En 2010, PlatinumGames et Sega ont sorti deux jeux qui ont redéfini le genre de l’action et qui gardent aujourd’hui encore une certaine prestance, à savoir Bayonetta et Vanquish. Après des sorties sur PC ainsi que Nintendo Switch pour Bayonetta, voilà que cette dernière et Sam, héros de Vanquish, débarquent sur PlayStation 4 et Xbox One via un bundle sobrement baptisé Bayonetta & Vanquish 10th Anniversary Bundle. Ce cocktail a-t-il de quoi encore satisfaire en ce début 2020 ou est-ce que les deux titres ont pris un coup de vieux ? On a de nouveau massacré des anges et des robots par centaines afin de vous dire si cela reste amusant et digne des productions actuelles.
Test réalisé sur PlayStation 4 grâce à une copie numérique fournie par l’éditeur
Fly me to the moon
Pour ceux qui n’ont jamais joué à Bayonetta et Vanquish, on va vous expliquer brièvement en quoi ils consistent afin que vous sachiez ce qui vous attend dans Bayonetta & Vanquish 10th Anniversary Bundle. Tout d’abord, place à la sulfureuse Bayonetta : on incarne l’une des sorcières les plus emblématiques du monde vidéoludique dans une lutte contre des anges pas très angéliques afin de percer les secrets de son passé. En effet, vingt ans avant le début du jeu, Bayonetta s’est réveillée suite à un long sommeil et elle ne se souvient que d’une chose : elle est une sorcière de l’Umbra, maîtrisant des arts mystiques liés aux ténèbres. À l’aide de personnages tout aussi excentriques qu’elle, elle avance petit à petit vers la vérité… tout en décimant les armées du Paradis sans trop suer et en se permettant de prendre des poses plus ou moins osées dans n’importe quelle circonstance. Avec Vanquish, changement d’ambiance. On découvre les péripéties de Sam Gideon, qui tente de sauver un professeur surdoué et, accessoirement, le monde. La Terre est désormais peuplée de dix milliards d’habitants et un groupe terroriste russe a pris le contrôle de la ville spatiale Providence. L’Ordre de l’étoile russe teste une arme sur la ville de San Francisco, mettant fin à la vie de nombreuses personnes. La menace suivante concerne New York, ce qui ne plaît guère à la présidente des États-Unis. Elle décide donc d’attaquer les terroristes et c’est là que Sam débarque. Équipé d’une armure dernier cri, il aide les Marines du commando Bravo afin de contrecarrer les plans des vilains Russes.
Les scénarios de Bayonetta et Vanquish sont dignes d’animes et de films série B sous stéroïdes, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. La qualité des dialogues prête davantage au sourire qu’à l’émotion, en dehors de rares occasions, mais c’est aussi cela qui fait le charme des histoires des deux titres. On a affaire à de l’exagération du début jusqu’à la fin, le tout saupoudré par des scènes d’action explosives dignes des meilleures productions japonaises. Même aujourd’hui, cela reste impressionnant. Le seul véritable hic, ce sont certaines cinématiques figées de Bayonetta qui n’étaient déjà pas très glamour il y a dix ans et aujourd’hui, cela pique davantage les yeux, même si c’est réalisé avec un certain style. Cependant, la véritable force de Bayonetta & Vanquish 10th Anniversary Bundle, c’est de proposer deux gameplays qui n’ont pas vieilli d’un pouce. Avec Bayonetta, vous avez du beat’em all à la jouabilité nerveuse et jouissive avec des contrôles intuitifs, une difficulté bien calibrée et de l’action débridée. Bayonetta peut pratiquement tout faire : ralentir le temps en esquivant au bon moment, tirer avec des armes à feu (avec même des gros calibres collés aux pieds !), utiliser bon nombre d’armes blanches, invoquer des démons pour découper des anges en rondelles, punir ses ennemis avec différents instruments et pour couronner le tout, les QTE sont diablement réussis et mémorables. Il y a dix ans, c’était un jeu qui a donné un coup de jeune au genre et de nos jours, il reste parfaitement amusant.
De même pour Vanquish, qui est un jeu de tir à la troisième personne comme on en a rarement vu ailleurs. Outre différentes armes et la possibilité de se mettre à couvert comme dans n’importe quel TPS classique, PlatinumGames a donné des capacités hors du commun à Sam. Grâce à son armure, il peut glisser à toute vitesse, frapper très fort, ralentir le temps (que voulez-vous, ils aiment ça chez PlatinumGames) afin de viser avec plus de précision, son arme peut prendre différentes formes, etc. Le bougre peut même se permettre de fumer une cigarette en plein combat et de la jeter afin de détourner l’attention de ses adversaires, un détail aussi amusant que classe. L’intérêt est de mélanger toutes les actions possibles afin de s’en sortir sans trop d’égratignures car même en normal, si l’on ne bouge pas assez, la mort frappe vite à la porte. Cela donne un gameplay bourré de personnalité et de vélocité, surtout que la quasi totalité du jeu nous fait affronter des robots déterminés. Cela peut sembler redondant mais l’action est tellement frénétique que l’on ne voit pas le temps passer, surtout que les situations se montrent assez variées (combats de robots géants, survie dans un train qui se déplace rapidement, monter alors que des immeubles s’écrasent devant vous et on en passe). Pour peu, on pourrait penser que Vanquish est un jeu moderne tant les possibilités sont au rendez-vous. Lui et Bayonetta n’ont clairement pas pris une ride au niveau du gameplay.
Moteur, action
On va désormais parler de l’aspect technique de Bayonetta & Vanquish 10th Anniversary Bundle. Les portages ont été réalisés par Armature, studio à qui l’on doit le portage de Metal Gear Solid HD Collection sur PlayStation Vita ainsi que Batman: Arkham Origins Blackgate. Est-ce que Bayonetta et Vanquish ont eu le soin qu’ils méritaient ? La réponse est oui, même s’il y a quelques ombres sur les tableaux. En parlant d’ombres, c’est surtout cela qui est gênant dans Vanquish sur PlayStation 4 : bien souvent, les ombres sont pixelisées, notamment celles des personnages. Lorsque ça ne bouge pas trop, cela distrait quelque peu. Aussi, dans Bayonetta, malgré des cinématiques classes, d’autres sont figées et offrent un spectacle peu glorieux. La beauté de Bayonetta se trouve dans le mouvement et ces cinématiques le prouvent plus que jamais, surtout qu’en dehors de la résolution et du framerate, les graphismes restent les mêmes. Cela dit, Bayonetta et Vanquish bénéficient d’une résolution boostée et de 60 images par seconde, ce qui offre un résultat assez plaisant pour les yeux tant les deux jeux gardent un charme particulier. Et ce malgré les années qui passent, notamment grâce à leur direction artistique et à toute l’action qui s’y trouve. Ça explose de partout avec de nombreux litres de sang et effets spéciaux dans Bayonetta, sans oublier des projectiles s’affichant parfois par dizaines dans Vanquish. Voir tout cela avec un rendu net et une fluidité qui ne baisse pratiquement jamais est un plaisir pour les yeux, surtout qu’à leur époque, la résolution et le framerate n’étaient pas vraiment de qualité. La performance de la version PlayStation 3 de Bayonetta, notamment, était inférieure à celle de la version Xbox 360 à cause d’un framerate décevant. Sur PlayStation 4, l’erreur est amplement réparée. Les modèles et textures sont pareils qu’avant, ce qui offre par moments un rendu un peu daté – surtout dans Bayonetta – mais cela bouge tellement qu’on y fait guère attention avec le temps. On note également une réduction drastique des temps de chargement, limite inexistants désormais, ce qui fait fortement plaisir.
En dehors de cela, pas de changement particulier à noter, les bandes sons restent inchangées et donc toujours de qualité, notamment dans Bayonetta qui propose des acteurs se donnant à fond et des musiques de grande qualité. Vanquish n’est pas en reste avec des sons électro qui donnent envie de tirer à tout-va et des voix françaises (oui, il y a du français dans Vanquish mais pas dans Bayonetta) délicieusement ringardes. On a affaire aux contenus des versions d’origine, cela n’est pas un mal tant Bayonetta et Vanquish restent des valeurs sûres, surtout si vous aimez le défi et le scoring dans les jeux vidéo. Chaque jeu se finit assez rapidement, plus ou moins dans la dizaine d’heures mais tout l’intérêt réside à s’améliorer dans chaque niveau afin d’augmenter son score. Ceux qui veulent jouer qu’une seule fois risquent de trouver les expériences un peu courtes mais pour 39,99€, Bayonetta & Vanquish 10th Anniversary Bundle propose un lot d’adrénaline hors du commun et démontre que PlatinumGames reste un maître dans le domaine des jeux d’action.
Verdict : 8/10
Avec Bayonetta & Vanquish 10th Anniversary Bundle, vous avez deux monstres de l’action japonaise dans un seul bundle. Les nouveaux joueurs découvriront des aventures explosives qui restent impressionnantes tandis que les anciens pourront rejouer dans de meilleures conditions. Si le portage des deux jeux n’est pas parfait et qu’on aurait aimé que les graphismes soient retouchés à certains endroits, Armature a tout de même réalisé un travail plus que convenable et propose un rendu net ainsi qu’une fluidité qui honorent les œuvres de PlatinumGames. On ne peut que souhaiter bon anniversaire à Bayonetta et à Sam, dont les exploits d’antan épatent toujours autant.
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