Nombreux furent ceux d’entre-vous qui nous ont demandé pourquoi le test d’un jeu de la trempe de Call of Duty: Ghosts n’avait pas encore été publié sur le site. Sachez que vos réactions ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd, c’est pourquoi nous vous présentons aujourd’hui le test du jeu qui coïncide avec la sortie du premier DLC, dont vous retrouverez également le test très bientôt sur PS4 France. Mais pour l’heure, revenons à nos fantômes.
GHOSTS STORY
Chaque année voit sont lot de nouveautés apparaître. Et chaque année, certains schémas se reproduisent inlassablement : le dernier modèle d’iPhone, le Beaujolais nouveau… et la sortie d’un énième volet de la saga Call of Duty. C’est ainsi qu’est sorti en Novembre dernier, le dixième opus de la saga sous nommé GHOSTS et développé par Infinity Ward, le studio qui depuis quelques années nous offre les Modern Warfare. Ce changement de sous-titre est-il annonciateur de bouleversement dans la saga culte du FPS le plus vendu de tous les temps ?
Il faut croire que non, car si quelques détails mineurs ont fait leur apparition, comme un mode Extinction qui rappellera à beaucoup le mode Zombie des Black Ops, force est de constater que les nouveautés ne sont pas légion dans ce Call of Duty cuvée 2013. Ainsi, l’histoire de ce Call of Duty prend place dans une sorte de futur apocalyptique qui est le théâtre d’une guerre sans merci dans laquelle vous incarnez deux frères (sans oublier leur fidèle compagnon, Riley) membres d’une équipe appelée les Ghosts. Vous devrez réussir à contrecarrer les plans de la fédération qui a détourné un satellite militaire afin de pouvoir raser n’importe quelle ville. Voilà ce qui vous attend. Et ne cherchez pas à comprendre quels sont les enjeux de cette prise de pouvoir, vous n’en saurez strictement rien. Quelques bribes de réponses vous seront apportées au court des maigres cinématiques qui ornent l’histoire, mais pas grand chose de concret dans l’ensemble. C’est dommage sans l’être puisqu’au final le mode Campagne s’avère être le mode le moins intéressant du jeu. Le scénario basique et peu accrocheur est donc un simple prétexte pour nous faire enchaîner des missions qui se suivent et se ressemblent.
Il faut tout de même reconnaître une certaine volonté de la part des développeurs de varier les plaisirs en nous proposant des phases de jeu dans l’espace ou encore de prendre le contrôle de Riley. Si ces moments s’avèrent intéressants de prime abord, ils se révèlent bien trop courts et souffrent d’un gameplay alourdi. Dommage, surtout quand on sait à quel point l’accent a été mis sur les phases de jeu mettant en scène le représentant canin des Ghosts. On accroche donc difficilement à l’histoire qui ne se développe pas assez et on ne s’attache absolument pas aux personnages que l’on contrôle. C’est bien simple, ils pourraient très bien y laisser la vie que cela ne nous ferait ni chaud, ni froid. La faute à une mise en scène ne mettant pas assez en avant les protagonistes dans leur individualité (or, il y avait de quoi tirer parti de l’histoire des Ghosts) et qui va jouer sur le côté très hollywoodien de la production. Si au début on peut être impressionné par les explosions à foison et les situations délicates rencontrées par les personnages, on finit vite par se lasser tant le jeu tire sur la corde de la surenchère. À croire que Michael Bay a traîné chez Infinity Ward lors du développement. Scripté au possible, linéaire jusqu’au moindre détail, vous serez en droit de ressentir une grande satisfaction lorsque vous serez venu à bout des 6 maigres heures de jeu qui vous attendent en solo. Et nous prions d’avance pour la rédemption des quelques âmes rebelles qui auront le courage de fouiller chaque niveau pour y trouver les dossiers cachés.
En parlant d’effets visuels, ne vous attendez pas à une révolution graphique. On est clairement sur un bête portage de la version PS3. L’affichage en 1080p se fait malgré tout ressentir, et les décors sont plutôt fouillés dans l’ensemble. Quelques beaux panoramas s’offriront à vous mais cela est terni par certaines textures tout droit sorties du passé. L’affichage en FullHD ne fait donc pas que des miracles. En termes de fluidité les 60FPS seront parfois mises à mal lorsque de nombreux éléments sont affichés à l’écran. Rien de scandaleux cela dit. En revanche, dommage que les déplacements des personnages soient toujours aussi rigides. Il y a encore des progrès à faire pour se croire sur le champ de bataille.
LE BON, LA BRUTE ET LES TRUANDS
Ne soyons pas trop durs avec le jeu, à vrai dire qui peut nier que les Call of Duty sont loin de briller dans le monde vidéoludique à l’aide de leur campagne ? C’est bien évidemment la recette de son mode multijoueur qui en a fait pour beaucoup une référence et ce n’est pas ce dixième épisode qui dérogera à la règle. Les habitués ne seront pas dépaysés puisque les menus n’ont que peu changé et il faudra fouiller un peu pour trouver les nouveautés. Il convient de souligner que Call of Duty Ghosts reste l’un des rares FPS de nos jours à proposer un mode de jeu hors ligne en multijoueurs en écran splitté avec une certaine possibilité de customisation et surtout le fait de pouvoir ajouter des bots contrôlés par l’IA. Attention, Activision n’invente absolument rien et des FPS bien plus prestigieux en leur temps (on ne citera pas de noms pour ne pas créer de polémique) proposaient déjà cela et de façon plus approfondie. Mais les développeurs ont fait l’effort de penser aux joueurs qui favorisent avant tout l’échange direct et les joies de jouer avec un ou plusieurs amis à leurs côtés quand d’autres considèrent qu’il n’est plus nécessaire de proposer cela. Un point essentiel qu’ils sauront conserver et améliorer on espère.
Les habitués du mode en ligne retrouveront donc très vite leurs marques avec cependant quelques petits ajouts. Désormais vous pouvez personnaliser votre soldat et choisir par exemple de ne pas l’équiper d’une arme secondaire afin de récupérer des points qui pourront vous permettre de sélectionner un atout supplémentaire ou d’ajouter à votre arme principale un accessoire qui vous offrira la victoire. Enfin, à condition de bien manier le jeu… Car si les maps sont diverses et variées, elles sont surtout propices à l’activité préférée des nuisibles de Call of Duty : les campeurs. Et cette année, ils s’en donnent à cœur joie, les maps semblent d’ailleurs avoir été spécialement conçues pour leur donner l’avantage. Entre les herbes qui pourront les camoufler sans soucis et les environnements plutôt vastes et complètement dépouillés à certains endroits, il vous faudra un sacré temps d’adaptation. Oui, en dépit de son gameplay vu, revu et usé jusqu’à la moelle, Call of Duty: Ghosts est un jeu élitiste en multijoueur. Si c’est la première fois que vous jouez à un jeu de la licence, bon courage pour vous faire accepter parmi une communauté qui fait partie de celles des plus critiqués du jeu vidéo. On ne saura donc que trop vous conseiller de jouer avec des connaissances, afin de pouvoir vous faire la main sur le jeu et apprécier le multi à sa juste valeur. Car en dehors de ça et de ses killstreaks toujours aussi abusés qui offrent encore et toujours la victoire au plus forts (on cherche encore pourquoi on offre aux meilleurs des équipements encore plus destructeurs comme des hélicoptères d’assaut ou encore les redoutés chiens d’attaque) il y a de quoi bien s’éclater. Du simple Deathmatch en passant par la Recherche et Destruction (ici renommée Recherche et Sauvetage) sans oublier le célèbre Team Deathmatch, vous aurez de quoi faire du frag avec tous les modes multijoueurs à votre disposition.
S.O.S FANTÔMES
La bonne surprise de ce jeu reste sûrement l’apparition du mode extinction. Dans la forme, on est très proche d’un mode zombie propre aux Black Ops. Mais dans le fond, l’idée est bonne et se révèle vraiment attractive une fois la manette en main. Dans la peau d’un soldat (que vous pourrez une fois encore personnaliser selon différentes classes possédant des atouts propres) vous devrez débarrasser la zone des nids d’aliens qui se sont installés. Vous pourrez donc vous faire aider d’un ami en local ou bien constituer votre équipe de 4 joueurs en ligne. Une légère dimension stratégique prend alors place puisque vous gagnerez à jouer avec des équipiers qui ne jouent pas les même classes que vous. Plus vous serez complémentaires et plus vous aurez de chances de faire face aux nombreuses vagues d’aliens qui deviendront très vite redoutables. Si en solo l’aventure se révèle sympathique, c’est à plusieurs qu’elle prend tout son sens. Il y a de quoi se lancer dans des parties assez épiques pour peu que vous et vos équipiers soient équipés d’un micro-casque.
N’oublions pas le mode Escouades qui vous offre la possibilité de créer votre propre équipe de dix soldats dans le but d’aller défier en ligne des adversaires contrôlés par l’IA d’après les teams qui auront été faîtes par les joueurs. Chaque unité aura un comportement différent selon son équipement, ainsi un soldat équipé d’un Fusil à pompe ira d’avantage au corps à corps tandis qu’une unité possédant un Fusil à lunette se tiendra à distance. Tout ceci vous permettra de recueillir de l’expérience que vous pourrez utiliser dans le mode multijoueur en ligne. Une sorte d’entraînement avant le passage aux choses sérieuses. Rien de bien excitant ici, mais ça a au moins le mérite de proposer un peu de contenu auquel vous pourrez jouer en solo.
Verdict: 6/10
Ce qui dérange avec cet épisode de Call of Duty n’est pas tant le fait que sa sortie était déjà prévue avant même que le précédent opus pointe le bout de son nez, mais c’est surtout le manque clair et net de passion émanant de la part des développeurs. On ressent l’ennui avec lequel ils ont écrit le mode campagne et à quel point ce dut être un calvaire pour eux de pondre une histoire qui se démarquerait des habituels conflits sous fond de guerre mondiale. En résulte donc un jeu relativement fade pour ceux qui recherchent un vent de fraîcheur dans les FPS actuels. Pour les fans du genre, vous y trouverez votre compte, puisque -malheureusement- rien n’a vraiment changé. Call of Duty: Ghosts n’est pas un mauvais jeu en soit puisque la recette reste toujours aussi efficace, mais étant donné que le jeu mise tout sur son aspect multi-joueur, on peut se demander si c’est vraiment la peine de payer 70€ par an afin de pouvoir faire quelques frags avec ses potes, quand la licence gagnerait à tendre vers un modèle économique proche du Free to play. Il reste tout de même le sympathique -mais néanmoins trop peu fourni- mode extinction qui est mis à l’honneur dans le premier DLC sorti très récemment. Premier DLC d’une longue liste avant que Ghosts, dont la mort est déjà prévue pour le mois de Novembre prochain, ne devienne plus qu’un éphémère souvenir.
Serum Raisin
23 mars 2014 at 19 h 05 minFaudrait la même pour BF4… car aujourd’hui j’hésite encore… Sinon, merci pour ce test qui reflète mes opinions sur le sujet (préjugé ?)…
Bon allez, je retourne sur Kill Zone : Shadow Fall !!!