La fin d’année est marquée, comme à son habitude, par la sortie d’un nouvel épisode de la célèbre licence d’Activision. Fin 2014, Slegdehammer prenait le contrôle des opérations et dévoilait Advanced Warfare, un FPS futuriste pour le moins innovant, puisque jamais dans l’histoire de la franchise il n’avait été question de combattre des robots et autres exosquelettes. Aujourd’hui, c’est au tour du studio Treyarch de nous révéler sa vision de la guerre dans Call of Duty Black Ops III.
Début des hostilités
Quarante années ont passé depuis les événements survenus dans Black Ops II. Nous voici au coeur d’un affrontement futuriste en plein XXIe siècle, dans lequel l’Homme et les machines tentent de travailler côte à côte dans le but de faire régner l’ordre au quatre coins de la planète. Un concept, dans le prolongement de celui d’Advanced Warfare, qui, comme l’an dernier, ne plaira probablement pas aux fans de la première heure…
Après avoir succinctement déterminé quel serait votre avatar (homme ou femme), vous vous retrouvez rapidement dans le feu de l’action. Votre premier objectif, libérer un éminent homme politique, retenu prisonnier dans un abri ultra sécurisé. Accompagné d’Hendricks, votre chef d’escouade, vous serez rapidement mis en porte à faux, et ce malgré l’aide d’un régiment mené de main de maître par le Taylor, dont l’équipe a subi un ensemble de modifications robotiques (exosquelette, métabolisme…). C’est durant une phase d’extraction mal orchestrée que votre misérable fantassin fait de chair et d’os se retrouve au pied du mur, vulnérable face aux armées de robots rebelles. Les membres supérieurs arrachés violemment suite à un duel inégal, vous voilà jonché au sol, entre la vie et la mort… S’en suit une série de missions dans lesquelles notre protagoniste, fraîchement remis de ses blessures, tente de découvrir le fin mot de l’histoire. Un scénario rocambolesque aux allures d’Inception, mêlant flashback historiques et affrontements futuristes. Un joyeux bordel… qui vous permettra de découvrir que votre pire ennemi peut se trouver à quelques mètres de vous, sans que vous ne le sachiez.
Impossible de nier que Treyarch a véritablement souhaité donner une tournure différente à un scénario souvent jugé trop classique. Mais force est de constater que cette campagne solo est probablement la plus incompréhensible de l’histoire de la franchise. Si l’oeuvre dirigée par Christopher Nolan pouvait paraître compliquée au premier abord, la dernière création de Treyarch semble tout simplement dénuée de sens. Difficile de suivre un semblant de ligne directrice, puisque nous sommes constamment balancés entre événements présents et passés. Une plongée en pleine seconde guerre mondiale, et là, au milieu du champ de bataille, un robot bipède ultra perfectionné… Une horde de zombies sortis de nulle part… Bref, un condensé de toutes les idées possibles, réunies dans ce qui semble être une sorte de brouillon jouable à quatre en coopération.
À ce propos, nous vous conseillons fortement de jouer à plusieurs, chaque niveau étant découpé en sorte d’arènes semi-ouvertes dans lesquelles les ennemis viennent de toutes parts. Punitive, injuste même, cette campagne solo regroupe un ensemble d’adversaires coriaces qu’il ne vous sera pas facile de pulvériser seul. Et ce ne sont pas les quelques pouvoirs (CyberCores) disponibles qui changeront la donne. En sachant qu’il est déjà difficile d’être partout à la fois, sachez que l’IA a été conçue de telle manière que l’ensemble des troupes adversaires convergent dans votre direction, en vous visant vous expressément. C’est simple, que vous soyez entouré d’un escadron d’infanterie ou seul au milieu d’une ruelle ruisselante de sang, vous serez purement et simplement harcelé par les rafales des rebelles et autres robots ennemis. Un désastre. Retenons tout de même qu’il vous est possible de revenir à votre Hub, sorte d’abri de fortune, afin d’y personnaliser vos armes, pouvoirs, ou bien pour y effectuer une session de test sur simulateur.
Welcome to the new generation
Initialement prévu exclusivement sur PC et consoles de dernière génération, Call of Duty Black Ops 3 s’est finalement vu porter sur PlayStation 3 et Xbox 360. Une décision risquée, surtout lorsqu’on sait à quel point il est difficile d’offrir un rendu de qualité sur un titre cross-gen. Un pari tenu, au regard des heures passées sur ce titre. Les animations en jeu sont réussies, et on apprécie l’ensemble du travail réalisé autour du moteur graphique. La modélisation des personnages ainsi que les décors pullulent de détails et l’on ne peut s’empêcher de contempler le superbe jeu d’ombres qui fait la force des Black Ops. Le rendu tourne généralement à 60 images par seconde, mais l’on regrettera quelques chutes à 30 FPS lors de cinématiques pourtant maîtrisées. Il en va de même pour certaines textures qui entachent ce paysage pourtant plein de promesses. Enfin, il est intéressant de noter que Treyarch est parvenu à uniformiser l’ensemble de son interface, en l’épurant tout en utilisant une structure unique à tous ses modes de jeu (solo, multijoueur et zombie). Côté bande son, le doublage français fait son oeuvre, de même pour la balistique. Des mélodies typées Heavy Metal – Rock viennent ajouter un méchant coup de dynamisme aux modes multijoueurs, ce qui plaira aux joueurs investis dans des parties effrénées.
Enjoy technology
Malgré une campagne solo bancale, Call of Duty Black Ops 3 parvient à renverser quelque peu la tendance grâce à multijoueur de qualité. Si ce dernier manque cruellement de nouveauté, notamment dans sa structure (mécanisme de gain d’expérience, modes de jeu, personnalisation), on ne peut qu’apprécier les ajouts effectués dans cette nouvelle mouture. Le gameplay asymétrique installé dans Advanced Warfare se confirme dans Black Ops 3 et nous invite désormais à effectuer d’impressionnants mouvements, tels que des wall runs ou des sauts de plusieurs mètres dont il vous sera possible de contrôler la trajectoire, tout en prenant soin de surveiller de près votre jauge de boost. La technologie au service du fun et du dynamisme des parties. En revanche, on regrette un certain aspect du level design : la création de murs invisibles qui bloquent l’accès à certains endroits de la carte. Impossible par exemple d’escalader les murs d’un bâtiment, dans le but de monter sur le toit. Un sentiment d’inachevé, qui a le don d’agacer. Mais ce qui est le plus bouleversant, c’est l’absence totale d’indications quant à la présence de ces barrières infranchissables. On se retrouve ainsi contraint de subir un bug de collision qui est généralement fatal. Dommage.
L’autre innovation principale de ce Black Ops 3, la classe Spécialiste, vous invite ainsi à prendre le contrôle d’un avatar surentraîné disposant de caractéristiques qui lui sont propres. Au nombre de dix, ces super soldats peuvent être débloqués au fil de votre avancée. Vous pouvez ainsi les personnaliser, tant physiquement que techniquement (en choisissant l’une de leurs deux attaques spéciales par exemple). Onde de choc dévastatrice, arc à flèches explosives, nuées d’insectes venimeux… Les choix sont nombreux et doivent être judicieusement effectués en fonction du mode de jeu, dont on dénombre une bonne vingtaine. Parmi les nouveautés, nous pouvons notamment citer la présence des arènes, incluant un classement pensé de manière relativement intelligente. Chaque participant détient un rang qui lui est propre, ce qui lui permet de se retrouver avec des adversaires de son niveau, lors de parties de type Série pro ou Moshpit. Champ libre est quant à lui une sorte de free run sous réalité augmentée, vous proposant d’utiliser l’ensemble de vos capacités motrices dans le but de boucler un parcours et ce avant la fin du temps imparti. On notera également la présence du CoD Caster, un outil vous permettant de diffuser vos parties et plus beaux scores sur la toile. Il était temps.
Quelques lignes enfin pour parler du principal attrait de ce Black Ops III : son mode Zombie. Un quatuor de choix composé de Heather Graham, Ron Perlman, Jeff Goldblum et Neal McDonough incarnant les prisonniers de Morg City, une métropole typée années quarante – cinquante aux contrastes particulièrement sombres. Une carte (Shadow of Evil) assurément gigantesque, offrant un level design de premier choix, et ce malgré une multitude d’espaces confinés. Disséminés à travers la map, de nombreux outils vous permettront d’enchaîner les phases de jeu et rituels à la recherche du terrible secret. Les Gobblegums, customisables dans le menu de démarrage, peuvent être achetés dans un distributeur de bonbons afin de vous octroyer des bonus passifs. Mastodonte et weapon box mystère sont bien évidemment de la partie, de quoi permettre à chaque joueur d’optimiser son avatar au maximum (avec l’achat d’un pistolet laser notamment). Il vous sera également possible de vous transformer en démon lorsque vous vous trouverez à proximité de stèles de flammes mauves. Cette créature a la faculté de pouvoir utiliser ses tentacules tel un grappin, afin d’atteindre des endroits insoupçonnés. Vous serez ainsi en mesure de débloquer des mécanismes qui vous donneront accès à d’autres pans de la carte, ou à des objets d’invocation par exemple. Ces membres supérieurs vous permettront également de réenclencher certains générateurs, à l’aide d’une impulsion électrique. Des failles de téléportation, de nouvelles créatures abominables, de nouveaux outils de massacre… Une liste longue comme le bras d’améliorations diverses qui font de ce mode Zombie une véritable réussite.
Verdict : 7/10
Ce Call of Duty Black Ops III aura su nous marquer profondément à deux niveaux. D’un côté, on constate finalement que l’ajout d’une campagne solo dans un titre de ce type est d’une inutilité confondante, dans la mesure où les développeurs ne prennent pas le temps de s’y intéresser outre-mesure. De l’autre, des modes multijoueurs somme toute assez classiques, mais qui ont le mérite de véhiculer un concept qui fonctionne, dans l’ensemble. Enfin, un mode Zombie retravaillé, peaufiné, sublimé même… qui à n’en pas douté, sera le point fort de dernier épisode de la franchise d’Activision.
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