TEST | Cyberpunk 2077 – Trop proche du soleil, à s’en brûler les ailes

3 – Un vrai Gosse des Rues

Le regard vide, le nez pété, la bouche édentée, j’observe les séquelles d’une vilaine bagarre et d’une génétique disgracieuse au travers d’un miroir avant de beugler : « Pepe ! Pourquoi tu as un miroir à côté du comptoir de ton bar ! C’est une idée complètement con ! ». Pepe, c’est le stéréotype du quartier Heywood, au physique imposant propre sur lui, orné d’or comme aime le faire les membres du gang latinos qui contrôle le coin. Il ne répond pas à ma questio, mais me demande d’écouter car il a un problème sérieux cette fois. « J’dois un paquet d’pognons à Kirk, sinon il me brise les jambes » m’explique t-il en s’accoudant au comptoir tout en joignant sa main cybernétique en or massif à l’autre non modifiée. Je connais ce Kirk, un homme frêle avec qui j’ai comme point commun une beauté singulière. C’est surtout un vestige des vieux quartiers, ses oreilles décollées supportent ses lourdes lunettes Aviator modifiées pour lui donner des informations importantes, arborant des habits en matière synthétique criarde, le cliché des loubards de l’Est avec l’attitude qui va avec. Je ne sais pas ce qui est le plus illogique, demander de l’argent à ce salaud ou m’expliquer que t’en dois alors que tu portes ton poids en métaux précieux. Mais bon, c’est mon pote, j’pose pas de questions et lui demande si le ruskof’ est dans les parages et par chance, il est juste au-dessus.

Je déambule jusqu’à lui, écoute les conversations des consommateurs, profite de l’odeur de la cerveja locale mélangée aux cigares. Au fond, une forme familière installée sur une banquette en train de feuilleter un magasin est présent, en face de lui une chose difforme plus occupée par son hamburger qu’autre chose porte malgré tout l’œil sur le tranquille. C’est lui. Je m’approche et commence la conversation. Il a l’air surpris de me voir mais pas mécontent, puis m’invite à m’asseoir, ça commence donc bien. L’autre, l’ancre humaine, sort de sa torpeur pour se poser à côté de moi et me bloquer la sortie. Pendant que l’autre gros me fait profiter de son hygiène déplorable, Kirk me fait savoir que si je veux aider Pepe, il va falloir que j’effectue un travail pour éponger son prêt. D’après lui ,rien de bien compliqué, une voiture à récupérer dans un garage privé surveillé par un vigile dans la connivence. « Tu rentres, tu appuis sur ce bouton, la voiture s’ouvre et tu la ramène ici » me détaille t-il. J’hésite car un plan aussi simple ça sent forcément les problèmes mais obligé par l’autre à ma droite et mon affect pour Pepe, j’accepte.

Une petite heure plus tard, me voilà dans le garage en question et à ma grande surprise, le plan se déroule sans accroc. J’arrive et les caméras sont éteintes, j’entre dans le garage et dit au gardien que je viens de la part de Kirk, il coupe d’autres caméras, j’appuie sur le bouton et la voiture s’ouvre. Je pénètre dans le méfait quand subitement un colosse m’invite à en sortir. Celui-ci avait un regard dur et profond qui contraste avec une bouche souriante, ce tout cerclé par deux implants faciaux qui lui couvraient les joues symétriquement pour se joindre à l’arrête du nez. Pris de panique j’essaye de fuir avec la voiture, mais celle-ci refuse de démarrer, des étincelles jaillissent du tableau de bord me laissant à la merci du géant. C’est à ce moment que des sirènes hurlantes et des lumières crachant un bleu caractéristique ouvrirent un nouvel acte : « LCPD, jetez-vous au sol ! ». Sans autre choix, on s’allonge avant de se faire passer à tabac, pour ensuite être lâché dans les rues. Alors ouais, je sais pas comment je vais expliquer ça à Pepe, peut-être en offrant une nouvelle paire de jambes. Mon compagnon d’infortune lui est aussi optimiste, il m’invite même à manger chez sa mère. D’ailleurs, il s’appelle Jackie et très vite il deviendra mon unique ami dans Night City.