillés, ainsi que la présentation du menu d’action sur chaque objet du décor.
Pour les nostalgiques cependant, une simple pression sur le pavé tactile suffit pour revenir au jeu original, avec ses graphismes et interface de l’époque.
Niveau sonore, un sacré lifting a été fait dans cette version PS4. Un remastering complet a permis de conserver les voix de l’époque, saint-graal des acteurs emblématiques du premier volet. Les musiques ont été ré-enregistrées et arrangées en version acoustique pour l’occasion.
Verdict : 9/10
Si vous ne supportez pas le 12ème degré, il serait plus raisonnable de passer votre chemin. Pour les autres, n’attendez plus pour rattraper le temps perdu avec ce monument du genre. L’histoire vous prendra comme à l’origine environ 7 heures, une durée de vie qui n’est pas à discuter, tant l’expérience est intense et de qualité. Côté remaster, c’est avec précaution que DoubleFine a mis a bien cette version new-gen de Day of the Tentacle. Un travail remarquable, ne serait-ce que pour le soin appliqué à satisfaire les fans du jeu tout en séduisant les néophytes. En résumé, chapeau bas à Double Fine, pari entièrement réussi pour ce Day of the Tentacle Remastered.
Laisser un commentaire