C’était il y a 9 ans. Après quelques reports et la promesse d’un jeu à licence grandiose arrivait Batman : Arkham Asylum. Du côté de la presse, le constat est unanime : Batman Arkham Asylum est bel et bien le jeu de super-héros le plus réussi de l’histoire. Enfin, jusqu’à ce que deux ans plus tard, Rocksteady transforme l’essai avec la suite Arkham City. Désormais considérés comme des classiques de la génération PS3/xbox 360, les deux jeux passent à la moulinette du Remaster pour faire découvrir la licence aux joueurs PS4/Xbox One… et pour faire aussi un peu de sous, ne nous le cachons pas.
Derrière le masque
Avant de réellement aborder ce test, clarifions tout de suite un point : le contenu de cette édition « Return to Arkham ». Non, cette édition ne contient pas le prequel Batman : Arkham Origins. Peut-être est-ce parce que le jeu n’est pas développé par Rocksteady ? Peut-être est-ce parce que le jeu, s’il est tout de même de qualité, n’a pas reçu d’aussi bons retours que ses prédécesseurs ? Nul ne le sait (enfin si, Warner sait mais bon, vous avez compris) mais c’est quand même un point à savoir si vous comptez investir dans Return to Arkham. Nul besoin de fuir, cependant, puisque vous allez voir que les deux jeux ont reçu un traitement très particulier.
Derrière cette édition améliorée des deux jeux se trouve Virtuos, un studio qui a déjà fait ses preuves sur des remastérisions de jeux que l’on pourrait juger « de qualité » comme le très bon portage de Final Fantasy X/X-2 ou encore la version Playstation 4 d’Heavy Rain. L’équipe a à cœur d’apporter une réelle valeur ajoutée en termes de rendu à ses jeux, et ça se sent. Mais avant d’aborder les caractéristiques de cette version PS4/One, revenons sur ces deux pièces mythiques de la génération précédente.
Batou dans l’asile de fous
Batman : Arkham Asylum nous raconte une histoire inédite du chevalier noir. Alors qu’il est satisfait d’amener le Joker à sa nouvelle cellule dans l’asile d’Arkham, tout part complètement en vrille. Au lieu de chercher un plan pour s’évader, le Joker a choisi de prendre le contrôle de l’asile, y enfermant Batman et les quelques policiers, gardiens et médecins qui y travaillaient. Le joueur se retrouve dès lors enfermé dans un asile de plusieurs bâtiments renfermant tous des vilains piochés parmi les plus emblématiques de l’histoire du chevalier noir. L’histoire, écrite par Paul Dini (l’homme derrière la fantastique série animée des années 90), était un des très bons points de cet épisode (et il y en a beaucoup), mais pas le plus marquant.
Sa plus grande qualité, c’est la manière avec laquelle Rocksteady a pu s’approprier le personnage, son univers et le faire partager aux fans du personnage, mais également aux gamers. Batman Arkham Asylum a accompli une prouesse dont peu peuvent se vanter : il a redéfini complètement le gameplay du jeu d’action/aventure. Non, ce n’est pas lui qui a inventé la progression arène de combat/énigmes, non ce n’est pas lui qui a inventé les combats de boss en 3 phases, mais son système de combat a été un grand pas dans l’histoire de ce type de jeu.
D’une simplicité presque insolente, celui-ci emprunté au jeu de rythme et au beat’em all pour en tirer le meilleur. Vous avez sûrement croisé ce système depuis dans plusieurs blockbusters comme Sleeping Dogs ou encore L’ombre du Mordor. C’est le premier point qui rassure en jouant à la version PS4 de cet épisode : celui-ci n’a absolument pas vieilli. Les combats sont toujours aussi frénétiques, les réflexes acquis au fil de la trilogie de Rocksteady reviennent instantanément et on prend énormément de plaisir à donner chaque coup, dont l’impact (via les bruitages, les animations) donne une réelle sensation de puissance. L’architecture du jeu a un tout petit peu vieilli mais en-dehors de ça, les sensations restent identiques.
Batou dans la ville de fous
Batman Arkham City, ensuite, nous emmène dans un monde plus ouvert, alors que la ville de Gotham a décidé de réunir tous les criminels dans une portion de la ville : Arkham City. Avec cet épisode, la série passe un nouveau cap : le concept d’Arkham City permet au joueur d’errer dans un monde ouvert rempli exclusivement de criminels à tabasser, et d’encore plus de vilains iconiques de Batman dont l’antagoniste de départ Hugo Strange (rien à voir avec Doctor Strange, ndlr).
Le système de combat est plus complet, la chauve-souris a gagné de nouveaux mouvements, l’infiltration s’est enrichie, le jeu est encore plus beau, et le joueur peut désormais se mettre dans la peau, pour quelques missions, de Catwoman (jouable dans l’open-world également). En termes de narration, certains joueurs peuvent trouver l’histoire un peu fouillis au vu du grand nombre d’antagonistes, mais la fin vaut vraiment le détour.
Le jeu propose également un grand nombre de challenges, des petits niveaux qui mettront à rude épreuve vos talents en combat ou en infiltration. Ceux-ci étaient présents dans le premier épisode, mais en nombre plus restreint. Alors que le Joker était jouable (en plus de Batman, évidemment) pour cette occasion dans Asylum, il laisse ici place à Catwoman, Robin et Nightwing. Le jeu de base ne les comprenait pas, mais vu que Return to Arkham contient les DLC, ils sont bien présents et avec quelques tenues agréables pour eux et Batman. Le DLC solo Harley Quinn’s revenge est également de la partie, mais n’a pas vraiment marqué les esprits.
Batou dans la PS4
Alors que nous avons tant bien que mal essayé de rendre hommage à ces deux jeux dans la première partie de ce test, abordons désormais les nouveautés de Return to Arkham. Ne cherchez pas bien loin, elles sont toutes du côté graphique.
La Playstation 3 commence un peu à dater et le moteur Unreal Engine 3 aussi. Cette réédition est donc l’occasion de faire passer les jeux à l’Unreal Engine 4, pour des changements assez saisissants. Le jeu n’est clairement pas une baffe technique, mais le troisième épisode de la saga Arkham Knight (sorti l’an dernier sur PS4) n’en était pas loin. Les développeurs sont donc aller puiser dans celui-ci pour en greffer certaines caractéristiques aux deux premiers jeux. Si les modèles sont de meilleure qualité de manière générale (surtout celui des personnages principaux, Batman en tête), c’est vraiment au niveau des effets de lumière que la barre est montée d’un cran (ou deux, au choix). Déjà très joli de base, le jeu ne pique absolument pas les yeux sur PlayStation 4, et paraît même parfois plus agréable à l’œil que certaines récentes sorties (coucou Mafia 3).
Reste tout de même trois points noirs sur le plan technique. Le premier, c’est les petits problèmes de collisions entre les ennemis et le décor (voire entre les ennemis tout court, au fait) qui sont toujours présents. Ensuite, le fait que l’on puisse déplorer, malgré la présence du 1080p, l’absence des 60 fps. Le jeu oscille entre 30fps (lors des phases de plateforme, infiltration) à 40fps (lors des phases de combat). Le dernier, enfin, c’est la luminosité globale du jeu qui a été grandement augmentée, et qui minimise de ce fait l’ampleur de l’ambiance très sombre de ces deux aventures du Dark Knight. Après, ne chipotons pas, en mettant la luminosité du jeu à 0 dans les options, on obtient rapidement un résultat plus agréable. Pour finir, un dernier point qui a son importance : chaque jeu est sur un blu-ray différent, et pèse chacun une trentaine de gigas, dont 8 de chaque jeu constituent des mises à jour. C’est beaucoup, mais ça peut être justifié par le fait que le jeu tourne sur Unreal 4 et qu’un réel travail a été effectué sur le plan technique.
Verdict
Comme pour le remaster de Final Fantasy X/X-2 HD, Virtuos a fait du très bon travail sur Batman : Return to Arkham. Bon, il faut dire que le studio est bien aidé par un matériau de base d’excellente qualité, mais tout de même, le travail est à saluer. Le travail sur les textures est directement identifiable et les nouveaux effets de lumière en mettent plein la vue. On peut déplorer l’absence d’Arkham Origins mais le contenu reste tout de même assez convaincant, même pour une cinquantaine d’euros. Si vous n’avez pas fait les jeux sur PS3/360, allez-y les yeux fermés et si vous les avez déjà faits… bah refaites-les, pardi !
Test effectué à partir d’une version commerciale fournie par l’éditeur sur PS4
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