Disponible depuis septembre 2017 en early access sur Steam, le dernier bébé de Uppercut Games, City of Brass, sort enfin en version finale sur PC, PS4 et Xbox One. Trois niveaux viennent s’ajouter aux douze déjà disponibles. Les pères de Submerged nous reviennent avec un Roguelite nous mettant dans la peau d’un chasseur de trésors en quête d’or et de pierres précieuses bien sûr mais, surtout, du trésor ultime. Ce dernier serait caché au cœur même d’une ville maudite par les génies. Ville qu’il va vous falloir traverser avec votre sueur, votre sang et vos larmes.
Test réalisé sur Xbox One X à partir d’une version fournie par l’éditeur
Comme tout Roguelite, il va falloir vous reposer sur votre skill pour espérer progresser et passer au travers des centaines d’ennemis qui vous séparent de votre objectif. Skill qui vous sera vital pour maîtriser les deux ressources clés que compte City Of Brass : le temps et l’or. Le but du jeu étant de siphonner les niveaux de leurs trésors et reliques le plus rapidement possible.
Le gameplay repose sur des mécaniques très simples puisque votre équipement est constitué du minimum syndical : une cimeterre et un fouet. Le fouet est sans doute votre meilleur allié car il vous permet de tirer les ennemis vers vous et donc, potentiellement les tirer vers un piège situé à mi-chemin. Vous pourrez également étourdir, désarmer ou mettre à terre vos adversaires afin de mieux vous en débarrasser. A noter que le joueur pourra aussi les pousser sur des pièges. C’est bien de là que City Of Brass tire toute sa sève : la spontanéité et l’intelligence des affrontements. Car, vous devrez faire face à une infinité de cas de figure (due à la génération procédurale des maps) où votre fenêtre d’action ne sera que de quelques secondes. Toute décision peut vous faire passer de vie à trépas si vous ne jaugez pas correctement une situation et, surtout, pas suffisamment vite. Les mobs et les pièges forment un ensemble presque organique qu’il va vous falloir comprendre et maîtriser pour progresser dans l’aventure.
BDSM : The game
Chaque partie commencée par le joueur sera marquée par des bénédictions et des fardeaux qui viendront modifier la difficulté du jeu. Les bénédictions vous apporteront des bonus (plus de vie, plus fort, temps infini, etc.) tandis que les fardeaux viendront évidemment pimenter votre run en augmentant le nombre d’ennemis et de pièges, en rendant les mobs plus rapides, etc. Ces éléments de gameplay ont leur importance puisqu’ils vont venir impacter directement votre score de fin de niveau. Score qui vous permettra de monter en rang. Vous l’aurez compris : plus ce sera difficile, plus vous monterez vite en rang. Ce système de rang déterminera, lui, votre récompense de fin de partie (quand vous mourrez).
Les génies ont également leur part à jouer puisqu’ils sont les seuls marchands du jeu. Certains vous proposeront d’acheter de la vie, de l’équipement ou bien de “sauvegarder” votre or ou vos objets au cas où vous mourriez (très souvent). Certains d’entre eux ne seront pas pacifiques et il faudra alors les corrompre via des vœux tout en évitant leurs attaques. Maintenant que l’on vient de voir les différentes pièces du puzzle qui composent City Of Brass, on peut décemment espérer qu’un tutoriel va bien nous expliquer comment tout cela s’imbrique. Eh bien non ! A part apprendre à se déplacer (sérieux ?) et à vous servir de votre fouet comme personne, le tuto’ ne dit pas grand-chose.
Les rangs ne sont notamment pas du tout expliqués. Il n’y a aucune indication concernant l’intérêt même de ce système. D’ailleurs, ces derniers n’améliorent en rien l’expérience de jeu vu que vous perdrez dans tous les cas votre récompense à chaque fois que vous recommencerez une partie. Une progression orientée RPG à travers laquelle le joueur pourrait conserver l’équipement gagné à chaque niveau ou rang aurait peut-être permis de le motiver un peu plus à poursuivre l’aventure.
Resident Débile
Là où City Of Brass ne délivre pas non plus, c’est du côté de l’intelligence artificielle. Le comportement des mobs peut parfois être complètement à la rue avec des ennemis qui vont se jeter d’eux-mêmes sur les pièges. Embêtant pour un titre qui mise beaucoup sur le crowd control. Les compagnons que vous pourrez recruter tout au long de l’aventure ont également la fâcheuse tendance à vous bloquer le passage ou bien à déclencher des actions non souhaitées (exploser un tonneau d’explosifs alors que vous vous trouvez juste à côté, par exemple). Concernant l’interface, elle est sobre et va droit au but (toute référence à un célèbre club de foot français serait fortuite), même si on aurait aimé qu’elle soit un peu plus élégante et s’intègre mieux à l’écran. On ne peut décidément pas tout avoir.
La force tranquille
Le jeu tient techniquement la route sur One X sans forcément briller. Il est joli sans être flamboyant. Il est fluide mais reste capé à 30 fps (1080p et 4K). On aurait pu être en droit d’espérer le double vu le peu de ressources que le titre demande. Quant à la version PS4, le jeu ne tourne qu’en 1080p 30 fps sur Pro. Les développeurs justifient ce manque de performance par la taille réduite de leur studio et par ses aspirations (la créativité doit supplanter la technique).
Verdict : 7/10
Il est important de comprendre que City Of Brass est un jeu qui aime prendre plus qu’il ne donne. Il est radin sur les récompenses et échoue à motiver le joueur à s’attarder plus de cinq heures dessus. Le titre reste néanmoins une expérience intéressante pour qui veut s’acharner sur un jeu (trop ?) exigeant. L’absence d’un tutoriel complet risque de décourager d’éventuels nouveaux joueurs curieux de découvrir un genre dont ils ne connaissent pas les codes. Exigeant pour certains, frustrant et inutilement punitif pour les autres, City Of Brass ne marquera sûrement pas le jeu vidéo mais restera une source d’intérêt pour les joueurs déjà adeptes de roguelite et autres die & retry. A déconseiller si vous ne faîtes pas partie de cette catégorie.
Laisser un commentaire