Devenu une référence dans le milieu du jeu vidéo, tant par son exigence, son gameplay et ses mécaniques de jeu si particuliers, la licence Dark Souls revient encore une fois sur le devant de la scène vidéoludique, avec cette fois-ci non pas la sortie d’un nouvel opus – fausse joie -, mais bien le portage, un peu étonnant, du tout premier volet, sur l’une des plateformes du moment : la Nintendo Switch. Repoussé à plusieurs reprises, il débarque dans très peu de jours dans les magasins spécialisés et sites de vente. Mais avant ça, voici toutes nos impressions.
Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une copie numérique envoyée par l’éditeur
Votre pire cauchemar a un nom
Imaginez-vous décrépir dans une cellule miteuse, au sein d’une prison tout aussi pitoyable et insalubre. Votre peau s’assèche par manque de nourriture et d’eau, vos forces diminuent à grand pas, votre corps ne vous répond plus à cause du manque d’énergie et surtout d’un trop grand épuisement. Vous êtes marqué. La Marque Sombre vous possède. Et soudain. Oui soudain, quelqu’un, un preux chevalier dans une armure rutilante ouvre une fenêtre dérobée. Le soleil inonde votre visage, comme si c’était la première fois. Un regain d’énergie envahit votre corps, alors que le dit chevalier vous envoie une sorte d’orbe blanche, source de lumière et surtout de vitalité. Vous voilà revivre, plein de fougue et prêt à en découdre avec tout ce qui vous attend à l’extérieur de cette cellule. Dit comme ça, on pourrait presque croire à un conte de fée, non ? Pourtant, c’est bien tout l’inverse, un véritable cauchemar, qui vous attend avec Dark Souls Remastered, disponible dans très très peu de jours sur Nintendo Switch (19 octobre prochain). Après un succès notable connu sur toutes les plateformes de jeu (Playstation 4, Xbox One, Playstation 3, Xbox 360 et PC), c’est le dernier bébé de Nintendo qui s’apprête à voir débarquer l’un des mastodontes vidéoludiques de ces dernières années, en version remastered s’il vous plaît. La mort a frappé à notre porte, et nous lui avons répondu en testant le portage pendant quelques heures. Que vaut-il réellement ?
Une dose de scénario
Si l’on pourrait croire que Dark Souls est tout bonnement un jeu de combat de type RPG, qui va vous prendre la tête pendant de nombreuses heures, à ne plus en dormir pendant quelques nuits, il en va autrement. Empruntant beaucoup à la littérature héroïc-fantasy, et mêmes aux mangas avec des allusions à Berserk, Dark Souls possède une véritable trame narrative qui vaut le détour. Vous êtes prêts ?
Il y a des millénaires de cela, il y avait l’Âge des Anciens. Période durant laquelle les Dragons Ancestraux régnaient de leurs griffes acérées sur le monde, nappé dans un épais brouillard. Mais bientôt, certains se rebellèrent, du fin fond des ténèbres pour reprendre le monde aux mains des dragons. Parmi eux, le Seigneur de la Lumière, Gwen, le Premier des Morts, Nito, ou encore la Sorcière d’Izalith et ses filles du Chaos, aidés par le dragon, traître envers sa propre espèce, Seath l’écorché. Tous parvinrent, après de rudes combats, à défaire l’emprise des dragons en les tuant les uns après les autres. Bien plus tard, un détenteur du pouvoir du feu, le Pygmée, marque tous les humains. La Marque Sombre.
Alors que le pouvoir du feu est en plein déclin et que l’Âge du Feu arrive à sa fin, le joueur incarne le dit prisonnier, lui aussi marqué. La première phase commence alors pour le joueur qui devra parvenir à s’échapper de la prison, pour ensuite être envoyé à Lordan, la partie du monde où les Seigneurs de Feu s’étaient installés. Là-bas, il devra allumer deux Cloches de l’Eveil, situé au sommet de la cathédrale de la Paroisse des Morts-Vivants et l’autre dans un marais souterrain nommé le Hameau du Crépuscule. [Spoiler Alert] Une fois cette première mission réussie, et après avoir ainsi réveillé l’un des Serpents Primordiaux, Frampt, il est amené à se rendre à Anor Lando, la capitale des Seigneurs de Feu. Un combat acharné contre tous les Seigneurs débutent alors, et une fois le Calice emplit de leur âme, vint le moment du choix fatidique pour le joueur…
Un Remastered de qualité ?
En ce qui concerne tous les mécanismes du jeu, nous vous laissons la liberté de vous reporter à notre test réalisé il y a quelques mois sur Playstation 4 Pro (à cette adresse). Se répéter, c’est pas bon pour la santé. Néanmoins, que ce soit sur PC, Playstation 3 ou 4, Xbox One ou 360, Dark Souls, même dans sa version remasterisée, reste un jeu assez difficile, quelques fois frustrant mais clairement addictif. Le portage sur Nintendo Switch n’altère en rien les mécanismes et la difficulté du jeu, hormis peut-être le fait que jouer aux Joy-Cons c’est un peu moins agréable que d’y jouer avec une bonne vieille manette en main. Et encore, il est possible de rectifier le tir en se procurant une manette pour la Switch (de préférence, celle dite « Pro » du constructeur pour encore plus de confort). Même si le jeu est un peu moins agréable à jouer en mode portable, c’est probablement cette version qui reste la plus intéressante pour le portage. Imaginez-vous pouvoir emmener votre chère console et le jeu partout où vous allez afin d’expérimenter la mort dans votre lit, aux toilettes, dans le métro, au boulot… D’autant plus qu’en version portable, les graphismes sont condensés et les défauts visuels ne sont donc que très peu visibles. Ce qui n’est malheureusement pas le cas lorsque vous mettez votre console sur le dock et que vous utilisez votre propre TV. A partir de ce moment-là, on se rend vite compte de quelques défauts visuels, notamment dans les arrières plans du paysage. Attention, dans tous les cas, le jeu est certainement beaucoup plus beau sur les dernières consoles et sur PC.
Heureusement le framerate est plutôt correct dans l’ensemble, selon les deux modes de jeu. Ouf ! C’était probablement l’un des aspects techniques qui posaient le plus de questions, lorsque nous avons entendu pour la première fois que le projet de ce portage était en route. Alliant exploration libre et combat de façon simultané, nous avions peur d’expérimenter quelques ralentissements et bugs techniques pendant notre run, mais il n’en est rien. Le remastered est plutôt fluide sur Nintendo Switch, et ça enlève une sacrée épine du pied, non ? On est bien loin des 60 images par seconde des dernières versions, puisque le jeu tourne ici en 30 FPS. On s’attendait tout de même à pire.
Verdict : 8/10
Même si le portage sur Nintendo Switch, de Dark Souls, et malgré sa version remasterisée, est relativement moins beau que sur les autres plateformes, la possibilité même d’emmener le jeu partout où l’on va en mode portable justifie à lui seul d’égaler la note que la rédaction avait donné lors de son test sur Playstation 4 Pro. D’ailleurs, le dernier bébé de Nintendo s’en sort plutôt bien, d’un point de vue technique avec un framerate et une fluidité plutôt raisonnables, et ceci contre toutes attentes. Les amoureux de la saga y trouveront probablement leur compte, alors que les nouveaux venus sur la licence iront de frustration en frustration lors de leurs différents runs… ce ne sera pourtant pas dû au portage, mais bien au jeu en lui-même. Vous voilà prévenus !
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