Il ne sert à rien de se voiler la face à ce sujet, les adaptations vidéoludiques de films à succès, ça n’a jamais été la joie. Nous le savons, vous le savez, ils le savent ! Pour autant, quelques jeux vidéo ont parfois su se montrer très convaincants. On pense notamment à l’excellent The Simpsons : Le Jeu, sorti en 2007, au très surprenant Mad Max, sorti lui en 2015, ou encore à 99% des jeux estampillés LEGO. Côté mauvais élève en revanche, on retrouve hélas le tout nouveau Cars 3 : Course vers la Victoire dont il est question dans ce test. Explications d’une sortie de route téléphonée.
Test réalisé sur PS4 Pro à partir d’une version fournie par l’éditeur
Alors que le premier jeu vidéo Cars, sorti en 2006 sur PC, Wii, PlayStation 2, Xbox 360 ou encore GameCube, était un open-world des plus sympathiques, la licence était revenue sur le devant de la scène en 2011 avec le très moyen Cars 2. Ce dernier était loin de faire l’unanimité auprès des fans, et le changement de développeur n’y était sûrement pas étranger. Aux manettes, c’était en effet la structure Avalanche, la même que pour les jeux de la branche Disney Infinity, et la même que sur ce tout nouveau Cars 3 : Cours vers la Victoire. Tout un programme !
Oh mon dieu, on a écrasé une botte !
Pour être tout à fait honnête, nous avons tenu à peine plus de 2 ou 3 heures sur ce jeu. Nous n’avons eu aucun scrupule à le désinstaller après notre session de test, et à le rayer de notre esprit à tout jamais. Pourquoi ? Eh bien pour faire simple, Cars 3 n’a quasiment rien pour lui. Premier choc dès qu’on lance le soft pour la première fois : le jeu est extrêmement laid ! Bon nombre de jeux PlayStation 3 auraient de quoi le ridiculiser, c’est dire. Et nous sommes sur PS4 Pro, qui plus est. Si nous faisons cette précision c’est avant tout pour rappeler que le jeu est également disponible sur Xbox One, PS3, Xbox 360, Wii U et Switch (rien que ça). Nous vous laissons donc imaginer à quoi peuvent bien ressembler les versions les moins « évoluées ». D’ailleurs, puisqu’on en parle, sachez que Cars 3 dispose d’un multijoueur local. Jusqu’ici c’est un très bon point. Pourtant, s’il est possible de se tirer la bourre jusqu’à 4 joueurs sur PS4, Switch et Xbox One, il est à noter que toutes les autres versions imposent, elles, un maximum de 2 joueurs. Dès lors, nous vous aurions bien conseillé de passer par le mode Online pour disposer d’une expérience multijoueur un peu plus potable, mais le jeu ne possède aucun mode en ligne. Sur aucun support ! Avouez que pour un titre vendu 60€ il y a de quoi l’avoir mauvaise.
Pour en revenir à l’aspect visuel donc, Cars 3 fait réellement peine à voir, et affiche sans honte une tonne d’aliasing, de clipping, et autres textures coupées à la truelle. Tout cela pourrait presque être pardonnable si, et seulement si, le jeu était un minimum fun en compensation. Ce qu’il n’est absolument pas ! On s’ennuie à mourir dans cet ersatz de Mario Kart/Crash Team Racing/Modnation Racers/LittleBigPlanet Karting… Le gameplay est aussi vif que l’intégrale de Derrick et la sensation de vitesse est absolument inexistante. Alors certes, d’aucuns diront sûrement que le jeu se destine avant tout au jeune public. Mais cela n’excuse pas tout. Cela doit rester un jeu, à savoir quelque chose de drôle, d’amusant ! Or, ici, votre bambin risque même d’en avoir marre avant vous. Remarquez, le but premier de ce soft est peut-être d’aider vos enfants à faire la sieste… Nous n’avions pas vu ça sous cet angle mais l’analogie est intéressante à faire, en effet. Il est d’ailleurs à noter que le jeu ne reprend pas du tout le scénario du film qui vient tout juste de sortir en salles. N’espérez donc pas revivre ici les aventures que vous avez adoré (ou non) en salles obscures. Non, en lieu et place d’une quelconque approche scénaristique, Cars 3 : Course vers la Victoire entend proposer des sous-menus de sous-menus. Le tout pour que vous ayez l’impression d’avoir le choix entre des tonnes de défis. En réalité, vous aurez (très) vite l’impression de faire la même chose.
Détendez-vous, je vous sens tout… contenu !
Car en terme de contenu, figurez-vous que Cars 3 impressionne. Rien de sarcastique dans cette affirmation, bien au contraire. Effectivement, alors que tout joueur penserait sans aucun doute avoir affaire à un titre totalement vide, il faut bien avouer qu’il n’en est rien. Courses simples, combats en arène, contre-la-montre, épreuves freestyle faisant la part belle aux tricks aériens… Le jeu de Warner Interactive a de quoi surprendre sur ce point. Ce n’est d’ailleurs pas tout, puisque sans que l’on s’y attende de prime abord, Cars 3 propose pas moins de 20 circuits et 20 véhicules divers et variés. Parmi eux, il vous sera donc possible d’incarner Flash McQueen, Cruz Ramirez, Natalie Certain, Rich Mixon, Cam Spinner, Arvy, Ramone ou encore Jackson Storm. Nous serions tentés de dire que les fans seront sûrement aux anges, mais nous nous permettons d’émettre un gros doute là-dessus. Car, qu’on se le dise, c’est bien là le seul et unique vrai point fort de ce Cars 3 : Course vers la Victoire !
En ce qui concerne la bande-son, les amateurs des films Cars 1, 2 et 3 seront sans aucun doute déçus d’apprendre que le casting vocal du jeu est sensiblement différent. Il est appréciable que le tout soit intégralement doublé dans notre langue, mais il est clair que c’est typiquement le genre de titres pour lesquels on ne peut décemment pas se passer des voix dites officielles. Ce n’est pas le premier jeu vidéo adapté d’une licence cinématographique à en faire les frais, mais après tout ce n’est pas une raison pour continuer à aller dans ce sens. Enfin, sachez que la durée de vie du titre reste honorable pour quiconque voudra tout débloquer. En effet, chaque défi étant jouable en Facile, Normal, et Difficile, il ne fait aucun doute que vous en aurez pour un bon moment si vous adhérez au concept. Il en sera de même si vous décidez de sortir le jeu lors de soirées entre amis sur le même canapé. En tout bien tout honneur, évidemment ! Pour le joueur lambda en revanche, l’addition s’annonce salée, et surtout injustifiée. 22 trophées PSN (dont un Platine) sont à déverrouiller, mais ce ne sera hélas pas suffisant pour trouver de l’intérêt à ce jeu sur le long, le moyen, et même le court terme. Cars 3 a été développé à la va-vite, et cela se ressent dès les premières minutes de jeu.
VERDICT
Si quelques adaptations vidéoludiques de films à succès parviennent à se démarquer de par leur qualité, force est de constater que Cars 3 : Course vers la Victoire tend à faire pencher la balance de l’autre côté. Proposant un aspect visuel des plus laids, un casting vocal non-officiel, et un ennui à faire pâlir un paresseux, le jeu de Warner Interactive développé par Avalanche ne risque pas de marquer les esprits. Reste donc son multijoueur local (jusqu’à 4 sur Xbox One, Switch et PS4, jusqu’à 2 sur les autres supports) et son contenu somme toute correct. Est-ce pour autant une justification nécessaire à ce prix de vente très élevé ? Rien n’est moins sûr. Pour cette fois, nous vous conseillons donc plutôt d’aller voir le film en famille ou entre amis.
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