Suite du lugubre jeu au tour par tour de Red Hook Studios, Darkest Dungeon 2 revient cette fois-ci via une sortie sur les autres plateformes, dont un portage sur la Nintendo Switch. Ayant connu un accès anticipé en 2021 pour ensuite sortir sur PC en mai de l’année dernière, presque trois ans séparent donc la première version avec celle proposée ici-bas. Obtenons-nous alors un titre qui colle parfaitement à la console ? Saura-t-il assouvir votre curiosité morbide ? Allumez votre torche, montez dans votre diligence et partez à l’aventure de ce monde rempli de chagrin et de corruption.
Test réalisé sur Nintendo Switch grâce à une version numérique fournie par l’éditeur
Un monde lugubre à transporter partout
Étant sortie il y a de cela plus d’une année (si l’on considère son accès anticipé), nous ne vous ferons pas l’affront de venir juger le jeu trop en détail. Nous nous concentrerons davantage sur son portage sur la Nintendo Switch ainsi que sur l’expérience que le titre propose aujourd’hui. Toutefois, il est bon de vous présenter le monde qui vous attend. Darkest Dungeon 2 est donc la suite de Darkest Dungeon, sorti pour la première fois en 2016 sur la plupart des plateformes. Dans ce tout premier titre, Red Hook Studio nous propose un monde rempli de monstres en tout genre dans lequel de valeureux guerriers explorent des donjons en quête de secrets, mais aussi de joyaux. Lorsque votre groupe d’aventuriers tombe sur des créatures, un combat se lance sous forme de tour par tour et où chaque coup augmente le stress de votre équipe qui, à force d’en accumuler, peut vous quitter à tout jamais.
Construit sous forme d’un XCOM like, où le positionnement de votre équipe sur une ligne horizontale influera alors sur la distance d’attaque de vos compagnons et où constituer une réserve de personnages pour continuer à avancer dans le donjon était primordial. Darkest Dungeon premier du nom, fut rapidement remarqué pour son esthétique à la Mike Mignola (Hellboy) que par son gameplay, alternant phase d’exploration de donjons et phase du hameau, sorte de camp de base. Pour Darkest Dungeon 2, l’ensemble de ses mécaniques fut retravaillé, retouché, pour nous proposer ici un jeu plus typé rogue-like tout en gardant la direction artistique qui fut le charme du premier. Concernant l’histoire, là où le premier nous envoie dans le donjon d’un manoir familial, le second vous demandera une tâche des plus simples à réaliser, sauver le monde de la corruption.
Dans le premier opus, notre groupe d’aventuriers cherchait à plonger plus profondément dans les sombres donjons du manoir. Le second est quant à lui plus axé sur le voyage, et cela, à l’aide d’une diligence qu’il vous faudra guider jusqu’à la montagne dans laquelle le mal originel semble se loger. Malheureusement pour vous, votre diligence ne pourra accueillir qu’un nombre limité de héros, seuls quatre d’entre eux pourront se joindre à votre quête et faire face aux nombreux obstacles qui se trouveront sur votre route. Toutefois, en réduisant le nombre de héros par rapport au premier opus, Red Hook Studio ajoute la possibilité d’explorer les histoires de chaque personnage. Une attention très appréciable, permettant d’humaniser certains d’entre eux, pourtant représentés d’une manière bien sombre dans le premier volet de la série. Et pour éviter de nous perdre dans l’ensemble de ces histoires, le narrateur, toujours incarné par Wayne June, se fera un plaisir de nous rappeler notre quête ainsi que ses enjeux à chaque début de voyage. Ainsi se traduisent les enjeux que nous propose Darkest Dungeon 2, le tout dans une version Switch des plus appréciables. Il est correctement optimisé pour un jeu proposant une direction artistique plus travaillée que de simples sprites en 2D. Malgré un gros point négatif, la prise en main n’est pas toujours au top.
Petit écran égale petite manette
Que cela soit pour jouer sur Switch ou alors sur sa version Lite, les boutons et gâchettes proposés par les Joy-Con restent assez petits, et cela en pâtit sur la prise en main et les nombreuses touches que demandera Darkest Dungeon 2. Passons en revue cet élément du gameplay pour comprendre pourquoi ce point peut être légèrement frustrant (surtout avec du Joy-Con drift). Darkest Dungeon 2 vous demandera donc de composer une équipe de quatre aventuriers à choisir entre chaque expédition qui, au fur et à mesure que vous avancerez, amochera vos compagnons de diverses manières. Blessures, santé mentale, maladies ou encore fractures, vos péripéties affecteront vos héros de manière plus ou moins dure avec peu de chances de survie. Heureusement pour vous, entre chaque grande étape se trouvera une auberge avec laquelle vous pourrez vous reposer, vous soigner, mais aussi améliorer vos équipements et diligence grâce au forgeron du coin. Et quoi de mieux qu’une torche, symbole du jeu, pour vous aider lors de vos explorations. Cette même torche fera partie intégrante du gameplay et de la difficulté que proposera le jeu, pouvant atteindre des hauts niveaux de complexité tant s’enfoncer et gravir la montagne est difficile. C’est ici, dans ces moments de calme, que les touches seront mises à rude épreuve, alternant clic joystick droit ou gauche pour équiper ou non un objet, connaître ses statistiques ou encore utiliser les gâchettes pour alterner de héros ou de panneaux dans votre inventaire. Des touches que l’on utilise souvent lors de notre partie qui, sur une manette standard ou alors un contrôleur Switch Pro peut être largement plus agréable qu’en mode portable. Nous vous conseillons donc de ne pas faire d’action trop rapidement pour éviter d’attribuer une potion, un objet ou alors effectuer une action indésirée. Car, dans Darkest Dungeon, la moindre erreur peut être fatale.
Côté gameplay, tout tournera alors autour de cette roulotte, votre diligence, faisant office d’abri ou encore de cercueil ambulant. Toutefois, vous croiserez sur la route nombre de personnages ou alors d’autels pouvant vous aider, que cela soit pour réparer votre moyen de transport ou alors en apprendre davantage sur l’histoire de vos compagnons grâce aux autels de la réflexion, permettant entre autres de leur débloquer de nouvelles compétences. En fin de course, après avoir vaincu les créatures sur votre chemin et après avoir atteint une auberge, vous pourrez dépenser des bougies récupérées sur votre chemin. Un système d’amélioration permanent, vous permettant de débloquer de nouveaux items, des passifs pour vos personnages ou alors des améliorations pour vos héros ou votre diligence avant de devoir repartir sur la route. Lors de cette même halte, vos personnages amélioreront en positif, comme en négatif, leur relation au sein du même groupe, offrant des bonus plus ou moins intéressants lors de votre prochaine run. À vous, alors, de maintenir à flot de bonnes relations lors de ces mêmes expéditions et combats, en choisissant qui soigner, ou alors telle ou telle compétence qui influencera les relations entre les personnages de manière temporaire ou plus pérenne.
Côté combat, comme le premier opus, ils se baseront sur un système de placement en tour par tour. Comme n’importe quel RPG à l’ancienne, l’ordre d’attaque se déterminera en fonction des statistiques de vos héros ainsi que de leurs compétences, et les attaques que pourront infliger vos aventuriers se baseront surtout sur les positions de vos ennemis qui vous feront face. Ainsi, il se peut que votre héros attaquant soit en deuxième ligne, mais que son attaque ait une portée d’une simple ligne chez l’ennemi. À vous de bien positionner vos héros lors de la mise en place de votre voyage, car leur position conditionnera les compétences équipées et les objets utilisables. Un système de placement qui vous incitera à jouer avec les différentes synergies de vos personnages, pouvant alors tenir plus facilement une ligne avancée comparée à d’autres experts en attaque à distance. Côté combat pur, les dégâts que subiront vos héros affecteront leurs déterminations, les passants de déterminé ou en crise, un système qui offre à Darkest Dungeon premier du nom sa renommée. En fonction de leur état sur le moment, leurs statistiques augmenteront ou diminueront, ce qui affectera grandement les conditions de victoire de votre escouade. Énormément de paramètres à considérer qui vous pousseront davantage à rejouer pour mieux les comprendre et, heureusement pour nous, la version Switch est plutôt bien optimisée et il est agréable de retourner au combat.
Une plutôt bonne optimisation
Finalité, il est difficile de ne pas parler du contenu même de ce qu’est Darkest Dungeon 2 avant de réellement aborder le sujet principal. Avec un premier opus ayant reçu énormément d’éloges aussi bien sur sa version PC que sur sa version sur la console de chez Nintendo, Darkest Dungeon 2 est entièrement taillé pour la petite machine portable de salon. Et cela même avec un changement de moteur graphique entre les deux opus où l’un proposait des animations et un style graphique en 2D, et l’autre un passage en 3D assez simple hors niveau d’auberge ou d’interaction entre les PNJ. Une bonne optimisation qui se ressent aussi vis-à-vis de la consommation de batterie qui, par exemple, après un peu plus de deux heures de jeux ne baissera qu’entre 10% à 15%. Malgré un souci du détail poussé et une bonne optimisation côté batterie, la console portable de chez Nintendo peine parfois à afficher de manière fluide des animations, surtout à la suite de dialogues alors que l’environnement affiche déjà énormément d’animations (exemple, la pluie ou alors le passage en « haine » avec des flammes). Une légère baisse de framerate qui ne touchera que ces moments, ce qui permet au contenu même du titre de s’en sortir de manière honorable. On notera aussi quelques ralentissements lorsque le tutoriel se lancera alors qu’une cinématique est en cours. Si vous êtes déjà adepte du principe que propose Darkest Dungeon, on vous invite donc à désactiver ce même tutoriel dans les paramètres pour passer outre cette petite déconvenue.
Cette version Switch n’apporte pas plus que ce que nous propose une version PC, aucun bonus ni même le seul DLC ne sont proposés lors de l’achat (mis à part via le bundle Oblivion), ce qui aurait pu être intéressant pour un jeu qui date désormais d’il y a une année déjà. On se contentera d’un nouveau mode campagne, nommé Royaume, qui sera ajouté plus tard dans l’année en tant que contenu supplémentaire gratuit, offrant aux joueurs un mode défi dans une course contre-la-montre. Malgré ce petit détail qui, on va être honnête avec vous, est surtout là pour chipoter sur le titre, Darkest Dungeon 2 sur Nintendo Switch est un très bon portage et fonctionne parfaitement avec le principe de jeu portable, tant les expéditions entre chaque auberge peuvent être suffisamment courtes pour être reprises ultérieurement. Red Hook Studios offre donc le choix aux joueurs de découvrir ce Darkest Dungeon 2 soit sur PC, ou directement sur console, car la sortie Switch se fait en même temps que pour les consoles de chez Sony et Microsoft. De quoi offrir la possibilité à un maximum de joueur de plonger dans l’horreur à la Lovecraft.
Verdict : 7/10
Darkest Dungeon 2 était déjà un très bon jeu lorsqu’il était sorti sur PC. Avec un portage sur Nintendo Switch, le titre offre la possibilité aux fans de la première heure de continuer leur périple, et cela, même lors de longs voyages en train. Car, il faut se le dire, l’avantage premier de la console portable de Nintendo est de pouvoir la transporter un peu partout, et Darkest Dungeon 2 a bien compris ce principe en nous proposant une optimisation aux petits oignons. On notera toutefois quelques petits ralentissements lors de cinématiques un peu trop chargées en effets visuels, mais rien de bien flagrant lorsque l’on sait que les phases d’actions se font en deux temps. Ainsi, les moments un peu de creux qu’offraient les passages à la diligence trouvent enfin un intérêt avec cette version portable, à contrario de l’ergonomie de la console qui ne s’adapte pas forcément aux nombreux boutons que demande le titre. Finalité, ce qu’on retiendra de Darkest Dungeon 2 sur la console de Nintendo est un parfait voyage horrifique, le tout en étant confortablement assis sur notre canapé que dans notre lit, sans pour autant totalement nous ruiner.
Laisser un commentaire