Si voyager est souvent synonyme de beauté, de chaleur, de beaux paysages, etc., le mot n’est pas le même pour tous. Bien souvent, le voyage est aussi une étape cruciale faite d’obstacles et de moments de doutes tout autant que de moments de joie. Il est aussi introspectif et c’est là qu’il peut prendre une autre dimension, notamment quand Unfold Games est aux commandes. Avec DARQ, le studio de développement a décidé de s’intéresser au voyage intérieur et autant le dire, tout n’est pas rose dans la tête de Lloyd, bien au contraire même. Prisonnier de son subconscient angoissant et sombre, Lloyd doit absolument se sortir de ses cauchemars, avec l’aide (bien évidemment) des joueurs et des joueuses. En tout cas, on a profité de la sortie du portage sur PS5 afin d’aider ce jeune homme à sortir de son voyage introspectif et de ses rêves tortueux en espérant retrouver une réalité plus lumineuse.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Son inconscient est son pire ennemi… et le vôtre
Dans DARQ, les joueurs et les joueuses incarnent Lloyd, un jeune garçon revêtu d’une tenue typique d’un prisonnier comme pour signaler ce qui va suivre. Enfermé dans ses rêves, et plus vraisemblablement des cauchemars, Lloyd doit se sortir de son subconscient horrifique et ce par lui-même. Loin donc d’une ambiance édulcorée et gaie, on se retrouve plongé dans un inconscient tourmenté et sombre dans lequel se manifeste des environnements glauques et des monstres tout droit sortis d’un imaginaire façon Tim Burton. L’objectif étant alors de se réveiller et de fuir ces cauchemars.
Pour cela, on traverse 6-7 niveaux (si vous comptez la fin, cela en fait 7) dans le jeu de base. Grâce à la Complete Edition, on peut prolonger le plaisir dans deux zones supplémentaires : la Tour et la Crypte. Tous les niveaux sont bien évidemment différents les uns des autres et nous transportent dans des lieux divers : métro, théâtre, hôpital, ville, etc. À chaque fois, il faudra résoudre plusieurs énigmes ou puzzles afin de trouver la sortie et regagner la chambre de Lloyd. Celle-ci étant le point de départ et la fin de chaque niveau, comme si nous plongions dans une boucle temporelle avant de voir la fin du bout du tunnel. Même si l’on peut voir là des emprunts aux opus LIMBO et INSIDE, Unfold Games parvient tout de même à proposer un titre intéressant et original dans son approche du subconscient et de la boucle que les cauchemars forment. Par contre, ne comptez pas sur une grande durée de vie car il est assez aisé de finir le jeu de base en moins de 3 heures. Cela dépend évidemment de la capacité de chacun à résoudre les énigmes. Ajoutez à cela une petite heure de plus pour les deux niveaux supplémentaires compris grâce à la Complete Edition.
« […] Il faut l’observer sous un autre point de vue […] »
En parlant d’énigmes, revenons un instant sur ce point, qui fait le sel de l’aventure DARQ. Abordé déjà précédemment mais surtout brièvement, vous pourriez croire que le jeu est facile. Pourtant, il n’en est rien et il faudra parfois bien faire travailler vos méninges. Heureusement, on peut compter sur une difficulté et une complexité des énigmes et puzzles progressives afin de prendre ses marques tranquillement et ne pas buter au premier niveau. Par contre, n’espérez pas un tutoriel dans les premières minutes de jeu car Unfold Games vous laisse absolument tout seul. Ce sera donc à vous de comprendre le gameplay de DARQ. Un point qui ne nous a absolument pas gêné tant le système de commandes est assez intuitif et surtout tant cela a le mérite de plonger directement les joueurs dans l’aventure. En ce qui concerne la difficulté et complexité de son aspect puzzle game, laissons-nous vous donner quelques exemples : au début, vous n’aurez qu’à trouver les pièces manquantes, soit des engrenages, pour faire remarcher une machine. Simple jusque là (vidéo de gameplay ci-dessous). Plus tard, vous devrez trouver une « clé étrange », lui donner la forme adéquate grâce à une mécanisme particulier, avant de résoudre un puzzle et afin de retrouver « une jambe coupée » permettant d’actionner un ascenseur tout en évitant des monstres et en jouant sur la perspective. Évidemment, cela ne sera pas les seules actions à effectuer et l’avant dernière zone nous a pris plus de temps qu’une autre, par exemple. Dans un autre niveau, vous devrez jouer avec la linéarité du titre en modulant votre axe horizontal de parcours via une poignée pour accéder à d’autres zones.
En effet, DARQ peut être considéré comme un puzzle-platformer tout autant qu’il est un action-aventure. De ce fait, et comme bien souvent, vous contrôlerez Lloyd selon un scrolling horizontal : soit aller à gauche, soit aller à droite. Mais là où Unfold Games se démarque tient au jeu sur la perspective : Lloyd est tout à fait capable de monter sur les murs et devra d’ailleurs le faire pour accéder à différentes zones du niveau. À tel point que ce jeu joue entièrement avec la profondeur de cham. Un aspect qui fait réellement partie intégrante du gameplay car nécessaire à la résolution d’une énigme. C’est le cas notamment dans la séquence du train : il est nécessaire d’activer des leviers afin de parcourir les différents plans et profondeurs de champ d’un même wagon et résoudre le puzzle. Il va s’en dire que nous avons beaucoup apprécié cet aspect du gameplay et cela permet à Unfold Games de distiller davantage d’originalité dans son titre tout en pimentant l’expérience. D’autant plus que Lloyd est un jeune garçon fragile et qu’il suffit donc d’une rencontre malencontreuse avec une créature, issue de son imaginaire tourmenté, pour que l’écran « K.O » s’affiche. C’est ainsi la logique des joueurs et la rapidité d’exécution et de résolution des énigmes qui est mis en avant ici car il s’agit du seul atout de Lloyd.
Des influences pour un savant mélange
Dès les premières minutes de jeu sur DARQ: Complete Edition, on ne peut que penser aux ambiances réalisées par Tim Burton dans ses productions, telles que L’Étrange Noël de Mr. Jack ou encore Les Noces Funèbres. Les décors et la modélisation des personnages (Lloyd et les créatures) interpellent l’œil et très vitre notre cerveau fait le rapprochement. Si vous vous référez à la première photo implantée dans cet article (tout en haut), osez-nous dire que vous ne voyez pas dans la créature une forte ressemblance avec le Docteur Finklestein ?!
Un peu plus loin dans le jeu, et après quelques minutes dans les mains, on pense également à LIMBO/INSIDE. Deux univers totalement différents mais qui viennent interagir ici. Pour autant, Unfold Games ne s’est pas contenté de copier/coller ces deux productions (comme nous avons pu déjà le voir précédemment, en ce qui concerne le gameplay) mais a amené sa propre patte artistique à l’ensemble, notamment via la couleur violette qui vient teinter tous les décors et apporte un côté assez sombre et original à l’œuvre. En général, déjà, le titre se veut très sombre et joue très souvent avec la palette de nuances de noir. Le violet se marie alors très bien avec l’ensemble et apporte encore plus à l’ambiance glauque. Autant dire que la direction artistique d’Unfold Games sur ce titre, qui nous a attiré l’œil dès les premiers visuels, pioche à la fois dans des influences diverses sans être une simple copie de ce que l’on a déjà vu. Mention d’ailleurs spéciale à la diversité des niveaux qui parviennent tout de même à retranscrire l’angoisse de Lloyd, et ce de façon crescendo. On se sent réellement investi dans l’aventure et le désir d’en voir davantage, jusqu’au dénouement, est présent.
La bande sonore est tout aussi satisfaisante car elle retranscrit à merveille le sentiment d’oppression que nous pouvons ressentir dans certains niveaux. Malheureusement, elle n’est pas non plus inoubliable et ne rentrera pas ainsi dans les annales. On aurait aimé davantage de partitions musicales avec des instruments pour agrémenter le soft, bien que le rythme soit soutenu par moments et en impose dans nos oreilles quand la situation est délicate.
Durant notre expérience de DARQ: Complete Edition sur PS5, nous n’avons rencontré aucun souci technique ni bugs divers. Cette version se lance rapidement et profite de temps de chargement réduits. L’application n’a absolument pas crashé durant notre temps de jeu. Par ailleurs, comptez seulement 1.50 GO pour le titre dans sa Complete Edition. Il est disponible au prix de 19.99 euros sur le PlayStation Store, ce qui nous semble un tantinet élevé au vu de sa durée de vie et sa faiblesse rejouabilité.
Verdict : 7/10
DARQ: Complete Edition est l’un de ces jeux indépendants que l’on se plaît à découvrir au cours d’une soirée. Malgré sa faible durée de vie et son peu de rejouabilité (à moins de vouloir récupérer les trophées/succès du jeu), la proposition vidéoludique d’Unfold Games est franchement plaisante grâce à sa direction artistique particulière et surtout à son gameplay. Son aspect puzzle-platformer le rend assez original et surtout tout à fait intéressant, notamment grâce à son jeu sur la profondeur de champ et les perspectives. On ne pourrait que vous recommander de vous y essayer si vous aimez ce genre de jeux et si vous voyez une belle promotion sur le titre.
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