Une pluie d’armes et d’équipements de couleur se déversant au sol. Une direction artistique atypique adoptant les tons graphiques de comics et bandes dessinées. Un univers bien particulier articulé autour d’un savant mélange entre blagues enfantines, voire puériles mais faisant toujours esquisser un sourire, et une pointe de sérieux. Des personnages un brin fou et surtout emblématiques, qu’ils soient humains, robots ou sirènes. Pas besoin de continuer cette devinette plus longtemps, avec ces quelques éléments on comprend tout de suite que notre sujet concerne Borderlands 3. On a posé nos valises à Pandore pour faire le plein de fous rires, de loots et de bastonnades armées mais surtout afin de vous rapporter toutes nos impressions sur ce troisième opus de la licence, développé par Gearbox Software et édité par 2K.
Test réalisé sur PlayStation 4 grâce à une copie numérique envoyée par ClapTrap sur notre Echo personnel.
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ClapTrap, Lilith & Co’
Sept ans se sont écoulés depuis Borderlands 2. Malgré des opus intermédiaires dont Borderlands – The Prequel et Tales from the Borderlands (Telltale Games), la licence fait son grand retour avec un nouvel épisode. L’occasion pour la communauté des fans, adorant tout autant Bandit que ClapTrap, comme pour les nouveaux venus désirant s’essayer à un nouveau lore, de se plonger dans cet univers si particulier. Avant de commencer, on vous rassure tout de suite, nous retrouvons effectivement les personnages emblématiques tels que ClapTrap, la sirène Lilith et bien d’autres. Mais on notera tout de même l’ajout de certains protagonistes issus des opus cités plus haut, notamment Rhys introduit dans Tales from the Borderlands. Dans tous les cas ne pas avoir parcouru ces titres n’est en rien handicapant, bien que vous louperez quelques clins d’œil et références.
Nouveau venu ou véritable fan, vous le verrez rapidement, c’est un vrai plaisir que de retrouver tous ces personnages emblématiques, même si cela signifie qu’ils se sont encore empêtrés dans les ennuis. Mais si le plaisir est bien là, dès les premières minutes de jeu et suite à notre high-five avec le robot jaune le plus connu de la galaxie, qu’est-ce que le soft a t-il à nous offrir côté scénario ?
Un scénario en demi-teinte
On ne va pas se le cacher plus longtemps, le lecture de l’intertitre ayant déjà donné le ton, nous sommes un tantinet mitigés quant à la qualité du scénario. Que se passe t-il dans ce troisième opus ? Les événements de Borderlands 3 se déroulent quelques années après les aventures de son aîné. Exit donc le Beau Jack et place à non pas un, mais deux méchants : les jumeaux Calypso. À la tête des bandits rassemblés dans une secte répondant au nom de Descendants de l’Arche, les jumeaux Tyreen et Troy font régner la terreur dans la galaxie, à coup de vidéos sur les réseaux sociaux, buzz et likes. Si Gearbox Software parvient à introduire des thématiques sociétales intéressantes, notamment le question du fanatisme, le traitement des deux méchants les rend franchement peu charismatiques. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un studio utilise la question des réseaux sociaux (on pense notamment à Watch Dogs 2 chez Ubisoft), mais ici, elle ne met absolument pas en valeur les antagonistes et a du mal à s’adapter à cet univers déjà si particulier. Cherchant à mettre la main sur le plus d’arches possibles pour ensuite approcher la légendaire Grande Arche afin de décupler leur puissance, c’est ainsi qu’ils croisent le chemin de Lilith et décident de la priver de ses pouvoirs de sirène. Le joueur partage alors le même objectif que les jumeaux, afin d’arriver le premier et de contrecarrer les plans de ces derniers.
Et voilà vous savez tout, en seulement quelques lignes. Force est de constater que le scénario de Borderlands 3 ne brille pas d’ingéniosité et ne fera pas forcément frémir les joueurs, bien que certaines idées soient bonnes mais pas assez exploitées. De plus, les deux antagonistes n’arrivent malheureusement pas à la cheville du Beau Jack, mais qui le pourrait ? Néanmoins, on joue aussi et probablement surtout à Borderlands pour son aspect looter-shooter, bien plus que pour son scénario, non ?
[…] Avec Borderlands 3, on sent que les développeurs de chez Gearbox Software ont cherché à améliorer l’expérience de jeu […]
Plus qu’un Borderlands 2.5 ?
Si beaucoup de confrères ont très vite défini ce nouvel opus comme étant un « Borderlands 2.5 », ils n’ont pas tout à fait tort sur la forme. En revanche, c’est sur le fond que l’on sent le véritable travail des développeurs et leur volonté de bonifier la formule pré-existante. En effet, avec Borderlands 3, il semblerait que Gearbox Software ait davantage recherché l’amélioration plutôt que l’innovation. Et cela transparaît sur bien des points, à commencer par la possibilité de choisir son héros parmi 4 classes différentes : Amara, la sirène, Moze l’artilleuse ou Fl4k, le Roi des bêtes. Sans oublier bien évidemment Zane pouvant invoquer un drone et un clone. C’est un atout important et cela apporte un peu de nouveauté à la licence. D’autant plus qu’il est possible, à tout moment, de changer de personnage. La rejouabilité est aussi de mise puisqu’il est tout à fait permis, et certainement recommandé, de jouer une autre classe pour un second run. Chapeau bas aussi pour l’arbre de compétences. Bien que l’on s’y perde un petit peu au début, surtout les nouveaux venus habitués à d’autres licences comme Assassin’s Creed dont l’arbre de compétences est limpide comme de l’eau de roche, celui de Borderlands 3 est très bien fourni et devient plus clair au fil des heures. Il offre ainsi plusieurs possibilités de builds. Par exemple, il est possible de faire de Zane un maître des drones plutôt que d’utiliser son clone. D’ailleurs, le soft permet également, en cas d’erreur, de réinitialiser le tout en échange de quelques dollars.
On pourrait penser que cela suffit amplement pour expliquer les améliorations distillées dans Borderlands 3 mais ce n’est pas le cas. Bien d’autres paramètres ont été modifiés et font de ce troisième opus une franche réussite. Parmi eux, la réponse des développeurs suite aux complaintes quant à la carte dans les précédents opus : en effet, fini d’explorer les moindres recoins de Pandore en mangeant sans cesse du sable et de la poussière. L’aventure de Borderlands 3 démarre bel et bien sur cette planète mais cette séquence ne fait qu’office de préambule, tant les événements se prolongent sur de multiples autres planètes, comme Prométhée, Eden-6 ou encore Athénas. Chacune d’entre elles possédant un écosystème bien particulier et un bestiaire tout aussi différent. Attention, pour autant, le jeu ne propose tout de même pas un monde ouvert car les zones sont toujours cloisonnées. Que voulez-vous, on ne peut pas demander le beurre et l’argent du beurre. Pouvoir aller de planète en planète au gré de ses envies et des missions est vraiment agréable. Les voyages intergalactiques se font via le HUB, votre vaisseau nommé le Sanctuary-3, peuplé de nombreux PNJ et alliés. Par ailleurs, les déplacements sur les planètes peuvent être effectués via divers véhicules pouvant être customisés (apparence, roues, armes, etc.).
Les développeurs ont tout aussi modernisé le soft via un gameplay franchement plus convaincant : l’ajout de la glissade est la bienvenue. Hé oui, effectuer une glissade en plein gunfight et tuer un ennemi d’une balle de fusil à pompe dans la tête après ce move, c’est classe ! On remarque ainsi beaucoup plus de fluidité, en général, dans le gameplay. Sans oublier aussi davantage de verticalité grâce au saut permettant d’accéder à des zones en hauteur, en toute simplicité et efficacité. Certes, il n’y a rien de novateur en soi mais c’est vraiment efficace et cela a le don d’apporter un peu de modernité et un vent de fraîcheur à la licence. En parlant d’armes, le soft semble un brin plus immersif tant nous avons eu de bons feelings durant les gunfights : le système sonore, les vibrations de la DualShock 4 et l’effet des balles, peu importe l’arme utilisée (nous reviendrons sur l’arsenal du jeu, très bientôt), accompagnant les tirs, rendent le tout plus nerveux. Couplez cela à un arsenal d’armes et d’équipements complètement dingues, voire WTF, et vous aurez une bonne idée de ce que le soft vous réserve sur ce point.
Une faim de loot !
Si l’on devait résumer Borderlands 3 en très peu de caractères, cette phrase irait très bien : « du loot, du loot et encore du loot ». Représentant officiel du genre rooter-shooter, le butin dans le jeu est une composante très importante de l’aventure. Sur ce point, les développeurs n’ont pas fait dans la demi-mesure tant l’arsenal est gigantesque et surtout très varié. Répertoriées selon un code couleur assez basique désignant leur rareté (violet pour épique, or pour légendaire par exemple), autant dire que les armes ne sont pas ce qui manque. Ce qui est relativement intéressant, sans être novateur car beaucoup d’autres jeux utilisent ce système, notamment la licence Destiny, c’est le fait que certaines armes infligent des dégâts élémentaires. Par exemple, nous avons récupéré un fusil d’assaut légendaire qui inflige des dégâts de radiation continuels sur les ennemis. Hyper efficace. Par ailleurs, il existe des armes similaires infligeant des dégâts d’électricité. Il en va de même pour les grenades, également. Comme dit plus haut, cela n’a rien de bien original mais c’est bougrement efficace, il n’y a pas à dire. De plus, il faudra aussi composer avec des mods d’armes permettant, entre autres, de booster les compétences passives et actives affiliées à notre personnage. Ajoutons à cela des boucliers dont les statistiques, à savoir temps de rechargement et points de shield pour ne citer que ceux là, varient en fonction de la rareté. De manière générale, grâce à ces différents apports et mécanismes RPG peaufinés, on ressent véritablement la progression de notre propre personnage et nous pouvons le façonner à notre guise et selon notre playstyle.
« Happy… Together ! »
Si l’aventure principale, mêlée avec quelques missions secondaires et un peu d’exploration, devrait vous occuper une vingtaine, voire trentaine, d’heures, Borderlands 3 a le mérite de proposer des activités en end-game (nous vous en parlions dans ce guide) contrairement à ses aînés. Oui, avec une composante multijoueur aussi intéressante, puisqu’il est possible de faire l’aventure avec plusieurs amis, cet opus se devait de proposer un supplément. Les activités end-game sont assez nombreuses : les cercles du massacre, les terrains d’entraînement et de la rejouabilité via plusieurs runs de l’aventure principale, à faire ou refaire dans une difficulté plus élevée. Grâce à un premier run, les joueurs débloquent le mode Chaos, divisé en trois degrés graduels, rehaussant la difficulté générale de l’aventure mais attribuant des récompenses (loot, argent, etc.) beaucoup plus importantes. Couplez un deuxième run en mode Chaos avec une autre classe, et vous voici repartis pour une autre bonne vingtaine d’heures.
Mais ce qui a surtout retenu notre attention tout au long de notre expérience, ce sont les cercles du massacre et les terrains d’entraînement. Ces deux modes de jeu, accessibles même durant le premier run, font invariablement penser à certaines activités disponibles dans les titres Destiny. En effet, dans les terrains d’entraînement, les joueurs sont amenés à vaincre plusieurs groupes d’ennemis dans une zone pré-définie et dans un temps donné. Des défis divers s’ajoutent aux objectifs et ont le don de pimenter le tout. Deuxièmement, les cercles du massacre sont des arènes : les joueurs doivent survivre à 5 vagues d’ennemis, découpées elles-mêmes en 5 rounds. Tout en sachant que plus nous avançons dans les vagues et rounds, plus les ennemis seront nombreux et surtout puissants. Rassurez-vous, vous serez bien récompensés que ce soit au niveau du loot ou du gain de points d’expérience. Nécessairement, ce mode de jeu se joue essentiellement à plusieurs, à savoir dans une escouade de 4 joueurs. C’est hyper nerveux et clairement fun.
Ça fait frémir l’antenne de ClapTrap ?
Techniquement, le soft est plaisant à l’œil. Alors, Borderlands 3 n’est pas une claque visuelle pour autant, comme peuvent l’être d’autres titres à l’image de Red Dead Redemption 2 grâce à son photoréalisme. Ici le cell-shading du soft de Gearbox Software a tout de même un très bon rendu sur PlayStation 4. Si vous appréciez une patte artistique empruntant beaucoup à la bande dessinée et aux comics, il est certain que le titre est fait pour vous, mais ça vous le saviez probablement déjà. On notera tout de même que certains traits, sur les personnages ou les environnements, semblent moins grossiers et donc plus lisses comparés aux autres opus de la licence. Il faut aussi mentionner la bande originale. Rythmée et nerveuse à souhait selon les séquences, notamment lors des combats de boss ou bien dans les arènes, elle accompagne très bien le jeu et contribue à cette ambiance bien particulière. Cet aspect n’est en rien nouveau car les pistes musicales étaient déjà très bonnes sur les anciens opus. Ainsi, Gearbox Software maintient le cap sur ce point technique et ça marche toujours autant. Annoncé déjà plus haut, mention spéciale aux bruitages notamment des armes qui se veulent plus réalistes et plus immersifs.
En jouant la campagne, nous n’avons pas remarqué énormément de bugs ou de freezes, rendant l’expérience plutôt fluide en général. À l’inverse, ils étaient beaucoup plus notables dans les modes de jeu multijoueur, à savoir les arènes et les terrains d’entraînement. Les arènes proposant un très joyeux b*rdel (on ne va pas se le cacher) tant les créatures sont nombreuses et affluent sans cesse, il est arrivé que le soft ne suive pas réellement et soit affecté de quelques ralentissements. Un peu gênant surtout quand un Tyrannosaure a décidé de faire de vous son petit déjeuner et vous fonce littéralement dessus mais rien de bien handicapant pour autant car tout revient très vite à la normale.
Verdict : 8/10
Avec Borderlands 3, on sent que les développeurs de chez Gearbox Software ont cherché à améliorer l’expérience de jeu en ajoutant notamment des éléments pertinents et en peaufinant les mécanismes RPG du soft, plutôt qu’en remodelant le tout. On sent également leur volonté de moderniser le gameplay, pour coller avec les jeux de notre temps. Par ailleurs, la composante multijoueur, habituelle à la licence, prend tout son sens grâce aux activités proposées en end-game qui apportent encore plus de fun. Sans oublier, de la rejouabilité via un mode de difficulté plus élevée et la possibilité de s’essayer à d’autres personnages/classes. D’ailleurs, on vous laisse… on y retourne !
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