Le nouveau titre d’Electronic Arts, très attendu en cette fin d’année 2018, est enfin sorti ! Il s’agit évidemment du cinquième opus de la licence Battlefield, qui s’était déjà montré à travers plusieurs phases de bêta (notre preview) durant lesquelles les joueurs ont pu s’essayer au mode multi-joueur pour une durée déterminée. Sorti il y a une bonne dizaine de jours maintenant, est ce que la version 1.0 est à la hauteur de nos attentes en cette année remplie de pépites vidéo-ludiques ?
Test réalisé sur Playstation 4 grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur par télégramme.
► Retrouvez notre test du mode Battle Royale de Battlefield V intitulé Firestorm à cette adresse
Un digne successeur
Pour la majeure partie des joueurs et des testeurs dans le milieu du jeu vidéo, les avis sont unanimes : les premières phases de bêta sur Battlefield V étaient vraiment convaincantes car elles offraient du contenu conséquent (deux cartes avec deux modes de jeu différents pour le multi-joueur), ne contenaient pas de gros bugs (comme ce fut le cas pour Fallout 76 – notre test) et permettaient surtout d’avoir un premier aperçu de ce cinquième opus. Evidemment, tous les joueurs se demandaient si ce cinquième opus proposerait quelque chose de nouveau par rapport au très bon Battlefield 1 (notre test), sorti il y a maintenant deux ans. Nous avions déjà donné un élément de réponse dans notre preview, en prouvant que cet opus reprenait beaucoup de mécanismes de jeu de son aîné : les modes de jeu, les classes proposées, ou encore le système d’armurerie permettant de changer ou d’améliorer ses armes et l’apport des défis/tâches pour pimenter les parties. Et bien évidemment, c’est encore le cas avec la version 1.0 du jeu, qui, pour le moment, malheureusement, ne propose pas encore le mode Battle Royale, intitulé Tempête de feu, très attendu par les joueurs. D’ailleurs, l’un des développeurs s’explique quant à la sortie décalée de Tempête de feu en disant que sortir trois modes de jeu simultanément, lors du lancement officiel de Battlefield V, aurait pu diviser la communauté. Ce qui n’est pas dans les projets de DICE, qui cherche plutôt à fédérer une communauté de joueurs solide et régulière.
Pour en revenir aux mécanismes de jeu, les joueurs ne devraient pas être totalement dépaysés puisque nous retrouvons les quatre classes d’armes traditionnelles de la licence : Assaut, Médecin, Soutien et Eclaireur. Comme la plupart d’entre vous le savent déjà, la classe Assaut joue principalement avec une arme à rafale pour plus de réactivité sur le front. Il possède également une arme capable d’infliger des dégâts à des véhicules blindés ennemis. Le Médecin, quant à lui, possède une arme un peu moins réactive mais il est capable de distribuer du soin aux autres soldats de son escouade et de les réanimer rapidement (plus rapidement que les autres classes). Le Soutien joue avec une arme aussi réactive que celle de l’Assaut, mais en version un peu plus lourde, et a la capacité de distribuer des sacs de munitions aux alliés. L’Eclaireur est la version classique du sniper. Evidemment, tout est modifiable via l’armurerie, disponible dans le menu principal : il est possible de changer les armes de ces classes, de monter des accessoires sur celles-ci (viseur, bouche, chargeur etc) ou encore de modifier l’allure de votre personnage via des skins que l’on débloque avec la ferraille (monnaie in-game). D’un autre côté, les modes de jeu disponibles en multijoueur, ne diffèrent pas non plus de ce que proposait Battlefield 1 car nous avons encore la possibilité de partir en Conquête, en Grandes Opérations, en Domination et en Match à Mort en équipe, à 32 ou 64 joueurs. Les développeurs ajoutent tout de même le mode Percée, dans lequel les joueurs devront percer (surprenant, non ?) ou défendre différents secteurs, et Lignes de Front proposant une guerre à échelle moyenne. De ce fait, avec cinq modes de jeu différents pour cet opus, les joueurs ont vraiment le choix et c’est un bon point. Evidemment, tous ces modes de jeu sont disponibles et jouables sur un grand panel de cartes variées, hyper réalistes et infligeant une grande claque visuelle.
Le gameplay est relativement intuitif car il ressemble fortement à celui de jeux type FPS/TPS et à celui des autres Battlefield. Et c’est tant mieux ! En revanche, la hitbox semble beaucoup plus précise que sur Battlefield 1, tant une balle dans la tête suffit à tuer l’ennemi… ou vous faire tuer. Ca apporte un peu plus de réalisme aux combats, et surtout plus de difficulté. Dans cet opus, on ressent également fortement le désir des développeurs de ne pas en faire un jeu ultra nerveux, et ainsi se démarquer de productions telles que les Call of Duty. Dans Battlefield V, chaque mouvement est assez lent, et augmenter votre sensibilité ne changera pas grand chose. De ce fait, chaque mouvement et chaque action compte réellement. Ce qui demande nécessairement un petit temps d’adaptation et impose surtout plus de difficulté. Il faudra apprendre à être minutieux lors de ses déplacements et surtout avoir l’oeil partout. Sur ce point, on regrette d’ailleurs une bonne spatialisation des bruits, notamment des pas de l’ennemi, cela aurait pu être utile. Mais vu le travail sonore incroyable réalisé par les développeurs pour rendre chaque partie réaliste et très intense, on ne leur en tient vraiment pas rigueur. On n’oubliera pas également la possibilité d’ériger des fortifications et des postes de ravitaillement ainsi que la capacité de réanimer les membres de son escouade, en jouant n’importe quelle classe. Le chef de l’escouade gagne également des points si ses ordres sont suivis, et cela lui octroie ainsi la possibilité d’appeler des véhicules blindés ou encore un ravitaillement. Du coup, EA n’innove pas réellement avec la sortie de ce cinquième opus tant ils reprennent clairement les bases de la licence, tout en ajoutant par ci par là quelques nouveautés et surtout une autre vision de la Seconde Guerre Mondiale. On attend avec impatience Tempête de Feu, pour connaître la vision d’EA quant à ce mode Battle Royale et surtout ce qu’ils en feront. Ils joueront peut-être la carte de l’originalité en proposant un BR sortant du lot, on l’espère en tout cas. Affaire à suivre !
La campagne : l’émotion !
Ce n’est pas la première fois qu’EA implante un mode campagne à sa licence Battlefield. Déjà dans Battlefield 1, il y avait des missions à faire en solo, et elles étaient très réussies. Autant dire que là, et cela se voit dès que vous lancez le jeu grâce à une introduction explosive, avec une voix off incroyable et une narration touchante, Battlefield V ne fait pas du tout dans la dentelle et propose une campagne pleine d’émotions. Intitulé « récits de guerre », la campagne se dessine en plusieurs épisodes dans lesquels nous incarnons différents soldats (masculins et féminins, s’il vous plaît) à travers divers conflits aux quatre coins du monde. A savoir, qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, tous les épisodes ne sont pas encore disponibles. Mais revenons en à notre propos. Ainsi avec Battlefield V, nous nous retrouvons en Norvège, mais aussi en Allemagne, en Algérie et dans bien d’autres pays, le temps d’une séquence du mode campagne. La pluralité bien calibrée des pays et des personnages représentés rend le tout vraiment très intéressant d’un point de vue historique. Pour ne pas vous spoiler davantage le mode campagne, tout en vous donnant notre point de vue dessus, nous allons nous intéresser tout particulièrement à un seul et même récit de guerre, celui nommé Tirailleur.
Dans celui-ci, nous incarnons un homme fraîchement débarqué en France, qui retrouve un de ses amis et devra très bientôt partir en guerre. Mais avant, c’est la désillusion : ils sont dénigrés par les Français, qui leur donnent le sale travail, comme creuser des tombes. Leur capitaine parvient tout de même à raisonner les Français et permet aux soldats de partir en guerre, dans une mission très risquée : reprendre certaines positions stratégiques aux Allemands pour faciliter la prochaine bataille, et surtout se faire un nom dans les livres d’Histoire. D’ailleurs, chaque épisode se découpe en plusieurs missions, de difficulté variable. Dans celle-ci, il faut par exemple se faufiler en toute discrétion parmi les Allemands pour retrouver le reste de votre unité, ou aller directement sur le front et zigouiller des boches, armés jusqu’aux dents. Cette façon d’alterner entre phase d’infiltration et d’action est très intéressante et permet d’avoir un réel aperçu des combats qui se sont déroulés lors de la Seconde Guerre Mondiale. Par ailleurs, les développeurs font preuve d’originalité et insufflent beaucoup d’émotions dans cet épisode en utilisant deux procédés très intéressants : le flashback et la voix off du jeune protagoniste que le joueur incarne, qui, des années plus tard, raconte son histoire et cette mission. C’est très équilibré et EA n’en fait pas des caisses, mais distille juste ce qu’il faut pour que le joueur soit touché par cette histoire. Chaque récit de guerre est d’ailleurs savamment dosé et montre toute la force d’écriture des développeurs d’EA quant à la narration de ces multiples récits très intéressants d’un point de vue historique. Comptez 1h-1h30 de jeu par récit de guerre, selon la difficulté (de « normal » à « extrême »).
On y croit !
Que ce soit en multi-joueur ou en campagne solo, l’expérience est incroyable du fait qu’elle soit très clairement immersive grâce à des graphismes hyper réalistes. Nous avons principalement ressenti ceci lors de la campagne solo et à travers plusieurs récits de guerre, mais le sentiment est également présent lorsqu’on lance une partie en multi-joueur, avec des collègues. On a vraiment l’impression que les développeurs de chez EA ont mis le paquet côté graphismes et moteur graphique pour en imposer dans le milieu vidéoludique avec une production réaliste à souhait qui permet une immersion des plus totales. Par ailleurs, la bande sonore est toute aussi bien réalisée : depuis les musiques instrumentales du menu jusqu’à l’ambiance sonore sur le champ de bataille (bruit de char, cri d’agonie des joueurs blessé etc). Par delà le jeu en lui même, grâce à ce réalisme maîtrisé et cette immersion totale, surtout dans les récits de guerre, on devient presque emphatique et on cherche à comprendre les raisons de ce conflit. C’est peut-être aller un peu loin dans l’interprétation, mais cet opus pourrait être un média intéressant pour apprendre en partie aux prochaines générations les raisons de ce conflit mondial. Après tout, certains professeurs citent déjà la licence Assassin’s Creed dans leurs cours ! Pour finir, Battlefield 1 était déjà très bon sur tous ces points, certes, mais ici, avec Battlefield V, on a l’impression que tout est plus abouti, plus fini et plus fin dans un sens. Autant le dire, pour nous, il s’agit de l’opus de le plus abouti de toute la licence !
Verdict : 8/10
Battlefield V est probablement une véritable leçon de la part des développeurs de chez EA : reprendre les codes d’une licence tout en les peaufinant et en ajoutant quelques nouveautés qui ne passeront pas inaperçues et feront plaisir aux joueurs, afin de créer un jeu très abouti sur tous les aspects (graphismes et bande sonore). L’immersion est d’autant plus importante sur cet opus grâce à des graphismes photo-réalistes maîtrisés pixel par pixel. Quant à la campagne, EA parvient à faire de ses récits de guerre de très belles aventures, conjuguant action et émotion, avec une pointe de pédagogie notamment grâce à un apport historique important. On ne résiste pas à lancer et relancer le jeu, jour après jour. Et ce sera probablement encore le cas avec l’arrivée du mode Battle Royale…
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