Particulièrement critiquée durant cette année 2015, la franchise Battlefield n’était pas vraiment parvenue à convaincre lors de la sortie d’un Hardline pourtant intéressant. Cette année, l’éditeur entend bien imposer sa suprématie sur le champ de bataille ! Exit donc Visceral Games, et bon retour au studio DICE, lequel nous invite à faire un bon dans le passé. Un bon, au coeur de la première Guerre Mondiale. Alors que la concurrence, Call of Duty en tête, entend jouer la carte futuriste, Battlefield 1 souhaite nous délivrer une expérience plus personnelle, un véritable moment d’histoire. Cette stratégie portera-t-elle ses fruits, ou la compagnie se retrouvera-t-elle finalement embusquée dans les tranchées ?
Séquence émotion
La guerre. Une perpétuelle boucherie dans laquelle plusieurs nations s’affrontent. Pourquoi ? Un territoire, de la politique, toutes sortes de richesses…
La Guerre, c’est aussi se battre pour ceux qu’on aime, pour ses idéaux, ses valeurs. Battlefield 1 tend à refléter le souvenir de ce lourd passé à travers cinq chapitres relativement bien construits et chargés d’émotion. Des affrontements répartis aux quatre coins du monde opposant l’Empire Ottoman, les britanniques, les italiens. Malheureusement, nous n’aurons pas le loisir de suivre l’histoire de nos ancêtres français, que ce soit en multi ou dans le mode solo, un comble surtout lorsqu’on connait le rôle qu’a joué notre pays dans ce conflit armé sans précédent. C’est d’ailleurs le plus gros point noir de ce Battlefield 1 qui se veut pourtant immersif. À cela, DICE a souhaité répondre de la manière suivante :
Afin de faire vraiment honneur à l’armée française en multijoueur et, encore une fois, de montrer un côté que l’on a peu l’habitude de voir, nous avons choisi de lui dédier une extension premium entière avec un traitement spécial après le lancement du jeu.
Pas sûr hélas que les joueurs apprécieront. De notre côté, on a d’ailleurs du mal à comprendre, et si le DLC venait à être payant (ce sera sans nul doute le cas), la pilule risque d’être vraiment difficile à avaler. Une déception.
L’art de la guerre
À l’instar de Star Wars: Battlefront, Battlefield 1 a été développé sous le moteur graphique FrostBite. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat est saisissant de détails. Que vous soyez au cœur d’un désert hardant ou perdu au milieu des tranchées, DICE est parvenu a effectuer un travail faramineux afin de nous offrir l’expérience la plus immersive possible.
Les environnements sont absolument bouleversants, malgré de légers voiles un peu trop lumineux par-ci par-là, et l’on aurait presque envie de s’arrêter un instant pour admirer ces panoramas, du moins si notre vie n’en dépendait pas.
La modélisation des personnages et des véhicules pilotables est globalement très satisfaisante, même s’il faut reconnaître que ce Battlefield 1 ne manque pas de bugs de collision. Une habitude dans la franchise me direz-vous. Car au fil des années, un nombre croissant de vidéos gag dans lesquelles des joueurs étaient, sans le vouloir, la cible d’un bug malencontreux, sont apparues sur les réseaux sociaux.
Pour exemple, il nous est arrivé à plusieurs reprises de nous retrouver sous la carte, ou propulsés à plusieurs dizaines de mètres dans les airs suite à un tête à tête avec un Panzer. Des situations rocambolesques, qui ont finalement le mérite de nous faire sourire.
Ceci mis à part, il convient de féliciter chaleureusement les équipes du studio suédois qui sont parvenues à retranscrire notre passé de par des graphismes à couper le souffle, mais aussi et surtout, grâce à une bande sonore absolument magistrale !
Chaque balle transperce l’air de son courroux vengeur, chaque mécanisme à verrou qui s’enclenche, les explosions tonitruantes des quelques grenades et tirs de canon, le mouvement des corps qui se déplacent sous le poids de l’armement… Tout ceci, notre histoire, racontée à la note près et illustrée par un ensemble de mélodies bouleversantes qui nous coupent le souffle. Émouvant.
Et que vous soyez en VF ou en VO sous-titrée, les acteurs sélectionnés par Electronic Arts sont parvenus à entrer dans la peau de leur personnage avec une telle fougue, une telle hargne, que cela en est presque déconcertant.
Présentez, arme !
La mode, c’est un peu parvenir à rendre à nouveau tendance ce qui le fut jadis. Et c’est finalement un peu pareil avec les jeux vidéo. Dans le cas de Battlefield 1, DICE a fait le pari de nous transporter dans le passé, durant la première Guerre Mondiale. Un conflit planétaire majeur qui a marqué notre monde de plus d’une séquelle. L’objectif de cette nouvelle itération : marquer les esprits en racontant un récit aussi passionnant qu’émouvant à travers un scénario exaltant, mais aussi par l’intermédiaire de mécanismes de gameplay reflétant la réalité d’époque.
Pour y arriver, les studios DICE nous ont proposé ce qu’ils savent faire de mieux, sans véritablement prendre de risque. Fort heureusement, ce qui nous a été servi est d’excellente facture. Les modes Conquête, Ruée et Match à mort par équipe font figure de classiques parmi les classiques, inutiles de les présenter à nouveau.
En revanche, Battlefield 1 c’est aussi un mode Opération inédit dans l’histoire de la franchise. Ce dernier ajoute un côté plus immersif en créant une véritable trame scénaristique autour de nos objectifs de campagne. Selon les résultats sur le champ de bataille, nos troupes reçoivent de nouveaux objectifs à atteindre coûte que coûte. Bien évidemment, ne pas les remplir peut signifier la défaite de votre camp, et ainsi la fin de la guerre. À vous et vos frères d’armes de donner le meilleur de vous-même ! Un véritable bol d’air pour la série.
C’est également un mode Pigeons de guerre, dans lequel vous serez amené à devoir récupérer un pigeon de combat, qui rappelons-le, servait autrefois de messager lors des affrontements. En récupérant ce fier animal, vous pourrez ainsi indiquer la position de vos ennemis afin de les bombarder, et remporter la victoire. Une capture de point ambulante en quelque sorte.
Quel que soit le type de partie, obtenir un score élevé vous permettra de remporter de nouveaux Battle Pack renfermant divers skins d’armes et autres accessoires de personnalisation. De la même manière, en activant avant chaque partie l’une des médailles de guerre, vous pourrez tenter de remplir de nouveaux objectifs qui vous feront gagner de l’expérience. Une manière ingénieuse d’améliorer le fun et la discipline en jeu.
L’immersion est quasi-totale. Les graphismes et la bande sonore sont en première ligne, tandis que le gameplay, incisif comme une balle de fusil sniper, parvient à se loger dans notre tête, pour ne plus en sortir. En réalité, tout est fait pour vous donner l’impression d’y être, à commencer par la vue d’ensemble du champ de bataille. On y découvre chaque parcelle de la carte, ce qui nous permet de déterminer minutieusement où nous parachuter, selon la physionomie de la partie, les affrontements en cours…
Après avoir choisi votre classe (aucun changement majeur à prévoir, le système de personnalisation n’est pas une véritable nouveauté et les classes sont finalement restées à l’identique), vous serez en quelque sorte livré à vous-même, que vous jouiez en escouade ou pas. De ce fait, il vous sera nécessaire de tirer partie de l’environnement qui vous entoure, en vous camouflant, en utilisant les reliefs ou bâtiments, etc. Mais gare aux éléments du décor qui explosent : on est jamais à l’abri, et le dirigeable est là pour vous le rappeler. Car la détérioration de l’environnement est désormais un élément à prendre en compte dans la franchise d’Electronic Arts. À ne pas oublier.
À propos des véhicules pilotables, sachez que là encore, DICE a relativement bien travaillé en nous proposant :
- Chars
- Motos
- Poneys
- Dirigeable
- Bateau
- Cuirassé
- Avion
Un ensemble tout à fait cohérent même si la jouabilité reste quelque peu brouillon, et les textures parfois contraignantes. À titre d’exemple, il n’est pas rare de passer à travers une succession de tranchées depuis notre char, pour ensuite nous retrouver coincés par un ridicule cailloux. Autre exemple, en compagnie d’un dirigeable ennemi. Là, le constat est sans appel : le combat est déséquilibré, étant donné le faible nombre d’avions alliés en notre possession. On aurait alors aimé des combats aériens plus intenses, quitte à augmenter la durabilité du dirigeable adversaire ! Dommage. Reste qu’en dehors de ces détails sans doute perfectibles, le plaisir de jeu est on ne peut plus présent.
Il l’est d’autant plus que l’arsenal qui nous est fourni, selon la classe jouée, est d’autant plus conséquent. Explosifs d’époque, baïonnette, en passant par les classiques Gewehr 98,… les connaisseurs en auront pour leur argent. On reprochera malheureusement à certains modèles leur manque de cadence ou un léger déséquilibrage, mais dans l’ensemble, aucune arme n’est totalement indispensable. Et pour compléter l’expérience, DICE a implanté un système de classes en jeu (lance flamme, mitrailleuse…), qu’il est possible de récupérer sur le champ de bataille sous la forme de Kit posé au sol et indiqué par un message vocal. Un ajout intéressant qui pourrait faire pencher la balance. À utiliser intelligemment.
VERDICT
Quel travail époustouflant. DICE et Electronic Arts sont parvenus à créer un véritable chef-d’oeuvre d’immersion. Qu’il s’agisse de graphismes ou de bande son, Battlefield 1 est particulièrement percutant. Pas forcément innovant malgré deux modes de jeu inédits, ce FPS parvient à maîtriser son sujet. Bien évidemment, aucune cuirasse n’est exempt de défauts, et l’on regrettera tout particulièrement l’absence d’armée française. On touchait la perfection du bout du doigt.
Test effectué avec une version éditeur sur PlayStation 4
Goulag Goulagsson
15 novembre 2016 at 8 h 52 minJe ne partage pas cet avis.
Je pense que le jeu ne vaut pas plus que 7/10. Oui les graphismes sont beaux et les sons superbes, mais :
-La campagne se finie en 6h
-Les maps de campagnes sont exactement les même que en multijoueur
-Impossibilité de préparer ses classes hors partie
-Impossibilité de quitter le matchmaking une fois l’écran de score consulté, il faut attendre le début (et le chargement) d’une autre partie pour pouvoir quitter.
-Impossibilité de basculer les tirs et visées sur R1/L1 (impensable en 2016 de ne pas laisser les joueurs configurer les pads comme ils le souhaitent cf. réglages de Overwatch)
-Encore et toujours des DLC pour avoir un jeu complet.
Bref, un très très bel emballage à Battlefront, qui est retourné en magasin en échange de l’extension de Destiny.
Jeremy Depont
15 novembre 2016 at 10 h 40 minCe jeu est une bombe, tu peux reattribuer les touches de ton pad très facilement dans les paramètres de ta console…
Si tu préfères aller farmer un raid tout pourri et faire fuir TP pompe en multi, c’est ton choix. J’ai arrêté de me faire pigeonner à Oryx.
ZORAP Gameur
15 novembre 2016 at 16 h 30 minCe jeux est juste superbe 🙂