Qui du maître ou de l’apprenti parviendra à remporter la couronne ? C’est un peu la question que l’on se pose lorsqu’on compare Bloodborne (notre test ici) – dernier de la lignée des From Software – et Dark Souls II, probablement l’un des plus féroces combattants de la franchise. L’expérience parviendra-t-elle a venir à bout de la fraîcheur d’un titre développé pour les « armes » de nouvelle génération ? Dark Souls II profite-il pleinement de la puissance qui lui est accordée par la PlayStation 4 ? Tentons de répondre ensemble à ces questions.
Longue vie au roi !
Drangleic, terre autrefois fertile, désormais infestée de créatures en putréfaction… La voici, votre destination, ce qui pourrait être votre dernier champ de bataille. C’est au coeur de ce royaume déchu qu’il vous faudra combattre et survivre en venant à bout des hordes de gardiens qui n’auront de cesse de vous traquer jusqu’à votre trépas. Mourrez, et vous n’aurez qu’à recommencer, depuis le début, ou du moins depuis le dernier camp visité.
Vous l’aurez compris, Dark Souls II: Scholar of the First Sin ne pardonne aucune erreur, les plus aguerris pourront vous le confirmer. Un objectif simple en apparence qui s’avère finalement impossible à réaliser pour un simple mortel. Jouissant d’une campagne riche alimentée par 3 DLC de qualité – qui semblent néanmoins n’avoir subi aucune modification sur PS4 et Xbox One -, le jeu ravira les anciens de la franchise et donnera du fil à retordre aux novices. Attention, ne prenez pas cette quête à la légère, ou vous risquerez fortement de passer l’éternité à Majula… à attendre que le temps passe…
Bal’a dash, malanore
Le passage à la nouvelle génération a-t-il su profiter à Dark Souls II ? Assurément, comme en attestent les clichés ci-dessus. Outre un passage en 1080p améliorant le rendu graphique du royaume tout entier, c’est bel et bien le travail apporté aux jeux d’ombres et lumières qui marquera ce passage sur PlayStation 4 et Xbox One. Quel plaisir de pouvoir enfin utiliser sa torche en constatant une différence notable entre ténèbres et léger voile ombragé. Les quelques cinématiques proposées sont de toute beauté et permettent de mieux cerner les points clés de cette épopée. Quelques points noirs viennent tout de même obscurcir le tableau : la modélisation du visage de la plupart des personnages fait encore peur à voir (manque de réalisme pour les visages humains, aucune réelle profondeur), et certaines textures et « fonds de tableau » (Ndlr : Comprenez arrière plan) manquent de netteté, comme s’ils n’avaient pas été retravaillés pour l’occasion (heureusement que le flou matérialisé par la distance avec l’horizon vient quelque peu contraster ce défaut).
Côté bande son, le constat est nuancé. Si l’on est en droit de s’attendre à une atmosphère pesante tout au long de l’aventure, l’univers sonore présent dans Dark Souls II de nous permet pas de nous impliquer à 100% dans les phases d’exploration, dans lesquelles pourrait survenir par exemple une embuscade. En revanche, la musique devient bien plus prenante lors des affrontements de boss, participant pleinement à une montée d’adrénaline. Dommage donc de devoir obligatoirement passer par la case boss pour pouvoir se délecter de quelques notes musicales…
Créez un avatar qui vous ressemble…
En garde !
La création de votre personnage est une étape primordiale qui ne doit en aucun cas être prise à la légère. Imaginez un archer l’épée à la main, un voleur sans sa lame… Que peuvent bien faire des soldats sans leurs armes favorites ? Absolument rien. Et c’est là qu’il devient impératif de bien choisir sa classe de personnage, en fonction de ses affinités en termes de gameplay.
Ainsi plusieurs d’entres elles sont disponibles, disposant chacune d’un arsenal de prédilection et de caractéristiques intrinsèques. Des armures plus légères et malléables pour des combattants agiles, plus d’endurance et même un bouclier pour de robustes chevaliers. Nous concernant, le choix n’a pas été facile. Habitués à jouer avec une arme à distance (afin de pouvoir analyser les situations et les anticiper), nous avons opté cette fois-ci pour un guerrier, dont le bouclier et les aptitudes de résistance permettent de venir à bout de n’importe quel adversaire (ou pas).
Comme dans l’épisode original, il vous est possible de personnaliser votre personnage de manière assez poussée. Corpulence, traits du visage, couleur des cheveux, tatouages, pilosité… sont autant de critères physiques qu’il vous est possible de façonner à votre image.
La principale nouveauté de Dark Souls II: Scholar of the First Sin provient de la quantité phénoménale de nouveaux opposants disséminés aux quatre coins de la carte, rendant la tâche bien plus ardue encore. Ce dernier point pourrait d’ailleurs fortement rebuter les novices du genre, qui trouveront certainement réconfort dans un Bloodborne plus accessible. Seuls les messages de la communauté posés à même le sol pourront vous venir en aide, si tant est que vous preniez le temps de les lire… Pour les puristes qui nous suivent, sachez que l’emplacement ainsi que la classe de ces créatures ont été modifiés, augmentant ainsi considérablement la difficulté pour ceux qui connaissant le jeu de fond en comble. Il ne faut surtout pas hésiter à retourner à Majula pour y faire réparer ou améliorer vos armes, monter votre personnage de niveau auprès de la magicienne se trouvant à côté du feu de camp de la zone… Agissez avec prudence, car les troupes de Drangleic ne pardonnent rien, surtout pas l’amateurisme et l’approximation. Un timing parfait est requis si vous voulez survivre. Que vous soyez novice ou habitué, rappelez-vous de régulièrement améliorer votre flasque d’Estus, cette potion qui saura vous remettre d’aplomb dans les moments difficiles.
Désormais, les armes s’usent plus rapidement, contraignant le joueur à retrouver rapidement de quoi se défendre, ou l’obligeant à rentrer dans son Hub, ce QG qu’il vous est possible d’améliorer au fur et à mesure de votre parcours, en y ajoutant un forgeron, et tout ce qui pourrait être utile au bon déroulement de vos missions. Il n’y a d’ailleurs rien de plus frustrant que de constater qu’après quelques centaines de mètres, une arme pourtant flambant neuve se retrouve en lambeau. Si cette nouveauté vient ajouter un peu de piquant à une épopée déjà riche en adrénaline, elle creuse un peu plus le fossé qui sépare l’initié du débutant. La plupart du temps, l’affrontement est inévitable, il paraît donc malvenu de se retrouver face à 5 ou 6 ennemis sans le moindre armement en état de fonctionnement… Néanmoins, les plus acharnés y trouveront certainement un cruel plaisir à tenter l’expérience, ou à courir jusqu’à épuisement de votre barre de « stamina ».
L’interface a été remaniée pour être plus ergonomique.
L’interface du titre a elle aussi subi quelques modifications, devenant désormais plus ergonomique. Les menus gagnent ainsi en clarté et en lisibilité, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Il est toujours possible de sélectionner jusqu’à 3 objets et armes de votre inventaire pour les faire défiler rapidement durant un combat, de même pour le système d’émotes qui rappellera sans doutes aux anciens quelques souvenirs.
Les novices ne devraient pas avoir trop de difficulté à les parcourir, en sélectionner les objets incontournables qui leur permettront d’avancer, en analysant les statistiques de leur arsenal ou en écrivant des messages d’aide après avoir passé une zone à problème.
Verdict : 7.5/10
Dark Souls II: Scholar of the First Sin fait une entrée fracassante sur consoles de nouvelle génération. Une difficulté accrue, un rendu graphique amélioré, le tout dans une atmosphère sombre des plus réussies. Néanmoins, From Software n’a pour ainsi dire pas pris en considération les attentes des joueurs novices, et nous propose un jeu toujours plus punitif et injuste qui ne parviendra à plaire qu’aux fans inconsidérés en manque de challenge.
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