Vector Unit est un petit studio de développement spécialisé dans les jeux mobile. Pour autant, n’allez pas imaginer des softs simplistes au possible, visuellement hideux et complètement injouables. Ce serait même plutôt le contraire. En effet, leur plus gros succès, Riptide GP 2 a même fini par voir le jour sur PC via un portage des plus réussis. Et alors qu’il débarquera également sur PlayStation 4 dans quelques jours, c’est leur deuxième plus gros succès mobile qui fait son entrée sur la console nouvelle génération de Sony. J’ai nommé Beach Buggy Racing.
N’y allons pas par quatre chemins, dès lors que l’on imagine un jeu mobile porté sur console, les préjugés sont nombreux… Très nombreux ! Pourtant, force est de constater que Vector Unit a fait du bon travail sur cette version console. Très logiquement, l’aspect visuel du titre ne vous décollera pas la rétine comme ont pu le faire Killzone: Shadow Fall ou encore inFamous: Second Son. Mais le lissage est net et sans bavure. Car si les textures affichées à l’écran ont plutôt tendance à faire penser à de la PlayStation 3 boostée, il est important de noter que le tout reste agréable à l’oeil. Coucher de soleil, particules volantes, effet de lumières (notamment sur les circuits nocturnes)… Beach Buggy Racing n’a pas à rougir et reste plus beau qu’un Modnation Racers, notamment. Graphismes mis à part, il est important de parler de l’aspect technique du titre. Et là encore, la surprise est totale. Tournant à 60 images par seconde en 1080p (et ce en solo, mais également en multijoueur), le rendu force le respect. Le tout sans aucun temps de chargement, bugs, aliasing, clipping ou encore tearing. Un sans-faute jusqu’ici.
Concernant le gameplay à proprement parler, il est toujours difficile de noter un jeu tel que Beach Buggy Racing. Ici on ne cherche bien évidemment pas un soft réaliste, aux sensations de pilotage léchées, calquées sur de vrais circuits. Après tout, les potentiels acheteurs du bébé de Vector Unit sont en majorité des joueurs qui ont connu les incontournables Crash Team Racing, Street Racer ou encore Speed Freaks. En ce cas, Beach Buggy Racing est-il fun ? Eh bien oui, assurément, il l’est. Mais au-delà de ça, il est surtout rapide. Comprenez par là que vos adversaires (vous êtes 6 sur la piste) ne vous laisseront pas une seule minute de répit. Ça booste, ça dérape, ça saute, ça vous pousse dans l’eau, mais ça vous frustre également. Oui car, hélas, le jeu souffre du même souci que tous les autres Mario Kart-like : une IA parfois complètement cheatée. Il sera parfois difficile de retenir sa colère face à un missile débarquant de nulle part alors que vous filiez en tête vers la ligne d’arrivée. Il nous est arrivé également plusieurs fois, durant nos sessions de test, de tomber sur un adversaire magique. Comprenez par là un pilote géré par l’ordinateur qui vient de se prendre votre roquette en pleine poire et vous laisse donc, bien malgré lui, passer en tête. Quelle ne fut pas notre surprise de le voir réapparaître comme par magie 50 mètres devant nous, comme si le jeu vous interdisait purement et simplement de gagner. Coïncidence ? Rien n’est moins sûr !
En effet, il est à noter que ce Beach Buggy Racing était un free-to-play sur smartphones. Autrement dit, pour pouvoir gagner les courses, il fallait obligatoirement passer par la case Uprgrades du garage. Évidemment, pour booster son véhicule, le soft proposait de passer à la caisse avec de l’argent réel. On imagine donc sans mal que les mécaniques de gameplay n’ont pas été bousculées par ce portage. Bien qu’il soit devenu impossible dans cette version PlayStation 4 d’acheter quoique ce soit, l’IA, elle, reste cantonnée à ce qu’elle sait faire de mieux : vous empêcher par tous les moyens de remporter la course tant que vous n’aurez pas amélioré votre véhicule. A défaut de vider votre compte en banque, vous serez donc forcément amenés à collecter le plus de piécettes possible (en finissant des courses, sans avoir besoin de les remporter). Sans piécettes, pas d’améliorations. Sans améliorations, impossible de continuer le jeu. Il est d’ailleurs assez intéressant de constater que le mode Carrière est extrêmement long, mais également prenant. Par quel miracle ?
C’est simple : chaque coupe (ou championnat, si vous préférez) se termine par un combat de boss. En d’autres termes, une course en 1 VS 1 face à un autre protagoniste du jeu. Cela peut sembler anodin dit comme ça, mais sachez que vous ne pourrez pas incarner d’autres personnages que celui de base avant de tous les avoir battu un par un. Il va donc falloir s’armer de patience (et de skill) avant de pouvoir profiter des 10 individus dont dispose ce Beach Buggy Racing. Du lutteur mexicain à la vahiné en passant par l’extra-terrestre, le jeu nous propose un joli panel de personnalités (si l’on peut dire, étant donné qu’aucun scénario n’est ici présent). On regrettera cependant que les véhicules, au nombre de 8, ne soient pas plus nombreux. Fort heureusement, on peut personnaliser ces derniers à l’aide de différentes couleurs et autres stickers. Pour terminer sur les personnages du titre, sachez qu’ils possèdent chacun un pouvoir à usage unique. Certains sont moins utiles que d’autres, c’est évident, mais on mettra une mention spéciale aux fleurs que la vahiné laisse derrière elle pour ralentir ses adversaires, ainsi qu’à Beach Bro, le touriste balançant des boules partout sur la piste, causant pertes et fracas chez la concurrence.
Au rayon des pouvoirs, on notera bien évidemment la présence de power-ups, feature obligatoire des jeux du genre. Au nombre de 27, ils sont ici présents sous la forme de missiles, de tremblements de terre, de boucliers, de boost, ou encore de gravité lunaire. De quoi vous attirer les foudres de vos adversaires tout au long des 15 circuits présents dans le jeu (glacier, volcan, forêt tropicale, grotte, plage…). Ne tournons pas autour du pot, bien que cette liste soit très classique, force est de constater qu’elle fonctionne à la perfection. C’est d’ailleurs ce que l’on retiendra de l’expérience globale que nous offre ce Beach Buggy Racing. Pas forcément révolutionnaire, il saura sans aucun doute convaincre les fans du genre. Et ce n’est pas son multijoueur local (jusqu’à 4 sur PlayStation 4, et jusqu’à 6 sur Xbox One), ses trophées PSN (avec présence d’un trophée Platine), ou encore son ambiance conviviale et fun qui nous contrediront. On regrettera tout de même le fait que le soft soit proposé uniquement en anglais (bien qu’il n’y ait quasiment pas de textes, et encore moins de voix). Enfin, nous avons été quelque peu déçus de ne pas pouvoir changer de vue. Une seule caméra nous est en effet imposée, et bien qu’elle soit parfaitement jouable (et lisible), on aurait aimé pouvoir varier les plaisirs à ce niveau-là.
Verdict : 7,5/10
Proposé à moins de 10 euros sur le PlayStation Store, Beach Buggy Racing s’impose sans aucun mal dans sa catégorie. Fun, rempli de contenu, jouable à plusieurs, et tournant en 1080p / 60 fps, nul doute que les nostalgiques des jeux de la même famille datant de l’ère PS One seront aux anges. Si vous n’avez pas peur de passer vos soirées sur un jeu, bercé par ses musiques amusantes et son gameplay aussi fun qu’exigeant, le jeu de Vector Unit est définitivement fait pour vous.
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