Douzième épisode canonique de la licence développée par Ubisoft, Assassin’s Creed Valhalla transporte les joueurs et les joueuses dans la mythologie viking, aux côtés d’Eivor, par-delà la Norvège et l’Angleterre. Après la refonte initiée par Assassin’s Creed Origins, apportant alors une dimension beaucoup plus action-RPG à la licence, Ubisoft a décidé de garder cette formule tout en la peaufinant pour ce nouveau titre. Alors, est-ce que ça fait encore le café ? Est-il bon de devenir un Viking ?
Test réalisé sur PlayStation 4 Pro grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
► Découvrez notre preview vidéo sur Assassin’s Creed Valhalla à cette adresse
« […] Ce sera une époque de vents cruels, une époque où les gens seront semblables aux loups ; ils seront chacun la proie de l’autre et ne vaudront pas mieux que des bêtes sauvages. Le crépuscule viendra sur le monde, les lieux de vie des humains tomberont en ruines, s’embrasant brièvement avant de s’effondrer et de se réduire en poussière et en décombres.
Alors, quand les rares survivants vivront comme des animaux, le soleil au ciel disparaîtra, comme dévoré par un loup, et la lune nous sera enlevée, elle aussi, et nul ne pourra plus voir les étoiles. Les ténèbres empliront les airs, comme un brouillard […] »
Neil Gaiman, à propos du Ragnarok, dans La Mythologie Viking
La saga d’Eivor
Exit la belle Égypte et la somptueuse Grèce. On abandonne le Nil et la Méditerranée pour des paysages plus lointains, issus d’une autre mythologie. Bienvenue dans les contrées glaciales de Norvège. Bienvenue dans les régions verdoyantes d’Angleterre. Bienvenue dans Assassin’s Creed Valhalla. Pour ce nouvel opus, les développeurs de chez Ubisoft ont décidé de s’intéresser à un nouveau pan historique : le IXème siècle, et plus particulièrement la fin de celui-ci, lors de la seconde vague des raids vikings en Angleterre. Aux côtés d’Eivor (femme ou homme, c’est à votre guise), les joueurs/joueuses sont donc amenés à découvrir les terres anglaises, selon quatre royaumes (Wessex, Northumbrie, Est-Anglie et Mercie), et surtout à les coloniser pour prospérer. Bien entendu, rien ne sera facile et de nombreux obstacles se dresseront sur le chemin des vikings, notamment l’un des antagonistes, le roi Alfred le Grand, peu réjoui de voir des étrangers et barbares dans ses belles contrées. Pour autant, il ne sera pas le seul ennemi de nos chers scandinaves. Si ce périple laisse présager de multiples combats épiques, des alliances pourront également être forgées afin de gagner du territoire diplomatiquement et rallier d’autres forces à ses côtés.
Avant de rentrer dans le vif du sujet et de parler du gameplay, un petit rappel du background narratif d’Eivor semble nécessaire. À l’ouverture du jeu, nous vivons une séquence forte en émotions alors que le clan d’Eivor, enfant à ce moment là, vit une invasion violente. À l’issu de l’affrontement, Eivor se retrouve malheureusement orphelin(e) et parvient à survivre malgré une chute importante et l’attaque d’un loup sur un lac gelé. Une mort évitée qui laisse présager un avenir beaucoup plus important. Les portes du Valhalla ne lui étant pas encore octroyées car il reste énormément à faire. Il se retrouve alors pris sous la protection d’un autre seigneur viking, et devient le frère/sœur d’alliance de Sigurd, un de ses amis d’enfance. Pour le reste, il faudra le découvrir par vous même car on préfère vous laisser quelques surprises narratives.
Alors que de nos jours, la civilisation viking profite d’une médiatisation importante, avec notamment la série Vikings, c’est avec grand plaisir que nous quittons les visages habituels comme Ragnar Lothbrok afin de découvrir de nouvelles identités via Assassin’s Creed Valhalla. Pour autant, l’ancrage historique ainsi que mythologique est fort et ne quitte en aucun cas la trame du soft, on vous rassure. On se plaît ainsi à découvrir la réécriture des mythes viking via la plume d’Ubisoft et leur choix de représentation : la modélisation d’Odin peut paraître surprenante aux premiers abords, le traitement des fils de Ragnar dénote avec la série citée précédemment, même si Ivar reste un fou furieux, etc. Ainsi, la patte d’Ubisoft est belle et bien présente, s’appropriant ici et là des éléments du folklore, tout en réussissant le pari de ne pas quitter l’Histoire. Une représentation aussi rafraîchissante que fidèle.
Mi-Viking, mi-Assassin
Par ailleurs, les développeurs ancrent davantage cet opus dans la licence, et ça fait du bien ! Beaucoup de joueurs et joueuses avaient soulevé le fait qu’Assassin’s Creed Origins et Assassin’s Creed Odyssey ne mettaient que trop peu en avant les Assassins. Certains se demandaient même si ces opus avaient véritablement quelque chose à voir avec Assassin’s Creed (et ce à juste mesure, il faut le dire). Dans le premier, c’est à la fin de l’histoire que nous rencontrions Ceux qu’on ne voit pas, et dans le deuxième, la thématique était introduite via Léonidas mais trop peu présente dans le reste de l’aventure. C’était trop peu, trop léger pour beaucoup, même si la Lame secrète était plus ou moins présente, et Ubisoft a bien entendu les retours sur ce point.
Dès le début du jeu, ce qui fait le sel de la licence est introduit : revenant de son périple ayant duré deux hivers, Sigurd, le frère d’Eivor, revient accompagné de Basim et Hytham, deux personnages secondaires encapuchonnés et au costume des mêmes couleurs qu’Ezio. Il n’en fallait pas plus pour comprendre que les Assassins font leur grand retour et ce en grande pompe. N’ayant même pas encore quitté les terres de Norvège, Eivor se voit remettre en cadeau la Lame secrète lors d’une célébration scénarisée. Ni une ni deux, le voici sur le champ d’entraînement pour effectuer des assassinats discrets et en hauteur. Une séquence qui ravit notre cœur. Par la suite, et sans trop vous spoiler, l’apprentissage d’Eivor continue et permet d’acquérir le saut de la foi, entre autres. Durant les phases d’exploration et en entrant dans une zone interdite, il est d’ailleurs tout à fait possible d’encapuchonner Eivor en accédant à la roue via la flèche du bas de la manette, lui permettant ainsi d’être plus discret, tout en ayant la possibilité de se fondre dans la masse via des interactions diverses : effectuer une diversion avec un ivrogne, s’asseoir sur un banc, se mêler à un groupe, etc. On retrouve ce que c’est d’être Assassin, à notre plus grand contentement.
Ré-introduire l’essence même de la licence, dans Assassin’s Creed Valhalla, et ce dès les premières heures de jeu, fait grandement plaisir. D’ailleurs, cette idée d’apprentissage progressif est véritablement le bienvenu et permet à chacun de redécouvrir les sensations d’être un Assassin tout en gardant l’intérêt pour l’aventure viking tout du long. Autant dire que nous nous attendions à un retour faiblard de la lame secrète dans ce titre, mais Ubisoft a réussi à nous surprendre en bien sur ce point. Bravo. Si beaucoup pourraient trouver le mélange Viking-Assassin assez déstabilisant, nous l’avons trouvé tout à fait justifié tant il est bien amené dans le scénario et cela ne nous a absolument pas dérangé, bien au contraire. Un superbe retour aux sources !
De plus, si nous mentionnions précédemment que le roi Alfred le Grand n’était pas le seul antagoniste de l’histoire, c’est à juste titre. En effet, le pan scénaristique lié à Ceux qu’on ne voit pas permet de justifier l’insertion de l’Ordre des Anciens. Comme dans Assassin’s Creed Odyssey, une organisation secrète est présente et est représentée par un grand nombre de personnages qu’il faudra occire pour aider Basim et Hytham dans leur quête. Pour se faire, il faudra toujours réunir des indices les concernant avant de les trouver dans les quatre coins d’Angleterre et de les tuer afin d’assainir le pays de leur vile mainmise et pouvoir. Au vu du menu dédié à cette thématique, on ne vous en dit pas plus mais il y a de quoi faire.
Une formule ajustée
Bien que l’on retrouve pas mal de mécaniques de jeu introduites via Assassin’s Creed Origins et peaufinées dans Odyssey, Assassin’s Creed Valhalla dispose tout de même de quelques changements, plus ou moins significatifs. Certes, le jeu est toujours un action-RPG comme ses aînés mais il diverge en certains points. À commencer par le leveling : il n’y a plus de système de niveaux pour le personnage à proprement parler puisque c’est en engrangeant des points d’expérience que nous pouvons débloquer des compétences. Celles-ci sont à disposer dans un arbre très grand, aux embranchements multiples (on s’y perd un peu) permettant ainsi d’augmenter la puissance d’Eivor. Notons que chaque cercle de compétences dispose d’une attaque bien particulière à débloquer. De ce fait, nous ne disposons plus de statistiques plurielles, telles que « Guerrier », « Assassin », etc., comme dans Assassin’s Creed Odyssey. Bien évidemment, le choix de compétences débloquées influe toujours sur votre style de jeu, mais à moindre mesure.
Par contre, nous retrouvons toujours ce système d’aptitudes. Il s’agit de compétences spécifiques, disposant de leur propre onglet dans le menu principal. Afin de les débloquer, ne comptez pas sur votre prise de niveau. Il faut désormais collecter des livres de savoir, cachés aux quatre coins du monde. De ce fait, c’est probablement plus fastidieux d’obtenir ces aptitudes mais cela ajoute un peu de piment à l’aventure. Parce que oui, qu’on se le dise, après 50 heures de jeu sur Assassin’s Creed Odyssey et toutes les aptitudes débloquées, nous étions presque invincible. Ici, Ubisoft pousse donc le joueur à l’exploration et rend son aventure moins facile puisqu’il n’est plus un dieu vivant aux statistiques complétement cheatées. C’est plutôt intéressant même si cela risque d’en décourager plusieurs, à vrai dire.
Côté inventaire et équipements, on dispose pratiquement du même système qu’Assassin’s Creed Odyssey. À l’exception de l’insertion du bouclier, oublié dans le précédent opus. Les parades sont donc de mises et contenteront les joueurs aimant ce mécanisme. L’arsenal des armes étant ajusté au monde viking et anglo-saxon, bien évidemment. D’une autre côté, fini le loot à gogo tel un Borderlands puisqu’il devient rare de collecter des éléments d’équipement. Ils sont à retrouver sur la carte et signalés par des points dorés indiquant des richesses – nous y reviendrons par la suite. De ce fait, on garde très souvent le set de base tout en ayant la possibilité de l’améliorer nous-même ou via la forge de Ravensthrope. C’est certes plus long mais beaucoup plus intéressant selon nous. Combien d’entre vous ont passé de longues minutes à démanteler toutes les armes inutiles collectées sur des cadavres dans les précédents titres ?! Il est toujours possible de disposer des runes spécifiques aux armes et aux vêtements, afin de booster quelques statistiques et bénéficier de buffs (atouts) importants, comme l’empoisonnement et bien d’autres.
Finalement, l’aspect combat reste relativement le même : nous devons affronter des ennemis présents en masse dans certains lieux ou nous pouvons jouer la carte de la furtivité en les assassinant discrètement, un à un, quand la configuration des lieux le permet. Lors des raids et combats épiques, plus en particulier, la caméra semble tout de même un peu plus brouillonne car elle prend de la hauteur et la scène est parfois difficile à lire tant les ennemis sont en nombre conséquent. Cependant, mention spéciale aux affrontements contre les boss qui s’avèrent réellement intéressants et difficiles par moments, ajoutant alors un peu plus de difficulté à l’aventure (d’ailleurs, celle-ci peut être changée à tout moment dans le menu). On est loin d’une difficulté rehaussée mais certains représentent un véritable challenge et se trouvent être assez techniques, ce qui donne une nouvelle fois l’impression que la vie de Viking n’est pas aussi simple que l’on pourrait l’entendre.
De ce fait, on sent bien qu’Ubisoft a pris à cœur d’écouter sa communauté afin de peaufiner davantage leur nouvelle formule de l’action-RPG en open-world. Si Assassin’s Creed Origins s’inspirait très franchement de The Wicher 3: Wild Hunt, on sent ici une réelle volonté de s’en démarquer afin de façonner leur propre modèle. En ce qui concerne certains aspects, on a cette impression que la prise de risques n’est pas totalement franche mais ils parviennent à nous surprendre avec des mécaniques intéressantes et un travail d’ajustement conséquent.
Un open-world retravaillé
Ce qui nous a surtout frappé, et après seulement quelques minutes de jeu, tient au travail des développeurs quant à la carte et ses propositions d’activités. Que ce soit celle de la Norvège ou bien de l’Angleterre, cette dernière étant plus grande, nous nous ne retrouvons plus assaillis et ensevelis sous une myriades de points d’interaction marquant des lieux divers. Et bon sang, que ça fait du bien (petit clin d’œil à tous ces joueurs et joueuses qui ont du faire tous les « ? » pour le platine d’Assassins Creed Origins – on comprend votre douleur -). Désormais, place à des points en surbrillance bleus ou dorés indiquant des richesses ou des mystères à découvrir. Les mystères sont souvent des mini-quêtes dans lesquelles il s’agit d’interagir avec un PNJ afin de l’aider ou résoudre une énigme. Par exemple, en Norvège, nous avons rencontré un homme désirant se séparer de ses biens. Nous avons ainsi dû jeter des caisses contenant ses affaires par dessus la falaise. Simple mais efficace, et encore le soft vous réserve quelques histoire surprenantes.
À l’inverse, les richesses sont liées à des ressources à collecter (matières premières, livres de savoir, etc.) ou bien de l’équipement à récupérer. Ce sont souvent des endroits bien gardés ou demandant un minimum de réflexion afin de trouver le point d’entrée, comme ils peuvent être cachés dans des bâtiments verrouillés, des souterrains, etc. Autant dire que ce nouveau système prouve le désir d’Ubisoft d’assainir la carte et le gameplay, proposant alors une aventure plus intuitive et immersive. Le rythme est moins cassé par une certaine redondance, comme dans les anciens opus. C’est bien vu.
Mais ce n’est pas tout. En effet, au détour des missions et moments d’exploration, vous serez amenés à découvrir des abbayes et/ou monastères, lieux très importants comme nous allons vous l’expliquer par la suite. Des forteresses sont aussi de la partie et constituent des hauts lieux, bien gardés, et souvent synonymes de missions principales. On ne peut que remarquer la variété des endroits et surtout la verticalité des bâtisses, permettant de vraiment apprécier un gameplay furtif, tels de vrais Assassins.
On ne peut ainsi que saluer cet effort de visibilité sur la carte. D’ailleurs, on remarquera les dimensions plus réduites de la carte, surtout en ce qui concerne l’Angleterre. Ce qui n’est pas synonyme pour autant de vide, bien au contraire. On a surtout moins cette impression de remplissage futile. En plus de l’aventure principale et des quêtes annexes, une autre mécanique importante est distillée dans Assassin’s Creed Valhalla. Et, spoiler alert, c’est celle qui nous a très clairement le plus attiré.
L’Angleterre colonisée !
Ravensthrope. Votre colonie. Votre petit bout de terre en Angleterre. Vos débuts en tant que colonisateur. Cet élément n’est pas tout à fait original, tant nous avons pu la voir dans d’autres licences à plus grande ou moindre mesure (Fallout 4, The Witcher 3 Wild Hunt – DLC Blood and Wine, etc.), et déjà au sein de la licence avec Assassin’s Creed 3, mais là elle prend réellement tout son sens. C’est probablement l’une des mécaniques de jeu qui nous a le plus plu, pour tout vous dire.
C’est simple : en débarquant en Angleterre, Eivor et son clan décident de prendre possession d’une terre, déjà colonisée. Combattant et faisant fuir les occupants, ils deviennent les heureux propriétaires du dit lieu. Nommé Ravensthorpe par Eivor, les joueurs et joueuses devront s’en occuper tout en essayant de l’agrandir afin de prospérer. De ce fait, il est impératif de construire ou d’améliorer certains bâtiments : bureau de Ceux qu’on ne voit pas, cabane de chasse ou de pêche, boulangerie etc. Chaque niveau débloqué, en améliorant le lieu, amène son lot de nouvelles constructions possibles.
Afin de prospérer sur les terres anglo-saxonnes et d’augmenter la renommée de Ravensthrope, la femme de Sigur, Randvi, vous donnera quelques quêtes à accomplir : la première d’entre elles est de créer la forge, grâce à des ressources premières obtenues lors de raid. Car oui, pour construire de nouveaux bâtiments et augmenter le niveau de votre colonie, il faudra bien évidemment des matériaux. C’est là que les raids ont toute leur importance : il faut se rendre dans des lieux marqués sur la carte via un symbole représentant deux haches rouges s’entrechoquant, combattre les ennemis et piller les lieux en collectant des coffres (tonneaux dorés sur votre boussole). Il s’agit bien souvent d’abbayes ou monastères, à en juger par nos quelques pillages. Une mécanique étroitement liée à la gestion de votre colonie et qui permet de rendre les combats d’une utilité importante et non pas des affrontements futiles sans but précis.
Bien entendu, cela vous mènera à accomplir d’autres quêtes annexes qui nous ont semblé clairement plus anecdotiques. Par exemple, la chasseuse vous demandera de l’accompagner pour tuer des loups, arpentant les environs. Une quête expéditive, qui bien qu’elle n’apporte pas réellement de grande importance à l’aventure principale, a tout de même le mérite d’être là et d’agrémenter le lore du jeu. C’est facile mais ça reste un tantinet pertinent.
Par ailleurs, et ceci à plus petite échelle, vous aurez l’occasion d’embellir votre colonie en disposant à votre guise des éléments décoratifs, comme des cibles d’archer, des puits en pierre ou changer l’aspect du grand arbre central, pour ne citer que ces exemples. De ce côté-là, on aurait aimé un peu plus mais déjà voir toute sa colonie changer au fur et à mesure des agrandissements et constructions est absolument incroyable. Petit à petit, on se sent vraiment investi dans la quête de prospérité et de bien être de la population viking en Angleterre, sans que cela soit trop lourd pour notre progression dans l’aventure principale. Engageant. Saisissant.
Des ombres au sublime tableau Valhalla ?
Qu’on se le dise tout de suite, Assassin’s Creed Valhalla est somptueux. Les décors et environnements varient entre la Norvège et l’Angleterre, et même au sein des terres anglo-saxonnes. C’est tout bonnement époustouflant de beauté et on s’est surpris à s’arrêter par moments afin d’admirer la vue pendant de longues minutes. D’ailleurs, on ne doute pas que le titre proposera encore plus de sa superbe sur les consoles next-gen, PlayStation 5 et Xbox Series X|S, bien que même sur PlayStation 4 cela fait déjà des merveilles. D’ailleurs, on notera que les terres norvégiennes ont un aspect beaucoup plus sombre que les contrées anglo-saxonnes, notamment grâce à la présence en masse de la neige et l’ambiance scandinave, mais ce n’est pas pour nous déplaire, bien au contraire. Les effets de particules, comme la neige ou même la pluie, sont fidèlement rendus. Le changement météorologique est également bien maîtrisé, proposant de fait des couchers et levers de soleil sublimes. Ainsi, Assassin’s Creed Valhalla n’a absolument pas à rougir de son aîné tant le soft est une pépite pour les yeux. On se délecte. On ne doute pas que les amateurs photographes s’en donneront à cœur joie, d’autant plus qu’un mode photo est disponible.
D’ailleurs, dans les nombreuses previews des rédactions spécialisées, il était mention d’un downgrade important quant aux visages des PNJ. En effet, en regardant plusieurs vidéos de gameplay, on pouvait se rendre compte que certains faciès étaient encore assez grossiers et ne semblaient pas franchement réalistes. Sur ce point, on ne pourrait que saluer le travail des équipes d’Ubisoft car ils ont réussi à fixer ce souci physique en peu de temps. Avec la version officielle, on a désormais le droit à des visages réalistes et bien modélisés dans la majeure partie des cas. On est loin de la modélisation et présence massive de PNJ de Watch Dogs Legion, mais chaque personnage a ses propres traits, plutôt fidèles à l’image d’Epinal des Vikings et Anglo-Saxons. Pour la petite anecdote, et peut être serons nous les seuls à le mentionner, mais Ivar nous a inévitablement fait penser à Olgierd von Everec, de l’extension Hearts of Stone de The Witcher 3: Wild Hunt. Et si vous connaissez bien votre fidèle servante, vous savez que cette comparaison n’est que méliorative.
De plus, on ne pourrait oublier de mentionner la bande sonore et le doublage des voix. Tout d’abord, les musiques d’ambiance accompagnant l’exploration sont tout bonnement parfaites pour ces séquences tant elles bercent la découverte de façon très agréable et respectent parfaitement le lore. À l’inverse, en cours d’affrontement, il y a des envolées lyriques et rythmiques qui siéent à la séquence et distillent un dynamisme certain. Ayant joué avec la version masculine d’Eivor durant notre périple, nous ne pouvons que saluer la prestation de Mario Bastelica, le doubleur du personnage. Le tout n’étant pas exempt de défauts car certaines scènes nous ont semblé en deçà d’autres, et le jeu d’acteur laissait un tantinet à désirer par moments. Mais dans l’ensemble, c’est réussi.
Par contre, difficile de passer outre les multiples bugs et problèmes d’aliasing rencontrés. Dans le pire des cas, nous avions lancé l’aventure et l’objectif de la quête ne s’affichait pas sur la carte, bien que celle-ci soit activée dans notre menu. Nous avons dû relancer entièrement le jeu pour recharger la partie, passant de nouveau par la phase chargement. Plus minimes mais tout aussi présents, il y a quand même encore de nombreux bugs visuels en cours de partie : un PNJ qui apparaît spontanément et ne semble pas charger correctement, la cape d’Eivor qui se coince dans les méandres de l’Animus lors des chargements, etc. Il faut bien comprendre que les open-worlds ont souvent des petits problèmes visuels de ce genre (on pense à Days Gone qui, à sa sortie, avait fait parler de lui au vu des bugs), mais on espère sincèrement que les développeurs déploreront des patchs correctifs à la sortie officielle du titre afin de ne pas s’attirer les foudres des joueurs et des joueuses, qui se souviennent que trop bien des soucis techniques d’Assassin’s Creed Unity. Ce serait dommage de réitérer l’opération car, en dehors de cela, Assassin’s Creed Valhalla vaut très clairement le détour.
Comme son aîné, cet opus comporte encore des chargements très longs, notamment lors du lancement de la partie, après avoir utilisé le corbeau d’Eivor et en retournant auprès de ce dernier, ou bien en se téléportant à des points de repère. Un paramètre qui sera certes amélioré sur PlayStation 5 et les Xbox Series X|S, tant les nouvelles consoles des constructeurs semblent beaucoup plus performantes sur ce point, mais qui reste tout de même gênant sur la génération actuelle. Il faudra parfois faire preuve d’un peu de patience mais le périple en vaut la chandelle, on vous assure.
Verdict : 8/10
Avec ce douzième opus, on sent la volonté des développeurs de chez Ubisoft de garder une formule introduite dans Assassin’s Creed Origins tout en la peaufinant et proposer leur propre vision de l’action-RPG dans celui-ci. Assassin’s Creed Valhalla éblouira les joueurs et les joueuses grâce à sa direction artistique sublime et sa bande sonore juste. Le retour de la Lame secrète et des Assassins rendent ce titre d’autant plus intéressant à parcourir, tant ça fait chaud au cœur de retrouver cet aspect. Le gameplay et la carte retravaillés apporteront quant à eux un petit vent de fraîcheur, qui saura plaire aux habitués et permet surtout d’éviter le redite d’un opus à un autre. Les mécaniques ajoutées, telles que les raids et la gestion de la colonie viking, sont de véritables atouts qui font d’Assassin’s Creed Valhalla un titre marquant pour cette fin de génération de consoles. Époustouflant.
Laisser un commentaire