Prévu initialement pour accompagner la sortie du second film de la saga, Avatar: Frontiers of Pandora a été repoussé jusqu’à cette fin d’année. Massive Entertainment offre une deuxième adaptation vidéoludique (après celle du premier film par Ubisoft Montreal) à Avatar qui prend la forme d’un open-world nous permettant de découvrir plusieurs régions de Pandora. Après une longue preview de 3h sur le jeu, nous avions été charmés par la technique du jeu ainsi que sa proposition de gameplay et d’ambiance en adéquation avec la volonté de James Cameron. Il est désormais l’heure de savoir si Avatar: Frontiers of Pandora transforme l’essai ou se perd dans la difficulté de présenter un monde ouvert équilibré.
Test réalisé sur PC et PS5 grâce à des copies numériques de la version Ultimate envoyées par l’éditeur
Tout a un commencement
Pour commencer, les événements d’Avatar: Frontiers of Pandora se déroulent entre le premier et le second film de James Cameron. Dans ce dernier, nous incarnons un Na’Vi qui a été élevé par l’organisation humaine voulant exploiter la planète Pandora, la RDA. Alors que Jake Sully, le protagoniste des films, a fait fuir la RDA de l’astre une première fois, leur chef John Mercer ordonne alors de se débarrasser de vous. Cependant, la scientifique nommée Alma a développé une sympathie pour vous à force de vous apprendre la vie humaine. Elle se rebelle et vous plonge en état de cryogénie le temps qu’elle revienne vous chercher. Plusieurs années s’écoulent et les humains sont de retour sur Pandora alors que la Terre est désormais complètement polluée. La RDA a pour mission de trouver une solution pour exploiter la planète au plus vite et n’hésite pas à employer toute sorte de moyen détruisant l’écosystème. Le retour de l’organisation humaine sonnera votre réveil, mais aussi le début de votre vengeance.
Nous sommes le dernier descendant des Sarentu, un peuple nomade respecté de tous et connu pour sa diplomatie ainsi que ses récits. Désormais libre, notre personnage souhaite redécouvrir les racines de son peuple sur cette planète magnifique, mais aussi se venger de Mercer et de la RDA qui ont décimé son peuple et l’ont arraché à sa terre natale. Pour cela, vous allez rejoindre la résistance et gagner le respect des autres clans en tant que Sarentu. Nous sommes donc un Na’Vi d’origine et non pas un avatar comme lors du film. Un choix intéressant qui nous permet de vivre une aventure complètement parallèle à celles de Jake Sully rendant complètement canon le jeu dans l’univers d’Avatar. Il permet de découvrir trois peuples encore inconnus de Pandora : les Aranahe qui sont des tisserands très intelligents vivant dans la forêt des Kinglors, les Zeswa qui sont des nomades vivant avec les immenses zakrus dans les plaines et enfin, les Kame’tire qui sont protecteurs et de fiers combattants habitant une forêt brumeuse. Ces clans offrent un biome propre à chacun, mais surtout une ambiance singulière incarnée par les figures fortes de chacun d’entre eux.
Eiwa te guide
Avatar: Frontiers of Pandora a une force énorme : il se base sur un univers très fort qui a marqué la fin des années 2000 de par son visuel, mais aussi sa richesse et les possibilités qu’il offre. Un point bien assimilé par les équipes d’Ubisoft qui ont construit leur jeu en se centrant sur ce dernier. Alors que l’on pourrait rapidement se lasser d’un énième open-world, ici on se retrouve subjugué par la beauté des décors. Le jeu arrive à déclencher l’effet Waouw tant recherché par ce genre d’univers avec notamment les phases de jeu en grotte et la nuit dans la forêt des Kinglors qui offrent une vision luminescente de la planète, la même qui a conquis des centaines de milliers de spectateurs dans les salles sombres en 2009. Chacune des régions offre une faune et une flore bien distinctes des précédentes. Encore une fois, les fans de la première heure ne pourront qu’apprécier découvrir en plus l’univers de James Cameron.
Avatar: Frontiers of Pandora profite d’une version améliorée du Snowdrop Engine qui donne fière allure au jeu avec des effets de lumières incroyables lorsque l’on sort d’un bâtiment ou lors des fameuses nuits luminescentes citées plus haut. Avatar a une fière allure, la HDR est très bien utilisée et on en revient presque à vouloir un écran avec plus de nits. Pour ce qui est des performances, Ubisoft annonce que le jeu devrait être encore plus stable, mais nous n’avons eu aucun problème et le jeu tournait même excellemment sur notre configuration avec des performances plus qu’appréciables. Il n’est que plus appréciable de voir les détails de l’univers dans ces conditions. En tirant sur certaines plantes, elles explosent et libèrent une bruine d’eau ou encore d’autres lâchent un nuage violet fluorescent. Des détails qui, nous y reviendront plus tard, persiste dans le gameplay.
Tout en subtilité
Pour ce qui est du gameplay, il ne faut pas s’attendre à une quelconque révolution du genre. On retrouve quelque chose d’assez similaire à ce que l’on peut trouver sur un Far Cry Primal par exemple ou encore la série Horizon. Avec une vue à la première personne, les combats se font uniquement à distance avec la possibilité de mettre un coup au corps-à-corps. Tout au long de votre aventure vous débloquerez donc plusieurs armes comme l’arc lourd, la fronde lance grenade, le fusil à pompe, le propulseur de lance ou encore l’arc court. Par ailleurs, en explorant le jeu propose de récupérer des composants afin de fabriquer de meilleurs équipements (armes et armures), cuisiner de la nourriture offrant de l’énergie et quelques bonus (un peu à la manière d’un The Legend of Zelda: Breath of the Wild) ou encore des munitions spéciales. Bien sûr, il sera possible d’avoir des meilleurs matériaux en avançant dans la partie ce qui offrira de meilleures statistiques. Jusqu’ici rien de nouveau donc, mais quand on creuse encore une fois, quelques détails viennent un peu changer la donne.
Pour ce qui est des combats, notre sens de Na’Vi nous permet d’en savoir plus sur ce qui vous fait face. Ainsi, on découvrira ce qu’offre comme matériaux chaque créature, la rareté de ces derniers, mais aussi le point faible de votre opposant. Un détail qui a sa petite importance, car en plus d’infliger de plus importants dégâts, frapper le point faible d’une créature permet que votre chasse soit parfaite et donc que les matériaux soient à leur plein potentiel. Une mécanique d’amélioration que l’on retrouve aussi pour la flore qui comporte un mini-jeu pour la cueillette. Il faudra cueillir la plante dans le bon sens tout en évitant de la tirer dans toutes les directions et pour optimiser la cueille, il faudra aussi respecter une contrainte de météo pour profiter du meilleur composant possible. Alors qu’en lisant ces lignes, on pourrait penser que ces ajouts sont plus dérangeants qu’autre chose mais en jeu, ils permettent un prolongement de l’univers dans le gameplay.
Alors que James Cameron a toujours démontré sa volonté d’écologie à travers sa saga cinématographique, Ubisoft propose ici un système qui transpose cette volonté et qui fonctionne à merveille. Dans cette même idée, certains endroits de la carte sont exploités par des bases de la RDA qui polluent les environs et nous empêchent de chasser, cueillir et rendent très moche la zone. Ainsi, battre la base permet de rendre la végétation verdoyante et d’utiliser les matériaux du coin. Ces dernières ne sont pas en surnombre et on se retrouve rapidement à vouloir rendre sa véritable splendeur à Pandora. De bonnes idées s’immiscent aussi tout du long de notre aventure avec un système d’enquête dans certaines missions qui demandera de trouver et d’associer des indices dans une zone, ou encore le SID, un outil qui vous permettra de faire du piratage. Cependant, bien que les créatures peuplant l’astre soient nombreuses, les ennemis humains sont peu variés.
La formule d’un bon open-world ?
Au final, Ubisoft maîtrise bien son sujet et nous offre quelque chose d’assez réussie. Nous avons le droit à un monde ouvert qui n’est pas complétement vide, mais qui n’est pas brouillé complètement de collectables. Pour ce qui est des combats, encore une fois, on vise juste avec un mélange d’infiltration et d’affrontement frontal puisqu’il sera impératif d’éliminer quelques adversaires discrètement avant de commencer à sortir un fusil et d’anéantir l’ennemi. Une erreur est rapidement punie, il faudra alors recommencer et probablement revoir la stratégie pour qu’elle soit plus viable. Un système de réputation avec les clans permet d’acheter des équipements et des améliorations pour ces derniers afin de ne pas trop s’embêter avec le niveau de notre équipement, et même pour la recherche de ressources ou encore le déplacement, il est possible aussi bien de faire un voyage rapidement vers le point le plus proche, mais aussi d’utiliser notre ikran pour voler ou encore d’apaiser un équidius afin de le chevaucher (une fois ces options débloquées bien sûr). Malgré l’utilisation de monture, il est bon de notifier que nous incarnons un Na’Vi qui est très agile dans la nature et cela s’en ressent. Courir, sauter, escalader ou encore grimper sont des mouvements absolument grisants dans ce Avatar. Il est possible de grimper de nombreux points rocheux qui possèdent de nombreux reliefs pour rendre l’ascension possible. Il est aussi possible de sauter d’un tronc d’arbre courbé pour attraper une liane et monter au second pour continuer notre course.
En revanche, la quête principale est finalement quelque chose d’assez similaire aux films et ne frappera pas par son originalité. Elle n’en reste pas moins appréciable pour la découverte de ces nouvelles régions malgré quelques longueurs. Quant aux quêtes secondaires, elles permettront d’approfondir certains rites pour certaines ou tout simplement de gagner un peu de faveur de clan pour d’autres. Ces dernières sont en globalité plutôt moyennes, mais satisferont la volonté de découvrir encore plus l’univers d’Avatar. Les dialogues sont quant à eux plutôt bons avec souvent une question d’appartenance et de légitimité. Sommes-nous assez légitimes comme émissaire alors que nous avons été élevés par des humains ? Alma (la scientifique qui nous sauve au début) reste-t-elle trop humaine malgré son avatar pour se mêler à certaines des coutumes ? Nous avons aussi des petites discussions sympathiques avec nos confrères de la résistance à travers un talkie-walkie. Cependant, Avatar a beau être engagé sur le plan écologique, une quête secondaire fera prononcer des pronoms non genrés à un Na’Vi (iel et lae) vient alors la question. Est-ce qu’un Na’Vi ne parlant pas humain à l’origine réfléchit à ce genre de chose ? Va-t-on entendre de nouveau ce genre de chose dans le film ? Pour finir, nous avons expliqué à de nombreuses reprises qu’Avatar: Frontiers of Pandora maîtrise très bien son sujet et nous plonge dans une excellente ambiance. Il faut souligner l’énorme travail que font les musiques dans tout cela qui ne feront que sublimer chaque moment de votre exploration.
Pour finaliser le tout, Avatar: Frontiers of Pandora est presque entière jouable en co-op. Si le mot presque est présent, c’est qu’il faut seulement finir la mission « Le Clan Aranahe » pour débloquer le mode de jeu. Une fois celui-ci débloqué, plus rien ne vous empêche de jouer constamment avec une seconde personne. Il est donc possible de faire la quête principale à deux. La partie se calquera sur le joueur qui héberge et ne fera pas progresser la sauvegarde du joueur invité. Il est cependant important de savoir que le joueur invité gardera tous les objets obtenus pour sa partie personnelle. De plus, le cross-plateform est possible permettant donc de jouer qu’elle que soit votre machine tant que l’option est activé.
On a aussi testé Avatar: Frontiers of Pandora sur PS5 (par Goufixx)
A l’instar de The Crew Motorfest et Assassin’s Creed Mirage sortis cette année sur consoles, Avatar: Frontiers of Pandora propose deux modes graphiques. Un mode qui privilégie la qualité au détriment du nombre d’images par seconde et un autre mode nettement plus fluide en faisant quelques concessions sur des détails graphiques. Après avoir effectué le prologue à 30 FPS, inutile de vous dire que le passage au mode Performance est indispensable pour vivre une expérience de jeu agréable à 60 images par seconde : nous vous recommandons vivement de jouer sous ce mode graphique. Bien entendu, il faudra faire quelques concessions sur la finesse de certaines textures ou encore des jeux de lumière nettement moins aboutis, mais Avatar : Frontiers of Pandora reste très joli sous ce mode graphique et le framerate est resté constant durant toute notre session de jeu, que ce soit en exploration ou lors des combats. Pour rappel, Avatar: Frontiers of Pandora est la première véritable production Ubisoft à sortir uniquement sur les consoles de dernière génération (si l’on exclut Just Dance 2023 Edition et Just Dance 2024 Edition), faisant ainsi l’impasse de la PS4 et de la Xbox One.
A noter que le jeu ne prend pas en charge la fonctionnalité VRR, mais la technologie HDR est bien supportée (et nous vous recommandons de l’activer si votre écran le permet). Testé sur PS5 à partir d’une version dématérialisée envoyée par l’éditeur, le jeu téléchargera uniquement par défaut la langue sélectionnée dans les paramètres de votre PS5. Si vous souhaitez disposer des sous-titres ou des voix dans une langue autre, un téléchargement supplémentaire sera requis.
Parmi les autres spécificités de la version PS5, la prise en charge de la manette DualSense apporte un réel plus à l’expérience de jeu : que ce soit pour la cueillette ou lors des combats lorsque vous banderez votre arc, les gâchettes adaptatives font pleinement le travail et l’immersion n’est que renforcée. Les haut-parleurs de la manette sont également utilisés lors des conversations radio, un mode « nuit » a même été ajouté dans les Options pour atténuer certains effets sonores si votre cerveau se trouvait dans un état de fatigue avancé. Autre gros point d’interrogation de cette version PS5, les temps de chargement proposés qui sont au final quasiment inexistants. A l’exception du premier chargement lorsque vous lancerez votre partie depuis le menu principal, quand vous passerez certaines cinématiques ou lors des voyages rapides (dans les deux derniers cas, c’est extrêmement furtif), le joueur ne sera quasiment jamais confronté à l’attente : l’alternance entre cinématiques et exploration faisant le travail pour faire passer ce processus en arrière-plan.
Comme pour la version PC, Avatar : Frontiers of Pandora est compatible avec Ubisoft Connect ce qui permettra de synchroniser votre sauvegarde entre les différentes plateformes et remporter divers goodies. A noter que pour les acheteurs de l’édition physique sur consoles, une connexion Internet sera obligatoire pour installer le patch day one et ainsi lancer une première fois le titre.
Verdict : 8/10
Finalement, Avatar: Frontiers of Pandora reprend des codes qui fonctionnent tout en y implémentant de petits détails qui feront la différence. Alors que les open-world se multiplient ces derniers temps, Ubisoft arrive à nous proposer un monde ouvert bien maîtrisé et surtout une exploration grisante de Pandora. Chaque région dégage une ambiance unique et, un peu comme à sa sortie au cinéma en 2009, on veut en découvrir encore plus. On en vient à vouloir un DLC mettant en scène la Tribu de l’Eau que l’on découvre dans le second film. Nous avons été happés par cet univers et avons déjà hâte d’y retourner une fois la manette posée, tant tout semble magique. Le jeu est beau, stable, les décors sont merveilleux, les déplacements sont satisfaisants, les dialogues drôles et les musiques envoûtantes. Bref, on n’aurait pas rêvé meilleur traitement pour la franchise.
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