En dehors du mastodonte Cyberpunk 2077, développé par CD Projekt RED (à l’origine des jeux estampillés The Witcher), ce type d’univers a toujours fasciné. Mêlant technologies avancées et monde futuriste, en plus de mettre en avant le transhumanisme, le cyberpunk est souvent représenté dans le monde du jeu vidéo (ou même dans le cinéma). Et encore plus dernièrement avec la sortie du portage de Cloudpunk sur consoles (PlayStation 4, Xbox One et Nintendo Switch), et avant la parution du AAA de novembre cité précédemment. Paru il y a peu de temps sur les dites plateformes, la rédaction a bien entendu fait un tour dans les nuages aux couleurs néons pour savoir si le titre de ION Lands, Cloudpunk, valait le détour.
Test réalisé sur PlayStation 4 grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
« Time to deliver! »
Nivalis. Des néons sur tous les gratte-ciels. Un monde où la haute technologie règne comme maître. Des corporations multimilliardaires. De la drogue. Des complots. Des véhicules volants. Des conditions de vie rudes. Un véritable labyrinthe cyberpunk. Bienvenue dans Cloudpunk.
Dans le titre d’ION Lands, les joueurs et les joueuses sont amenés à contrôler une jeune femme, Rania. Obligée de quitter son pays natal et rural à cause de dettes importantes, elle devient la nouvelle livreuse de l’entreprise Cloudpunk, service de livraison de colis clandestin, afin de gagner sa vie et subvenir à ses besoins. Pour accomplir ses différentes livraisons aux quatre coins de Nivalis, elle est équipée de son véhicule volant HOVA et d’une IA intitulée Camus. C’est l’androïde Contrôle qui lui attribue ses différentes missions et lui rappelle sans cesse les deux règles à suivre : livrer la marchandise au destinataire et ne surtout pas poser de question quant au contenu des colis. Motus et bouche cousue donc… si seulement c’était aussi facile.
Ainsi, Cloudpunk propose une véritable promenade au cœur d’une mégalopole aussi corrompue que magnifique grâce à sa direction artistique (nous y reviendrons). Le titre d’ION Lands se veut surtout être très narratif et proposera de ce fait un bon nombre de dialogues plus ou moins significatifs. Cet aspect est parfois en dent de scie tant certaines conversations nous ont semblé plus anecdotiques. En effet, au cours de ses missions, Rania (et le joueur par extension) rencontrera un bon nombre de personnages, des plus loufoques aux plus classiques, et en apprendra ainsi davantage sur ce monde aux couleurs néons. De ce fait, si certains semblent moins importants que d’autres, le tout prend davantage d’ampleur au fil des heures et on se prend au jeu, tant est si bien que l’on finit par s’attacher à des personnages secondaires. Pour tous ceux qui se le demanderaient déjà, on est loin de la profondeur scénaristique de Death Stranding (si la comparaison se veut viable en se basant seulement sur le type de missions proposé), mais on apprécie grandement que Cloudpunk prenne davantage d’ampleur au cours des huit heures nécessaires pour terminer l’aventure.
Une ballade sponsorisée par FEDEX ?
Du coup, niveau gameplay – vous l’aurez compris – le soft propose quelque chose de somme toute relativement facile : aller d’un point A à un point B avec son véhicule HOVA. Bien entendu, il faudra également penser à faire un tour à la station essence pour faire le plein ou même aller voir un mécanicien afin d’améliorer les caractéristiques de votre engin à moteur, en moyennant de l’argent évidemment. Par exemple, vous aurez l’opportunité de booster sa vitesse ou même d’augmenter sa résistance aux dégâts. C’est bienvenue, mais en rien totalement original on vous l’accorde.
D’ailleurs, il est bien évidemment nécessaire de parler de la conduite. Le système est relativement intuitif et dès les premières minutes du jeu, on parvient à trouver ses marques (vidéo de gameplay ci-dessous). C’est réellement agréable. On notera également que la mégalopole Nivalis est plutôt bien pensée car des « autoroutes volantes » sont mises en place aux quatre coins de la carte afin de permettre à Rania de prendre davantage de vitesse et de livrer les colis plus rapidement. D’ailleurs, ces autoroutes débouchent souvent sur une nouvelle partie de la carte, et on a donc cette impression de gigantisme et de découverte au fur et à mesure de la progression. Nos yeux s’écarquillent face aux nouveaux bâtiments et couleurs néons découverts, en sortie d’autoroute, durant les premières heures. L’impression de répétitivité de l’architecture et de la direction artistique est donc quelque peu amoindrie par ce système. Par contre, au bout de plusieurs heures de jeu, on y fait de moins en moins attention malheureusement.
Mais en dehors de cela et des ballades que l’on peut effectuer à pied, Cloudpunk propose un système très linéaire avec des zones cloisonnées. N’espérez pas vous garer n’importe où, des emplacements de stationnement sont obligatoires et réglementés. D’autres fois, les bâtiments ne sont pas accessibles et les portes restent fermés devant vous, à moins d’avoir à livrer un colis au dit endroit. Dommage. À propos des ballades à pied, on notera qu’elles peuvent mener à la collecte d’items, nécessaires ou non pour une quête à l’image des cartes perforées, ou à la rencontre avec différents habitants et marchands. Le cloisonnement des zones est un peu dommage en soi mais on comprend les raisons de celui-ci, rendant alors le soft très dirigiste, mais plaisant à parcourir dans l’ensemble.
La tête dans les… néons
Ce qui nous a surtout marqué, et ce depuis l’annonce officielle du titre et les images diffusées à ce moment-là, est sa direction artistique. On apprécie grandement tous ces effets visuels apportés aux différents bâtiments et zones explorées. C’est flashy et ça attrape l’œil comme il le faut. Loin de proposer une direction artistique hyper réaliste, les développeurs d’ION Lands ont plutôt opté pour une modélisation des lieux à la Minecraft. Le soft nous a également fait penser à VirtuaVerse (notre test) dans un sens. Autant ça fonctionne très bien en phase de conduite, autant un peu moins lorsque l’on joue avec la caméra afin de découvrir des détails. Par exemple, on déplore tout de même la modélisation du personnage principal qui manque clairement de détails physiques et détone avec l’image que l’on peut se faire de lui après avoir vu son visage en miniature. Car oui, lors des discussions, un cadre apparaît avec les lignes de dialogue et un portrait des interlocuteurs. Franchement, ces portraits sont vraiment bien travaillés et collent parfaitement à l’ambiance générale. D’un autre côté, la bande sonore est aussi tout à fait satisfaisante et parvient à retranscrire l’univers cyberpunk de Nivalis.
Un portage réussi ?
Si Cloudpunk est disponible depuis plusieurs mois sur PC, il vient seulement de débarquer sur consoles. On salue la transposition du gameplay du clavier/souris à la manette qui ne dérange absolument pas et fonctionne très bien sur PlayStation 4 en l’occurrence. On notera de plus que cette version du titre comporte les modifications apportées via les mises à jour précédentes sur PC : à savoir, notamment l’intégration d’une caméra à la troisième personne avec un effet de zoom possible. En effet, à sa sortie officielle sur PC, Cloudpunk ne proposait qu’une caméra en vue latérale pour les ballades à pied. Ce qui pouvait être fortement dérangeant pour mener à bien les missions ou même la collecte d’items. Un point qui avait gêné plusieurs joueurs et joueuses mais qui a été pris en compte par les développeurs. Et il est vrai que cet ajout de caméra est pertinent et plus agréable.
En revanche, il nous est arrivé de rencontrer quelques soucis techniques. Par exemple, en sortant des autoroutes volantes et des portails, on a remarqué un ralentissement assez important du soft pendant quelques secondes. En soi, ce n’est pas relativement handicapant tant on revient vite à la normale, mais il est important d’en faire mention. On espère que les développeurs corrigeront cet aspect dans les prochaines semaines. Dans d’autres cas, la caméra, surtout lors des promenades à pied, était un peu approximative malgré les ajouts précédemment cités.
Verdict : 7/10
Ballade essentiellement narrative avec un gameplay relativement simple qui parvient à prendre de l’ampleur au fil des heures de jeu, Cloudpunk est un titre indépendant qui saura très probablement ravir les joueurs et joueuses amateurs du genre et amoureux du cyberpunk. Malgré quelques soucis techniques et certains aspects en dents de scie, Cloudpunk est une aventure vidéoludique plutôt intéressante. À découvrir !
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