Développé par un seul et unique homme, Tom Happ, et produit par un ancien employé de Nintendo, Dan Adelman, Axiom Verge s’est rapidement hissé parmi les titres indés les plus attendus et prometteurs de ce début 2015 sur PS4. Considéré en quelque sorte comme un hommage aux titres ayant fait les beaux jours de la Super NES et autres consoles 16-bits, le jeu se place comme une apothéose de ce qu’on appelle le Metroidvania. Décryptage.
Axiom Verge est disponible en cross-buy, l’édition PS Vita arrivant plus tard dans l’année.
LA PLAYSTATION A SON METROID
Plus qu’une supposition, c’est un constat maintes fois relaté par la presse et les joueurs. Axiom Verge respire le Metroid. Mais attention, on parle ici des opus 2D comme l’original, le méconnu Return of Samus ou encore le classique Super Metroid. Si les fans de la licence attendent toujours qu’un nouvel opus leur soit proposé, les amateurs de PlayStation peuvent ici enfin se réjouir d’avoir un titre qu’on pourrait qualifier de fils spirituel (Nintendo détenant évidemment l’exclusivité de la série Metroid).
C’est tout d’abord dans le level-design que la similitude saute aux yeux pour les connaisseurs. Car oui, la façon dont est conçu le monde d’Axiom Verge ne laisse aucun doute quant à son inspiration : le paradoxe qu’offrent les environnements, le bestiaire, la carte scindée en blocs, la sauvegarde s’effectuant manuellement dans des capsules éparpillées, la transition de salles en salles via des portes… Autant d’éléments caractéristiques, plus ou moins flagrants, qui ont fait le succès de Metroid.
CONTRATTAQUE
Si on en parle beaucoup, les aventures de Samus Aran ne sont pas pour autant l’unique référence à cet Axiom Verge. Comme Tom Happ l’a précisé, son jeu porte aussi ses racines dans Contra (Probotector en VF), un jeu d’action sorti en 1987 sur NES. On y retrouve, en effet, l’aspect extraterrestre avec le contexte et le côté bio-machines dans le protagoniste.
Parlons-en du héros, ou plutôt du scientifique. Car c’est après l’explosion de son laboratoire, entraînant inévitablement sa mort, que le dénommé Trace se retrouve coincé dans une dimension parallèle. Afin de trouver un moyen d’y échapper, il va devoir se battre au milieu de ces terres hostiles, armé d’un étrange canon. Le rapprochement avec Contra se fait ainsi dans le gameplay qui combine plateformes et shoot, la testostérone en moins.
Là où ça devient encore plus intéressant, c’est que l’arme que possède Trace est entièrement modifiable, dans la mesure où elle peut accepter des améliorations ou ajouts. En utilisant les items cachés dans tous les niveaux, exigeant donc un minimum d’exploration, vous pourrez débloquer plusieurs types de tirs. Un moyen de personnaliser sa façon de tuer et surtout de progresser. Car le concept d’Axiom Verge veut que vous trouviez l’élément adéquat pour avancer dans l’histoire. Si le joueur est en soit libre de parcourir la map, il sera toujours, à un moment ou un autre, bloqué s’il n’a pas l’outil nécessaire afin d’accéder, plus tard, à la salle du boss. Précisons tout de même que Trace possède également d’autres atouts, comme une foreuse détruisant occasionnellement certains murs ou encore un étonnant déclencheur… de glitchs, permettant de rendre fous les monstres. Notez que toutes les commandes sont personnalisables selon vos envies.
DU BON OLD-SCHOOL
Vous l’aurez déjà remarqué avec les captures d’écran, le jeu adopte une direction artistique très old-school. Ce choix, faisant la fierté des pixels à l’instar d’Hotline Miami ou Shovel Knight, s’avère être très réussi.De même pour la bande-son qui contribue à l’ambiance du jeu avec brio, une pépite pour les amateurs de retro. Bien sûr, il s’agit d’un choix auquel il faudra au préalable adhérer.
Axiom Verge est-il donc l’indé sans défauts ? Pas forcément. Car si ses inspirations sont excellentes, il faut admettre que le titre manque au final de personnalité. Comme dit en introduction, il s’agit en soit plus d’un hommage que d’une grosse réinvention, ce qui nous pousse inévitablement à la comparaison malgré des idées sympathiques. Un détail qui n’est pas si dramatique pour autant, la véritable frustration étant d’avoir quelques fois l’impression d’être perdu et de tourner en rond à cause des allers-retours potentiellement pénibles. La faute à un manque d’indications, qui joue également le rôle de découverte pour le joueur.
Pour un titre de ce calibre, il est appréciable de noter qu’Axiom Verge a une durée de vie honnête. S’il faudra compter plus d’une dizaine d’heures pour en venir à bout une première fois, le challenge est au rendez-vous pour collecter tous les items. Les chasseurs de trophées auront du pain sur la planche avec comme objectif de devoir terminer l’aventure de plusieurs façons (sans mourir, en moins de 4h, en difficile…). Et bonne surprise, le jeu intègre un mode speedrun – destiné avant tout aux streamers – coupant toutes les cutscenes et affichant un chronomètre en temps réel.
VERDICT : 8/10
Tirant ses racines des classiques Metroid et Contra, Axiom Verge offre aussi bien une bouffée de nostalgie que de plaisir intense pour les amateurs de retro. Il saura, sans surprise, vous divertir si vous adhérez au genre grâce son gameplay diversifié et un challenge bien présent. Avec une direction artistique et une bande-son au top, le jeu est d’autant plus surprenant lorsque l’on se dit qu’il a été réalisé par une seule personne. Bourré de qualités, le jeu n’est pas pour autant exempt de quelques défauts, dont une personnalité pas assez prononcée et un manque d’indication qui pourra en frustrer plus d’un.
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