Dans les années 1990, un roi de la course arcade est né, à savoir Mario Kart, qui a quasiment fondé un nouveau genre à lui tout seul. Bon nombre de jeux ont tenté de le concurrencer mais rares sont ceux dont on retient le nom. Crash Team Racing, développé par Naughty Dog et sorti sur la toute première PlayStation, en fait partie. Depuis peu, l’éditeur Activision a remis au goût du jour les aventures de Crash et Spyro pour le plus grand bonheur des nostalgiques, il était alors évident que Crash Team Racing, dont le retour était fort attendu par les joueurs, allait lui aussi avoir droit à un traitement similaire. Cependant, Crash Team Racing Nitro-Fueled est-il un simple remake du premier jeu de course Crash ? Son gameplay tient-il encore la route ? Attachez vos ceintures, c’est parti pour un test poilu et véloce.
Test réalisé sur PlayStation 4 à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur
Pour le plaisir des yeux
Dès le lancement de Crash Team Racing Nitro-Fueled, on est directement plongés dans l’ambiance : le logo du jeu rend hommage à celui d’origine avec un Crash Bandicoot tenant un trophée tout en affichant un large sourire, sourire qu’il a du mal à maintenir d’ailleurs. Si l’on reste longtemps sur l’écran d’accueil, on a alors le plaisir de voir un Crash qui grince des dents, qui a de plus en plus de mal à rester éveillé, etc. Crash Bandicoot a toujours eu cette allure d’un dessin-animé fou digne des œuvres de Tex Avery et cela est d’autant plus vrai dans ce remake de Crash Team Racing aux graphismes tout simplement enchanteurs. Pour peu que vous aimiez les jeux cartoon, Crash Team Racing Nitro-Fueled est un excellent représentant du genre avec des personnages animés et modélisés avec amour (tous ont une personnalité propre et chacun est plus ou moins fou, donnant des résultats assez amusants à observer, notamment lors des visionnages de podiums), des circuits fort détaillés et vivants avec bien plus d’éléments qu’avant, une direction artistique en parfaite adéquation avec l’univers instauré par Naughty Dog tout en l’améliorant ici et là, des couleurs qui pètent de partout, des effets efficaces… Beenox, le studio en charge du jeu, a vraiment effectué un excellent travail pour les graphismes et fait de Crash Team Racing Nitro-Fueled l’un des plus beaux jeux de son genre, si ce n’est le plus beau. Cependant, qu’en est-il de l’aspect technique, élément fort important dans un jeu de course ?
Eh bien tout d’abord, sur la PlayStation 4 de base, le rendu est très net avec une résolution 1080p qui ne baisse pas d’un iota durant toute l’expérience de jeu, un très bon point. On note par contre des temps de chargement toujours un peu longuets. Aussi, il faut impérativement préciser que Crash Team Racing Nitro-Fueled tourne à 30 images par seconde, ni plus, ni moins et ce sur toutes les machines. Si l’on note aucune baisse de framerate, même lorsque tous les éléments semblent se déchaîner sur les circuits, 30 images par seconde dans un jeu de course, ce n’est pas tout à fait l’idéal, loin de là, surtout quand on en a souvent le double chez les jeux de la concurrence (pas besoin de les nommer, vous voyez très bien de qui on parle). Malgré tout, il faut avouer que la sensation de nervosité est bien présente grâce à une vitesse de course bien poussée et un effet de flou de mouvement qui fait très bien le job, de ce fait, après quelques courses, on arrive même à oublier que la fluidité du titre n’est pas celle qu’elle pourrait être. Un point négatif donc mais qui ne bouleverse pas vraiment le plaisir au final, même si un temps d’adaptation est nécessaire. C’est pareil pour le gameplay.
Ça passe ou ça crash ?
Avec Crash Team Racing Nitro-Fueled, Beenox a surtout réalisé un remake graphique et n’a que peu remanié le gameplay du jeu de base. Ainsi, ne vous attendez pas à voir les nouveautés instaurées par les « suites » ainsi que les titres de la concurrence, dans Crash Team Racing Nitro-Fueled, on conduit différents karts dans des circuits plus ou moins vicieux et on obtient la victoire à coups d’objets et de maîtrise du boost, tout simplement. Pour ceux qui n’ont jamais joué au jeu original, cela ressemble fortement à Mario Kart mais c’est un poil plus technique et ardu. Explications : outre le pur aspect course où il faut savoir négocier les virages avec finesse et en driftant le mieux possible, il y a également des fruits à collecter afin d’aller plus vite et d’obtenir des items plus puissants, items qui se trouvent également dans des caisses qui confèrent diverses choses de manière aléatoire. Cela va de la bombe qui roule à la caisse explosive en passant par un bouclier, un esprit protecteur, etc. Les différents objets confèrent beaucoup de fun mais aussi pas mal de frustration par moments, surtout lorsqu’on se fait enchaîner sans pouvoir répliquer par derrière. Si vous n’aimez pas le facteur chance, ce jeu n’est pas fait pour vous ! Pour ce qui est de la conduite, elle se veut très amusante, surtout lorsqu’on commence à saisir la complexité des sauts et du boost.
Contrairement à un Mario Kart, il ne suffit pas de déraper non-stop pour avoir du boost, il faut en plus appuyer au bon moment en faisant attention à une jauge/couleur des roues (nouveauté appréciable du remake, soit-dit en passant) afin d’avoir jusqu’à trois boosts consécutifs. En dérapant trop, on peut également perdre la maîtrise du véhicule durant quelques secondes. La maîtrise du boost est impérative, sous peine de finir dans les derniers. Il y a également des raccourcis à trouver mais certains sont difficiles d’accès. Bien que cela ne soit pas vraiment évident au départ, une fois qu’on en saisit la subtilité, le boost et les autres éléments du gameplay procurent beaucoup de plaisir. Enfin, cela dépend parfois du type de personnage qu’on prend : ceux qui vont vite sont désavantagés dans les circuits aux nombreux virages serrés (certains sont d’ailleurs un poil trop abusés) et ceux qui vont plus lentement n’ont que peu de chance dans les circuits larges. Ne vous habituez pas trop à un seul personnage. Crash Team Racing Nitro-Fueled se veut donc très amusant mais il demande tout de même une certaine dextérité, il ne plaira pas forcément à tout le monde, surtout qu’il ne propose pas de modifier les touches à sa guise ou un système de conduite simplifié comme dans le dernier Mario Kart, permettant aux plus jeunes/moins expérimentés de s’amuser malgré tout.
Mais du coup, on conduit dans quelles sortes de modes dans Crash Team Racing Nitro-Fueled ? En solo, il y a du choix mais le plus intéressant est le mode Aventure. Tout comme dans le jeu d’origine, on a une petite histoire sans grande importance mais tout de même bien présentée et un peu rigolote : Nitros Oxide, un extraterrestre avide de sensations fortes, défie les conducteurs de la planète de Crash à une série de courses. Si Crash (ou un autre personnage choisi par vos soins) gagne, la planète est sauve mais s’il échoue, Oxide s’en empare. Le scénario tient sur un timbre-poste et les cinématiques présentent surtout les rivaux de manière assez simple mais cela suffit pour motiver à aller jusqu’au bout de l’aventure. Outre des courses basiques, auxquelles on accède via des zones que l’on peut explorer pour s’entraîner un peu, on a également des défis spéciaux avec des courses où il faut trouver les lettres C, T et R (assez dur parfois, surtout avec la surcharge d’effets dans certains circuits), courses de reliques où il faut battre un certain record de temps, etc. Le mode Aventure est cependant assez dur dès le mode Normal, avec une IA qui ne fait que très peu d’erreurs et utilise constamment le boost. Certains joueurs, notamment les nouveaux, risquent de rouspéter assez souvent, le mode Facile porte alors bien son nom et devrait garantir davantage de facilité, en attendant que l’IA soit corrigée. En dehors du mode Aventure, qui peut prendre un certain temps pour être complété à 100%, on peut conduire seul ou avec des amis dans les divers modes de course cités précédemment, un mode tournoi, un mode combat où l’on combat d’autres personnages/joueurs dans des arènes où le chaos est roi avec l’utilisation des objets et on en passe. Du côté du mode solo, Beenox a livré une copie bien fournie mais quid du mode en ligne, indispensable de nos jours dans un jeu de course ?
Un mode en ligne digne d’un crash test
Ah, le mode en ligne de Crash Team Racing Nitro-Fueled, au lancement, il est… loin d’être concluant, il faut bien l’avouer. Tout d’abord, on ne peut que faire des courses basiques ou du combat, avec peu d’options de matchmaking. C’est simple, pour le moment, il n’y a encore aucun système de classement ! On a donc des courses avec des joueurs qui peuvent être aussi bons que débutants, du début jusqu’à la fin. De plus, il y a encore de gros soucis de serveurs car il n’est pas rare de voir les concurrents se « téléporter » durant les courses, même si ce n’est absolument pas le cas. Heureusement, une mise à jour majeure est prévue pour le 3 juillet et devrait rajouter de nombreuses corrections pour le mode en ligne mais il est tout de même regrettable que Beenox ait lancé le jeu avec des options online aussi décevantes. Espérons que le système de récompenses saura également maintenir l’intérêt.
Cependant, s’il y a un point positif à saluer dans Crash Team Racing Nitro-Fueled, c’est son contenu à foison : de base, le jeu propose plus de 20 personnages jouables et 32 circuits, dont certains sont issus de Crash Nitro Kart, la suite Crash Team Racing (il y a également des éléments de Crash Tag Team). De plus, un magasin permet d’acheter, avec des sous gagnés en solo ou en ligne (mais on gagne beaucoup plus en ligne), divers items tels que de nouveaux pilotes, des costumes, des karts inédits et plein d’objets de personnalisation. L’une des autres nouveautés intéressantes de Crash Team Racing Nitro-Fueled, c’est la customisation de véhicules, qui n’était pas présente dans le jeu d’origine. Ici, ça ne modifie aucunement les performances et c’est seulement esthétique, ainsi, vous pouvez vous permettre bon nombre de folies sans vous soucier de savoir si vous allez perdre en vitesse, accélération, etc. La bande-son n’est également pas en reste, avec des musiques remises au goût du jour et des voix de qualité participant grandement au fun durant les courses. En outre, en plus d’améliorer le mode en ligne, la prochaine mise à jour ajoutera un nouveau circuit, divers personnages féminins (qui manquent encore cruellement) et pas mal d’autres choses. Le jeu aura régulièrement de gros ajouts, Spyro, le légendaire dragon violet, rejoindra même la course dans un certain temps. Il n’y a pas à dire, Beenox et Activision savent se montrer généreux avec ce remake de luxe.
Verdict : 8/10
Beenox était à ça près de fournir d’entrée un jeu de course arcade à consommer sans hésitation. Hélas, au lancement, quelques petits défauts viennent gâcher la fête, notamment le mode en ligne encore squelettique et un framerate fixé à 30 images par seconde qui pourrait en rebuter plus d’un. En dehors de cela, Crash Team Racing Nitro-Fueled est un remake exemplaire au visuel splendide et au fun toujours intact, malgré les années qui passent. Avec quelques améliorations, dont certaines qui arrivent très rapidement, il deviendra vite un indispensable pour les férus de courses endiablées et techniques. Une excellente alternative à Mario Kart !
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