Après une sortie en exclusivité sur les consoles Sony et PC pendant deux longues années, Bugsnax arrive enfin sur les consoles Xbox et la Nintendo Switch. C’est ce dernier support qui nous intéresse aujourd’hui. Proposé pour un peu plus de 20€ sur le Nintendo eShop avec une édition physique en approche, l’étonnant titre de Young Horses doit donc s’adapter aux caractéristiques techniques de la console japonaise. Pari réussi ou sous-version proposée par la firme de Chicago ?
Test réalisé sur Nintendo Switch OLED grâce à une version numérique envoyée par l’éditeur
Une île aux secrets inexplorés
Jouable uniquement à la première personne, Bugsnax est sans conteste l’un des jeux les plus sous-cotés de l’année 2020. Présenté pour la première fois lors d’un State of Play et offert aux abonnés PlayStation Plus dans sa version PS5, le titre est passé injustement inaperçu aux yeux des joueurs qui se sont concentrés sur les AAA sortis cette même année. Young Horses l’a compris et a décidé de porter Bugsnax sur toutes les plateformes avec notamment une intégration dans le catalogue Xbox Game Pass. Si la trame du titre parait simplette lors des premières minutes de jeu, il faut admettre qu’une certaine curiosité vient titiller le joueur dès sa première rencontre avec Filbo. C’est le fruit d’un remarquable travail d’écriture des développeurs américains : dialogues loufoques, humour potache et tensions au sein de la ville de Snaxburg font de Bugsnax un titre savoureux et assez unique dans son approche. Toutefois et en cas de suite, il sera nécessaire de travailler le dénouement des quêtes annexes qui manquent clairement de folie comparativement au pitch de la trame principale.
En tant que journaliste, vous êtes envoyé par votre rédacteur en chef sur l’île de Zenkas suite à l’invitation d’Elizabert, une amie de longue date qui vous propose de résoudre le mystère des Bugsnax. Malheureusement, dès votre arrivée, l’île est vide mais quelques habitants traînent sur votre passage vous permettant de reconstruire la ville de Snaxburg. Avec l’aide de Filbo, maire aux compétences techniques et relationnelles faillibles mais au charisme indéniable, votre rôle sera de retrouver les habitants répartis sur l’île en résolvant de nombreuses énigmes. C’est à ce moment-là que les Bugsnax rentrent en scène. Pokémons de l’ère moderne, ces créatures aux apparences semblables à divers aliments de notre quotidien ont la faculté particulière de transformer certaines parties de notre corps en fruit, légumes ou même hot-dog. Il sera nécessaire de les capturer afin de remplir les nombreuses missions proposées par les divers acolytes que vous croiserez lors de votre périple. Pour une capture facile et efficace, vous êtes doté d’un appareil photo vous indiquant les sauces adorées ou non pour chaque créature, qui sont tout de même au nombre de 100 ; un véritable Pokédex à la sauce ketchup, moutarde ou encore chocolat.
Des créatures ingénieuses, une plastique non recyclable
Composée de plusieurs zones différentes, l’île de Zenkas offre un terrain de jeu assez important et renferme de nombreux secrets. Comme indiqué précédemment, il faudra user de patience, et même parfois de chance pour capturer l’ensemble des créatures qui peuplent notre île. Vous serez en effet doté de plusieurs outils qui vous aideront dans votre périple, un filet pour capturer les Bugsnax, une cage pour les emprisonner, un lance-sauce (oui vous avez bien lu) et d’autres outils que vous donneront les divers protagonistes rencontrés / sauvés au cours de votre aventure. On regrettera toutefois la sous-utilisation (pour ne pas dire non-utilisation) de certains outils qui entraînent à un moment une certaine répétitivité dans le processus de capture des diverses créatures. Si une suite venait à voir le jour, il faudra sans nul doute étoffer les possibilités de gameplay afin de ne pas tomber dans une répétitivité certaine.
Si le jeu se dote d’un univers sonore imperturbable avec des doublages et une bande-son de qualité, nous attendions de pied ferme l’adaptation du titre sur Nintendo Switch et nous sommes malheureusement déçus. Après avoir terminé une première fois l’expérience sur PS5 qui proposait un rendu quasi similaire à celui du PC avec en sus l’exploitation totale des diverses fonctionnalités de la DualSense (gâchettes adaptatives, retours haptiques…), le passage sur la console de la firme de Kyoto est difficile, très difficile. De base, le titre n’est pas un foudre de guerre technique : animations rigides, moteur graphique grossier par moment avec une 3D sans grande précision et malgré ces failles, Bugsnax souffre à de nombreuses reprises sur Nintendo Switch : ralentissements incessants dès qu’il y a de l’action à l’écran, framerate instable, distance d’affichage très faible qui engendre du popping à foison… On ne pourra malheureusement conseiller le titre sur Nintendo Switch qu’aux véritables voyageurs qui ne peuvent profiter d’une expérience autre que sur cette console.
Au-delà de ses problèmes techniques, le titre propose tout le contenu sorti à ce jour avec l’intégration de la mise à jour gratuite The Isle of Big Snax, qui fait de Bugsnax un titre au rapport/qualité prix excellent. Disponible pour moins de 20€ lors des nombreuses soldes, il peut s’agir d’une bonne occasion de se lancer dans la chasse aux créatures les plus étranges. Toutefois et comme tous les jeux parus sur la Nintendo Switch en monde ouvert, il faudra s’armer de patience, beaucoup de patience. Avec des temps de chargement longuets entre chaque changement de zone (comptez 15 à 20 secondes), on évitera les allers-retours inutiles même si désormais, le voyage rapide est disponible – contrairement au lancement du titre sur PS5 qui nécessitait à l’époque de retraverser chaque zone pour atteindre Snaxburg, la Warp Room du titre.
Verdict : 6/10
Si Bugsnax reste toujours un jeu unique avec une atmosphère et un humour très frais, il faut reconnaître que ce portage sur Nintendo Switch s’avère plus compliqué que prévu. Avec une définition largement réduite, des ralentissements lorsqu’il y a de l’action à l’écran, une distance d’affichage faiblarde et du popping omniprésent, la technique du titre n’est sans nulle doute son point fort. Toutefois, on reste conquis par le concept initial et la trame scénaristique totalement délirante. Incluant le nouveau contenu téléchargeable The Isle of Big Snax, comptez une quinzaine d’heures pour venir à bout du titre, un contenu riche pour le prix proposé. Une expérience unique à consommer sans modération sur une autre plateforme, et plus raisonnablement sur la console de Nintendo…
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