C’est désormais une tradition, chaque année voit arriver avec elle son nouvel Atelier. « Un de plus » serait-on tenté de dire, même si le rythme frénétique de la série ne l’a pas empêché de trouver un public toujours fidèle au rendez-vous. Mais les fans éprouveront-ils le même enthousiasme face à ce dernier épisode résolument plus accessible ?
Journée type de la petite alchimiste
Tout commence lorsque la jeune Sophie reçoit en héritage un grimoire vierge ayant appartenu à sa grand-mère. Un présent décidément fort peu conventionnel puisque doté de la parole et amnésique de surcroît. Dès lors, votre objectif est on ne peut plus clair : collecter toutes les recettes d’alchimie et les inscrire à l’intérieur de Platcha (c’est son petit nom) afin qu’il retrouve son aspect originel et donc la mémoire. Une quête aussi loufoque qu’improbable qui sera prétexte à toutes sortes de péripéties plus ou moins intéressantes.
C’est dans votre atelier que la magie opère. Vous disposez d’un cahier des charges très strict dans lequel sont affichées des suggestions pour mener à bien vos expériences. Il est en revanche impossible de vous laisser aller à l’expérimentation puisqu’il vous sera clairement imposé de mélanger tel ingrédient et tel autre pour obtenir tel objet. Un petit jeu sera également disponible après avoir entrepris le mélange et vous demandera d’agencer des formes sur une grille afin de débloquer des caractéristiques qui rendront votre création de meilleure qualité. Cette dernière étant également influencée par le chaudron utilisé, il sera donc évidemment possible d’en changer.
Mais, vous vous en doutez, pour trouver ces précieux items, il vous faudra bien entendu parcourir le monde pour les récolter et remplir les missions diverses imposées par Plachta. Le premier lieu clé est la ville. En fonction de l’heure et de la date (le temps s’écoulant dans le jeu), différents évènements vont se produire. Vous y rencontrerez de nouveaux personnages et effectuerez divers achats comme le veut tout bon jeu de rôle. Vient ensuite la carte du monde et sa navigation façon « jeu de l’oie » pour pénétrer dans une large variété de zones pullulant d’ennemis et propices à la cueillette.
Un petit monde hostile
Que serait un RPG sans ses traditionnels combats ? Atelier Sophie ne déroge pas à la règle et propose cette fois-ci un système relativement classique. En effet, vous avez le choix d’opter pour une position offensive ou défensive lors d’un nouveau tour. La première option entrainera des dégâts plus importants et offrira la possibilité de réaliser des combos si vos équipiers optent pour une position identique. La seconde réduira votre force de frappe mais augmentera considérablement votre défense, en plus d’encourager vos combattants à se protéger les uns les autres. Une jauge baptisée « chain link » est également de la partie et se remplira à chacun de vos assauts pour libérer une attaque groupée du meilleur effet. La véritable difficulté vient du fait que vos personnages disposent d’une jauge de LP qui diminue au fur et à mesure de vos actions sur le terrain et entraine vos caractéristiques dans sa chute. Il faudra donc calculer soigneusement tous vos faits et gestes pour ne pas risquer de vous faire décimer. Mais, comme précisé plus haut, le challenge est aux abonnés absents puisque le game over n’existe tout simplement pas. Vous vous retrouverez dans votre atelier, une partie de votre récolte en moins, mais rien de plus.
Magie, magie et vos idées manquent de génie !
Annoncée de longue date, la plus grosse nouveauté de cet épisode est la suppression de la contrainte de temps, pourtant emblématique. Autrefois forcé à accomplir vos objectifs avant le moment fatidique, l’opportunité vous est maintenant offerte d’agir à votre guise. Si les heures continuent de s’écouler, celles-ci n’auront d’effets que sur certains aspects du jeu qui ne sont en rien une pénalité. Il s’agit uniquement de certains monstres apparaissant par exemple la nuit où de certains protagonistes et évènements se produisant à des heures précises(Mais aucune crainte à avoir, il est impossible de les manquer).
Les intentions de Gust sont donc on ne peut plus claires, permettre au joueur de profiter de l’aventure à son rythme sans éprouver de frustration, aucune. On pourrait donc imaginer que ce choix est propice à l’exploration et donc à des zones plus vastes… mais en fait, pas du tout : les zones sont terriblement étroites et n’offrent rien de véritablement palpitant. Il en va de même pour l’unique ville du jeu –une ligne droite– d’un manque de vie et de diversité flagrant.
Vient ensuite le fameux « doll making system » qui permettra de personnaliser Plachta après que ce dernier (ou plutôt cette dernière) ce soit incarné dans une poupée. Au programme, tenues aguichantes et souvent douteuses. Cette idée traduit la volonté des développeurs de créer autre chose que des objets destinés aux batailles et d’attirer un nouveau public avec un aspect accessible et distrayant. Une idée très sympathique au demeurant.
Ajoutez une pincée de précédente génération et remuez
D’un point de vue technique, il est assez évident que le jeu ne rend à aucun moment hommage à la Playstation 4. La raison est on ne peut plus simple, il s’agit en réalité du portage d’une version PS3 uniquement disponible au Japon et se basant sur le moteur de Nights of Azure. Si vous attendiez le premier Atelier nouvelle génération, vous risquez donc d’être plus que déçu, d’autant que les différences sont peu flagrantes (à savoir des expressions plus travaillées et une réduction des temps de chargement). Il faut malgré tout admettre que la direction artistique est séduisante et parvient à consoler le joueur attristé, mais il ne s’agit toujours pas d’un véritable jeu nouvelle génération.
Verdict : 5/10
Autant être honnête, Atelier Sophie: The Alchemist of the Mysterious Book n’est ni l’épisode qui révolutionnera la série, ni le jeu de rôle qui marquera durablement sur PlayStation 4. Il n’en reste pas moins un titre tout juste convenable pour patienter entre deux grand titres, mais n’accèdera décidément pas aux hautes marches du podium. Notez également que, comme tout autre jeu de la série Atelier, ce nouvel opus ne dispose d’aucune traduction française et qu’il faudra donc -pour la compréhension- se contenter de textes en anglais.
Laisser un commentaire