Après 10 années d’absence, sans compter le spin-off en vue de dessus Burnout Crash, la célèbre franchise Burnout est enfin de retour sur nos consoles ! Un véritable plaisir que beaucoup d’amateurs de jeux de course s’amuseront à partager, dévoilant peut-être en réalité la triste tendance actuelle du marché de l’Arcade. C’est donc à défaut de compter, pour le moment, sur un nouvel opus, que Burnout Paradise sort en version remasterisée 4K/60 fps pour PS4 et Xbox One. Pour quelles raisons cet épisode fascine-t-il autant et pourquoi sa venue est aussi bien accueillie pour un vieux titre tel que lui ? Voici nos impressions à chaud.
Test réalisé sur PlayStation 4 Pro à partir d’une version éditeur
Le retour tant attendu
Difficile de réaliser toutes les années passées entre ce remaster et le jeu d’origine (une génération de consoles, rien que ça !). Pourtant, à l’ère de la guerre des technologies et des simulations toujours plus poussées (surtout dans les jeux de course), la venue du « vieux » Burnout Paradise est presque une bénédiction pour certains. Si les connaisseurs pourront se cacher derrière l’éternel argument du « c’est la nostalgie qui parle », force est de constater qu’en réalité ce come-back fascine car il est, sans doute, inoubliable dans son genre. Sans être aux yeux de tous le meilleur de la série, ni nécessairement le meilleur de sa catégorie, le projet de Criterion Games a marqué les esprits à son époque car il était l’un des pionniers de l’arcade ultra-rapide en monde ouvert. Le cocktail est efficace : une grande carte facilitant la vitesse et les cascades, une liberté pour des objectifs à chaque feu tricolore, plus d’une cinquantaine de voitures de différents types, une bande-son tendance, un multijoueur aux petits oignons… Les avantages étaient déjà nombreux à sa sortie initiale en 2008, c’est pourquoi plusieurs d’entre vous s’en souviennent encore très bien à ce jour.
Et quel plaisir de le retrouver tout beau, tout propre – du moins pour les joueurs consoles. Burnout Paradise Remastered, c’est le plaisir de retoucher à ce titre en 60 images par seconde (comme à l’époque, finalement), un critère très important pour une vitesse de défilement extrêmement rapide. En revanche, l’aspect visuel se voit désormais lissé et rehaussé pour atteindre une résolution optimisée 4K sur PS4 Pro et Xbox One X. Une différence qui saute aux yeux une fois l’introduction d’origine visionnée. Qu’on se le dise, la vielle direction artistique peut piquer d’office les yeux pour ceux qui ne connaissent pas le jeu, avec pour fer de lance des couleurs plutôt jaunâtres, un rendu old-school, et quelques éléments pouvant maintenant paraître kitsch (« DJ Diabolika en direct de votre radio »). Car non, le titre ne change finalement pas dans la forme – vu qu’il ne s’agit pas d’un remake – et pourra paraître dépassé sur des systèmes simples comme l’interface, la navigation, ou encore la diversité des épreuves.
Le bon vieux temps ?
Pour autant… quel plaisir ! Bien qu’il soit désormais difficile de le comparer face aux dernières productions (et notamment aux excellentes de Playground Games), Burnout Paradise Remastered reste à jamais un défouloir sans précédent. Rapide et très nerveux, l’opus dont il est question brille de par sa simplicité, en nous permettant d’avoir tout ce que nous souhaitons : aller vite, en ayant le contrôle, et en pouvant effectuer des actions irréalistes mais jouissives. Son retour nous fait en revanche nous poser des questions sur le fondement des jeux d’arcade en 2018 : les joueurs n’arriveraient-ils plus à trouver du plaisir en jouant aux derniers titres similaires ? Peut-être, à en croire les critiques sur les récents Need for Speed, pour ne citer qu’une autre licence d’Electronic Arts. En fait, Burnout Paradise Remastered amuse surement car il reste complètement détaché du monde réel, dans la mesure où il permet de « booster » très longtemps, d’effectuer des tonneaux improbables et même de balancer librement son véhicule sur la voie publique afin de décrocher des points bonus. Burnout, c’est le plaisir de ne pas se soucier des limites physiques, des forces de l’ordre ou de s’attacher à un scénario digne d’un blockbuster hollywoodien. C’est sans doute pour cela qu’il était attendu de nouveau, 10 ans après sa première mise en circulation, parce qu’il n’essaie pas – à l’instar du reboot de Most Wanted en 2012 – de tomber dans le cliché du spectaculaire.
Burnout Paradise Remastered a forcément vieilli visuellement, évidemment, mais reste une référence en termes de gameplay. Et la bonne nouvelle, au-delà de la 4K, c’est que l’ensemble des DLC et mises à jour sont ici intégrées d’office. Comptez donc de nouvelles zones aux alentours de Paradise City, des modes de jeu multijoueur en ligne sympathiques (bien qu’orientés sur la course-poursuite) et des véhicules à gogo parmi les motos, jouets, buggys et autres voitures de légendes (ou même de police). Dommage, ceci dit, qu’ils soient pour la majorité accessibles dès le départ, retirant forcément un goût de challenge… compensé toutefois par la centaine de succès/trophées à (re)débloquer pour le plaisir des chasseurs d’achievements. Vous l’aurez compris, ce Remastered ne contient pas de nouveautés exclusives, mais reste un moyen efficace – si vous n’avez pas de PC ultra-puissant pouvant le faire tourner en 4K et à 60fps – de reprendre goût aux fondements de l’arcade en monde ouvert.
Verdict : 8/10
Cela ne vous surprendra peut-être pas, mais Burnout Paradise (Remastered, donc) reste encore aujourd’hui une référence arcade qui a toujours de belles leçons à donner à ses ainés. S’il souffre clairement de ses 10 années et paraît daté par moment, en gardant la majorité de ses vilains défauts d’époque (la navigation de la carte, bon sang !), le titre de Criterion n’en reste pas moins un plaisir absolu en termes de gameplay et de contenu. C’est simple, si vous avez adoré l’opus d’origine, souhaitez y replonger ou découvrir pour la première fois un titre de course nerveux, addictif et irréaliste, l’achat de cette version remasterisée se veut indispensable sur consoles. Espérons, entre deux souhaits de revoir aussi l’épisode Burnout 3: Takedown, qu’un tout nouveau projet arrivera prochainement. Burnout, nous ne t’oublierons pas !
Tiago
14 mars 2018 at 13 h 29 minDommage qu’ils n’aient pas eu une petite pensée pour ceux qui ont déjà la version précédente complète. Débourser encore une quarantaine d’euros pour une mise à jour graphique, cela fait bien cher, et qui fera certainement beaucoup de déçus par la suite. Si encore ils avaient ajouté du contenu supplémentaire, on pourrait comprendre mais là…