Succès critique et d’estime sur PC, Crypt of the NecroDancer est un jeu sorti initialement en avril 2015 ayant d’abord permis aux joueurs d’être approché via une Early Access. Le jeu a très vite su s’attirer les regards de la presse et des joueurs grâce à son concept original, se voulant le parfait mélange entre rogue-like dans la veine d’un Binding of Isaac et un jeu de rythme. Pour la version PS4 et PS Vita, le portage a été assuré par le studio espagnol BlitWorks, et est disponible depuis le 2 février sur le PS Store en Cross Buy.
Mesdames et messieurs, bienvenue dans la crypte
Crypt of the NecroDancer vous permet en premier lieu d’incarner Cadence, partie à la recherche de son père disparu dans la crypte du NecroDancer. Blessée, elle se retrouvera alors emprisonnée et à charge du joueur de l’aider à s’échapper. Le maître de la crypte volera son coeur, l’obligeant à se déplacer exclusivement sur le tempo des chansons. L’histoire est ici expliquée par le biais d’artworks pixelisés, et nous permettent d’en apprendre plus sur les motivations des différents personnages que l’on pourra incarner. Le scénario est ici basique, et l’histoire n’est qu’un prétexte, une toile de fond, pour un jeu au gameplay addictif et maitrisé. Qu’importe d’ailleurs, puisque ce n’est clairement pas l’objectif du studio et ce n’est pas pour cela que l’on revient facilement sur le jeu.
Bouger, danser, frapper, mourir, recommencer
D’un point de vue extérieur, le gameplay du jeu peut sembler assez simple. Votre personnage se déplace case par case, tout en affrontant une ribambelle de monstres, avec une difficulté croissante pour chaque zone. Là où le jeu se démarque d’un Binding of Isaac, c’est par son aspect rythmique. Le joueur devra aussi bien faire travailler son regard que ses oreilles, puisque le personnage ne peut se déplacer que sur le tempo de la chanson. Il sera alors nécessaire de compter les temps pour pouvoir se déplacer. S’ajoutera alors à cela un multiplicateur de pièces transformant la zone en boule à facettes, indicateur visuel favorisant l’appréhension du tempo de la chanson.
A chaque mouvement hors du tempo, votre personnage ne pourra pas bouger, et le multiplicateur disparaitra. A noter également qu’être à contre temps vous empêchera de vous défendre, et sera parfois synonyme de mort. Et la mort sera votre plus fidèle compagnon tant votre cerveau aura souvent du mal à se concentrer sur le beat de la chanson, le déplacement de votre personnage et les ennemis qui vous entourent. Évidemment, et comme dans tout bon rogue-like, la multiplication des parties vous rendra bien meilleur, puisque bien l’environnement se renouvelle de manière procédurale à chaque mort, la musique, elle, ne change pas. Cela vous permettra ainsi de vous déplacer sans vraiment réfléchir au beat de la chanson, qui fera à mesure du jeu, partie de vous. De plus, il sera obligatoire pour quiconque souhaitant venir à bout de chaque zone, de trouver les coffres disséminés un peu partout sur le niveau, afin de modifier votre équipement (armes ou armures) ou d’obtenir des sorts et bonus non négligeables. Aussi, bien souvent dans les étages vous pourrez trouver des diamants cachés dans les murs, des objets de soin dans des tonneaux à faire exploser à l’aide de vos bombes, ou bien encore des clés à récupérer afin de libérer des PNJ que l’on peut rencontrer dans le hub principal. Chacun de ces PNJ ayant un rôle différent, à l’instar du marchant favorisant l’apparition de certains objets dans les coffres, ou celui qui au contraire, en empêchera l’apparition.
Bien que tous ces éléments de gameplay sont au début peu évidents à maitriser et synonymes de morts nombreuses, le jeu n’en reste pas moins addictif grâce à ses mécaniques pertinentes. De plus, afin de vous faciliter la vie dans la crypte, étendue sur un total de 5 zones, vous pourrez compter sur des diamants à utiliser au Hub central afin d’augmenter les chances de tomber sur un objet souhaité, mais également d’obtenir des bonus permanents, comme des cœurs supplémentaires, une meilleure défense, un plus grand nombre de coffres…
La musique au cœur du jeu
Crypt of the NecroDancer est un jeu clairement habité par une présence musicale importante. Le gameplay puise sa force dans son concept calibré autour de différents morceaux, ayant bien évidement des rythmes différents. Les musiciens seront sans doute plus à l’aise au début car ils ont l’habitude de compter les temps, mais n’importe qui peut comprendre et assimiler le gameplay. En plus de cela, le jeu se démarque grâce à une OST où chacun pourra trouver son compte. Composée par Danny Baranowsky, la bande son du jeu est entraînante et est sublimé par les remix de Family Jules 7X pour les amateurs de métal, et ceux de A-Rivals, plutôt orientés électro/hip-hop. Notre préférence se porte cependant sur les remix de Family Jules 7X, absolument épiques, variant les rythmes, les riffs lourds, parfois plus bluesy, ou parfois assez proche du speed metal, déstabilisant ainsi le joueur qui voudra accélérer à tort son personnage, emporté par la « rapidité » des morceaux. Au niveau de la durée de vie, le jeu n’a pas à rougir. Cinq zones, cela peut paraître court, mais les développeurs ont implémenté plusieurs personnages, ayant des caractéristiques propres. Certains vous facilitant le jeu, à l’image du barde, clairement conseillé ici pour les néophytes, tandis que d’autres rajoutent une grande dose de difficultés dans un jeu où celle-ci était déjà bien présente. Pour revenir sur le barde par exemple, ce personnage annule la notion de rythme du jeu, le transformant en système au tour par tour. Les puristes diront que le jeu perd ainsi de son intérêt, or, le barde permet de vous familiariser avec le gameplay du titre, en comprenant et en apprenant les déplacements des ennemis, ce qui vous permettra d’être moins surpris lors d’une phase de jeu avec Cadence ou Eli, son oncle.
Mais parler de la durée de vie du jeu sans parler du nombre de morts serait omettre un point important du gameplay. Force est de constater qu’avec tout ces éléments à prendre en compte dans les zones de la crypte, le jeu s’avère, surtout au début, frustrant. Cependant, à aucun moment cela n’est la faute du jeu, mais bien du joueur. Une mauvaise anticipation de la trajectoire ou des déplacements des ennemis, et cela peut s’avérer fatal. Un écart de tempo, vous refusant ainsi l’attaque, et vous finissez ad patres. Mais si vous arrivez à dépasser cette frustration, le jeu vous livre un véritable moment d’amusement, bercé par une OST au poil. Au niveau du contenu, le jeu se veut tout aussi complet que sa bande-son. En plus de la myriade de personnages à incarner, il nous offre de nombreux modes de jeu, allant du training permettant au joueur de se familiariser avec les combats de boss ou de demi-boss, jusqu’au mode histoire, vous faisant commencer avec Cadence et aucun des bonus achetés avec vos diamants. On trouve également des entrainements vous permettant d’acquérir des pouvoirs spéciaux, qui nécessiteront de la pugnacité aux joueurs voulant les obtenir. Bref, Crypt of the NecroDancer est un jeu complet, et qui pourra vous occuper longuement en cette fin d’hiver pluvieuse.
Verdit : 8/10
Si l’aspect pixel art du titre ne plaira pas à tout le monde, force est de reconnaitre que Crypt of the NecroDancer n’a pas à rougir face aux références du genre. Mais, là où on attend le jeu, et justement où il tient ses promesses, c’est sur son parfait mélange entre rogue-like et jeu de rythme. Il offre des moments souvent épiques, sublimés par une OST de folie. Le jeu est difficile, mais jamais injuste, et vous pousse parfois dans vos derniers retranchements.
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