Sorti au mois d’octobre 2009 au Japon, Bayonetta a tout de même attendu plus de 2 mois avant de venir s’échouer dans nos consoles européennes. L’enthousiasme pour cette nouvelle licence ne s’est pas fait attendre, que ce soit en occident comme au Japon, la sorcière s’est vite imposée dans le paysage des beat’em all. Il faut dire que SEGA, l’éditeur du jeu, a passé commande chez Platinum Games, qui a l’époque n’avait pas encore eu l’occasion de réellement briller. Le jeune studio, composé de talents en provenance de chez Clover Studio, va littéralement se faire un nom avec Bayonetta, succès critique et commercial qui se verra porté à plusieurs reprises (Wii U et PC) avant de revenir envoûter la petite dernière de Nintendo.
Test réalisé sur Nintendo Switch à l’aide d’une version numérique envoutante fournie par les sorcières de l’Umbra dissimulées chez Nintendo
Nintendo’s Witch
Si Bayonetta fut un véritable succès critique à sa sortie, certains se souviennent peut-être de la version PS3, enfantée dans la douleur par Nex Entertainment suite à la demande de SEGA, tandis que Platinum Games a assuré la version Xbox 360. Résultat : S’il fallait découvrir les aventures de la sorcières malicieuse à l’époque, c’était bel et bien sur la console de Microsoft qu’il fallait jeter son dévolu. La version PS3 souffrait en effet d’un framerate inconstant, de graphismes plus ternes et de textures moins précises. Heureusement, les aventures de la sorcière peu farouche sont depuis disponibles sur Wii U, PC et désormais sur Nintendo Switch, la terre d’accueil de tous les portages possibles et imaginables.
Pourtant, il n’y a rien de surprenant à voir un portage de Bayonetta sur la Switch, quand on sait que le jeu a réalisé de très belles performances lors de son arrivée sur Steam. D’autant que Nintendo a apporté son soutien financier à Platinum Games lorsque le studio cherchait des fonds afin de donner naissance à un second épisode (Lui aussi porté sur Nintendo Switch et qui fera l’objet d’un test à part sur le site d’ici peu). Et puisque Bayonetta 3 a été annoncé en exclusivité sur Switch durant les Game Awards, l’occasion est toute trouvée pour proposer aux joueurs de (re)découvrir l’un des beat’em all les plus appréciés de ces dernières années.
Son succès, Bayonetta le doit en grande partie à son gameplay : Frénétique, dynamique et d’une rare fluidité, il propose de très nombreux combos et possibilités. Rien de très étonnant à cela dans le fond, quand on sait que le jeu a été dirigé par Hideki Kamiya, l’homme à l’origine de la série des Devil May Cry. D’emblée, les ressemblances entre Bayonetta et Dante, le héros du titre de Capcom, sautent au yeux : Des personnages charismatiques, très détachés, au passé mystérieux, se battant à l’aide d’épées et armes à feu tout en possédant des pouvoirs très particuliers. Les univers des deux jeux sont originaux et instaurent une mythologie particulière qui sera, dans les deux cas, le point de départ de franchises fructueuses. Bayonetta sent bon le personnage atypique venu tout droit du pays du soleil levant : Irrévérencieuse, l’héroïne se veut très provocante (Bien que dans une toute autre mesure que dans le film animé sorti en 2012) à l’aide d’une attitude des plus suggestives. Ce n’est pas pour rien si ses attaques spéciales sont l’occasion de la voir presque entièrement dénudée, ses parties intimes étant masquées par ses cheveux. L’exubérant personnage a d’ailleurs eu la chance d’être passé sous le radar des militant(e)s féministes n’appréciant pas vraiment ce genre de traitement, lors de la sortie du portage PC. Gageons qu’il en sera de même avec cette version, d’autant qu’elle incarne malgré tout l’héroïne badass sexy et charismatique qu’il manquait dans le jeu vidéo.
Angel May Cry
La réalisation de Bayonetta a beau dater, le jeu parvient malgré tout à s’en sortir avec les honneurs sur la console de Nintendo, et ce, que ce soit en mode portable comme en mode dock. En effet, le jeu tourne à 60 fps quelle que soit la condition de jeu, ce qui permet de ne pas entacher l’action effrénée. En revanche, il convient de garder en tête qu’il s’agit là d’un simple portage et non d’un remaster. Exit les améliorations graphiques donc. À l’instar de la version Wii U, la version Switch s’avère être plus lisse, plus propre que la version Xbox 360, mais l’ensemble reste malgré tout assez terne. Puisque le 2ème opus a bénéficié d’une direction artistique plus colorée, on aurait apprécié que le nécessaire soit fait afin de légèrement remettre à niveau le premier volet des aventures de Bayonetta.
On ne boudera néanmoins pas notre plaisir, puisque pouvoir profiter du jeu en mode portable est des plus agréables. L’ensemble reste lisible sur le petit écran de la console, et ce, même lors des affrontements contre d’imposants boss. Et tandis que certains déploreront le manque de nouveautés, on leur rappellera que lors de son arrivée sur Wii U, Bayonetta embarquait le contrôle tactile ainsi que des costumes exclusifs (Notamment ceux Link et Samus) octroyant des pouvoirs spéciaux. Tout est évidemment bien présent dans le portage Switch, et le contrôle tactile se trouve être bien plus instinctif que sur Wii U, où l’usage du stylet était nécessaire. Ici, il est possible de contrôler Bayonetta au doigt, et s’il ne s’agit pas de la maniabilité la plus évidente, on apprécie le fait que cette feature soit de la partie. On a souvent tendance à reprocher aux portages et adaptations Switch de ne pas tirer parti des possibilités de l’écran tactile (Comme le très récent portage de Dragon Quest Builders). Ici, pratiquement toutes les actions sont réalisables avec l’écran tactile, comme le déplacement dans les menus.
Le gameplay à l’écran tactile se voit d’ailleurs un brin simplifié et s’avère être moins prenant que l’utilisation des Joy-Con. Le système de jeu, à base de combos dévastateurs faisant intervenir des armes blanches, des armes à feu et pouvoirs magiques est bien plus intéressant lorsque l’on presse les boutons et que l’on apprend les meilleurs enchaînements permettant de déchaîner les pouvoirs de la belle. Ces derniers seront d’ailleurs l’occasion de réaliser des attaques sadiques jouissives au possible. Sans oublier les attaques finales lors des combats contre les boss. Les apothéoses (puisque c’est comme ça qu’elles se nomment) donnent l’occasion de constater la démesure des pouvoirs de l’héroïne, qui évolueront au fil de l’histoire. Une histoire qui perdra d’ailleurs vite le joueur une fois les bases du scénario posées.
Bayonetta se réveille après un sommeil de 500 ans, dans un monde ou les sorcières de l’Umbra ont été chassées par les humains. Ayant perdu la mémoire, cette dernière va se mettre à la poursuite d’un joyau dont elle possède le jumeau, l’Oeil Gauche. Ce sont donc des hordes d’anges qui viendront se mettre en travers de sa route, sur laquelle elle croisera Jeanne, une autre sorcière de l’Umbra qui lui semble familière. Le jeu parsème, dans les différents chapitres de l’histoire, des manuscrits et autres notes permettant de mieux comprendre le passif entre les sages de Lumen et les sorcières de l’Umbra, là où il aurait pu prendre le temps d’expliquer brièvement certains détails plutôt que de balancer le joueur dans le feu de l’action. Le reste de la narration reste assez flou, et on finit malgré tout par s’en accommoder : Le scénario n’ayant jamais été le fort des beat’em all. Ce n’est d’ailleurs clairement pas le point qui poussera les joueurs à pousser les portes des niveaux déjà explorés une première fois, mais plutôt les secrets bien cachés et l’envie d’obtenir le meilleur score possible tout en obtenant l’intégralité des armes et accessoires proposés par Rodin, le vendeur d’armes auquel fait appel l’héroïne. Avec, en prime, une OST saupoudrée de pop acidulée (Dont une reprise de Fly me to the Moon de Frank Sinatra) et de thèmes épiques, on n’est pas loin du sort parfait.
Verdict : 8/10
Une fois de plus, Bayonetta brille sur console avec un portage réussi. Le contraire aurait été étonnant, étant donné que la version Wii U remplissait déjà le cahier des charges, mais c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve Bayonetta en version portable et en 60 fps s’il vous plait. Toujours aussi ensorcelantes, les aventures de la belle sont une valeur sûre du genre et le fait que ce premier opus soit offert avec la version physique de Bayonetta 2 devrait convaincre ceux n’ayant jamais daigné poser les mains dessus… tandis que les amateurs de la sorcières se sont déjà rués dessus, en attendant le 3ème épisode, exclusif à la Nintendo Switch.
Crick
19 février 2018 at 8 h 19 minJ aurais plutôt posé un 6 en voyant tes plus et tes moins, mais je ne suis pas fan de la première heure (ni des suivantes) et suis encore moins fan de tout ses remakes et portages qui voient en la switch un nouvel Eldorado. Bref, je switch ce jeu sans l y glisser dans ma console.
Thx Junan
Junan
19 février 2018 at 12 h 05 minIl faut quand même garder en tête que si Bayonetta a vieilli, il n’en reste pas moins un très bon BTA, qui tourne à merveille sur Switch et qui est depuis devenu une référence du genre. Après tu peux toujours te laisser tenter par le deuxième opus, bien plus chatoyant, et encore plus jouissif en termes de gameplay. L’histoire est un peu plus prenante (mais toujours aussi WTF) aussi. Le test déboulera très très bientôt, donc tu pourras au moins avoir un bon aperçu de ce qu’il propose vis-à-vis du premier.