1995. Il y a 25 ans nous venait ce qui allait devenir un mastodonte du jeu de stratégie en temps réel. Command&Conquer s’imposa rapidement comme une référence en la matière et se verra décliné en plusieurs sous-séries et spin-off. Malheureusement, cette série connue son lot de hauts et de bas depuis la disparition de Westwood Studios en 2003. Projets avortés, un Command&Conquer 4: Tiberian Twilight catastrophique et la récente transposition de la licence en jeu mobile free2play, véritable cash grab au gameplay peu intéressant qui fait son beurre sur un nom légendaire dont les fans voudraient voir le blason redoré. Pour fêter l’anniversaire de la franchise, Electronic Arts nous propose ce Command&Conquer : Remastered Collection développé par Petroglyph Games qui compte un certain nombre de vétérans de Westwood Studios, le studio fondateur de la légende.
Test réalisé sur PC grâce à un code numérique fourni par l’éditeur
Two games, One purpose: Peace through Power
Ce Command&Conquer Remastered Collection nous propose de découvrir ou redécouvrir les premiers opus des deux séries phares de la franchise, à savoir : Command&Conquer (aussi connu sous le nom Conflit du Tibérium) et Command&Conquer: Red Alert. Pour les nouveaux venus, une petite piqûre de rappel s’impose. Le premier Command&Conquer sortie en 1995 nous plongeait dans un conflit moderne et fictif dans lequel deux factions se disputaient le contrôle du monde et d’une mystérieuse ressource, le tibérium, un matériau hautement radioactif mais permettant le développement de nouvelles technologies. Au cœur de ce conflit, d’un côté le GDI (Groupement de Défense International), de l’autre le NOD, une confrérie jugée comme terroriste dirigée par un leader charismatique répondant au nom de Kane. Chacune des campagnes nous faisant parcourir un continent spécifique, à savoir l’Europe dans le cas du GDI et l’Afrique pour celle du NOD.
Le scénario d’Alerte Rouge, lui, se déroule dans une réalité alternative dans laquelle Albert Einstein parvient à réaliser une machine spatio-temporelle qu’il utilise pour voyager entre le Nouveau-Mexique de 1946 et l’Allemagne de 1924 afin de supprimer Adolf Hitler de l’histoire. Lorsqu’il revient en 1946, la Seconde Guerre mondiale n’a pas eu lieu et l’Europe est toujours en paix. Cependant l’équilibre des forces du vieux continent s’en trouve chamboulé, ce qui permet à l’URSS de devenir une puissance majeure. En 1953, Staline lance son armée à la conquête de l’Eurasie, annexant d’abord la Chine avant d’envahir l’Europe de l’Est. Les nations Européennes se regroupent alors, menant les Alliés et les Soviétiques à une guerre pour le contrôle de l’Europe.
Dans les deux cas, le gameplay reste sensiblement le même. Les jeux alternes entre missions de recherche et destruction où vous contrôlerez de petites escouades, voire un commando unique, ou bien une guerre totale où la création et développement de votre base sera de mise afin d’écraser la puissance adverse sévissant dans la région.
Collection, mais pas trop
En plus des jeux originaux, Command&Conquer Remastered Collection embarque avec lui les extensions respectives à Command&Conquer et Command&Conquer: Red Alert : The Covert Operations, CounterStrike ainsi que Aftermath. Les joueurs PC pourront aussi avoir accès à de nombreuses missions inédites originellement développées pour les versions consoles. Malheureusement, si vous vous attendiez à pouvoir jouer aux suites, Command&Conquer: Tiberian Sun et Red Alert 2, vous allez être déçu. Car oui, ces titres ne sont pas de la partie dans cette Remastered Collection. De même pour Command&Conquer: Generals, dont l’absence est justifiée du fait que Westwood Studios avait déjà rendu l’âme pour cet épisode qui avait donc été développé par EA Pacific en 2003. Simple supposition, mais il y a fort à parier que si ce remaster s’avère être un succès, l’espoir de voir une deuxième collection dédiée à Command&Conquer: Tiberian Sun et Red Alert 2 serait un pari gagnant de la part de Electronic Arts.
La guerre, c’est plus sympa en HD
Qui dit HD, dit forcément une plus haute résolution, implémentation de nouvelles fonctionnalités, etc… Et vous avez vu juste. Command&Conquer Remastered Collection revoit plusieurs points à la hausse. L’interface générale a déjà reçu un petit dépoussiérage, l’ajout de raccourcis claviers et de nouvelles features comme le zoom/de-zoom sur le champ de combat rendent ces deux titres plus aux faits des standards actuels. Mais ce qui sera le changement majeur de ce Remastered Collection, c’est bel et bien le rendu en jeu lui-même. Par une simple pression de la touche Espace, vous pourrez passer d’un rendu graphique à l’autre – original ou remastered – et la différence est flagrante. Il est même déroutant la première fois de passer de ces sprites et environnements pixélisés à quelque chose de beaucoup plus lisse et détaillé. Chaque unité et bâtiment a bénéficié d’un soin particulier. Bien que le support 4k soit de mise, il n’est pas nécessaire d’être possesseur d’un écran équipé pour profiter des changements apportés par ce remaster. Les vidéos de briefing mettant en scène de véritables acteurs ont elles aussi eu le droit à leurs retouches. Autrefois couvertes de skylines et de gros pixels qui tachent, elles sont maintenant, elles aussi, beaucoup plus lisses et bénéficiant d’une meilleure résolution. Malheureusement, on ne peut pas dire de même des autres CGI présents qui ne semblent pas avoir été retouchés pour l’occasion. Dommage.
Frank Klepacki ou le retour du Roi
Command&Conquer Remastered Collection dispose de nombreux bonus à débloquer au fur et à mesure de votre progression dans les campagnes de Command&Conquer et Command&Conquer: Red Alert. Images promotionnelles, behind the stage ou petites featurettes, la conception de ces titres n’auront bientôt plus de secrets pour vous. Découvrir l’envers du décor près de 30 ans après est toujours un plaisir. En plus de ces additions fort appréciables, que serait Command&Conquer sans sa bande son mythique. Originellement composée par Frank Kelpacki (Grey Goo, Star Wars: Empire at War, D&D: Warriors of the Eternal Sun), ce dernier nous revient pour nous proposer plus de 7 heures de musiques remasterisées ainsi que des morceaux totalement réenregistrés en compagnie de son groupe : Frank Klepacki & The Tiberian Sons. Warning : Orgasme auditif upcoming ! Il est à noter que la version française du jeu a été conservée. Chose que certains remasters ne s’embêtent pas à ré-implémenter, hélas. Encore un bon point pour EA et Petroglyph Games donc.
Du Online et Modding à la clef
Comme dans les versions originales, les plus fins stratèges pourront s’affronter en ligne sur des cartes pouvant aller jusqu’à 4 joueurs sur Command&Conquer et 8 joueurs sur Red Alert. En plus de cela, un éditeur de map est également mis à disposition pour les plus créatifs d’entre vous et Steam a mis en place une page Workshop dédiée, donnant la possibilité aux moddeurs de partager du contenu supplémentaire qui, espérons-le, fera vivre ce Command&Conquer Remastered Collection quelques années.
Verdict : 9/10
Command&Conquer revient, et il revient très fort. Certes, il ne s’agit pas d’un tout nouvel opus, mais d’un remaster de deux titres phares comme on souhaiterait le voir plus souvent. Vendu à un prix abordable, c’est l’occasion de (re)découvrir cette série culte du STR dans un enrobage HD du plus bel effet. Pour 20 euros, ce sont des dizaines d’heures de jeu et de nombreux bonus qui vous attendent, sans parler du mode escarmouche en ligne pour les plus téméraires d’entre vous. Les fans de la première heure devraient être ravis. En espérant voir une deuxième collection du même acabit pour Command&Conquer: Tiberian Sun et Red Alert 2 dans les mois/années à venir. Fingers crossed !
beubeure64
8 juin 2020 at 21 h 28 minBon test, un jeu qui m’a marqué à vie sur les RTS, et aussi sur PS1.
CEPENDANT, je pense que mettre l’IA dans la catégorie des « moins » me semble un peu surfait.
En effet, quoi de mieux que de se faire poutrer allégrement ses troupes parce qu’ils n’ont pas la présence d’esprit de contre attaquer les chars lance-flammes du NOD, ça doit bien leur chauffer le fion (la célèbre pâtisserie vendéenne https://www.cuisineaz.com/recettes/fion-vendeen-102425.aspx).
Personnellement, cela fait partie du charme du jeu, autant que le FMV ou le doublage français là aussi partie aux champignons dans les landes.
Gros bisous tout plein, continuer vos tests.