Tiré de l’univers de Warhammer 40,000, Battlefleet Gothic: Armada 2 utilise les bases du jeu de plateau Battlefleet Gothic, qui vient à mettre en scène des vaisseaux spatiaux s’affrontant jusqu’à la destruction totale. Chaos, Space Marines ou encore Eldar sont autant de noms qui viendront raviver de vifs souvenirs chez les fans nostalgiques du jeu de plateau, qui à ce jour ont quasiment disparus. Mais depuis maintenant trois années, nous observons le retour de la licence par le biais du médium jeu vidéo. Battlefleet Gothic: Amada revient, toujours développé par Tindalos Interactive et édité par Focus Home Interactive, dans un RTS en temps réel qui vient s’enrichir d’une expérience passée tout en changeant de cap. Alors, à qui le jeu s’adresse-t-il ? Ce changement de cap lui vaudra-t-il une meilleure reconnaissance que son grand frère ?
Test réalisé sur PC grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
D’Horus à Abbadon
Bien connu pour être le chef-lieu de la Guerre éternelle, l’univers Warhammer 40K vous placera dans un contexte relativement intéressant pour deux publics, en premier les fans connaissant déjà un minimum le lore ainsi que le grand public n’ayant jamais porté les yeux sur une ligne de l’histoire. Battlefleet Gothic: Armada 2 vous permettra de suivre trois campagnes distinctes mais concordant les unes aux autres. Du côté de l’Imperium, le soft vous proposera de revivre la treizième Croisade Noire d’Abaddon, en retrouvant des personnages du premier, l’Amiral Spire fait son retour après 800 ans passés dans le warp pour chasser une nouvelle fois le premier commandant de la Black Legion, Abbadon le Fléau. Profitant de l’agitation, deux autres races viennent saisir l’occasion de prendre le contrôle du secteur. Les Nécron, présents depuis plusieurs millénaires mais enfermés dans un sommeil, viennent à se réveiller, afin de reprendre le contrôle du secteur, voyant la 13e Croisade Noire comme une opportunité à saisir pour démarrer une nouvelle conquête de l’univers. Cependant ils devront, comme l’Imperium, faire face à l’une des menaces les plus dangereuses de la galaxie, une flotte-ruche Tyranides arrive dans le secteur, cherchant à se nourrir de l’intégralité de la biomasse des planètes jusqu’à les rendre stériles.
Afin de vous narrer ces trois histoires, le soft usera de plusieurs mécanismes. Les informations principales vous seront amenées par le biais de cinématiques à base d’illustrations plus ou moins mouvantes, qui sont d’une qualité certaine et permettent d’offrir des visuels convaincants, à moindre coût pour le studio, pour illustrer des lieux, protagonistes, antagonistes clefs de l’histoire. À noter également que des cinématiques utilisant le moteur du jeu sont également présentes, ces dernières vous permettront de vivre, à titre d’exemple la chute de Cadia, de façon beaucoup plus immersive en offrant à certains moments la liberté de caméra, tout en optant pour un long travelling afin de guider cette dernière. La majorité des informations viendront des communications radio, entièrement traduites, pendant la phase secteur ou bien pendant les combats. Il est à remarquer l’effort de Tindalos Interactive sur les dialogues apportés, qui refléteront à la quasi-perfection la hiérarchie complexe de l’Astra Militarum en corrélation avec l’Adeptus Mechanicus ou des Astartes, ou encore les accents lexicaux, comme pour les Space Wolves. Pour ce qui est des campagnes, seul l’Imperium retiendra particulièrement l’attention, qui sera à la fois agréable à parcourir pour ceux connaissant le lore mais également pour les personnes non-initiées. En effet, l’histoire vient apporter des réponses inédites en rapport à Cadia, comme la révélation des pylônes, ou encore la première modélisation 3D du Vengeful Spirit, vaisseau mère de l’Archi-traître Horus pendant la Grande Croisade, ou encore l’apparition de Reboute Guilliman, tout cela viendra offrir aux fans de la licence de quoi parcourir l’histoire. Offrant également une très bonne initiation à l’univers. La campagne Tyranides ainsi que Nécron viendra quant à elle s’essouffler très rapidement, n’ayant que pour but la conquête ou la destruction, l’intérêt se montre dans sa finalité rapidement limité. La faute ne vient pas d’un souci d’écriture, mais vient d’un problème inhérent à la race des Tyranides qui n’a que pour unique but un appétit insatiable pour la biomasse, qui passe par la destruction de la planète.
Crux Terminatus
Sans véritablement quitter le modèle de son aîné, Battlefleet Gothic: Armada 2 reprend ses grandes lignes en offrant plus de possibilités, mais en n’hésitant pas à amputer d’un autre côté, un double tranchant qui risque de ne pas plaire à tous. Tout d’abord la campagne vient à être plus libre que dans le premier, s’approchant plus d’un medley Sins of a Solar Empire et Total War que du premier Battlefleet. Souvenez-vous, dans ce premier opus, Spire devait défendre 4 secteurs en n’ayant qu’une possibilité réduite d’actions possibles, faisant perdre inexorablement dans le temps les ressources sans possibilité de les récupérer. Ici Tindalos reprend le système d’actions limitées, en offrant plus de secteurs interconnectés entre eux, comprenant un nombre de planètes. L’objectif de joueur sera de trouver un équilibre entre la conquête, qui viendra à faire grandir ses ressources avec l’obtention de nouvelles planètes, et les objectifs du moment. En effet, cette partie du gameplay qui vient à marcher au tour par tour, fait après chaque tour monter une jauge d’invasion qui est graduée en trois niveaux, dès que le premier niveau est engagé, plusieurs xénos seront susceptibles de venir attaquer un secteur clef. Cependant, le joueur peut réinitialiser cette jauge d’invasion en réussissant un objectif primaire ou secondaire. Comme cité plus haut, le fait de conquérir X planètes permettra au joueur de récolter des fonds, qui pourront être dépensés dans deux branches distinctes, les flottes qui seront le marteau de l’Empereur mais qui seront à entretenir via un coût constant, et l’amélioration du secteur qui sera l’enclume où les fonds permettront d’engranger plus de finance. Il faudra donc protéger tout en avançant dans l’histoire, cela offrant une difficulté de taille même en facile, il faudra prévoir ses coups, agir stratégiquement et méthodiquement, car la perte d’une flotte peut signaler la perte d’un secteur entier, vous ralentissant ainsi dans votre progression et engrangeant donc de la menace qui viendra à peser lourdement sur les secteurs contrôlés.
Alors oui, se préparer c’est bien, c’est même généralement un très bon début, mais arrivera assez vite votre première bataille, c’est à ce moment que le soft viendra à emprunter le plus à son grand frère. Si vous avez apprécié le système de combat du premier, vous ne serez pas perdu et vous retrouverez très rapidement vos marques. En effet le système de combat reste le même, un RTS qui ne déroute pas dans sa forme, en utilisant au plus près les règles du jeu de plateau, oubliez donc encore une fois la verticalité. Si chaque race est différente dans son gameplay, elles régissent toutes sous un même ordre d’idée. Chaque vaisseau possède une barre de bouclier, de coque ainsi que de moral, mais également des modes, qui viendront grossièrement dit à augmenter l’attaque ou la défense ou autre, mais également les ordres, qui seront eux accès sur la réparation ou la récupération de moral, ainsi que les modes d’assauts, qui comme les modes de propulsion, seront inhérents aux races. Une fois cela compris, chaque faction viendra contribuer à sa manière au gameplay, offrant ainsi un vent de fraîcheur sur les grands axes raciaux. Bien entendu, il faut s’attendre à peu de différences entre deux factions contingentes, à titre d’exemple la Flotte Imperial et l’Adeptus Mechanicus qui sont relativement similaires, ou alors les différents chapitres Astartes sont exactement à l’exactitude alors que le soft gagnerait en intégrité du lore si chaque chapitre avait ses traits uniques. Enfin les vaisseaux sont également classés en catégorie de taille, de l’escorteur à la Barge de Guerre. De plus ils embarquent chacun un armement différent, qu’il faudra lire attentivement, au risque de se perdre rapidement dans la composition de la flotte. A noter que la composition sera limitée par un nombre point, bien entendu le vaisseau vient à se montrer polyvalent sur le champ de bataille, plus il coûtera cher à intégrer dans votre flotte.
Dans son ensemble Battlefleet Gothic: Armada 2 est simple à prendre en main, l’utilisation du clavier souris se fait naturellement et graduellement. Si dans un premier temps vous n’utilisez le clavier que pour diriger la caméra et la souris pour donner les ordres, très rapidement l’ergonomie offerte par l’éditeur viendra prendre le dessus et vous permettra d’être plus réactif dans vos actions. De plus l’ATH des batailles à été revu, plus épuré il se sépare du bandeau de son grand-frère pour minimiser ce dernier, offrant ainsi plus de visibilité et de zone de clic. Malheureusement, il est regrettable que l’affichage pendant l’achat de vos vaisseaux (campagne) ou la formation de votre flotte (multijoueur), soit dans la lignée également du premier Gothic. Austère, ce dernier vous offrira les informations rudimentaires comme la portée, la chance de critique ou la chance de toucher, mais pas les effets de ces derniers, à base de chiffre. Battlefleet Gothic: Armada 2 gagnerait à être plus clair dans sa sélection de vaisseaux, à titre d’exemple les Tyranides ont dans leurs rosters une bonne trentaine de vaisseaux qui vous attendent, nous vous souhaitons bon courage pour votre première approche.
La lumière de l’Empereur-Dieu
Le soft exploitant de nouveau l’Unreal Engine 4, il permet de retrouver la qualité du premier opus tout en s’améliorant par le biais de différents ajouts. Si graphiquement l’amélioration ne saute pas aux yeux, elle n’en reste pas moins présente. En effet nous remarquons que le studio a insisté sur les effets lumineux qui sont beaucoup plus visibles et agréables à l’œil. Réacteur ou étoile, tirs etc, tout cela viendra se refléter sur la coque de vos navires, en y ajoutant pour la lumière un effet volumétrique qui rend spectaculaire l’observation des vaisseaux. De plus les couleurs ont également été retravaillées, gagnant en intensité, les couleurs primaires sont intenses, et les chromatiques s’accordent au flashy. Si vous cumulez ça aux effets lumineux vous obtenez un soft d’une qualité graphique certaine et plus qu’agréable à la vue. À noter que les effets de particules sont plus affinés, ainsi que plus nombreux que dans Battlefleet Gothic: Armada.
Du côté de l’ambiance sonore et musicale, c’est de bonne qualité dans la globalité. Cependant, des petits troubles persistent. L’ambiance sonore (effet) est dans l’ensemble très probant, les macros crachant leurs salves lourdes se font bien ressentir, allant jusqu’à la réverbération des douilles. Le seul point regrettable vient des musiques, trop peu nombreuses, mais qui accompagnent à merveille les combats ou les cinématiques, en utilisant le genre épique (sombre) le lourd accompagnant s’accorde très bien avec l’aspect visuel et les combats qui se déroulent sous nos yeux.
Un RTS qui peut oser le 10 years challenge ?
Si vous souhaitez terminer l’une des campagnes, en prenant votre temps, il faudra compter une petite vingtaine d’heures de jeu pour la campagne de l’Imperium. Les deux autres campagnes, à savoir Nécron et Tyranides, quant à elles sont plus courtes avec une dizaine d’heures. Une fois les campagnes terminées, vous pourrez également partir jouer à des matchs multijoueurs ou contre l’IA, dans des affrontements 1v1 ou 2v2. Ou vous pourrez constituer la flotte de vos rêves sans restriction budgétaire de la campagne, mais en respectant une limite de point. Le soft proposant 12 espèces, avec des gameplays étant radicalement opposés, offre un aspect découverte très agréable à chaque partie. Il est dommage que le mode de jeu 2v2 ne soit disponible qu’en ligne contre des joueurs humains, ou encore qu’il est impossible de faire une escarmouche contre un joueur humain. En effet, si vous décidez de jouer contre un joueur humain via un matchmaking, vous engagerez votre classement. Bien entendu si classement il y a, récompense s’en suit, vous pourrez ainsi débloquer à force de matchs de l’xp avec la faction que vous jouez pour débloquer des compétences nouvelles, ainsi que des portraits.
Les vaisseaux peuvent atteindre des tailles gargantuesques
Verdict : 8/10
Chaque année, les jeux sous la licence Warhammer pullulent, ils sont nombreux aux portillons mais peu retiennent véritablement l’attention. Battlefleet Gothic: Armada 2 n’est pas de ceux-là, il est une expérience à vivre ou à revivre. Tindalos Interactive vient offrir ici une véritable suite, plus belle, plus profonde, plus complète. Le soft vient également plaire en respectant un lore pointilleux, tout en évitant le côté pompeux. De plus, le jeu de plateau ayant quasiment disparu, le jeu vidéo vient rendre un hommage glorieux à ce dernier et si vous n’avez pas 200€ à mettre dans une imprimante 3D, vous pourrez toujours en mettre 40€ dans un soft de qualité qui vient à respecter les grandes lignes de son ancêtre plastique. Alors oui, nous ne pouvons que vous conseiller ce soft, si vous êtes fan de Warhammer 40K, de Battlefleet Gothic ou de RTS, vous y trouverez forcement votre compte. Nous regrettons les musiques travaillées mais trop peu nombreuses, ainsi que les récompenses un peu chiches du mode multijoueur.
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