Dark Souls, Miyazaki, From Software. Trois noms qui auront marqué en moins d’une décennie toute une communauté de joueurs et auront rapidement imprégné l’industrie du jeu vidéo. Fer de lance des jeux exigeants, la saga des Soulsborne s’est rapidement forgé une réputation de jeu impossible à finir pour quiconque n’est pas un PGM manette en mains. Rien de plus faux, puisque quiconque, armé de bons conseils et d’un peu de patience, peut venir à bout de n’importe quel titre de la licence, le premier par lequel on commence étant quoi qu’il arrive le plus compliqué tant les mécaniques se montrent parfois obscures. Depuis le 25 mai, les joueurs peuvent justement (re)découvrir le monde de Lordran dans une version remasterisée de Dark Souls premier du nom. La question est donc de savoir si ce portage vaut le coup d’entreprendre un nouveau voyage… ou non.
Test réalisé sur PS4 Pro à l’aide d’une version fournie par l’éditeur
Le début du voyage
Si vous êtes déjà familier avec l’univers, ce paragraphe ne vous apportera pas grand-chose. Néanmoins, pour les néophytes, il est nécessaire de revenir sur ce qu’est Dark Souls et surtout sur ce qui a fait la renommée de la licence.
Vous y incarnez une carcasse qui s’évade de la prison des morts-vivants, là où est enfermée une grande partie de votre espèce puisque, lorsqu’une carcasse perd tout espoir, elle succombe à la folie et ne devient plus qu’une dépouille totalement dépourvue de conscience, attaquant le premier venu. Rapidement, vous allez rejoindre le sanctuaire de lige feu, qui signera le véritable début de l’aventure. Plusieurs chemins s’offrent à vous, vous permettant de découvrir dès lors le level design particulier du jeu, qui fonctionne à coup de raccourcis et de back tracking pour venir explorer des zones alors inaccessibles sans le bon niveau ou le bon item. Chaque zone du jeu bénéficie de sa propre ambiance et chacune est mémorable. En haut du panier, on retrouvera forcément Anor Londo qui aura à l’époque fait pleurer de nombreux joueurs et joueuses, aussi bien par la qualité de sa direction artistique qu’à cause des monstres qui la peuplent (un certain passage avec un archer en aura énervé plus d’un) mais surtout aussi avec son incroyable combat de boss qui aura mis tout le monde d’accord.
Action-RPG oblige, le système de progression de votre personnage se veut plutôt classique. Chaque monstre vaincu vous permettra d’obtenir des âmes, faisant office de monnaie dans le jeu, mais surtout de points d’expérience qu’il vous faudra habilement distribuer dans plusieurs statistiques et que vous ne pourrez dépenser qu’une fois assis à un feu de camp (seul havre de paix du jeu). Vous êtes totalement libre de créer le personnage de votre choix puisque la classe ne départ ne conditionne en rien votre évolution au fil de l’aventure. Vous pourrez ainsi commencer un sorcier pour finalement décider que les attaques au corps à corps vous correspondent mieux. Attention cependant, il n’y a pas de retour en arrière possible une fois les âmes dépensées. Certaines classes sont un peu plus compliquées à jouer car nécessitent l’accomplissement de quêtes bien particulières et, pour une première partie, jouer mage par exemple peut s’avérer particulièrement difficile.
De plus, il est bien évidemment possible d’améliorer votre équipement auprès des forgerons, nécessitant alors quelques âmes et surtout le bon item. Quelques heures de farm en perspective, donc, pour améliorer votre arme, surtout les armes rares. Par ailleurs, il y a plusieurs forgerons disséminés aux quatre coins de la map qui vous demanderont de leur apporter différentes braises, afin d’améliorer leurs capacités et ainsi vous permettre d’avoir des armes encore plus imposantes.
Vous êtes morts
Tout le monde le sait, Dark Souls est un jeu exigeant. Non, ici, vous ne verrez pas le mot difficile accolé au titre du jeu. Impossible. Dark Souls ne se veut pas particulièrement difficile, mais se veut surtout exigeant. En effet, le gameplay des combats ne vous demande pas d’effectuer une série de touches complexe. Le principe même des combats est plutôt simple. Les gâchettes de gauche contrôlent votre main gauche, tandis que celle de droite est contrôlée par les gâchettes de droite. Vous disposerez ainsi de deux coups : un faible, et un fort, chacun ayant un impact sur votre barre d’endurance, mais aussi d’un bouclier, notamment si vous êtes encore néophyte. Une pression sur la touche triangle vous permettra de porter votre arme à deux mains, faisant alors bien plus de dégât mais vous laissant ainsi sans protection. La touche rond quant à elle vous permettra d’effectuer des roulades salvatrices afin de vous soustraire aux attaques des adversaires. Une erreur et le fameux écran « Vous êtes mort » apparait.
L’exigence du jeu ne réside à aucun moment dans votre habileté manette en mains, mais surtout à votre gestion de la barre d’endurance et à votre connaissance des ennemis (mais aussi à l’évolution de votre personnage, à ne pas rater). Au début, vous aurez sans doute tendance à laisser parler votre hâte et à vous acharner sur l’ennemi, ce qui sera synonyme de nombreuses morts. Finalement, vous apprendrez, à la dure certes, car Dark Souls n’est pas un jeu qui vous fera des cadeaux (quoique, à de nombreuses reprises, le jeu sait récompenser les joueurs les plus aventureux) mais vous apprendrez tout de même. Restez patient, n’hésitez pas à vous protéger derrière votre bouclier, et regardez votre adversaire. Finalement, toute vos morts ne seront pas à cause d’un jeu à la difficulté mal équilibrée ou bien top nerveuse, mais surtout à cause de votre impatience, de votre gourmandise d’avoir voulu donner un coup supplémentaire. Cependant, il ne faut pas oublier que la caméra vous demandera un petit temps d’adaptation. Le verrouillage des ennemis n’est pas toujours très précis et la caméra aura tendance à partir parfois un peu dans tous les sens dans les endroits fermés ou face aux ennemis de grande taille. Allez, on accorde ce mauvais point au jeu, surtout que le remastered n’a pas arrangé grand-chose (pour tout vous dire, votre serviteur a même eu l’impression que le lock était encore plus capricieux qu’avant). Dark Souls Remastered vous demandera beaucoup, mais si vous faites l’effort, le jeu vous le rendra bien. Ce sentiment de réussite après avoir échoué à de nombreuses reprises sur un boss est inégalable et peu de licences arrivent à procurer un tel sentiment.
Dark Souls fait partie de ces jeux où la mort est indissociable du gameplay. Comme dit plus haut, oui, vous allez mourir, mais cette mort aura pour effet non seulement de vous faire perdre vos âmes, mais aussi de vous faire respawn au dernier feu de camps allumé et donc de faire réapparaitre tous les ennemis du jeu. Vous aurez cependant une seconde chance pour remettre la main sur votre pactole d’âmes, ce qui rajoute une certaine pression lors des affrontements. Cependant, il vous sera également possible de faire appel à des PNJ lors des combats de boss, ou même à d’autres joueurs, à condition d’utiliser une humanité au feu de camp et ainsi redevenir humain. Attention cependant puisque jouer en humain n’est pas sans risque et vous risquez d’être envahis par d’autres personnes adeptes du PVP.
Dark Souls est mort, Vive Dark Souls Remastered
C’est beau. Certes, il y a encore quelques textures issues de l’ère PS3/ Xbox 360, mais dans l’ensemble, le travail effectué par le studio est plus qu’honorable, surtout sur une PS4 Pro branchée sur une TV 4K. Le jeu ne pourra bien sûr pas être comparé à un jeu plus récent puisqu’il ne s’agit « que » d’un remaster et non d’un remake mais le titre ici a véritablement fait peau neuve. Les jeux de lumière et les assets issues de Dark Souls 3 rendent vraiment bien. Et puis, cette fois-ci, le framerate ne vous fera pas défaut. Toutes les zones tournent à 60 images par seconde et la profondeur de champ a été clairement améliorée. Et oui, même la zone du hameau du crépuscule, presque injouable avec ses 15 fps à l’époque reprend enfin un peu de patate et continue inlassablement à tourner à 60fps. Et puis, pour finir, la zone de izalith, célèbre pour sa couleur orange agressive et ses postérieurs de dragon devient vraiment sublime, avec dès notre arrivée dans la zone, un panorama complet. Certaines arènes de boss sont tout simplement magnifiques, on pense notamment à celle du dragon béant qui aura bénéficié d’ajout d’une vapeur sur le sol. Egalement, un véritable travail a été effectué sur l’eau d’une manière générale.
Le remastered vient également apporter quelques nouveautés qui ne justifient sans doute pas l’achat mais qui apportent néanmoins un certain confort pour les joueurs parcourant Lordran et son level design tortueux. Ainsi, deux feux de camp ont été ajoutés et sont accessibles à la téléportation. Et il est désormais possible d’utiliser plusieurs items d’un coup (avec le nombre d’âmes que l’on ramasse, cet ajout est plus que bienvenu) tout comme il est possible de donner plusieurs objets d’un coup si vous le souhaitez (les 30 humanités pour la fille du chaos par exemple).
Mais tout n’est pas parfait, et il reste encore quelque temps. Les textures des arbres font clairement tâche et ne semblent pas avoir été retravaillées. Vos yeux risquent donc d’avoir un peu mal quand vous arriverez dans le jardin de noire-souche, dommage. Par ailleurs, le ragdoll a subi un lifting assez étrange. Certes, à l’époque, les cadavres des ennemis avaient tendance à nous coller au pied ou à s’envoler d’un coup, mais ici, ce phénomène se retrouve décuplé. Et comme dit précédemment, le système de verrouillage est parfois un peu étrange, et il est surtout dommage que la distance pour lock n’ait pas été revue légèrement à la hausse (un choix mûrement réfléchi sans doute, afin de ne pas trop avantager les mages, qui sont déjà, pour rappel, bien trop puissants).
Verdict : 8/10
La meilleure version du titre, sans aucun doute. Le studio en charge a vraiment effectué un énorme boulot pour faire honneur à l’œuvre de From Software. Le lifting des textures nous permet enfin d’apprécier à sa juste valeur toute la direction artistique, absolument sublime. Le framerate ne vous fera jamais défaut. Reste néanmoins quelques textures qui nous rappelleront qu’il s’agit bien d’un jeu issue d’une PS3 ayant du mal à faire tourner le jeu.
Laisser un commentaire